N°150: Sponsorisée par des Familles Dysfonctionnelles
24 janvier 2011
Episode Semaine
Tout est pardonné
Tigrou adore sa famille.

Une saison de Weeds que Ju ET Jéjé s’accordaient à trouver très bonne : il fallait que je vois ça !
J’ai donc profité du calme relatif des dernières semaines pour rattraper mon retard sur la série de Jenji Kohan.
Depuis quelques années, ma relation avec Weeds mêle la fascination à l’agacement. A l’exception de la deuxième saison, peut être, la série a toujours eu un coté brouillon et improvisé. Parfois rafraichissant, souvent frustrant, ce manque volontaire d’ambition s’est souvent apparenté, à mon sens, à une paresse du coté des scénaristes. C’est d’ailleurs un défaut qui afflige beaucoup de ses « clones » sur la chaine (United States of Tara, Nurse Jackie, The Big C…), des séries bien écrites, originales et remarquablement interprétées, mais qui révèlent souvent leurs limites en fin de saison, quand on se dit passé la dernière scène : « Tout ça pour ça ? ».
Pourtant, contrairement à ces séries, Weeds finit toujours par retomber sur ses pattes dans les dernières secondes en improvisant n’importe quoi… un peu comme Nancy, en fait.
C’est peut-être pour ça qu’après une cinquième saison très décevante qui m’avait incité à abandonner la série, j’ai été à peine surpris de trouver cette saison 6 excellente, et de me retrouver – à nouveau – à fond dans les aventures de la famille Botwin.
Les défauts inhérents à la série sont pourtant toujours là : les scénaristes ne savent pas où ils vont, hésitent entre plusieurs tons (comme en témoigne le Finale, un excellent épisode de drama devant lequel j’ai à peine rigolé), nous demandent de rire de certains personnages puis d’avoir peur d’eux quelques minutes plus tard…
Pourtant, en se resserrant sur le noyau dur de la série, la famille Botwin, et en intégrant assez habilement le coté improvisé des intrigues au fil conducteur de la saison, Jenji Kohan a réussi un excellent retour.
Mieux encore, elle a permis au personnage de Nancy, de se racheter à mes yeux, alors que j’en étais arrivé à détester l’an dernier. Tout ça en quelques scènes, comme d’habitude. Il faut croire que je suis comme les mâles de la tribu Botwin : il suffit que je vois Mary-Louise Parker avoir l’air triste pendant quelques secondes pour que tout soit pardonné.
Notons également que, si l’actrice principale de la série est toujours excellente, la saison a eu la bonne idée de se reposer d’avantage sur les autres membres du casting : Justin Kirk, bien sur, mais aussi les deux gamins ont tous eu leur minute de gloire… Mention spéciale à Hunter Parrish (Cilas), qui m’a énormément impressionné tout au long de la saison et qui s’impose comme un grand acteur capable de jouer le drame et la comédie avec la même intensité et la même subtilité.
Tout ça pour dire que oui, Ju et Jéjé ne pouvaient pas avoir tort tout les deux : Weeds, cette année, c’était très bien, même sans espagnol .
Les Liens de la Semaine
Ce n’est pas pErDUSA, mais c’est bien quand même !
En quelques clics les meilleurs entretiens, analyses, critiques, ou trucs cools, trouvés sur le Net pendant la semaine écoulée.
18/01 Promo spéciale, pour nous mettre en appétit avant le retour de Parks & Recreation (comme si on avait besoin de ça)
Funny or Die : Rob Lowe Goes Nuts
19/01 Le "placement de produits" et Cougar Town
Hitfix : The ’Cougar Town’ team discusses their Diet Dr. Pepper moment
20/01 Toujours Parks & Rec, cette fois avec une longue interview de Mike Schur
Vulture : Parks and Recreation Co-Creator Tells What to Expect in Season 3 and Answers Your Questions
Bisous, Bisous !
La France vue par les Séries vues par Jéjé
The Middle 2.11
Frankie : People, you’re allowed to put your own happiness first once in a while.
Un Voisin : Is that true ?
Frankie : We took our life back a week ago and it has been like being on a vacation in Paris or Myrtle Beach. It’s that good !
The Middle - 2.12
Frankie : I mean 200$ for that tiny jar, that’s insane.
La vendeuse : Actually, it’s quite reasonable. This is made from the bladder of a mule in France.
Frankie : For 200$, I could have bought that mule.
Cougar Town - 2.12
Kirsten : Before I met you, I was dating a rich 30 years old guy.
Travis : Loving this story so far.
Kirsten : Calm down, he was a big uggo !
Travis : Really ?
Kirsten : No, one week-end, he took me to Paris and we strolled along the Seine…
Travis : Strolling along rivers in Paris ? Must have been like "Help, i’m trapped in a cliché !"
Kirsten : Trav, our last date was watching the first season DVD of Community and sating up all night watching nine Emilio Estevez movies.
Travis : I’m taking Kirsten out tonight and it’s got to be more romantic than a week-end in PA-RI !
Grayson : You know what beat Paris ?
Travis : What ?
Grayson : Nothing !
Travis : Dad ? Still working on it ! Grayson, i assume you are day-dreaming about Paris ?
Grayson : The croissants are so fresh !
Jules : Lorie is so up in my grill that I had ti pretend to go to work just to get away from her. I fell horrible.
Grayson : You know that postcard of a french guy on a bike with a baguette under his arm ? In Paris, that’s real ! Should we move to Paris ?
Modern Family - 1.12
Parent 1 : Are you here to see Deux Jours de la Vie ?
Claire : Well, we’re not here to see Croctopus !
Parent 2 : Forgive the issue, if you hear him groan. He gets annoyed if the subtitles are mistranslated.
Phil : That makes two of us.
Parent 1 : I guess we’ll see you in there.
Claire : Honey, I think we should go and see this movie.
Phil : Why do I have to see a french movie ? I didn’t do anything wrong.
La série dont le titre mériterait un procès pour diffamation
Iris n’aime pas sa famille, forcément...
Mon agenda en matière de séries TV ressemble en ce moment à l’actualité Tunisienne. Peu de trucs intéressants, et beaucoup beaucoup trop de politique.
En dehors de quelques sitcoms, j’ai l’impression que rien n’a repris, et mes semaines sont rythmées avant tout par Jon Stewart. Aucune série ne me marque vraiment. A tel point que j’ai même passé un moment à envisager de parler dans cette chronique de l’alcoolisme d’un cinquième de la rédaction [1], avant de réaliser que même ce sujet ne me donnait que peu de matière.
Du coup je préfère revenir longuement, et pour la dernière fois, sur Life UneXpected, qui va sûrement être annulée en mai puisque la CW n’a pas pris la peine de commander les 9 épisodes qui lui manquaient pour une seconde saison complète.
Est-ce qu’il y a encore des gens ici qui regardaient Life UneXpected ? Des gens qui n’ont pas subi de traumatisme par le passé ? De n’importe quel type, vraiment. Un oncle à la main leste ? Un coma ? Dans lequel ils se trouvent encore maintenant ?
Parce que personnellement, j’ai continué. Cette place habituellement réservée à l’instinct de survie étant chez moi occupée toute entière par une sorte de clitoris géant que seule la moquerie stimule, je me suis accrochée.
Et ma seule conclusion, c’est que ma cruelle sériephilie est frigide. Parce qu’il y aurait eu moyen d’en avoir, des mockgasm, par dizaine. Et pourtant le sentiment que j’avais le plus fréquemment de la série était juste un dégoût grandissant vis à vis de l’humanité.
Trois moments dans cette seconde saison m’ont particulièrement agacée. Trois moments ont su, au milieu de cet océan d’auto-destruction et de haine de soi qu’est Life UneXpected, tirer leur épingle du jeu pour me la planter dans les yeux.
Le premier a eu lieu juste avant la pause de Noël. Le personnage de Lux, adolescente de 16 ans, ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil par le passé, se retrouve à témoigner au tribunal dans une affaire qui l’oppose à une de ses anciennes famille d’accueil, et à raconter dans un long speech comment le père l’avait forcée à l’embrasser, et avait un peu abusé d’elle. Je dis un peu parce que je sais que les gens sur le forum vont sûrement adorer ressortir ce terme et l’analyser.
En soi, ce n’était pas mauvais, c’était même plutôt cohérent avec tout ce qui nous avait été suggéré pendant les épisodes précédents.
Le problème est que LUX (la série) n’est pas une bonne série ; que l’actrice qui incarne Lux n’est pas talentueuse, que l’esthétique générale de la série n’a rien d’intéressant et que les dialogues ne sont pas bien écrits.
On s’est donc retrouvés face à un monologue qui-fait-pleurer, parce que je doute que quelqu’un écoutant une blondinette raconter son premier baiser avec son père adoptif ainsi que le rejet de sa mère d’accueil qu’elle aimait puisse s’en amuser, mais avec de grosses ficelles, et un filtre bleu à vomir. Un revival des sourds de Glee chantant Imagine. Des sentiments faciles qu’on nous aurait forcé à avaler.
Mais j’étais prête à pardonner la série. La pause de Noël avait su apaiser mon courroux, et je revenais pour ses deux ultimes épisodes, pleine d’une bonne volonté inexplicable. Sauf qu’ils ont remis ça.

Une storyline importante cette année était l’histoire d’amour platonique entre Lux et son professeur d’anglais, Mr Daniel, rencontré hors du contexte scolaire et donc sans que ce paramètre influe sur leurs sentiments, et qui forcément était plus âgé qu’elle. De six ou sept ans, ce qui me paraît ridiculement peu, mais soit.
Cette intrigue montrait entre eux une affection réelle et était plutôt sympathique, si on arrive à croire qu’un quelconque être humain puisse supporter d’être avec une fille aussi insupportable et mesquine que Lux sans même pouvoir en contrepartie prendre son pied de temps en temps.
Mais encore une fois, une saison de mise en place déjà maladroite a été sublimement gâchée dans sa résolution, parce que celle-ci était totalement hors de propos avec ce qui nous avait été montré auparavant.
En 11 épisodes, on avait eu droit à un développement qui s’apparentait plus à un scénario de comédie romantique qu’à une quelconque réflexion sur les relations entre deux personnes avec une telle différence d’âge. Les scénaristes n’ont fait plus que soulever, au travers d’une phrase ou deux, que ce qui se passait entre Lux et Mr Daniel pouvait mener à la perte de son emploi, à son arrestation, et à son viol répété en prison, son physique de mannequin Abercrombie en faisant une proie facile, mais ne se sont jamais attardés sur ça.
Pour moi, c’était un parti-pris. La série avait volontairement ignoré cet aspect, préférant présenter une vision pas trop judgemental, noyée dans les fleurs et les bons sentiments.
Puis, en une soixantaine de minutes, les parents de Lux découvrent sa liaison (toujours non consommée), menacent son professeur de porter plainte, mais se rétractent puisque celui-ci a su comprendre par lui-même que c’était très mal et qu’en agissant comme ça il agissait comme l’ancien père d’accueil de Lux. Parce que tout le monde sait qu’une enfant abusée et une adolescente consentante, c’est exactement la même chose. Après tout, elles ont la même maturité émotionnelle, non ? Et une fille qui par le passé a subi des abus venant d’une figure d’autorité aura éternellement des relations faussées avec tous les hommes plus vieux qu’elle, c’est ça ?
On ne va pas commencer à débattre ici du statutory rape, sujet qui me paraît bien trop complexe et personnel [2] pour être réduit à une analyse dans un seul article. Toutefois, le traitement qu’en a fait la série montre bien qu’elle ne mérite en aucun cas le renouvellement. Soit les scénaristes ne savaient pas où ils allaient, soit ils ont au dernier moment décidé que ce qu’ils avaient commencer à écrire pouvait gêner, et n’ont pas eu le courage de le mener jusqu’au bout.
Suite à cela, on termine le season finale sur une séquence, ô combien clichée, se déroulant deux ans plus tard, à la remise de diplômes de Lux. Ayant des difficultés d’apprentissage dûes à un léger handicap, on aurait compris que celle-ci ne sorte du lycée que quatre ans plus tard, mais non, et elle est même major de sa promotion. L’occasion pour elle de nous délivrer à nouveau un magnifique discours. J’imagine que c’est l’acteur de la mauvaise série qui s’est mis à travailler pour Obama. Après cela, on réalise que tous les personnages bousillés et incapable de se laisser être heureux, de ne pas se créer des problèmes, sont à présent comblés, et que tout va pour le mieux.
Merci pour ça, la CW. Je croyais pas ça possible, mais un de vos shows a réussi à faire pire que JK Rowling avec Harry Potter.
A ses débuts, je ne condamnais pas clairement Life UneXpected, au contraire, j’appréciais même la série dans une certaine mesure.
Maintenant, tout ce que j’espère, c’est ne plus jamais avoir à lire un avis positif sur elle. Que personne n’essaie de la défendre, et qu’elle sombre dans l’oubli méprisant qu’elle mérite pour avoir essayé de toucher à des sujets qui étaient visiblement hors de sa portée.
La Liste de la Semaine
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