Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°86: Semaine du 8 au 15 décembre 2008

Par la Rédaction, le 14 décembre 2008
Publié le
14 décembre 2008
Saison Semaine
Episode Semaine
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C’est l’avant-dernière Ma Semaine à Nous de l’année, une année qui a été assez fastidieuse pour tous les rédacteurs, sauf pour les nouveaux... Difficile de trouver des choses à écrire toutes les semaines quand la télévision ne nous inspire plus autant qu’avant. Pourtant, un miracle s’est produit. Cette semaine, personne n’a eu besoin de faire de chantage à personne pour obtenir un texte de 10 lignes. Il a véritablement plu des textes à la rédaction de pErDUDA. Et ces textes se sont mis tout seul en page en plus. Ils sont même allés chercher des images sur le net et les ont redimensionnées. Un miracle !
Du coup, personne ne peut critiquer la présence de Colbie Smulders en page d’accueil. C’est un signe de l’Univers : l’actrice mérite mieux que How I Met Your Mother.

How I met that whorey slut
Blackie à la défense de toutes les Robin Scherbatsky du Monde

Cela faisait longtemps, très longtemps, que je n’avais pas décroché un sourire devant How I Met Your Mother. Je suis donc globalement ravie que les deux derniers épisodes m’aient fait rire et divertie. L’anecdote du combat fut en dessous de celui du type tout nu, mais la petite bande ne s’est pas retrouvée dans des intrigues séparées et inégales, et les vannes fonctionnaient bien. Normalement, je n’aurais pas trop à me plaindre. Sauf que même lorsqu’elle se débrouille bien, la série retombe toujours dans son pire travers : une misogynie à vomir. Et elle fut tellement frappante dans l’épisode The Naked Guy que ce fut la première chose que Feyrtys et moi ayons mentionné après l’avoir vu, tant nous nous sommes senties insultées.
Ce n’est pas du sexisme évident à choquer même le moins féministe des hommes, ni même du sexisme subtil et sournois qu’il faut décoder, non c’est simplement le plus banal et courant, celui qu’on entend tous les jours et qui ne dérange malheureusement pas beaucoup de monde.

Rappel de l’histoire : Un type moche a une méthode de pitié imparable pour attirer les femmes au lit, consistant à se déshabiller. Barney et Ted trouvent cela génial et essaient eux-mêmes de l’appliquer. Lily le fait aussi, mais se mettre nue devant son mari est approuvé par la Bible. Quant à Robin, elle a marché à la combine du type moche et se fait tout naturellement traiter de « slut » par Marshall, pour avoir couché avec un type dès le premier soir alors qu’elle se fichait de lui et n’avait aucune envie de le revoir. Une insulte normale de tout ami, quoi. Robin n’a plus qu’à essayer de prouver qu’en fait elle aimait bien ce type et n’est pas une horrible fille facile pour qui le sexe peut se détacher des sentiments.
Parce que voyez-vous, dans le petit monde de Ta Mère la Sainte Vierge, un type comme Barney peut coucher avec une femme différente chaque soir et ne jamais se prendre de remarque très forte. Parce qu’il n’y a pas de terme équivalent pour les hommes et que l’attitude de connard, ben avec NPH c’est drôle. Ce naze de Ted peut en faire tout autant, il a juste un pénis. Robin, elle, est une femme et ne mérite donc pas le même traitement. Le plus étonnant est que l’attitude du personnage n’est absolument pas en adéquation avec ce qui a été établi depuis quatre ans. On la connaît tout de même comme un ex-garçon manqué au fort caractère, qui a toujours été confiante dans sa sexualité et ne s’est jamais sentie coupable d’avoir des aventures. Que Marshall soit un cul béni peut aller avec le personnage si on est très tolérant (je l’imaginais quand même mal dire ce genre de chose), mais que Robin le laisse faire, ne réplique rien et aille jusqu’à se laisser influencer par son opinion de merde, cela me gonfle considérablement. La misogynie des scénaristes est une chose, donner une attitude illogique à un personnage en est une autre.

Ceci n’est bien sûr que l’exemple le plus récent et le plus frappant, tout autant qu’il fut décevant puisqu’incorporé dans ce qui aurait pu être l’un des meilleurs épisodes de la série. Car si vous faites attention, vous noterez qu’il y a bizarrement un peu trop d’insultes de ce style dans une série qui se veut pourtant légère et pleine de bons sentiments sur l’amitié. En particulier à travers la bouche de Lily, qu’on entend traiter sa meilleure amie de « bitch » à toutes les sauces. Sérieusement, vous en connaissez beaucoup, vous, des femmes adultes de la classe moyenne qui balancent ce genre de truc à leurs copines à longueur de temps ? Seul un mec doit s’imaginer ça ! Et vu comment le reste de Lily perpétue d’insupportables clichés comme s’ils étaient des faits, ce n’est peut-être pas seulement à cause du jeu d’Hannigan qu’elle est totalement insupportable.
En tout cas, HIMYM est en train de revenir sur la bonne voie, donc il ne manque qu’à corriger ce gros défaut venant tout gâcher. Pas besoin de devenir féministe non plus, il suffit juste d’arrêter les réflexions sexistes qui font parfois des apparitions sorties de nulle part. Barney fonctionne parce qu’il est une caricature outrancière et ne peut être pris qu’au seconde degré, ce qui n’est pas le cas des insultes féminines assénées de façon peu naturelles et tombant juste comme des massues.


pErDUSA, le Jeu
Ju joue joyeusement

En début de semaine, en cette période propice aux bilans, le magazine Time a publié sa liste des 10 Meilleures Séries de 2008, ainsi que celle des 10 Meilleurs Episodes de l’Année. Si j’aborde le sujet, ce n’est pas pour vous annoncer mon score sur l’Echelle de Winckler (8,5). Ce n’est pas non plus pour râler contre quelques anomalies plutôt surprenantes, comme The Constant devant le final de The Shield. Ni pour m’étonner de la présence de Chuck (vraiment, Chuck ?) dans la liste des meilleures séries. Non, je ne suis pas là pour parler de ça.

Nous aussi, sur pErDUSA, on aime bien faire des listes. Et ça tombe bien, parce que la semaine prochaine, c’est l’heure de notre Tableau Bilan de Fin d’Année. A cette occasion, les habitués le savent bien, les rédacteurs (adultes) du site notent toutes les séries qu’ils regardent, dépriment un peu devant la taille de la liste de séries devant leurs yeux, et établissent un chouette classement de façon transparente et hyper démocratique.

Pour pimenter un peu les choses, chers lecteurs, j’aimerais vous proposer un petit jeu. Pendant la semaine qui vient, sur le sujet Ma Semaine à Nous du forum, venez poster la liste des 10 séries qui, selon vous, composeront les 10 premières entrées de notre tableau. L’ordre n’a pas d’importance, c’est déjà assez dur comme ça, mais celui d’entre vous qui sera le plus proche de la vérité dimanche prochain pourra se vanter auprès de sa famille et de ses amis pendant les fêtes de fin d’année d’être le Plus Grand Expert en pErDUSiens de l’Internet. Et ça, c’est trop la classe.

Pour vous aider, un petit rappel des règles : seules les séries dont au moins 3 épisodes ont été diffusés depuis le tableau précédent peuvent être notées par les rédacteurs, et seules celles qui auront été notées par au moins 4 rédacteurs apparaissent dans le tableau. Vous serez peut-être intéressé de savoir que seules Boston Legal, Survivor et Friday Night Lights sont apparues dans tous les Top 10 depuis qu’on s’amuse à noter les séries... et gardez aussi en tête que Jéjé gruge systématiquement en rassemblant les notes de tout le monde.
Bonne chance !


I Was Made to Love You… and Be Your Slave, Then Kill You All
I, Blackie

J’ai toujours adoré les histoires de science-fiction. Parce qu’en plus de repousser les limites de l’imagination dans le scientifiquement possible, elles mettent autant en garde sur ses bienfaits comme ses méfaits, et amènent donc toujours à remettre en question les progrès humains dans ce domaine.
Les androïdes, ces robots à forme humanoïde, sont une des grandes figures de ce genre depuis les débuts du cinéma (je ne saurais pas vous dire s’ils sont aussi vieux dans la littéraire, mais wiki existe). Leur nature, leur utilité, leurs droits, font partie des questions qui reviennent sans cesse à leur sujet, peu importe l’univers inventé autour, que l’on soit dans Terminator ou Battlestar Galactica. Parce qu’ils sont des sujets fascinants sur lesquels il est difficile d’établir une opinion claire et nette.

Malheureusement il va bientôt falloir se mettre sérieusement à plancher là-dessus, sans l’aide de Ron Moore si possible, parce que la réalité commence à dépasser la fiction. Sarah Connor Chronicles pourra bientôt se classer dans la catégorie Drame Réaliste grâce à un canadien qui s’est créé une petite-amie à l’intelligence artificielle, la très expressive et sensible de partout Aiko. Admirez ou flippez par vous-mêmes.

Si vous pensez automatiquement au Warren Mears de Buffy, c’est normal. Ce type s’est créé une « petite-amie parfaite » car il n’en trouvait pas de vraie, et n’hésite pas à définir cette perfection (forcément introuvable) par le fait qu’elle « n’a pas besoin de vacances, ne mange pas, ne se repose pas, et peut travailler 24 heures par jour ». Mais quelle merveille, je vais vite demander au Père Noël ma version Jensen qui ne fait pas pipi et lave la vaisselle !

Bien sûr, Aiko ne peut pas marcher pour se casser le plus loin possible et on lui demande avant tout de réagir aux douleurs que lui causent les petits curieux devant cette sensation technologique. Quel est l’intérêt d’avoir un sexbot si on ne peut pas la faire souffrir, évidemment ! C’est pourquoi les nombreuses réactions du net sont émerveillées et ne peuvent que féliciter Warren 2.0, tandis que je suis totalement horrifiée devant ce spectacle. On a tous fantasmé un jour devant Jude Law dans AI ou Summer Glau dans SCC, mais se retrouver réellement devant ce type de substitut d’humain est une sensation étrange. Et encore, je suis derrière mon écran. A déjà éviter un peu trop le contact humain.
Bref, il y a de quoi débattre à ce sujet et plus seulement avec les deux seuls autres geeks asociaux de votre boulot. Moi je propose qu’on montre obligatoirement l’épisode de Buffy I Was Made to Love You (5.15), suivi d’un résumé complet sur le destin de Warren, à chaque présentation publique d’Aiko. Cela ne pourra être que bénéfique, surtout si on met un terme à ces conneries et qu’on évite la fin du monde.

Soit dit en passant, si un savant fou me lit, j’attends toujours les voitures volantes et la téléportation sans mouche incorporée, merci.


Ma Semaine Light à Moi
Drum recycle et fait le tri

Note de l’auteur : Si vous ressentez une légère sensation de déjà vu. Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez.

Le mois d’oct... décembre est une période importante dans ma vie de sériephile. C’est le moment où la plupart des séries ont été lancées, et commencent à laisser poindre leurs forces et leurs faiblesses, et donc leurs qualités sur le long terme.

C’est donc le moment de faire de l’écrémage, et de remettre au placard celles qui sont plus dignes de la perte de temps que du plaisir, même coupable. Ces décisions tiennent parfois du choix cornélien (voir le Grand Match de Ju de pas la semaine dernière), et l’appréhension d’arrêter de regarder une série qui valait finalement quelques heures de souffrance se fait sentir.
Mais pour moi, pas cette année. Voici ma semaine à moi.

En quelques semaines, David E. Kelley m’a mis dans des conditions parfaites pour que Boston Legal ne me manque absolument pas en 2009. Le finale n’était pas aussi raté que celui d’Ally McBeal, mais assez pénible pour ternir légèrement l’estime que j’avais pour la série. Je n’aurais pas survécu au premiere d’Heroes, mais en revanche, je suis assez surpris, qu’en ce mois de décembre, de regarder toujours avec plaisir The Big Bang Theory, et pas uniquement pour son générique.

J’ai arrêté toutes mes séries du mardi. House est retombé dans ses vieux travers avec une nouvelle équipe, 90210 était une grosse déception, Fringe est ennuyeux et assez glauque, et passé le pilote, Privileged n’a pas réussi à me captiver.

Le mercredi est devenu ma soirée préférée grâce au combo Friday Night LightsOld Christine. Leurs troisièmes saisons sont impeccables et sans aucun temps mort. Tout y est parfaitement maitrisé. Ma volonté incompréhensible de regarder Private Practice m’est passée aussi vite qu’elle m’est venue. Merci de vous en être inquiétés. Et quelque chose d’étrange est arrivé avec la deuxième saison de Pushing Daisies. Je n’aime plus du tout la série. J’aime toujours autant la première saison, sa distribution, ses scénaristes, et son ambiance. Mais la magie a totalement disparu. Je dois avouer que je suis un peu content qu’elle s’arrête. Si quelqu’un a une explication, qu’il n’hésite surtout pas à la poster sur le forum.

Mis à part 30 Rock, je n’attends plus grand chose des séries du jeudi soir. The Office a perdu un peu de son intérêt avec le départ de la prodigieuse Amy Ryan, et la fin de saison 2 de Betty et son début de saison 3 m’ont fait arrêter la série. Reste Survivor, qui malgré un casting assez faible cette saison, a réussi à maintenir mon intérêt grâce à quelques stratégies finement appliquées. J’ai même hâte de voir le final, surtout qu’aucun des candidats que je voyais en finale est crédité au générique.

SNL reste toujours mon rendez vous immanquable. J’ai beaucoup d’espoir en la petite nouvelle, Mickaela Watkins. Donc, dans deux ans, ne vous étonnez pas si Iris et Gizz commencent à faire les éloges de son talent sur ce site.

Desperate Housewives n’aura pas réussi à capitaliser ce début de saison prometteur. Et tout le talent de Neal MacDonough n’y changera rien, je le crains. Enfin, Brothers and Sisters est devenue une de mes séries favorites. Débarrassée de la promotion et de nos attentes des débuts, la série est, au final, assez solide. La "dewalkerisation" ridicule de Rebecca a été mieux maitrisée que ce que je craignais, l’arrivée de Ryan est assez bien maitrisée et il suffirait juste de se débarrasser de Rob Lowe et de Balthazar Getty pour que la série atteigne enfin la qualité que sa distribution mérite.

Cette saison se présente plutôt bien, les newbies n’auront pas réussis à me captiver, j’ai arrêté de mauvaises habitudes, il n’y a aucune série que je regarde plus par habitude que par intérêt avec l’annulation de Pushing Daisies. Les conditions sont parfaites pour le retour de Lost, Damages, de l’excellent Flight of the Conchords (écoutez Gizz, là dessus !) et de 24 (et ouais, même pas honte !).


Queer as Fourth
Tom réfléchit, médite, et partage. Super.

Comme j’ai conscience de ne pas suffisamment écrire pour le site, et devant l’hystérie collective de mes collègues, j’ai accepté d’écrire un texte pour Masan. Cependant, comme je viens de finir la quatrième saison du Showtime’s Queer As Folk, pas question de parler d’actualité. Quoique...

Une série est de qualité à partir du moment où elle m’amène à réfléchir. Et pas à ses dépends hein, on a suffisamment débattu de la sexualité dernièrement sans pour autant devoir attribuer ce mérite à Gossip Girl ou Privileged. Queer As Folk me permet souvent de me poser des questions par rapport à la société, à ce qui peut être juste ou non. C’est une qualité rare à la télévision.

Quand par exemple, un jeune homme de seize ans, qui a passé les dernières années de sa vie à se prostituer, qui est porteur du VIH, sort avec une jeune fille de son âge et a des rapports sexuels avec elle, je ne peux me demander comment je réagirais à la place des parents. Dans la série, ceux-ci refusent que leur enfant continue à fréquenter ce garçon. Ils ont peur pour elle et veulent la protéger. Bien sûr, en tant que spectateur, on est très triste pour notre héros séropositif qui avait trouvé une jeune fille capable d’accepter sa maladie et d’avoir des rapports protégés sans que cela ne la contrarie. Mais si je me mets à la place des parents, je me demande vraiment comme j’arriverais à dormir la nuit en sachant que mon enfant risque d’attraper la pire des choses à cause de la personne qu’elle fréquente. J’aimerais pouvoir me dire que je la laisserais vivre sa vie et que je me ferais une raison. Mais ce serait être de mauvaise foi.
De même, quand ladite jeune fille apprend que son copain a attrapé le VIH en se prostituant, elle décide de rompre avec lui. Elle supportait l’idée du VIH, mais pas l’idée qu’il ait vendu son corps à d’autres hommes. Curieusement, je me dis que si j’avais été à sa place, j’aurais eu la réaction inverse. Le passé ne m’aurait peut-être pas dérangé, mais j’aurais eu très peur du VIH. Du moins, c’est ce que je crois. Après tout, comment savoir avant d’être confronté à la situation ?

Il y a quelque chose de réellement jouissif à regarder une fiction et à tirer une réflexion des thèmes qu’elle aborde. Même si je ne me sens pas concerné par certains sujets, j’ai toujours le sentiment de m’enrichir.
Brian, le personnage le plus insupportable de la série aujourd’hui rebaptisé Jackson par Susan Mayer, lutte contre un cancer du testicule au cours de la saison 4. Etant un être superficiel, la plus grande horreur de Brian est de ne plus être aussi jeune, et beau, et parfait qu’il l’a été jadis. Borné, il s’engagera même dans une course cycliste qu’il finira un bras dans le plâtre et à bout de forces. La vieillesse n’est pas encore une idée que je fréquente quotidiennement (même si découvrir un poil blanc sur mon bras me fait hurler), pourtant je remarque autour de moi que l’on jette toujours un regard envieux à ceux plus jeunes que nous qui découvrent dans leur présent des expériences qui nous semblent lointaines. Dans son développement simpliste et sa superficialité à toute épreuve, Brian exprime simplement l’angoisse de se découvrir un peu plus imparfait tous les jours.

Ce que j’aime dans Queer As Folk cette saison, c’est sa capacité à dire les choses sans en faire toujours des tonnes (cette qualité n’a pas toujours été sienne, notamment dans l’insupportable saison 2). Mais pour moi, quand Brian est à la traîne dans sa course cycliste, qu’il n’y a plus que son bon vieux pote Michael pour rouler à ses côtés et qu’enfin, ils font une pause tandis qu’en arrière plan, on distingue les quelques pierres tombales d’un cimetière enneigé, je trouve que tout est dit. Et d’ailleurs, la série n’ajoute presque rien. Visuellement, on a déjà tout compris.

Cette série a la réputation d’être provocante et réservée à un public ciblé. Je crois qu’elle est accessible à tous et qu’elle permettrait à bon nombre de personnes de se décrasser l’esprit. Elle aborde toujours les problèmes de sociétés liés à l’homosexualité avec une grande justesse. Comment ne pas se sentir outré, quand, en revenant d’un voyage au Canada où ils se sont mariés, deux hommes se voient retirés le droit de s’unir sous la loi ? Comment ne pas avoir les larmes aux yeux quand on entend l’un deux dire que la machine a été lancée en Californie et que rien ne l’arrêtera, sachant qu’aujourd’hui, on tente justement de régresser vers une société moins libre ? Le discours d’espoir tenu par les protagonistes en 2004 fait peine à voir en cette fin d’année 2008.
Je pense que c’est très important de normaliser à l’écran des relations homosexuels, d’arrêter d’en faire tout un plat et d’écrire de plus en plus de personnages qui ne sont pas étonnés et encore moins choqués de fréquenter des couples gays et lesbiens dans leur entourage. J’aimerais bien arrêter d’entendre que deux hommes ou deux femmes ne peuvent pas s’unir. Si je suis prêt à débattre de la question de l’adoption et à écouter les arguments contre ce droit, je ne supporte plus d’entendre encore des gens se demander si on pourrait accorder celui du mariage ou non. Mais enfin ! Chacun doit être libre de croire au mariage ou non et de s’unir ou non à la personne qu’il désire. C’est aussi simple que ça. Le mariage ne concerne personne d’autres que les deux intéressés.

Je vais m’arrêter là car je commence à déraper vers un discours engagé. Feyrtys doit déteindre sur moi. Quoiqu’il en soit, malgré ses défauts, je considère le Queer As Folk américain comme une très bonne série. C’est toujours plaisant quand une fiction me permet de prendre conscience d’une invraisemblable sclérose.


The Norsemen
Joma n’en fait qu’à sa tête

Je sais, je sais, je vais encore parler d’une série anglaise qui aurait plus sa place sur Le Village, mais que Sullivan me pardonne, je suis rédacteur de pErDUSA à la vie à la mort.

Cela ne surprendra personne que Kenneth Branagh aime bien lire des romans policier ou qu’il aime bien la Suède pays de naissance d’Ingmar Bergman... Si ? Bon, tant pis. Il a donc réussi à combiner tout ça avec les adaptations du héros de Henning Mankell : Wallander.
J’avoue n’avoir jamais lu les romans, ni même regardé les séries suédoises tirées des romans qui passent sur Paris Première (mais ça c’est parce que j’ai arrêté de regarder le télé française) mais j’ai été conquis par cette série.
Je lis assez peu de roman policier (je suis science-fiction) mais Wallander, le personnage, me rappelle Arkady Renko le policier soviétique, puis russe, créé par Martin Cruz Smith. Le suédois comme le russe portent un regard désabusé sur le monde, promènent leur nonchalance nordique ou slave au travers une société qu’ils ne comprennent plus, et les deux n’ont souvent que leur travail comme point d’ancrage.
Ystad, la ville où officie Wallander, n’est pas Los Angeles ou Baltimore. Et Wallander n’est certainement pas Vic Mackey ou Jimmy McNulty. Tout est plus calme qu’aux USA. On est tellement habitué aux clichés sur le calme et la gentillesse des scandinaves, qu’on en oublie que quelle que soit la société policée, elle couvre toujours quelque chose de sinistre et d’inquiétant. Et c’est à cette force sombre que Wallander doit faire face.

Wallander n’est pas, à proprement parler, une adaptation. Le personnage n’a pas été transposé dans la campagne anglaise et les histoires arrangé pour entrer dans le cadre culturel anglo-saxon forcément différent du suédois, il s’agit plus d’une traduction des romans et leur mise en image. Les trois épisodes de cette première série ont été tournés en Suède, à Ystad. Il y a donc un soucis d’authenticité qui saute aux yeux et qui aide à entrer dans l’ambiance particulière de la série.
Si les décors et les histoires sont bien suédoises, les interprètent, eux, sont anglais.

Kenneth Branagh est parfait en Wallander. Il promène sont visage marqué, mal rasé, d’où percent deux yeux tristes à travers chacune des enquêtes, et il n’a pas fallu longtemps pour ressentir de l’empathie envers le personnage. Les autres acteurs ne sont pas mauvais mais Kenneth monopolisant, et crevant, l’antenne, il m’est dur de porter un jugement autre que succinct sur leurs performances.
Trois épisodes c’est peu, mais suffisant pour ceux qui voudraient se lancer dans l’aventure. Surtout qu’il devrait être prévu trois autres épisodes dans deux ans, une fois Branagh déchargé de son projet sur Thor.
Moi en tout cas, en attendant, je vais m’acheter les livres. Qui a dit que la télé rendait stupide ?


Dateline : To catch and humiliate a predator
Iris a vraiment de drôles d’occupations

Cette semaine, j’ai découvert avec seulement un peu plus de deux ans de retard – ce qui selon moi marque un net progrès de ma part – une émission de real tv américaine, sobrement intitulée « Dateline : To catch a predator ». En lisant le titre, j’ai d’abord pensé que c’était un de ces programmes diffusés aux alentours des 3h du matin sur une chaîne locale, que seuls les gens ivres rentrant de soirée regardent, et qui explique comment attraper un alligator égaré dans votre piscine.

Ciel, que j’aimerais voir une telle émission.

Mais non, TCaP est (ou était, vu que ces derniers temps, de nouveaux « épisodes » se sont fait rares) bien plus sordide. Le but en est plutôt louable : emprisonner des délinquants sexuels. Comment ? Des membres d’une association américaine (Perverted Justice ) arpentent les chats, se faisant passer pour des jeunes de 13 à 16 ans (donc en dessous de l’âge de consentement). Si des hommes adultes les contactent, elles répondent à leur flirt ou en tout cas ne les stoppent pas, et... leur proposent de passer chez elles, prétextant l’absence de leurs parents.
Le prédateur se pointe alors dans une maison louée pour l’occasion et truffée de caméras, une jeune fille de plus de 18 ans mais en faisant beaucoup moins, engagée par la prod, l’accueille et le fait entrer.
Elle trouve un prétexte pour sortir de la pièce et c’est là que, scintillant presque de gloire, le présentateur de l’émission, Chris Hansen, arrive et propose au délinquant sexuel potentiel de s’asseoir.
Si il n’y a pas de résistance, alors notre ami Hansen discutera avec le pervers, lui demandant ce qu’il comptait faire, pourquoi le sac avec lequel il est arrivé est rempli de capotes, drogues et accessoires, puis lui rappelant des détails des conversations échangées sur le chat qui impliquent la plupart du temps l’utilisation du mot "pussy".
Finalement, après que Chris Hansen lui ait révélé qu’il participait à une émission télévisée, il autorise le piégé à s’en aller... Et c’est alors que des policiers l’attendent dehors, et l’arrêtent.
Si résistance il y a, et que pour une quelconque raison, l’homme tente de s’enfuir, alors il sera bien vite stoppé par des policiers, qui iront même jusqu’à l’utilisation de tasers s’il le faut.

Depuis, rien que d’y penser me laisse un goût vraiment amer dans la bouche. Évidemment, la pédophilie et les dangereux malades traînant sur internet, prêts à abuser de jeunes filles en fleur, me dégoûtent. Mais les méthodes utilisées, et l’abus que représente à mes yeux le simple fait de montrer tout ça à la télévision, d’humilier ces gens qui au final ont un problème – et ce sans brouiller leur visage, permettant ainsi à tout le monde d’être au courant de leur identité – tout ça me paraît vraiment extrême. Est-ce que ce n’est pas quelque part mille fois plus choquant de voir ça qu’un ou deux "fuck" glissés ici et là ? Bien sûr, ça permet une sensibilisation, mais de là à exposer des hommes qui n’ont "rien demandé"...
Et ce qui me semble encore pire, c’est d’imaginer les gens devant leur télévision, se délectant de voir un "monstre", arrêté, et mis derrière les barreaux.
J’essaie de comprendre comment on pourrait vouloir regarder ça, comment on pourrait ressentir de l’excitation devant la vie ruinée d’un homme, devant la pauvreté humaine, et je ne peux pas m’empêcher de trouver ça atrocement glauque.


Des séries aux bonnes valeurs
Drum est un "père" de "famille" responsable

Comme tout téléspectateur doté de raison et de conscience, avant de commencer à regarder une série, je me renseigne sur son thème, ses auteurs, ses acteurs et principalement, et surtout, si le programme que je vais regarder est en adéquation avec mes idées religieuses, politiques et sociales. IMDB est un bon outil pour les trois premiers critères mais pour le dernier, j’avoue avoir un peu mal. Je pense fermement que les femmes doivent être protégées du monde qui les entourent en restant enfermées dans leurs cuisines. Et ce pour leur bien, leurs hormones et leur sensibilité à fleur de peau font d’elles de juges de caractère peu fiables et sont, de ce fait, des victimes faciles. Cependant, je regarde Old Christine où une femme divorcée, mère d’un enfant se moque de l’institution sacrée qu’est le mariage en épousant sa meilleure amie, une autre femme !

Mon hypocrisie ne fait de mal à personne, me rétorquerez-vous, tant que, malgré mes crises de fou rires, je condamne publiquement la série. Mais je commence à m’inquiéter, j’arrive à un âge où un rôle de père de famille potentiel se profile dans un futur à moyen terme et où la décision du choix des programmes de ma femme et mes enfants m’incombera. Etant dans l’incapacité de faire confiance à mes jugements en matières de séries, je me voyais dans l’incapacité de protéger mes enfants du moindre jurons, de toutes formes de sexualité et de violence pendant les 21 premières années de vie, faillant ainsi à un de mes principaux devoirs de père de famille.
Heureusement pour moi, j’ai trouvé cette semaine le site du Parents Television Council. A l’aide d’un visuel à la fois simple et ingénieux inspiré du code de la route, le site contient des fiches signalétiques qui indiquent si un programmes est conforme à mes idéaux (par un feu vert), n’est pas adapté aux plus jeunes (par un feu orange), ou s’il fera des mes enfants de futurs pédophiles sociopathes communistes (par un feu rouge).

A ma grande surprise, j’ai découvert qu’aucun programme diffusé cette semaine ne pouvait regardée par ma famille, certes imaginaire mais ô combien influençable. Par exemple, Numbers ne pourrait être regardé par mon aîné du fait de son langage déplacé et des allusions sexuelles occasionnelles mais surtout à cause de sa violence graphique impardonnable. Le site mentionne qu’un épisode de la saison est centré sur ‘un serial killer qui torture et tue des gens’. Pourquoi Numbers ne pourrait centrer leurs épisodes sur des serial killers qui trouve la foi et les valeurs familiales les empêchant ainsi de ‘torturer et tuer des gens’ ? According to Jim est une sitcom que ma femme ne devra jamais regarder vu la dépravation sexuelle de son héros qui, d’après le site, aimerait faire l’amour à sa femme dans 10 différents états américains. Une sitcom familiale qui ose s’aventurer dans la vie sexuelle des parents n’a clairement pas sa place à la télévision. Et ne parlons pas de la violence déplacée et limite insoutenable d’une sitcom qui montre ’des moments sporadiques de violence (..) tel que Cheryl frappant Jim sur le bras après un commentaire futile’.

Pushing Daisies, série "sombre et violente"

Empêcher ma famille de regarder la télévision est une chose, mais dans mon égarement, j’ai acquis quelques coffrets DVD. Alors que ma femme pourra faire des dessous de verres avec ceux de Will & Grace me paraît évident, ma fille pourrait regarder ceux de Gilmore Girls, me direz vous ? Et bien, vous seriez dans l’erreur ! Avec l’utilisation de "bitch", "ass", "hell" et "screw" (oui mes enfants imaginaires sont bilingues), l’esprit de ma petite serait grandement perverti. Et ne parlons pas de toutes ces scènes où Rory, la jeune effrontée amorale, est montrée ‘au lit avec son petit ami, Logan’.
En plus de critiques avisées et très utiles, le site propose l’adresse des stations locales diffusant la série afin que ma famille et mes proches puissions faire part par écrit de notre outrage et terribles conséquences psychologiques depuis que CBS a diffusé en haute définition le pénis d’un de ses candidats dans le première de Survivor. Mieux encore, pour chaque programme il y a une liste des entreprises qui osent utiliser ces programmes si dangereux en tant que plateforme de promotion. Cela me permet d’éditer la liste des courses de ma femme avec les produits à boycotter.

Non, clairement, aucune série ne convient à mes enfants et ma famille selon le site. Enfin excepté Friday Night Lights, qui malgré l’utilisation d’un langage vulgaire qui empêcherait mes 9 enfants sous la barre des 14 ans de regarder la série avec leurs 8 ainés et parents, est une série ‘très précieuse aux familles avec adolescents’ car les sujets tabous et qu’il faut éviter d’aborder tel que le sexe, le racisme et l’alcool « sont présentés presque toujours de manière responsable en mettant en avant les conséquences négatives et les bonnes décisions à prendre. » Enfin, Friday Night Lights est une série que je pourrais laisser regarder à mes enfants si les actrices portaient des tenues moins affriolantes et si Tim Riggins pouvait apprendre à boutonner sa chemise.

la Rédaction