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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°128: Sponsorisée par les Daleks

Par la Rédaction, le 5 avril 2010
Publié le
5 avril 2010
Saison Semaine
Episode Semaine
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Trop de chocolat, trop d’alcool, des nuits trop courtes et voilà le résultat : Feyrtys encense une série anglaise, Gizz n’a rien de mieux à faire que de casser Lost et Jéjé dépense le peu d’énergie qu’il lui reste à enterrer une série américaine à peine née : Miami Hospital. Ou Miami Trauma, allez savoir. A moins qu’il ne s’agisse de Sacred Miami. Il va bien nous falloir une petite semaine de 4 jours pour nous remettre. En attendant, Karen Gillan est à l’honneur cette semaine, que le Village ne nous en tienne pas rigueur : ce n’est pas si souvent qu’on a l’occasion de mettre une actrice écossaise en page d’accueil !

Have a guess
Jéjé et l’art de résumer

Allez, ne mentez pas. Vous attendiez tous de savoir ce que pouvait donner un medical show à la sauce Bruckheimer ?

Ah non ? Vous ne saviez même pas que Miami Medical existait et que son pilote avait été diffusé vendredi dernier sur CBS ? Mais vous vous informez de quelle façon sur le monde des séries ?

C’est pas vrai, ça. Alors, voici une petite présentation de...
Pardon ?
Ce n’est pas la peine que j’aille plus loin ? Vous savez déjà tous à quoi peut bien ressembler cette série ?
Mais c’est qu’on est bien présomptueux aujourd’hui, non ?
Et bien, allez-y, lancez-vous. Décrivez-moi la série et on verra si j’ai perdu 42 minutes de mon temps que j’aurais pu passer à faire autre chose que regarder les quatre cinquièmes du premier épisode pas si folichon que ça du nouveau Docteur...
Allez, je suis bon joueur, je vous indique juste que le premier titre de la série était "Miami Trauma" et je vous donne la photo promo.

- On suit des médecins spécialisés en traumatologie.
- Ça se passe à Miami.

(Je vois qu’on a des lecteurs des plus brillants.)

- Ce sont les meilleurs dans leur domaine.
- Oui, c’est sûrement le meilleur service de traumato du pays.
- Du pays ? Du monde, oui !
- Si c’est du Bruckheimer, il doit y avoir quelques explosions. Je verrai bien une déflagration impressionnante en pré-générique (s’il y avait encore des génériques) et on suivrait la journée pendant laquelle les "Beatles" de traumatologie essaieraient de sauver les victimes.

(Ah, ah, première erreur ! Ces docteurs sont les "Rolling Stones" de la chirurgie extrême.)

- C’est du Bruckheimer, donc il faut des enjeux imparables. Les victimes centrales de l’épisode seront alors un couple de jeunes mariés.
- Blancs !
- Et la femme sera enceinte.
- Ils s’en tireront à la fin de l’épisode.
- Comme on est à Miami, y’aura quelques Hispaniques.
- Et ils mourront !
- Mais leur mort fera quand même réfléchir les héros blancs sur le sens de leur vie, c’est-à-dire sur leur carrière.
- Et tout sera dans des tons oranges.
- Avec des plans cadrés de façon étrange pour faire sophistiqué.
- Le personnage principal sera un rebelle.
- Mais ultra consciencieux. Et avec un secret.
- Et il offrira régulièrement à la cantonade des petites phrases philosophiques à la Marc Levy.
- Dans le style "You want to know why I’m here ? I’m here to live."
- Et il déboulera dans le service en pleine action sans que personne ne sache qui il est et l’un des personnages pourra alors balancer juste avant la pub : "Who the hell is that guy ?"
- Et il sera joué par un bon acteur dont on se demandera ce qu’il fait là.
- Et la petite jeune se sentira irrésistiblement attirée par lui.
- Et à la fin de l’épisode, tout le monde se réunira pour boire des coups et célébrer le nouveau chef !
- Même la femme à qui devait revenir le poste mais qui s’inclinera avec grâce parce qu’elle sait qu’avant d’être un chirurgien, elle n’est qu’une femme.
- Et la dernière phrase de l’épisode sera : "It’s been some day, hay !"
- Ou alors : "To the best damn surgeons in South Beach !"
- Ou les deux !

(Et bien, c’est parfait ! J’aurais mieux fait de jouer à Picross 3D !)

Docteur qui ?
Feyrtys se laisse séduire par le docteur anonyme

Je ne l’ai pas fait exprès. Quand j’ai pris mes billets d’Eurostar pour passer le week-end de Pâques dans la plus belle ville du monde, j’ignorais que ma venue coïncidait avec la diffusion du season premiere de la saison 5 Dr Who. C’est Gizz, le premier, qui me l’a immédiatement annoncé quand je lui ai donné mes dates. "Trop de la balle ! lui ai-je répondu. Mais je te rappelle que je ne regarde pas Dr Who." Gizz a alors eu une rupture d’anévrisme, lui qui était persuadé que le gouvernement anglais avait instauré une loi visant à obliger ses habitants à regarder la série de Graeme Harper et de Russell T. Davies sous peine de se faire expulser du pays.

Je suis arrivée en Angleterre en même temps que la nouvelle version du Dr Who. Je me souviendrai toujours des montagnes de produits dérivés un peu partout dans les magasins et les supermarchés : j’avais l’impression d’être entourée de cabines bleues et de robots ridicules. J’ai vu le premier épisode au détour d’une rediffusion chez une voisine (je n’ai pas la télé) et j’ai été choquée par le côté amateur des effets spéciaux et de la photographie. Ça me semblait trop carton-pâte pour être pris au sérieux. J’ai donc rangé Dr Who dans la case des spécialités un peu étranges des Anglais, comme la Marmite et le Christmas Pudding.

Mais si je n’ai jamais pu me remettre de ma première tartine de Marmite, j’ai appris à aimer le Christmas Pudding et ses 50ml de brandy et ses 100g de sucre par cuillère. Il a suffi pour ça de retenter l’expérience régulièrement, et à petite dose. Les Daleks de l’expo Dr Who de Londres à laquelle m’a traînée Jéjé ont presque eu raison de ma curiosité. Mais quelques scènes savamment choisies avec Catherine Tate en Compagne et je rouvrais un œil intéressé sur ce phénomène.

Enfin, l’enthousiasme de Gizz et de Jéjé à l’idée de voir le nouveau docteur a eu raison de mes réticences. C’était le week-end idéal pour se faire une soirée Dr Who. J’ai eu droit à quelques explications (le Tardis, le tournevis qui fait tout, pourquoi Catherine Tate est la meilleure actrice au monde, les Time Lords, les régénérations) et j’étais prête à découvrir la série qui fait trépigner d’impatience la moitié de la rédaction de pErDUSA et certainement une bonne partie de celle du Village.

Après avoir regardé The Eleventh Hour (presque sans somnoler malgré le manque de sommeil de ce week-end agité), je peux dire que je suis tombée sous le charme d’une série que je n’arrive pas encore à bien cerner ni même à définir. Pour vous dire, je regarderai même le deuxième épisode ! Non seulement Matt Smith, le nouveau docteur, est mignon comme un cœur, mais en plus il porte très bien le nœud papillon.

Ça ne suffit à vous convaincre ? Pour ma part, j’ai eu l’impression de voir un épisode un peu déjanté de Firefly, une version plus absurde de la série de Joss Whedon. Ce sont mes références et je les assume !
Oui, les effets spéciaux sont très nuls, mais une fois qu’on arrive à dépasser l’aspect amateur de certaines prises, on entre vite dans un univers qui compense par une très grande richesse.
Même en ayant deviné la plupart des rebondissements de cet épisode, j’ai été emballée par le côté "vous savez à qui vous parlez ?" du Dr. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais quand j’ai découvert cette série, je m’étais mise dans la tête que le Dr Who était un Inspecteur Gadget à côté de la plaque la moitié du temps. Je n’avais jamais pris la série au sérieux jusque-là et donc pour moi le Dr n’avait rien d’un héros.

Cet épisode a tout changé. Il est vraiment trop classe quand il se la pète, le Docteur, il faut bien le reconnaître. Et puis sa Compagne du moment est une jolie rousse à l’accent écossais. Le capital sympathie ne peut qu’être à son maximum ! Même si je n’ai pas voulu revoir l’épisode en boucle après ça, contrairement à Gizz et même si je ne m’apprête pas à regarder l’intégrale de la nouvelle série, je dois avouer que ma curiosité est piquée. Cette série, contre toutes mes attentes, a du charme. Un peu comme un Christmas Pudding qu’on a réchauffé avec amour au bain-marie et qu’on sert avec une louche de crème anglaise (mais sans poisson pané, merci).

Ne ratez pas l’excellente analyse de l’épisode par Sullivan sur le site du Village ainsi que tous les textes consacrés à ce phénomène 100% british !

J’ai goûté et j’aime pas.
Gizz remet Lost à sa place

Cette semaine, comme beaucoup de monde, j’aurais voulu dire du bien de Doctor Who. Mais mes collègues ont menacé de me virer si je parlais encore une fois d’une série non américaine (du coup, aujourd’hui j’ai signé "feyrtys" pour parler du quasi chef d’oeuvre de Moffat, mais je dois écrire un deuxième texte pour passer inaperçu. Ne vous inquiétez pas, les autres ne lisent pas les parenthèses). A la place, vous aurez donc mon avis éhonté et aigri sur Lost.

Je précise tout de suite, je déteste viscéralement la série depuis la saison 2, et je ne regarde que pour me moquer et pouvoir suivre les conversations au bureau.

Cette semaine, donc, dans Lost, et comme toutes les semaines depuis quelques années, j’ai tout trouvé poussif. Tout. L’épisode était très mal construit, les scènes s’enchaînaient plutôt mal, et les mini-cliffhangers étaient mal gérés. Comme pour la série, j’ai l’impression que chaque épisode et chaque scène n’a de sens que pour sa résolution. Tout ce qui attise notre attention est systématiquement repoussé en fin de scène ou d’épisode. On a l’étrange impression les scénaristes n’écrivent chaque scène qu’en pensant à la petite frustration que sa dernière phrase ou sa dernière action va laisser, sans jamais se soucier du contenu de cette même scène. Maintenant, une bonne scène ou un bon épisode de Lost se résume à l’émotion procurée par la surprise d’une révélation, ou au mieux sur un acteur qui ressort du lot, mais jamais sur un élément psychologique, ou sur l’articulation d’une séquence.

La série creuse, à mon humble avis, lentement sa tombe, et est attendue au tournant de son dernier épisode. A moins d’un miracle, la série sonnera comme, au mieux, une déception et au pire, un gros foutage de gueule, selon si la révélation finale est trop prévisible ou trop tirée par les cheveux. La programmation, juste après le series finale d’un Jimmy Kimmel Live spécial, en présence des producteurs, pour nous expliquer, spectateurs ébahis que nous serons, ce à quoi nous venons d’assister ressemble étrangement à une plaidoirie avant l’exécution capitale...

J’ai hâte que ça s’arrête.

Pierre Sérisier vs Ju
Ju ne laisse pas le choix des armes

Note de la rédaction : suite à la demande d’un de nos lecteurs, ce texte a été modifié.

Si je m’adresse aujourd’hui à vous, ce n’est pas pour vous délivrer un message naïf et symbole d’espoir. Non. Je suis ici pour vous apporter un message destiné à Pierre Sérisier.

Voyez-vous, cela fait des mois que j’essaie, plus ou moins subtilement, de déclencher une guerre ouverte entre le rigolo qui écrit sur Le Monde Des Séries et moi-même. Mais rien n’y fait, mes petites piques sont restées sans réponse et je n’ai pas reçu la moindre réaction du principal intéressé.
Je retire une chose de ce silence, la subtilité ne fonctionne clairement pas avec le rigolo qui écrit sur Le Monde des Séries. Je vais donc être très clair : moi, Ju de pErDUSA, ait bien l’intention d’entrer dans une dispute très publique avec Pierre Sérisier. Après tout, il n’y a rien de plus stimulant qu’une rivalité bien entretenue, et je ne vois pas de meilleur adversaire possible que le Seigneur de la Métaphore Lourdingue, le Roi de l’Analyse Prétentieuse, en un mot comme en cent, le rigolo qui écrit sur Le Monde des Séries.

Mais attention, je tiens tout de suite à dissiper tout malentendu. Ceci n’est pas une attaque personnelle envers Pierre Sérisier. Je suis sûr que Pierre est quelqu’un de très bien. Non, ceci est une attaque envers toutes les bêtises qu’il écrit à longueur de blog. J’attaque le travail, pas l’homme.
Cependant, et pour être tout à fait honnête, l’homme aussi commence à devenir très dangereux. Pierre Sérisier s’apprête à élargir son influence à toute une population d’oreilles et d’yeux innocents lors du Festival Séries Mania qui aura lieu du 6 au 11 avril 2010. L’heure est grave. Pour preuve, cet avertissement lu récemment sur une plate-forme qui s’appelle Le Twitter : « une conf avec Pierre Sérisier sur the wire, ça envoie du lourd leur festival au forum des images ».

Malgré l’absence de majuscules et la syntaxe relâchée, le message est clair. Pierre Sérisier et les idioties qu’il débite sans cesse devraient rester enfermés là où ils sont : sur le web, exposés uniquement à des millions de lecteurs quotidiens.
C’est pour cette raison que je me dois d’être présent, sur place, à la conférence de Pierre Sérisier le 9 avril [1]. Rien ne m’en empêchera [2] ! Et ça finira forcément dans les larmes [3] ! Quant au Festival en lui-même, permettez-moi de vous dire tout de suite qu’il n’aura aucun intérêt. La dernière fois que j’ai mis les pieds dans ce genre d’endroit, j’ai eu la chance de pouvoir serrer la main aux trois plus grands experts français sur les séries télévisées : Martin Winckler, Alain Carrazé, et Jéjé. À mes yeux, rien ne pourra jamais égaler ce jour merveilleux.

J’aimerais revenir un peu sur un point que je viens d’aborder. Car non, ce pamphlet n’est pas terminé, j’ai encore besoin d’expliquer mes motivations (qui dépassent le fait que Pierre Sérisier écrive constamment n’importe quoi) et il reste des gens avec qui je ne me suis pas fâché.

Mon deuxième plus gros problème avec Pierrot, c’est qu’il est suivi tous les jours par des millions de lecteurs (probablement zombifiés).
Pour vous donner un ordre d’idée, Pierre Sérisier est plus lu que tous les autres sites français de critiques de séries télé. Rassemblés. Ok, à ma connaissance il n’existe que deux autres sites de critiques français en dehors de pErDUSA et de Le Village (à savoir Spin-Off, qui me terrifie avec leur volonté de noter scientifiquement absolument tout ce qu’ils regardent, et Critictoo, que je commencerai à lire régulièrement quand ils arrêteront de mettre systématiquement tous les noms propres en italique dans leurs textes... sérieux, c’est agaçant), mais quand même ! Trois ou quatre sites, balayés par le terrible Pierre Sérisier [4].

Pierre Sérisier est lu, Pierre Sérisier est puissant, Pierre Sérisier est même apprécié par des sites que j’aime bien (voire même bien bien bien) et qui ont décidé de me faire personnellement de la peine en faisant un lien vers le blog du rigolo de Le Monde des Séries et pas vers pErDUSA (Sérieusement ? Nora ?).

Trop, c’est trop. Pierrot, le web n’est pas assez grand pour nous deux. Sois raisonnable. Entre de pleins pieds dans cette dispute légendaire. Deviens donc le Leno de mon Coco. Comparons nos fans, à défaut de notre nombre brut de lecteurs. Créons une étiquette #serisiervsju sur Le Twitter. Vendons quelques t-shirts « Team Ju » et « Team Cerise ».

la Rédaction
Notes

[1Je n’y serai pas.

[2En fait, je bosse.

[3Les miennes, je suis très émotif.

[4Et oui, je mets volontairement de côté Sérieslive, qui tient plus de l’hypermarché télévisuel que du site de critiques.