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Hart of Dixie - Avis sur la saison 2 de Hart of Dixie (et les abdos de Wade)

Achy Breaky Hearts: Un Cœur en Or et des Abdos en Béton

Par Blackie, le 29 novembre 2012
Publié le
29 novembre 2012
Saison 2
Episode 8
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Hart of Dixie est toujours à l’antenne. Si, si, je vous assure. Non seulement elle fut renouvelée malgré ses dix spectateurs hebdomadaires, mais elle se porte toujours très bien, merci.
Si mon expertise en matière de combats est débatable, je suis indiscutablement la Spécialiste en Abdos de la CW. Et ces abdos-là méritent mon tampon d’approbation.

Hart of Dixie est une petite série discrète qui continue de murir tranquillement. Autant la formule générale (basée sur les Conneries de Zoe de la Semaine et les triangles amoureux constants) que les personnages principaux brisent progressivement leur moule. Ce qui en découle tient dorénavant plus de la chronique légère d’une petite ville (dans la lignée de l’adorable Men In Trees), plutot qu’un clash ringard entre une new-yorkaise et des péquenots servant surtout à montrer que Rachel Bilson est mignooooonne.

Déjà, ne plus donner le statut d’élément perturbateur à Zoe Hart a modifié toute la dynamique de ses rapports avec les habitants de Bluebell, tout en la rendant plus sympathique. En s’intégrant, son sentiment de supériorité a pu se dégonfler. Et c’est ce qui permet d’enfin créer du Zest dans cet épisode.

Zest, c’est le nom du groupe pop imaginaire que j’ai donné à Zoe et Lemon. Et que j’espère revoir plus souvent, car cette dynamique fut trop peu exploitée.

Mixer les groupes de personnages est un signe d’intelligence de la part des scénaristes, et ce duo ne fut possible que grâce à l’évolution énorme apportée à Lemon.
Avec la saison 2 de Hart of Dixie, elle se voit débarrassée d’un fiancé qu’elle traine depuis quinze ans et coupe le cordon parental, pour prendre son indépendance. Et plutôt que de la transformer en mégère haineuse envers tous, elle devient une femme qui se cherche, qui pardonne, et qu’on a envie de suivre. Parce qu’il est facile de s’identifier à sa crise d’identité, alors que son sentiment de sécurité s’écroule. Son parcours est cocasse autant que touchant, et cela permet de la voir aujourd’hui demander un coup de main à Zoe sans aucun problème.

Non seulement elle cesse d’exister uniquement par son rapport avec les hommes, mais sa relation amicale avec AnnaBeth se retrouve superbement mise en avant. Drôle, charmante, première femme de Bluebell à casser le moule de la perfection et titulaire de la meilleure réplique en saison 1, sa présence grandissante est plus qu’appréciée. Avec Lemon, elles forment un duo rafraichissant entre Laverne & Shirley et les Demoiselles de Rochefort dont je ne me lasse pas.

Par extension, le reste de la famille Breeland peut également se sortir des rôles de râleurs de service.

Parce qu’on arrive en mi-saison et que cela semble devenir une tradition, le ton commence à devenir morose pour les couples.

J’aurais aimé que la relation de Brick perdure, car elle était suffisamment secondaire et apportait du baume au coeur en brisant dix années de solitude et de manque de figure maternelle. Avec un peu de chance, une nouvelle histoire d’amour pour Brick sera une bonne excuse pour découvrir une autre femme mature à Bluebell, qui aurait plus d’intérêt que la gentille mais fade Emily, et aurait de vraies interactions avec les autres personnages. (Il parait que quand on écrit ses souhaits sur pErDUSA, ils ont plus de chances de se réaliser)

Le couple Lavon/Ruby semble sur le point de suivre le même chemin. Ce qui me laisse très partagée car je ne les apprécie pas ensemble. L’idée de voir deux adultes repartir sur une vieille histoire d’amour adolescente mal terminée me file des boutons. Malheureusement, cela semble être l’excuse des scénaristes pour faire rester Ruby.
Et je l’admets, j’aime bien Ruby.

Malgré une opportunité ratée d’en faire une amie pour Zoe (une amie qui n’a pas quatorze ans et ne la traine pas dans des histoires de lycée), elle fut une belle compétition pour Lavon, secoua toute la ville et réveilla l’ambition de Lemon. Du vrai sang neuf comme on en demande en début de nouvelle saison !
Quel dommage qu’on la réduise si vite à une histoire de romance où elle risque d’être évincée pour créer plus facilement du drame.

Rien de tel que des dialogues ciselés !

Wade continue d’être le meilleur élément de Hart of Dixie. Décomplexé, calme, n’imposant jamais sa morale. Wilson Wethel est doué pour transmettre les conflits internes de son personnage et sa scène finale avec Zoe est à fendre le cœur. Il est hésitant et mal à l’aise dans ce cadre de porte. Son visage est nerveux, son regard change à la réaction feinte de Zoe. Au final, il n’exprimera pas à haute voix ses doutes, mais tout ce qu’il ressent est clair comme du cristal.

Hart of Dixie a un don pour ce genre de scène finale à filer une petite boule dans la gorge. C’est une des marques des bonnes comédies romantiques.

Faire choisir à Zoe le lit de Wade est ce qu’il pouvait arriver de mieux à la Hart of Dixie. Moins de prises de tête, moins de George. La situation classique de la relation purement sexuelle qui se transforme est simple et totalement efficace. Surtout parce que Bethel le vend bien.
Et que George Tucker est un type insupportable. Il a fait fuir Laura Bell Bundy, tout de même !

Les scénaristes ont du finir par se rendre compte que Scott Porter est chiant et possède un sourire plus flippant que Pennywise le clown, parce qu’ils ont l’air d’abandonner l’idée de lui donner ses propres intrigues. Soit on l’éloigne au maximum de la ville et on le colle aux pectoraux de Wade pour détourner l’attention. Soit il sert de grossière excuse pour rapprocher un duo tellement étincelant qu’il devient complètement invisible.

En solution, je propose de le faire mourir dans un atroce accident de tracteur. Ça rapprochera toute la ville pendant un épisode bien larmoyant, et on verra dès l’épisode suivant que sa disparition ne change la vie de personne ! Le frangin de Wade pourra facilement le remplacer (je ne regarde pas Emily Owens M.D, mais mon petit doigt m’informe que Justin Hartley n’y perdrait pas au change).

Blackie
P.S. C’est bon, je suis parée à me reprendre une belle déprime avant les fêtes. Mais qu’on ne re-balance pas Zoe vers George Tucker, par pitié ! Pas de syndrome Ted Mosby !