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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 9 de la saison 3

Game Of The Week: Dallas, ton univers impitoyable

Par tomemoria, le 8 décembre 2008
Publié le
8 décembre 2008
Saison 3
Episode 9
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Il n’y a pas mieux que les phrases d’accroches débiles pour faire venir du monde sur ma review. L’heure est grave : Gizz veut tuer des heroes, Iris veut tuer Ned et Blackie veut tuer Iris. Un peu de review rendue à l’heure ne fait pas de mal. Cette semaine, on est à Dallas. Enfin un petit peu. Coincée dans une intrigue qui aurait pu être horrible, Tyra nous fait la météo et on l’en remercie. Du côté de Dillon, c’est les playoff. Ce qui veut dire tout un tas de choses que je ne vais pas développer plus bas. Non, revenez !

Une mamie comme on les aime

Lorraine a encore beaucoup de mal à supporter la présence de sa belle-fille dans les parages. Ce genre de réaction aurait pu m’agacer si elle était venue d’un personnage plus jeune. Mais une personne comme mamie Saracen vit essentiellement dans le passé, malgré son Alzheimer. Aussi quand elle observe Shelby dans sa cuisine ne voit-elle pas une personne qui essaie gentiment de l’aider mais toujours la peste qui a brisé le cœur de son fils.
Sa réaction quand elle apprend que Matt a osé envisager de la laisser seule avec Shelby était tout aussi forte que théâtrale. Qu’elle dise préférer finir ses jours à l’asile pour vieux plutôt qu’avec « Ta Mère la garce », ce n’est peut-être pas vrai. Mais elle cherche juste à montrer combien elle déteste cette fille.
En contrepoids, j’ai trouvé la réaction de Shelby un peu extrême. Ce n’est pas parce qu’une vieille dame ralle qu’il faut claquer la porte comme si on avait douze ans. Shelby est très gentille de faire des efforts, mais tout ne peut pas être effacé comme par magie, encore moins avec Lorraine. Cette réaction ne correspondait pas tout à fait au personnage de Kim Dickens.
Qu’importe, cette erreur est vite effacée par une scène à se tordre de rire où les deux femmes se réunissent pour aller voir Matt. J’ai adoré l’instant de complicité dû à l’excitation suivi du « Oh mais attend c’est vrai : je te hais ! » de Lorraine. Il est probable que cette rancœur ne disparaisse jamais tout à fait. Mais si, dans un avenir proche, Matt devra partir. Je suis certain que Lorraine acceptera Shelby dans sa maison. L’amour qu’elle porte pour son petit fils est plus grand que la haine qu’elle voue à sa belle-fille. C’est ce que cet épisode prouve.

Il pleut… j’ai peur

Il me semble que l’intrigue du violeur (ou plutôt le sublime épisode où Tyra manque de se faire violer) a effleuré l’esprit des scénaristes cette semaine. Ils ont rassemblé la pluie et le bar glauque histoire de me faire regarder derrière Tyra lorsqu’elle sort prendre l’air, effrayé que j’étais d’entendre un poivrot lui dire qu’elle avait oublié son calepin.
A moins que Cash ne revienne plus tard dans la série, je tiens encore une fois à confirmer que tout ce qu’il a apporté puait des pieds jusqu’au 3.06. Ce n’est pas parce que tout ce qui tourne autour de lui depuis deux épisodes était très bien écrit que je pardonne aux scénaristes un écart pareil. A la vue de cette conclusion à l’air accéléré (A quoi servaient les cachets ? A quoi servait la folle au gamin ?), ceux qui se cachent derrière l’appellation de « scénaristes » semblent faire machine arrière et prendre conscience que leur histoire ne menait nulle part.
Bien sûr, je veux bien leur laisser le bénéfice du doute. Peut-être tout ce qui s’est passé depuis le début de saison aura des conséquences intéressantes sur Tyra et son avenir. Qu’a-t-elle en tête à présent ? Il y a quelques jours, elle ne semblait plus vouloir faire d’études. Etait-ce seulement l’amour qui l’aveuglait ? Est-ce une décision définitive ?

La phrase suivante commençait par « en appelant sa mère… ». J’ai du l’effacer et corriger par : « en appelant Tami ». Cette faute d’inattention est un beau lapsus révélateur. Tami représente bien la mère que Tyra n’a jamais eu et les conseils qu’elle n’a jamais pu entendre. Elle n’a même pas pensé à appeler un autre adulte. Son instinct lui a dicté de téléphoner à Tami parce qu’elle est la seule en qui elle croyait.
Il y avait une relation de confiance entre elles deux et Tyra sait bien qu’elle l’a brisée. Tami ne lui fera peut-être plus jamais confiance. Le silence de la jeune fille à l’arrière de la voiture trahissait sa honte. Honte d’elle-même pour ce qu’elle a fait. Honte d’avoir été aussi stupide, de s’être laissée attendrir par quelques sourires et des juments qui mettent bas. Elle a baissé sa garde, perdu de son cynisme et s’est fait avoir. Tous les garçons de la terre ne sont pas Landry.

Landry qu’elle appelle à une terrasse inondée par la pluie. Elle avait juste besoin d’entendre une voix familière. Ou peut-être juste la voix de celui qu’elle avait aimé. Celui qui ne lui aurait jamais fait vivre un tel calvaire. Tyra est complètement perdue quand elle parle à Landry. Elle aimerait qu’il la sauve et refuserait sûrement son aide s’il la lui proposait. De plus, il a sa vie et elle ne veut plus interférer avec son bonheur. Quelques scènes avec Julie et Matt nous montre que Landry a oublié son passé avec Tyra et pense à l’avenir (dommage que Devin ne soit pas passé faire coucou d’ailleurs).
Quoiqu’il en soit, Tyra a gâché l’anniversaire de Tami, qui était le thème indépendant de l’épisode pour creuser un peu plus les Taylor. Comme ça, en arrière plan, on jette quelques phrases qui en disent long sur les personnages. Tami n’aime pas se voir vieillir, Eric organise quand même un anniversaire. Des petites intrigues comme celle-là, superposées à celle de Tyra, sont ce qui rend les personnages de cette série si sincères et humains.

Et maintenant, l’avenir

Une fois de plus Billy sert à Tim d’anti-modèle. A peine rentré de New York qu’il retrouve sa loque de frangin avachie dans le canapé parce que sa stupide fiancée l’a largué. Quoi de mieux que ce bon vieux Billy pour se bouger le derche ? Eh bien plein de choses apparemment !
Malgré toute sa bonne volonté, Billy ne parvient pas à stimuler Riggins et c’est avec la plus grande mollesse du monde qu’il se prépare à son entretien ou même s’y rend. Ce n’est pas faute de l’y pousser. Le recruteur qui l’a harcelé de lettres se déplace lui-même à Dillon pour le voir et passera l’éponge sur un entretien raté. C’est ce qui s’appelle avoir du bol Tim. Jason doit déteindre.
Ce qui est intéressant, c’est de voir combien ce futur semble rebuter Riggins. D’abord, il hésite à s’y rendre, et c’est Lyla qui décide de l’y emmener, consciente que Tim est sur le point de passer à côté de la chance de sa vie. En vérité, il n’a jamais été attiré par les études. Il a vraiment peur de ne pas être à la hauteur. Un peu comme en allant au restaurant et en commandant du pigeon, il a peur d’être un Tigrou dans l’eau, de ne pas savoir où est sa place. Il a toujours sû comment être le beau gosse du lycée, le délinquant qui se bourre chaque week end et qui ne se lave jamais les cheveux. Soudain, l’idée de devenir quelqu’un d’autre, de se lancer à corps perdu dans une existence nouvelle, comme l’a fait Jason sous ses yeux, le terrifie.

Aussi Lyla ne peut-elle pas comprendre cette peur et croit qu’il ne fait aucun effort parce qu’il n’est que la réplique potentielle de son frère. Si elle ne cache pas son mépris pour Billy, elle peine aussi à pardonner ses faiblesses à Tim qui, non seulement lui font perdre les chances d’un avenir brillant, mais surtout sont la preuve d’un manque de respect à son égard. Pourtant, en voyant Mandy, cette fille un peu cruche se jeter aussi vite dans les bras de son fiancé parce qu’elle l’aime de tout son cœur, Lyla se dit finalement qu’elle aimerait parfois être aussi simple d’esprit… Ce que je viens de dire a l’air vraiment méprisant pour cette charmante strip-teaseuse qu’est la sœur de Tyra mais j’entends par là une simplicité d’existence peut être assez saine. Mandy fonce sans réfléchir et vit très bien ainsi. Pour s’en sortir avec Tim, peut-être Lyla ne doit-elle pas autant poser de problèmes et accepter le jeune homme tel qu’il est.
Alors si en plus il vient la cueillir au saut du lit, pas très fraîche, lui faire de plates excuses, lui annoncer qu’il va à la fac et qu’il lui jure amour, fidélité et dévotion pour le restant de la semaine, c’est déjà plus qu’elle ne peut espérer. Tim n’est pas Jason. Mais il parvient à lancer dans ce qu’il sait être la meilleure voie pour lui : celle du changement de vie.

tomemoria
P.S. Oui je sais, je n’ai pas dit une ligne sur les journalistes et sur le match, très réussi, à l’image de cet épisode. En revanche, je remercie Varino pour ses précisions sur les règles du Football. C’est toujours utile. Et ce, même si Gracy Bell a chuchoté à Eric que sa maman devenait une vieille peau et que, pour cela, elle mérite du lait bouillant dans son biberon.