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Heroes - Critique de l'épisode 7 de la saison 3

Eris Quod Sum: If I Only Had a Brain...

Par Gizz, le 4 décembre 2008
Par Gizz
Publié le
4 décembre 2008
Saison 3
Episode 7
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Cette semaine chez nos amis les Héros, on se rend compte qu’Angela Petrelli n’est pas la seule à avoir des pouvoirs de précognition... Je ne m’en sors pas beaucoup plus mal moi-même ! La preuve ? Elle tient en une comédie musicale. Car non, ce n’est pas pour rien qu’à pErDUSA on vous bassine avec nos lubies parallèles...

Souvenez-vous la semaine dernière (évitez de me contredire, je peux antidater mes reviews...) quand la moitié de mes titres de paragraphes semblaient sortir d’une formidable comédie musicale, et ce sans grande raison apparente. Cette semaine la Team Kring a osé le toutéliage avec mes articles, puisque les références au Magicien d’Oz sont légion dans cet épisode. Il n’y manquait pas grand chose pour que ce soit beaucoup trop, mais heureusement le paragraphe à venir va se charger de faire déborder le vase.

Here Oz

Après une petite allusion à base d’un seau d’eau jeté à la figure de la merveilleuse Kristen Bell pour la mettre hors d’état de nuire, la toujours merveilleuse Kristen propose à Claire/Dorothée d’aller voir le Magicien d’Oz, à Pinehearst... Ces deux allusions à l’histoire de la Cité d’Emeraude peuvent ressembler à un détail ou à une lubie de scénariste en quête de références cinématographiques prestigieuses, mais tout ceci est finalement la partie émergée de l’iceberg métaphorique...

Car l’allusion Ozienne est en fait globale, et tous les personnages du conte sont présents de manière plus ou moins tirée par les cheveux. La preuve :
Tout d’abord, nul doute que Dorothée est représentée par Claire, dans ce monde impitoyable des Héros. Arrachée à son Kansas (ou Texas, c’est pareil) natal, la blonde un peu conne de service a le don de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, avec son chien Toto/Mr Muggles.
Heureusement, le Mohind’Oz est là, ainsi que ses petits amis qui ont juré d’aider la jeune fille dans leur quête.
Ainsi Nathan, le Lion peureux, trouvera le courage au fond de lui en fin de saison 1, en acceptant ses pouvoirs et en refusant d’être responsable de l’explosion de New-York.
Puis Sylar, l’homme de fer, sans coeur, apprend à aimer son prochain en mettant des lunettes à verres correcteurs de morale.
Son dernier compagnon, mais non des moindres, est Peter, l’épouvantail sans cerveau, qui malheureusement cherche toujours activement un peu de matière grise avant de pouvoir entreprendre une action avec un minimum de réflexion.

Finalement, le spectateur médusé apprendra que Mohinder, le Magicien, n’a finalement aucun pouvoir magique, et qu’il se contente de grands monologues débiles au début et à la fin de l’aventure, pour pousser Dorothée et ses amis à se démerder tous seuls plutôt que de compter sur ses talents de scientifique.

Mais n’oublions pas les autres personnages de cette histoire. La méchante sorcière de l’Ouest tout d’abord, qui n’est certainement autre qu’Arthur Petrelli. Et Glinda, la bonne fée, représentée au choix par Noah, Meredith ou Sandra, veillant sur Claire sans pouvoir empêcher qu’elle aille se fourrer dans la gueule du loup toutes les 20 minutes.
Tout ce beau monde gravite autour de la Cité d’Emeraude, alias Pinehearst, endroit mystérieux, demeure du Magicien d’Oz où tout le monde veut aller, et où la magie opère...

We’re Off to See the Wizard...

Vous comprendrez maintenant pourquoi je cite Wicked à longueur de review...

Plus belle la vie Petrelli

Dans la vie, tout est question d’équilibre. Heroes n’échappe pas à la règle. Pour toute référence à un monument du cinéma, les scénaristes se doivent de titiller l’autre extrémité du prisme artistique, et donc inspirer certaines de leurs intrigues de ce qui se fait de presque pire à la télévision (quand on omet la real-tv), j’ai nommé le soap. Et qui de mieux pour cela que la joyeuse famille Petrelli, véritable chantre de l’amour impossible, de la filiation cachée, de l’inceste et du mauvais jeu d’acteur ?

Dans les épisodes précédents, Peter et Sylar ont appris qu’ils étaient frères. Sylar est ravi d’avoir enfin une famille pour l’accueillir, mais Peter, qui passe du statut de fils benjamin favori de sa mère à celui de décevant cadet, n’entend pas laisser cet intrus se faire sa place au sein de sa famille conflictuelle.
Depuis peu, et à la surprise générale, Arthur Petrelli, le père, n’était en fait mort ni dans un accident, et encore moins dans un suicide, mais en fait pas mort du tout. Le choc de la nouvelle plonge Angela dans le coma, qui est maintenant seulement capable de communiquer par la pensée.
Peter trouvera-t-il la paix avec son nouveau frère ? Arthur saura-t-il rattraper ses années d’absence auprès des siens ? Angela se réveillera-t-elle à temps pour voir sa famille se réunir ? Vous le saurez en regardant cet épisode de Family Tricks...

Cette semaine, on découvre un peu mieux Arthur Petrelli. Et ce n’est pas une bonne chose. Pour une raison assez incompréhensible, les scénaristes se sont mis en tête de le rendre rigolo. Ou tout du moins d’essayer. Quand il laisse son fils attaché sur une table, et qu’il quitte la pièce, la première phrase pleine de verve qui lui vient à l’esprit est “tu es puni !” , ou quand on lui demande, l’air effrayé, pourquoi il a fait subir tout cela à ses enfants, sa réponse pleine de sens est “Vous ne connaissez pas leur mère...”. Certes dans un autre contexte (disons, par exemple, dans une bonne série, et avec un bon acteur), la tentative aurait pu paraître louable, voire même réussie. Mais dans Heroes, ça donne un nouveau Vilain qui foire ses blagues, et qui ne fait même pas peur.

Ainsi, pour prouver que la stupidité est hériditaire, Peter continue sa crise de jalousie, amorcée il y a quelques siècles. Pendant qu’Angela communique par la pensée avec Sylar pour lui susurrer qu’il est son fils préféré, et qu’il faut qu’il la rende fier, Peter pousse le complexe d’Oedipe au maximum, et essaye de tuer son père, qui en profite pour le rabaisser en lui jetant sa supériorité à la gueule.
Sylar arrive heureusement pour libérer Peter des griffes de Mohinder, et se retrouve prêt à confronter son père.
Et pas n’importe quelle confrontation ! Les retrouvailles sont émouvantes, et emplies de “ta mère a voulu te tuer quand tu était petit” et de “non, elle m’aime très fort !”. Puis, Peter, jaloux de cette complicité naissante, revient en pleurnichant, clamant que lui au moins, il a connu son père. L’affront est trop gros, Sylar est blessé dans son amour propre, et jette son frère par la fenêtre, mais pour son bien (la preuve : Peter se retrouve torse nu devant ses deux blondes préférées). Il comprend donc les intentions de son frère, et décide de l’aimer un peu plus, du moins jusqu’à Noël parce que c’est plus joli sur les photos de famille, et les cadeaux sont plus gros.

Notez que Peter se retrouve encore torse nu dans cet épisode, et que même quand il est menotté, son ravisseur prend soin de lui laisser un bras libre afin qu’il puisse se mettre en position “Ventimigliale”, c’est à dire de biais, une épaule devant l’autre, la tête haute et le regard insistant. Ce geste technique et subtil, hérité de l’Actor’s Studio, sert à exprimer la colère, la peur, l’amour, la soif, l’envie de faire pipi, et le pressentiment que l’Emmy du Meilleur Acteur va vous échapper. Il est à user avec précaution, aussi notre doux Milo s’est juré de ne pas s’y employer plus de 14 fois par heure.

Et Heroes ?

Pendant que certains s’amusent dans un soap ou une comédie musicale, d’autres personnages sont malheureusement coincés dans Heroes.
Mais ils ne sont pas tous coincés de la même manière. C’est ce que appelle un scénario complexe.

Alors qu’Hiro et Ando ne servent absolument à rien, puisqu’ils se contentent juste de la séquence d’ouverture et de celle de fermeture, Maya décide de quitter la série. Elle rend son mascara tueur, mais repart maquillée comme une voiture volée vers sa douce Dominique natale. De quoi faire jaser et se faire traiter de tous les noms dans sa famille, qu’elle avait heureusement pensé à exterminer avant de partir.

Matt et Daphne continuent leur histoire d’amour possible et pas passionnante. Car si le principe de l’histoire d’amour impossible est un peu usé, il a le mérite de fonctionner. On se prend toujours d’affection pour ce couple de personnages principaux que tout semble destiner l’un à l’autre, et qui pourtant sont voués à un destin tragique, parce que c’est beau et puis c’est tout. Malheureusement, quand deux personnages secondaires quelconques se tournent autour alors qu’on sait pertinemment qu’ils vont tomber amoureux, l’implication émotionnelle n’est pas la même. Mais on a tout de même le droit à de magnifiques scènes bien écrites, notamment celle où Daphne décide de trahir et de mentir à son futur mari, en le piégant sournoisement... L’histoire oubliera que le dindon de la farce est un homme qui sait lire dans les pensées sans même avoir à plisser les yeux.

Et cet épisode se paye même le luxe de rendre inutiles des personnages d’habitude sympathiques, à savoir la famille Bennet. Noah se contente de faire acte de présence, tandis que Sandra est chargée des allusions au Magicien d’Oz. Meredith est fidèle à son habitude, et se balade la flamme en paume, sans servir à grand chose. Elle se permet tout de même des réflexions d’ex-copine à Nathan, qu’elle soupçonne d’avoir une faiblesse pour les blondes (qui représentent 90% du casting de la série).

La présence de Mohinder à ce niveau de la review ne vous étonnera pas. Il fait encore preuve d’inconscience (pour être poli) en décidant de retravailler sur la formule pour le compte de Pinehearst et d’Arthur Petrelli.

Enfin, Kristen Bell n’a rien à faire au sein du paragraphe des personnages et intrigues inutiles, mais elle est suffisamment merveilleuse pour avoir le dernier mot de cette review. Son intrigue dans cet épisode se termine sur sa décision d’aller donner ses souliers (ou ses pouvoirs) à la méchante sorcière de l’Ouest, pour pouvoir rentrer tranquillement chez elle et aller tourner dans des mauvais films une fois que son contrat avec Heroes sera terminé.

Putain de crise financière...
Gizz
P.S. Ce que vous avez pensé de l’épisode :
Toujours pas énormément de bien. Le personnage d’Arthur est décevant, puisqu’il était mal écrit et mal interprété dans cet épisode. Espérons que tout le monde essaye de rattraper les dégâts, car le grand vilain est la seule intrigue et donc le seul personnage à pouvoir encore sauver ce qui reste de la série. Son pouvoir grimpant donne un peu d’espoir quant à son intérêt futur, mais le peu de répondant de nos héros face à lui calme un peu nos ardeurs.
En attendant la prochaine review, revoyez bien évidemment le Magicien d’Oz, c’est bon pour les artères et le foie. Et couvrez-vous, il commence à cailler sévère...