Le sujet des plaisirs coupables revient régulièrement quand on parle des séries télévisées. Tellement régulièrement, en réalité, que je ne vous ferais pas l’affront de vous en redonner une énième définition.
Quand on est sériephile, les plaisirs coupables font partie du paysage. Moi-même, je regarde (et apprécie sincèrement) Melrose Place et Stargate Universe, je n’en suis pas particulièrement fier, mais Katie Cassidy et de jolis effets spéciaux me semblent être des raisons suffisantes pour revenir semaine après semaine. À bien y réfléchir, il n’y a pas vraiment de raison de se sentir coupable de regarder une série qui nous apporte ne serait-ce qu’un peu de plaisir.
La même chose ne peut pas être dite de ces séries dont le visionnage ne nous apporte pas la moindre satisfaction, ces séries que nous regardons sans autre raison que des tendances masochistes devenues évidentes.
Tout ça pour dire que cette semaine, j’ai enfin réussi à arrêter Glee.
Glee !!!
Pour ceux qui nous rejoignent et ne savent pas de quoi on parle, Glee est une très mauvaise série.
C’est à peine une série, en fait, plus une énorme machine commerciale remarquable en bien des points. Par exemple, elle se démarque par le fait que tous les acteurs sont lamentables, les personnages sont tous plus antipathiques les uns que les autres, Finn a le charisme d’une huître, et sous couvert de pseudo-ironie la série est bourrée de bons sentiments. Quant à la « musique »...
Ah, la « musique »...
Disons simplement que le massacre hebdomadaire de chansons (qui finissent toutes par sonner exactement de la même façon indépendamment du style ou de la voix de celui ou celle qui les interprète) m’a donné plus d’une fois envie de m’arracher les yeux pour me les enfoncer dans les oreilles.
Glee !!!
Ceci étant dit, vous êtes certainement en train de vous demander pourquoi je regardais encore la série, et vous avez bien raison.
Jusqu’à la semaine dernière et l’épisode « hommage » à Madonna, je regardais Glee pour deux raisons, et deux raisons seulement. Deux raisons qui me permettaient, entre autres, de visionner les épisodes en une vingtaine de minutes à peine. Deux raisons qui ont disparu et m’ont ainsi libéré de mon besoin irrépressible de me faire du mal devant la série.
Je regardais Glee pour Sue Sylvester et Brittany, respectivement Jane Lynch et Heather Morris, qui l’une comme l’autre apportait une touche d’humour absurde absolument irrésistible jusqu’à encore récemment.
Malheureusement, c’est fini.
Disparue à mes yeux, la Sue Sylvester qui écrivait des histoires invraisemblables dans son journal intime sur le ton le plus sérieux du monde. Elle a sombré dans le terrible mal de l’auto-caricature, et se contente désormais de répéter toujours les mêmes blagues sur le même ton dans le même survêtement rouge. Pire encore, je ne peux plus la voir à l’écran sans penser immédiatement à sa reprise de Vogue par Madonna, où j’ai très honnêtement cru mourir de crises d’angoisse une bonne quinzaine de fois en trois petites minutes.
Brittany, quant à elle, est victime de son succès. Jusqu’à ce que Glee reprenne en avril, Brittany était le meilleur personnage de la série. Brittany, c’était Ralph des Simpson dans le corps d’une pompom girl de 25 ans.
En d’autres termes, un concept absolument brillant.
Le seul souci, c’est que (comme Gizz l’a très justement fait remarquer sur le forum) tout le charme du personnage a disparu au moment même où Ryan Murphy et ses "scénaristes" se sont rendu compte de la mine d’or qu’ils avaient sous la main.
Résultat : Brittany est devenu le réceptacle d’une profusion de répliques hors-sujet, trois à quatre fois par épisode, systématiquement. Dépouillées de tout contexte, ses phrases idiotes ne font plus mouche, et il ne pourrait pas être plus apparent que les "scénaristes" ont juste rajouté une case au cahier des charges de la série. Sans trop réfléchir, ils ont inséré « Ecrire des répliques aléatoires pour Brittany » à leur liste de choses à faire, juste entre « Se moquer des séries qui font passer des messages » et « Faire passer un message sur l’intolérance, la beauté intérieure, et l’amour des sourds-muets, des handicapés, des déficients mentaux et des nains unijambistes ».
Enfin bref, Glee ça n’a jamais été bien, et maintenant ça l’est encore moins.
