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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°154: Sponsorisée par la profusion et l’abondance

Par la Rédaction, le 20 février 2011
Publié le
20 février 2011
Saison Semaine
Episode Semaine
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Trois textes de trois rédacteurs cette semaine. Il doit bien y avoir une explication valable à cet enthousiasme littéraire cette semaine... C’est peut-être l’effet de la Saint Valentin. Ou bien de la pleine lune. Ecrire a pu permettre d’arrêter de pleurer pour ceux qui ne se remettent toujours pas de la fin de Friday Night Lights. On ne le saura jamais. Sans se poser de questions, profitons de ce miracle et de Nathalie Zea, enfin en vignette et dans une bonne série.

Yeah ? Non, je crois pas.
Conundrum est notre soleil... qui brille.

Ah, l’ironie, cette belle invention des années 90 qui trouve en Chandler Bing, son porte parole idéal. Et avec le retour des séries d’avocats, de flics, d’émissions à sketchs décalés (Portlandia !!!), j’étais un peu content de le voir revenir à la télé avec une nouvelle série. Mr Sunshine est donc l’étape suivante du recyclage des acteurs de Friends. Et à ma grande surprise, c’est mon premier problème avec Mr Sunshine.

Liza Kudrow avec The Comeback, proposait une série innovante et intelligente. Courteney Cox avec Cougar Town, a enfin la série pour laquelle elle avait signé lorsqu’elle s’était engagée dans Friends. Matt LeBlanc avec Episodes et connaissant ses limites, offre une satire gentillette du monde d’Hollywood. Matthew Perry, lui, ne prend aucun risque en se cantonnant à faire ce qu’il sait faire, du Chandler Bing. Et après 10 ans de surexposition dans Friends, une carrière limitée au cinéma, et revival raté par Aaron Sorkin, je pensais que Mr Sunshine allait être l’occasion pour lui de passer à autre chose.

Dans Mr Sunshine, il incarne PasChandlerBing, qui s’occupe de la gestion d’un grand stade, doit gérer un boss difficile (Bonjour, Miss Allison Janney !) et qui se fait plaquer par sa copine (Bonjour, Miss Andrea Anders !). Ce dernier événement lui ouvre les yeux, et il réalise qu’il doit un peu plus s’ouvrir sur le monde. Et à un moment dans le pilote, il y a Hurley et un éléphant.

Sur le papier, le principe de la série peut être sympa. Mais sur le papier, Friends, c’est la vie de 6 amis. Et si sur le papier, on pouvait prédire du potentiel d’une série, Jack & Jill et la version US de Coupling seraient encore à l’antenne. Toujours sur le papier, Studio 60 ressemblait étrangement à 30 Rock et à l’antenne, les deux séries n’avaient pas grand chose en commun. En revanche, en regardant le pilote de Mr Sunshine, je n’arrêtais pas de penser à quel point ce que je découvrait ressemblait étrangement à 30 Rock.

Plus précisément, aux débuts de 30 Rock lorsque la série était encore uniquement centrée sur Liz. Les deux personnages principaux sont socialement handicapés, sont pris par un travail qui les passionnes, doivent gérer des collaborateurs excentriques, et leur boss est formidable. Visuellement, on ne suit quasiment que le personnage principal dans des coulisses.

Pendant tout l’épisode, je me suis surpris à dire, « c’est comme les débuts de 30 Rock en moins bien », et les débuts de 30 Rock n’étaient vraiment pas biens. Pourtant, j’ai voulu aimer cette série. Allison Janney y est fantastique, et j’aimerais dire que j’ai aimé Andrea Anders, mais elle me rappelait juste à quel point Better Off Ted me manque. Tout me paraissait forcé, et beaucoup trop centré sur un Matthew Perry qui a largement dépassé sa date de péremption.
Mais encore une fois, les débuts de 30 Rock étaient laborieux, peut être que si un recalibrage s’opère au cours de la saison un, je pourrais peut être pardonner le fait que je doive attendre encore quelques semaines avant de retrouver Andy, Laurie et leurs amis.

Mais il a intérêt à vite se faire, et à commencer par ce vilain générique que tout le monde semble aimer.


Les Liens de la Semaine
C’est pas pErDUSA, mais c’est bien quand même !

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Ma super série à moi
Tigrou confond pErDUSA et le Village.

Ce week-end, j’ai découvert avec bonheur la première saison de Misfits ou, comme on me l’avait présentée : « le Heroes anglais (en bien) ». [1]

Comme Heroes, Misfits parle de gens jeunes et super beaux qui se retrouvent sans trop savoir pourquoi affublés de superpouvoirs. Comme dans Heroes, il y a un super voyageur spatio-temporel, une super télépathe, un super homme invisible… Il y en a même un qui prend un air super constipé quand il essaye d’utiliser ses super pouvoirs.

Mais la comparaison s’arrête là. Car, contrairement à Heroes qui était super nul, Misfits est une super série.

Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, le pitch est assez simple : cinq jeunes délinquant anglais, condamnés à quelques centaines d’heures de travaux d’intérêts généraux après des délits divers et variés, se retrouvent affublés de super pouvoir suite à une mystérieuse tempête électromagnétique.

Et, comme ils ne vont pas tarder à le comprendre, ils ne sont pas les seuls dans ce cas…

Au fil des épisodes, nos héros vont devoir jongler entre leurs travaux d’intérêt généraux, leur vie sexuelle et l’irruption fréquente de « super » plus ou moins amicaux dans leur entourage… Et pour l’instant, aussi étonnant que cela puisse paraître, ils ne sont pas encore devenus des « Heroes ».

Ce que j’ai adoré dans la première saison de Misfits, c’est justement son apparent manque d’ambition : pas de mythologie omniprésente autour de nos super héros, pas d’explications faussement scientifiques à leurs pouvoirs, pas de fin du monde à arrêter… pas même de Big Bad, même si nos héros sont régulièrement inquiétés par les forces de l’ordre, que ce soit la police ou l’un de leur nombreux « probation workers ».

Cette quasi-absence de mythologie peut paraître assez surprenante dans une série du genre… Elle n’est pourtant absolument pas gênante. Car la force de Misfits, ce sont avant tout ses (supers) personnages. De personnages attachants, crédibles, fouillés et bien interprétés, que la série a tout le loisir de développer à son rythme dans des épisodes qui ne sont pas monopolisés par une mythologie artificielle. Finalement, plus que pour voir avancer l’intrigue « super » (qui bouge assez peu dans la première saison), c’est avant tout pour les personnages et leurs interactions (très réussies elles aussi) qu’on regarde la série.

Résultat, pas besoin de retournement de situation extraordinaires, une simple évolution dans la relation entre Kelly et Nathan suffit à me passionner !

Ajoutez à cela une très belle réalisation (la photo est magnifique), une bande-son du tonnerre et d’excellents dialogues, et vous comprendrez aisément pourquoi Misfits est mon coup de cœur du moment.


Bisous Bisous
La France vue par les Séries vues par Jéjé

Cougar Town - 2.14

Travis (a Bobby) : Why are you eating a croissant ? What are you ? French ?
Bobby (a Grayson) : Why are you drinking tea ? What are you ? French ?

Cougar Town - 2.13

Bobby : So ya’ll bag on Sam once we left ?
Grayson : What could we possibly say about her ? We met her for like two seconds."
Bobby : Well, that’s all you’re gonna get because she dumped me. Go ahead.
Ellie : Bad hair, weird nose, thick neck.
Grayson : She shook my hand with her fingertips. What are you, the Queen of France ?

Gossip Girl - 4.12

Blair : Heading home to Brooklyn ?
Dan : No, actually, I was gonna catch Mister Hulot’s Holidays at the Walter Reade, trying to cheer myself up.
Blair : Oh… I do myself enjoy some Tati.

Regardez Justified, nom de Dieu !
Ju fait du prosélitisme.

Justified est une série étonnement réussie.

Je commence par là, car le seul but de ce texte est de vous donner envie de jeter un coup d’œil à Justified (si ce n’est pas déjà fait), et j’ai peur que ce qui suit obscurcisse ce message très simple. Justified est une très bonne série, regardez-la. Ce n’est pas parce que j’ai parfois un peu de mal à trouver mon inspiration qu’il faudrait vous priver.
Et non, je vous rassure, je ne me lasse pas de dire du bien de séries qui en valent la peine. Je ne m’en lasserai jamais, car je ne suis que bien trop conscient de rendre le Monde meilleur, texte après texte après texte après texte, en imposant mon bon goût sur les masses ignorantes. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir un peu la flemme, parfois. Donc regardez Justified, et ne faites pas trop attention aux phrases décousues et à l’argumentation (à la fois bancale et inexistante) qui suivent.

Justified, c’est un western contemporain, l’histoire d’un U.S. Marshal qui s’appelle Raylan Givens (cool) et qui porte un chapeau de cowboy (très cool). La série est tirée d’une nouvelle intitulée « Fire in the Hole » d’Elmore Leonard (alibi intellectuel).

Mon moment préféré de chaque épisode, c’est au début du générique, quand cette image apparait :

Le générique est d’ailleurs à l’image de Justified. Quelque part, on sait qu’il ne devrait pas fonctionner, avec son mélange de musique country et de rap, et pourtant à chaque fois qu’apparait l’ombre de Timothy Olyphant et de son chapeau, accompagnée du « POM. POM. POM. » de l’intro, je rentre complètement et systématiquement dans l’univers de la série.

Ce qui est bon, dans Justified, ce sont ces scènes très longues où le suspense apparait sans prévenir, uniquement à travers les dialogues. Des dialogues très stylisés, pas forcément naturels (un peu à la Deadwood, maintenant que j’y pense), mais empreints d’une certaine poésie (renforcée par l’accent des personnages), des dialogues parfois terrifiants, souvent drôles, qui semblent toujours au centre des préoccupations des scénaristes.

Ce qui est bon, dans Justified, c’est que je ne sais jamais à quoi m’attendre d’une semaine à l’autre. C’est la force des épisodes indépendants, ce qui fait que j’ai tendance à les préférer à ceux abordant seulement l’arc narratif principal. D’un épisode au suivant, on peut passer d’une simple poursuite de fugitif à une histoire de tueur à gage, en passant par un enquête écrite comme un vieux Columbo (avec pour valeur ajoutée la tension qui ressort du fait qu’à tout moment Columbo peut sortir son flingue et abattre son suspect).

Ce qui est bon, dans Justified, c’est le travail apporté aux personnages. Il y a les récurrents, hauts en couleur, qui peuplent l’univers et se développent lentement en attendant leur tour au premier plan. Et il y a les autres, tous ceux qu’on ne rencontre que pour une seule semaine, ces petits criminels avec de vraies personnalités, soignées, et développées, mais qui finissent quand même avec une balle entre les deux yeux, trente minutes après qu’on les ait rencontré.

Pour une série qui pourrait être classique et sans ambition, pour une série basée sur un pilote qui ne m’avait pas forcément emballé, et pour une série qui pourrait tomber dans la caricature en moins de deux avec ses personnages de bouseux, Justified une série étonnement réussie.


La Liste de la Semaine
Mais c’est quoi, le titre de ce classement ?

N°3 : How I Met Your Mother (Papapapapa)
N°2 : Chuck (Nanananananna)
N°1 : 30 Rock (DouDah !)

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la Rédaction
Notes

[1Sur le Village, ils l’ont découverte depuis un peu plus longtemps. Et ils ont vu la saison 2.