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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°123: Sponsorisée par les Jeux Olympiques d’Hiver de Vancouver

Par la Rédaction, le 1er mars 2010
Publié le
1er mars 2010
Saison Semaine
Episode Semaine
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Enfin ! Les JO sont finis !! Alleluia ! Nous allons pouvoir reprendre une activité normale. Mais ne crachons pas trop sur cet événement (légèrement forcé par les médias) : ils auront au moins donné l’occasion à Jéjé et à Feyrtys de convaincre respectivement Blackie de Ju de regarder Son of Anarchy pour la première, et Men of a Certain pour le second. De son côté, Drum ne se remet toujours pas des larmes de crocodile de Matthew Fox dans le rôle le plus pompeux de la télé actuelle, et Feyrtys a décidé de ne pas essayer de convaincre qui que ce soit de regarder Mercy. Mais comme ce n’est pas toutes les semaines que l’on parle de cette série (encore heureux), on s’est dit qu’on allait en profiter pour mettre Michelle Trachtenberg en page d’accueil, avant qu’elle ne tombe dans l’oubli absolu.

La Revanche de Raymond
Les nouveaux amis de Ju

Il se passe toujours quelque chose d’assez fascinant quand on décide de découvrir une série dont on ignore absolument tout sauf son titre. Il y a comme une sensation d’aventure et de surprises constantes qui vous parviennent simplement parce que vous avez eu la bonne idée d’écouter les conseils d’une personne de confiance qui vous a dit quelque chose comme « Vas-y, ça te plaira ».

En me lançant dans la première saison de Men of a Certain Age, je n’en savais rien du tout. Pas la moindre idée du sujet, du genre, du network, ou même de la durée des épisodes. Rien, à part le fait que c’était apparemment très regardable et que je n’avais de toute façon rien d’autre à voir à cause des Jeux Olympiques de Vancouver. Putain de patineurs.

Et pourtant, en n’en connaissant finalement que le titre, j’en savais beaucoup plus de la série que ce que j’imaginais. Scott Bakula, Andre Braugher et Ray Romano sont Terry, Owen, et Joe, trois amis qui approchent la cinquantaine (le « certain âge » du titre), la série parle de leur vie. Sans fioriture, sans artifice, juste honnêtement.
Rien qu’avec le titre, j’en savais donc déjà beaucoup, oui, mais ce que j’ignorais c’est que Men of a Certain Age me plairait autant. L’intérêt de la série ne repose pas sur des intrigues à rebondissements multiples ou sur des sujets racoleurs, elle ne se veut pas non plus représentative de toute une génération d’hommes se sentant vieillir, non, toute la réussite de la série repose sur ses acteurs, tellement convaincants dans des rôles si bien écrits, qu’il est impossible de ne pas s’y attacher très vite.

À ce titre, celui qui m’a le plus surpris, c’est Ray Romano.
Autant je suis à peu prêt sûr d’adorer Bakula dans tout ce qu’il peut faire (non, mais vous arrivez à y croire, vous, que Sam Beckett n’est jamais rentré chez lui ?), autant Romano partait assez injustement avec le handicap « Tout le Monde aime Raymond ». Au final, il est tout bonnement épatant, extrêmement touchant, et très drôle. Braugher est juste derrière. Et en définitive, Bakula est sans doute celui qui possède le rôle le moins riche des trois, mais il fait au mieux de ses deux scènes vraiment dramatiques, sur toute la saison, pour briller réellement.

Tout ça pour dire que la première saison de Men of a Certain Age est pleine d’humour, extrêmement bien écrite, et très surprenante. Allez-y, ça vous plaira.

Ta gueule, t’es con : Matthew Fox
Conundrum s’en prend au Dr Berger

« You know what’s interesting about Matthew Fox ? Nothing. »

C’est la seule phrase qui m’a fait sourire pendant le très naze « Knocked Up », on a d’ailleurs beaucoup de mal à croire que ce film vient de la même plume que celle qui nous a donné Freaks and Geeks et Undeclared. Mais bon, je m’égare un peu du sujet de cette semaine : Matthew Fox est pénible.

Le type chiale bien, c’est sûr, mais on a pas besoin de le voir chialer chaque semaine ! Toute raison est bonne pour Jack : mon père est mort, j’ai perdu mon cercueil, Kate ne m’aime pas, tout le monde aime Locke, y’a plus de céréales et j’aime pas les phares mystiques. Je suis d’ailleurs surpris qu’il ne chiale pas pendant ses pubs L’Oréal.

Et même dans La Vie A Cinq, où un personnage devait pleurer chaque semaine d’après le cahier des charges de la série, ça devenait pénible après quelques épisodes. Dans Lost, c’est insupportable. Et lui donner un môme dans les flashternatifs (t’es sur, Ju ? On ne change plus, là ? C’est bon ?), ça ne va pas arranger les choses.

Le type sait faire deux choses : pleurer et s’énerver. Et qu’on ne blâme pas les scénaristes, parce que dans Lost, si leur nom de famille n’est pas O’Quinn, tous les acteurs sont logés à la même enseigne. Si tu as la chance de mourir rapidement (Boone) ou que les scénaristes oublient ta présence au générique de la série (Claire), être limité peut passer. Mais quand tu es la star de la série, ça fait mal.

C’est dans ces moments là que je regrette de savoir que Michael Keaton a failli jouer dans Lost. On s’ennuierait beaucoup moins devant Beattlejuice contre le monstre de fumée. D’ailleurs, je commence même à penser, comme Cameron nous l’a si bien expliqué dans Modern Family, que même Meryl Streep aurait été un meilleur choix pour incarner Jack que Matt, le chialeur.

Mea culpa
Blackie n’a besoin de personne en Harley Davidson

Fallait s’en douter, Jéjé a réussi à faire culpabiliser au moins deux d’entre nous d’avoir ignoré Sons of Anarchy depuis si longtemps. Bien lui en a pris. Je ne sais même plus pourquoi c’était mon cas, la série avait pourtant éveillé ma curiosité à son apparition, mais j’ai toujours repoussé le moment de m’installer devant en faveur d’autres séries. C’est peut-être que j’ai besoin d’être dans le bon état d’esprit, au bon moment, pour me plonger dans une grosse série dramatique que je sais très lourde émotionnellement. Depuis plusieurs années, je n’ai plus tellement la force d’en suivre plusieurs à la fois de ce calibre. C’est moche de vieillir...

Je vous aurais bien fait un joli texte pour en rajouter à la campagne « pErDUSA doit être à jour pour la saison 3 de Sons of Anarchy », parce que c’est formidable et qu’il faut que le site se rattrape un peu. Mais Jéjé a déjà dit l’essentiel et je suis flemmarde. Alors voici ma liste des 10 raisons complètement valables pour lesquelles j’ai passé toutes mes nuits dernières à m’enfiler l’intégralité de la série.

10- Ally Walker m’a fait mourir de rire. Elle a beau devenir très énervée par la suite, son attitude et ses réflexions au tout début ont beaucoup aidée à m’attacher à la série, en plus du fait que son personnage enclenche de meilleurs épisodes.

9- Je joue contre imdb à essayer de me rappeler d’où je connais la centaine d’acteurs secondaires, tellement leurs rôles les métamorphosent. J’ai perdu en ce qui concerne le shérif. Cela m’énerve encore !

8- Je me pose des questions existentielles. Genre, dans un combat Sagal vs Sagal, qui gagnerait entre Gemma et Leela de Futurama ? Qui a osé faire un lifting raté à la Walker ? Et surtout ça ressemble à quoi une conversation banale chez les Sutter-Sagal ? « Au fait chérie, à propos de ce rôle magnifique que j’ai écrit rien que pour toi… ben la semaine prochaine tu vas morfler sévère. » « Ok, mais après c’est ton tour. »

7- Il y a quand même un peu de beauté dans ce monde de brutes. Blond ou brun, docteur ou porn star, chair fraîche ou vieux cru, Jax ou Opie ? Il y en a pour tout le monde. C’est pour cela que je préfère la fiction aux documentaires.

6- Les gangs de tatoués en cuir et à moto, c’est quand même plus cool que des vieux en jogging avec des chaînes en or qui roulent en SUV.

5- Ron Perlman plus flippant qu’avec ses quarante couches de prothèses faciales habituelles ? Maggie Siff et des blagues sur Mad Men ? Henry F*cking Rollins ? Pourquoi on ne m’a pas prévenue plus tôt ?!

4- La bande-son est simplement géniale, très orientée vieux rock. En plus Katey Sagal la parsème de sa voix magnifique, parce qu’elle est formidable à ce point (vous saviez qu’elle avait été engagée par Bob Dylan sur une de ses tournées ?).

3- Je ne me lasse pas du générique. Visuellement très classe, puisque chaque interprète est représenté par le tatouage de son personnage. La chanson est encore mieux, de celles qu’il faut s’écouter en boucle avec le « Bad Things » de True Blood.

2- Au tout début, je ne comprenais rien, la plupart des personnages me répugnaient et globalement je finissais horrifiée à la fin de chaque épisode (celui avec le clown me hante encore). Maintenant, je suis attachée à chacun d’eux (même ce poupéephobe de Tig), SAMCRO m’apparaît plus comme un groupe de gentils motards un peu paumés qu’une bande de mafieux, et je pleurniche un peu trop sur leur sort. C’est le pouvoir d’une grande série.

1- Je ne décrocherai pas tant que Jax n’aura pas changé le club et apporté paix et amour à Charming. Et buté tous les néo-nazis.

Une série à ne pas regarder, à moins que...
Feyrtys sait garder son prosélytisme pour elle, parfois

Comme il n’y a rien eu à regarder pendant deux longues semaines à cause de ces saletés de JO qui envahissent nos vies, à nous autres pauvres sériephiles qui nous foutons bien de savoir quel pays va remporter le plus de médailles, il s’est joué au sein de la rédaction des tentatives éhontées qui ont visé à convaincre le plus de monde possible de regarder SA série, son petit bijou insoupçonné qu’on est seul(e) à apprécier mais dont on voudrait bien parler de temps en temps autour d’un café en salle de repos.
 [1]

C’est la dure loi des sériephiles : on voudrait bien pouvoir dénicher LA pépite d’or, celle qui ferait de nous un héros, éternel représentant du bon goût et du flair, mais malheureusement on ne souhaite pas non plus être le ou la seule à regarder une série trop longtemps, parce que soyons honnêtes, c’est chiant de ne pas pouvoir partager son avis sur une série. Sauf quand il s’agit d’une série comme Mercy, bien entendu.

Ah ça, ce n’est pas moi qui essaierai de convaincre qui que ce soit de regarder Mercy. Sauf peut-être Jéjé, parce que Jéjé est bon public et qu’à cause de lui j’ai regardé Melrose Place.

Mercy, c’est l’exemple typique de la série bourrée de stéréotypes qui n’arrive jamais se rendre intéressante. C’est Nurse Jackie sans le talent d’Edie Falco ni l’écriture acérée. C’est Nurse Jackie version NBC 2010 : réchauffé, attendu, bon marché, sans charme et sans aucune ambition d’en avoir. Autant dire qu’on pourrait vite jeter cette série aux oubliettes sans aucun regret.

Pourtant, il y a parfois du bon dans Mercy, comme ses guest stars sympathiques : Elisabeth Moss en patiente mourante, Kelly Bishop (récurrente) en aristocrate atteinte d’une maladie dégénérescente, et récemment James Van Der Beek en médecin-chef arrogant. Si les acteurs principaux ne sont pas tous convaincants (le jeu de Taylor Schilling est très crispant), la série compense par des dialogues qui savent parfois être assez drôles : "It was like making love to America", dira par exemple Chloe (Michelle Trachtenberg), à propos de sa première nuit avec un pompier tout en muscle et en testostérone.

Il ne manque pas grand chose à Mercy pour trouver un ton qui la différencie de Grey’s Anatomy (dont elle se rapproche de plus en plus dans les derniers épisodes) : elle peut prendre le temps de s’attarder sur les patients et a quelques personnages secondaires pas si clichés que ça (le Dr Gillian Telbot par exemple) et son cadre, le New Jersey, peut lui donner l’occasion de parler des problèmes des classes moyennes américaines, ce que très peu de séries font encore de nos jours. Il faut juste qu’elle prenne quelques risques mais on sait tous ce que ce n’est pas le fort de NBC de nos jours.

En attendant que la série s’améliore (ou empire, ce qui est très possible au vu du dernier épisode en date), non, c’est sûr, je ne dirai à personne de regarder Mercy. Sauf peut-être si cette personne a besoin de la voix grave de James Tupper pour s’endormir le soir…

la Rédaction
Notes

[1Jéjé vous dira qu’il veut qu’on regarde tous Son of Anarchy parce que c’est simplement formidable, mais au fond, il cherche surtout à pouvoir se gausser encore et encore d’avoir découvert une série avant tout le monde dans la rédaction, comme du temps de Veronica Mars.