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Lost - Critique de l'épisode 3 de la saison 3

Further Instructions: Aventures d’un Chaman Bonne Poire Tueur d’Ours

Par Ju, le 23 octobre 2006
Par Ju
Publié le
23 octobre 2006
Saison 3
Episode 3
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Approchez, approchez, curieux de toutes espèces ! Découvrez comment Locke est devenu chauve (indice : il ne sait pas utiliser une bombe de laque) ! Apprenez avec stupéfaction (et avec Charlie) qui sont les Einstein de la Communauté Ours ! Voyez comment les plaintes d’un acteur (et des fans) peuvent effacer un an d’intrigues ! Entrez sous le chapiteau Lost et percez ses mystères !

L’an dernier, Terry O’Quinn a exprimé ouvertement, et à plusieurs reprises, son mécontentement vis-à-vis du développement de son personnage. Il n’aimait pas voir Locke le Pleurnicheur rester enfermé dans sa trappe à appuyer sur un bouton. Il ne supportait plus les Flash-Beurks sur Locke et son père. Il regrettait l’époque où Locke le Chaman savait tout sur tout, chassait le sanglier à mains nues, construisait des berceaux, et faisait de chouettes analogies entre le fait d’être un sale Hobbit drogué et un papillon de nuit.

Si j’en parle maintenant, c’est parce que c’est à peu près la seule chose à savoir pour bien comprendre cet épisode : l’intrigue n’est qu’un prétexte à la réhabilitation de Locke en tant que personnage, et à satisfaire et rassurer Terry O’Quinn.

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John Locke : Chaman

La première chose que notre ami Locke fait en se réveillant en pleine jungle, plein de bonnes résolutions, c’est de se rendre sur la Plage des Gens qu’On n’Aime Pas pour s’y construire un petit sauna. C’est plus facile à faire qu’on peut le croire.
Locke se prépare également une petite mixture dont il a le secret, histoire de planer un bon coup. Parce que c’est ce que font les Chamans, habituellement quand ils veulent « parler avec l’île ». Ce qui est plutôt sympa avec le trip de Loche c’est qu’il nous offre une scène de rêve/hallucination bien foutue, qui en plus a l’avantage de faire gagner un peu de temps à nos amis scénaristes. A leur place, je serais allé au bout du truc et j’aurais remplacé tous les Flash-Baaaahs par des rêves, parce que bon... mais j’en reparle plus loin.
Boone, puisque c’est lui le Guide Spirituel de Locke, emmène donc John dans un chouette aéroport où il aperçoit à peu près tout le cast régulier de la série, moins les trois petits nouveaux de cette année. Le but de cette séquence élaborée (que je qualifierais aussi de « bouche trou », si elle m’avait déplu) est de faire comprendre à Locke qui doit aller sauver la vie de M. Eko.
Bien sûr, Locke avait besoin d’un rêve et d’une Special Guest Appearance par Ian Sommerchose pour comprendre que c’est mal de laisser un mec blessé tout seul dans une jungle où trainent (accessoirement) un Monstre de Fumée Noire Hallucinatoire et des ours polaires. Mais il ne faut pas lui en vouloir, hein, c’est ce que font tous les temps les Chamans. Ils attendent qu’un rêve leur parle d’un truc complètement évident pour se dire qu’il serait peut-être temps de se bouger les fesses et d’agir.

Locke part donc à la recherche d’Eko. Et en chemin, il se remémore une super histoire qu’il a vécue quelques années plus tôt. Quand il cultivait du cannabis en compagnie de ses potes hippies.

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John Locke : Bonne Poire Itinérante

La chose la plus importante à retenir de ce Flash-Bouh ! est que nos amis accessoiristes, maquilleuses, et autres gens d’une importance capitale, ont enfin réussi à faire paraître Terry O’Quinn plus jeune. Et après deux ans d’essais ratés, c’est plutôt inattendu.
Mais passons.

La seule chose digne d’intérêt qu’on peut retenir de cette petite aventure à la campagne, ou plutôt, la seule chose « digne d’intérêt » qu’on nous rabâche pour la énième fois lors de cette petite aventure à la campagne, c’est que John Locke est une bonne poire. De classe mondiale.
Cette fois, ce n’est pas son père qui profite de sa crédulité improbable pour lui voler quelque chose (genre, ses cheveux), parce que Terry O’Quinn ne peut plus voir cette intrigue en photo. Non, cette fois c’est le FBI qui profite de lui. Parce que vraiment tout le monde sait à quel point Locke est d’une naïveté embarrassante, même le FBI.

Et c’est à peu près tout ce que j’ai à dire là-dessus. Il reste quand même Eko à sauver.

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John Locke : Chasseur

L’ennui, quand on quitte complètement l’intrigue de Les Autres, pour s’intéresser à ce qui se passe de l’autre côté de l’île, c’est que de l’autre côté de l’île, justement, vit un Vilain Hobbit. Les petits rigolos qui demandent depuis deux semaines « Où est Charlie ? » sont donc rassurés, et à peu près tous les autres ont crié d’effroi en le voyant apparaître à l’écran, lui et son affreuse coupe de cheveux, en début d’épisode.
Je pourrais continuer assez longtemps sur le sujet, mais force est d’admettre que le Hobbit est plutôt rigolo cette semaine. Oui, souvenez vous, comme au début de la série, et en gros jusqu’à son premier Flasque-Back. Comme je suis sûr que j’aurais l’occasion d’être méchant avec lui plus tard dans la saison, je préfère rester positif pour cette fois : Charlie a quelques répliques amusantes tout au long de l’épisode, dont une sur les ours polaires parfaitement délivrée par Monaghan, et dans l’ensemble, sa présence aux cotés de Locke ne m’a pas ennuyé. Un sacré tour de force, en somme.

Locke et Charlie, les deux « ennemis mortels », se promènent donc dans la jungle à la recherche de Monsieur Eko. En chemin, ils passent devant le trou béant où se trouvait la trappe jusque là, histoire de rassurer Terry O’Quinn. Non, il n’aura plus jamais à entrer ce code. Non, il n’appuiera plus sur le bouton. Oui, il a récupéré son super couteau de la mort qui tue.
Finalement, grâce aux capacités de pistage de Locke, nos deux compagnons arrivent devant la Maison des Trois Ours. Bébé Ours étant à la chasse, la Maman du Bébé Ours ayant été tuée par Sawyer dans le pilote de la série, il ne reste plus que Papa Ours, qui regarde seul un match de foot en se grattant ses grosses fesses blanches d’ours polaire, et s’apprête à aller chercher une bière, et Monsieur Eko, au garde-manger pendant la pub.

C’est le moment choisi par Locke pour pénétrer dans la grotte. Mais pas s’en s’être au préalable badigeonné de boue (comme dans Prédator) et pas sans avoir préparé sa bombe-de-laque/lance-flamme (comme dans... Gremlings 2 ?). Quel geek, ce Locke.
Locke entre donc, se fraye un chemin parmi les corps, squelettes de Dharma, et autres saloperies qui traînent sur le sol (Papa Ours ne fait plus le ménage depuis la mort de Maman Ours), il récupère Eko sous le bras, crame Papa Ours à coup de lance-flamme, et sort de la grotte. Qu’il est fort, ce Locke.

C’est Terry O’Quinn qui doit être content.

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John Locke : Lanceur de couteau

Malheureusement pour moi, je ne peux plus voir Terry O’Quinn lancer un couteau sans penser immédiatement à la parodie de Lost par Mad TV. Du coup, j’ai eu un peu de mal à me concentrer sur la scène où Locke et Charlie tombent sur Hurley en pleine jungle.

Hurley, qui est donc rentré sans encombre de sa randonnée dans la jungle (il a donc survécu à l’Attaque de la Rainette Géante en Costume de Superman), leur transmet le message pour lequel il a été libéré. Puis, regagnant la plage, il tombe à son tour sur Desmond. Nu.
Je peux imaginer sans trop d’efforts comment cette idée est apparue dans la salle des scénaristes.

Los Angeles, été 2006
Abrams : ... et c’est donc pour ça que je pense que Battlefield : Earth, est le plus grand film de science fiction de tous les temps.
Lindelof : Hmm...ok... merci pour cette intervention, JJ.
John Travolta : Oui, merci, JJ !
Lindelof : Hmm... donc pour en revenir au sujet de la réunion, est-ce que quelqu’un a une idée originale pour le retour de Desmond ?
Tom Cruise : Et si il réapparaissait entièrement nu, le corps bien huilé et brillant ?

Voilà voilà...
Une fois habillé, Desmond et Hurley entrent dans une petite conversation au sujet amusant : le Deus Ex Machina du season finale. Mais si, vous savez, la Clé Magique Bien Pratique qui permet de faire exploser la trappe au cas où personne n’appuie sur le bouton à temps.
Utiliser Hurley pour poser les questions sur les facilités scénaristiques, a posteriori, est un procédé que je n’aime pas trop. C’est sans doute mieux que de n’avoir aucune explication, mais pour moi ça revient à utiliser une facilité scénaristique pour en expliquer une autre.
Enfin bref, si Desmond n’avait jamais utilisé la clé jusque là, c’est parce qu’il ne savait pas ce qui pourrait se passer s’il le faisait. Il n’imaginait pas que ses fringues allaient partir en poussière. Voilà. Donc il préférait appuyer sur le bouton, tout seul, toutes les 108 minutes et jusqu’à la Fin des Temps. Crétin.

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John Locke : Leader

De retour sur la Plage des Gens qu’On n’Aime Pas Trop, Locke se lance dans un super speech pour annoncer à tous ses amis rescapés qu’il va partir à la recherche de Jack, Kate, et Sawyer, les sauver, les ramener tous sur son dos, puis rejoindre le continent américain à la nage pour alerter les secours.
Terry O’Quinn ? Un homme heureux.

Deux choses méritent quand même d’être relevées dans cette scène finale.
La première, c’est que Desmond (qui ne porte plus de pantalon) avait déjà « vu » le discours de Locke, quelque part, puisqu’il en parle à Hurley un peu plus tôt dans l’épisode. Du coup, et ça n’a pas beaucoup de sens, c’est Hurley qui a un sentiment de « Déjo Vous ». Une fin qui n’a rien de vraiment exceptionnel, mais qui a le mérite de conclure l’épisode sur une touche plus ou moins mystérieuse.

La deuxième chose remarquable, c’est que lorsque Locke et Charlie ramène Eko sur la plage, ils sont accueillis par Claire (normal), Hurley (rien à redire), et... deux personnes qu’on n’avait jamais vu auparavant : « Paolo » et « Nikki ». Quoi ? Des survivants du crash qui ont des lignes de dialogue ET des prénoms ? En voilà, un mystère intéressant !
Ces deux personnes que tout le monde connaît sauf nous, donc, s’inquiètent de l’absence de Jack, Kate, Sawyer, Sayid, Sun, et Jin. Chose peu surprenante : tout le monde se fout de savoir où est « They took my son ! ».

Franchement, des survivants du crash qui ont du texte, c’est vraiment trop bizarre, même pour Lost. Vous comprenez, pour moi les autres rescapés, ceux qu’on ne voit jamais de trop près, ceux qui n’ont jamais rien à dire et qui ne prennent jamais part aux décisions importantes, ces rescapés sont comme les employés de la Bluth Company : ce sont des moutons.
Il suffit juste de faire attention à ne pas les déposer n’importe où, et vu qu’ils ne font rien d’exceptionnel par eux même, ils ne risquent vraiment pas de se blesser, et continuent à vivre leur vie d’une banalité affligeante pendant que les Cool Kids découvrent des montres, des bateaux du 18ème siècles, et ont des Flash-Bofs sur leurs incroyables vies pré-crash.
Comment expliquer, dès lors, l’intervention de « Paolo » et « Nikki » ?

La raison est à chercher dans la façon dont est organisée la société sur Lildelost, à savoir que chaque personne se voit attribuer un certain rang dans le quota qui lui correspond.
Je m’explique.
Paolo, qui jusque là était classé en deuxième position dans la catégorie « Rebelle Mal Rasé » représentée par Sawyer, et Nikki, la suppléante de Kate dans la catégorie « Grosse Allumeuse », ont profité de l’absence des numéros un pour gagner un rang, et obtenir la permission de parler et d’avoir un prénom. Malheureusement, ou heureusement, Jack étant le seul représentant du quota « Docteur Ducon » sur Lildelost, personne n’a la possibilité de prendre sa place.

D’ailleurs, au moment où j’écris ces lignes, d’autres anonymes, respectivement un iranien et un couple de japonais, sont en train de s’inventer des prénoms, et un passé très sombre, en priant pour que Sayid, Jin et Sun ne réapparaissent jamais.

Ju
P.S. Et oui, une review de Lost sans écrire une seule fois « flash-back », c’est la classe ou pas ? Oh. Merde.