Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Mégalopolis - La Rentrée Séries 2007 sur NBC

la Gilmore: Juin 2007

Par Conundrum, le 3 juin 2007
Publié le
3 juin 2007
Saison A
Episode A
Facebook Twitter
Il y a quelques jours à peine, les cinq grandes chaînes ont annoncé leurs nouvelles grilles. Tous les mois, pErDUSA proposera une analyse de ces grilles. Ce mois-ci, honneur à NBC. Le quatrième network US a eu une très bonne saison créative. Le succès n’est pas venu avec Studio 60, Kidnapped ou The Black Donnellys, mais de 30 Rock, Heroes et Friday Night Lights.

La chaîne a aussi rendu aux comédies de qualité leur jeudi soir avec une line up sans maillon faible (pas de Jesse, Encore, Encore, Union Square ou Veronica’s Closet). Mais surtout NBC a été patiente avec ses séries. Les annulations étaient justifiées, et les renouvellements ont été d’excellentes surprises. La saison prochaine, NBC proposera des jeux et des émissions de télé réalité dans sa case horaire 20-21h, à l’exception du jeudi, et s’attachera à le recherche des prochains Heroes et The Office.

NBC

Ils reviennent : Heroes, Law and Order : SVU, My Name is Earl, 30 Rock, The Office, Scrubs, Urgences, Friday Night Lights, Las Vegas, Saturday Night Live, Medium, Law and Order, Law and Order : Criminal Intent.

Les newbies : Journeyman, Chuck, Super Jaimie, Life, The IT Crowd.

You’re Fired ! : Studio 60 on the Sunset Strip, Kidnapped, Andy Barker, Crossing Jordan, The Black Donnelys, 20 Good Years.

LUNDI : Le succès de Battlestar Galactica a donné des idées à NBC. La chaîne s’est spécialisée dans le remake pompeux de séries rigolotes des années 80. Ainsi, Heroes est un hommage évident, non pas à The X-Men comme tout le monde semble le penser, mais aux Misfits of Science.

Le Heroes des années 80

Et pour les accompagner, NBC propose Journeyman, la version remise au goût du jour de Code Quantum. Mais sans asiatique constipé, Christopher Llyod ou amiral italien dopé au Viagra, le voyage dans le temps a l’air tout de suite moins fun.

MARDI : Chuck est un gars comme les autres, il utilise le net pour télécharger sa musique, mater des filles à poil, et forwarder des e-mails rigolos sur Sarkozy jusqu’au jour où il reçoit un message encodé par la CIA qui lui divulgue tous les plus grands secrets du monde. Il devient alors un agent du gouvernement. La série a été développée par Josh Shwartz et tant qu’Adam Brody et Misha Barton en restent loin, on sera au rendez vous.
Law and Order : SVU est la seule série L&O encore à l’antenne à rentrée. Law and Order : Criminal Intent est éxilée sur le cable, et Law and Order subit de sévères réductions de budget qui n’auront aucun impact pour le téléspectateur d’après Dick Wolf. En attendant, la série ne reviendra qu’en janvier, pour 13 épisodes avec seulement Sam Waterston au générique, au format 30 minutes avec des rires enregistrés. Mais sinon, aucun changement visible.

MERCREDI : Super Jaimie subit le traitement Battlestar Galactica. Dans cette nouvelle version, plus de shatatatatatata et de ralentis, et pas de trace de Steve Austin. Je vous pose donc la question, quel est l’intêret de la série alors ?
Damiam Lewis de Band of Brothers est un flic qui sort d’une longue peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis et qui essaie de reprendre le cours de sa vie. Le titre de la série ?Life ; parce que ‘Le flic sort d’une longue peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis et qui essaie de reprendre le cours de sa vie avec le gars de Band of Brothers dedans’, c’est un peu long à écrire.

JEUDI : On prend les mêmes et on recommence. Les quatre meilleures comédies du moment, My Name is Earl, 30 Rock, The Office et Scrubs, sont de retour. BOOYAH !!!
Noah Wyle revient dans Urgences . Et je suis sur que ça intéresse quelqu’un. Pas quelqu’un que je connais, mais peut-être que la maman du petit Noah nous lit.

VENDREDI : Les remakes de séries, on a établi que NBC aimait bien, mais là, elle passe à la phase d’après : l’intégration de stars de années 80 dans des séries actuelles. Alors avant l’arrivée de Daisy Duke dans Urgences et Isaac et Gopher dans Heroes, c’est Magnum qui rachète le casino de Las Vegas.
Friday Night Lights est renouvellée. J’ai promis que, si ça arrivait je nommerais mon premier né Kevin Reilly. Si c’est une fille, elle aura une enfance difficile, mais la série en vaut la peine.

SAMEDI : Saturday Night Live est de retour pour une 33ème saison de Bronx Beat, de SNL Digital Shorts, de Target Lady, de 2 A**Holes, de Week-end Update, de Penelope, de Deep House Dish et d’Amy Poehler.

DIMANCHE : The Apprentice, c’est fini. Je suis le seul à qui Donald va manquer ?

------------------

The Gilmore Way

Gilmore Girls était un titre trompeur. L’un des titres prévu pour la série était « The Gilmore Way ». Bien que moins accrocheur, je le trouve plus adéquat. Gilmore Girls n’est pas un drama pour adolescentes sur les aventures d’une mère de 32 ans et d’une fille de 16 ans. Gilmore Girls, c’est comment une jeune femme indépendante s’est faite une nouvelle vie quand elle a découvert qu’elle était enceinte à 16 ans. Gilmore Girls, c’est l’histoire d’une jeune femme qui doit faire façe à son passé pour le bien de sa fille. Gilmore Girls, c’est une série sur la famille. Gilmore Girls, c’est Lauren Graham avec un texte d’Amy Sherman Palladino. Bref, Gilmore Girls, c’est l’histoire de Lorelai Gilmore.

Lauren Graham et une figurante

Certes, les intrigues de Rory ont autant de temps d’antenne que celles de sa mère, mais elles ont moins d’impact. Rory qui flirte avec Dean fait pâle figure face aux affrontements légendaires de Lorelai et Emily. Le pilote de la série est clair sur ce point. Il commence sur Lorelai et la trame de l’épisode est bien Lorelai qui fait tout pour assurer l’avenir scolaire de sa fille et passe un accord avec ses parents froids et distants. Et puis, il y a Lauren Graham, la révélation de la série. Certes, il est agréable de voir les progrès d’Alexis Bledel, mais le talent de Graham est là, dès la première scène du premier épisode. Et alors qu’Alexis Bledel semble allergique aux journalistes, Lauren Graham semble être si proche de son personnage dans ses interviews. Bref, dès le début il est clair qu’il y a un déséquilibre clair entre les deux actrices et les deux Lorelai.

Ce déséquilibre reste présent pendant presque toute la série et sera accentué avec le départ de Rory pour Yale. Comme dans Ed, Northern Exposure ou Men in Trees, l’univers de la série est capital. Stars Hollow et ses habitants définissent la série. Lorsque Rory arrive en fac, Lorelai devient alors notre seul lien avec Stars Hollow. Plus que jamais, Lorelai est alors le point d’encre de la série. Les intrigues de Rory sont très conventionnelles pour les séries de la WB de l’époque. Sous la plume des Palladinos, elles sont très agréables, mais l’originalité vient bel et bien de celles de Lorelai. La jeune femme qui se met en retrait pour le bien de sa fille. Les aventures sentimentales de Lorelai n’ont jamais été le point fort de la série avant la fin de l’ère Palladino. En revanche, voir Lorelai se rapprocher de ses parents, les périodes calmes avant les disputes électriques (‘You and me : We’re done !’) étaient la colonne vertébrale de la série. Le déclin de la série est venu au moment où son histoire avec Luke a pris le pas sur les intrigues familiales.

La dernière saison de Gilmore Girls n’était pas réussie. Mais dans une certaine mesure, c’était la conclusion idéale à la série. Le triangle amoureux Lorelai-Christopher-Luke agace pendant que Rory Gilmore se rachète une réputation. Cette saison sept, c’est la rédemption de Rory. Elle voit ses projets voler en éclats, et, alors qu’elle nous a montré qu’elle gère très mal le rejet, Rory ne se laisse pas abattre. Elle aurait pu choisir la solution de facilité et accepter la proposition de Logan. Les scénaristes auraient pu céder au finale mielleux avec un mariage. Mais non, Rory accepte un job moins glamour, et se débarrasse de Logan. Les scénaristes surprennent. Autant le pilote donne la part belle à Lorelai, le finale sera centré sur Rory et son départ.

J’aime beaucoup la conclusion de la série. Elle est beaucoup plus touchante que drôle, mais au moins, elle est appropriée. Gilmore Girls m’aura trop déçu lors de son ultime saison pour que sa fin m’attriste mais elle part alors que l’image que j’ai de la série reste intacte. Une série intelligente, drôle et originale qui met la pèche. Mais pour moi, c’est surtout le dernier vestige de la grande période de la WB. Ces séries avec lesquelles on a grandi, ces séries destinées aux jeunes que les scénaristes ne sous estiment pas. Ces séries qui manquent cruellement sur la CW.

------------------

Le guide pErDUSA ce qui est fun et Kief’ Cool spécial WB

La Musique de la WB
Felicity

Felicity, New York et des cheveux

Comme Gilmore Girls, Felicity n’a pas l’image qu’elle devrait avoir. Ce n’était pas qu’une série pour filles. C’était JJ Abrams qui écrivait bien, c’était Matt Reeves à la réalisation léchée, c’était Keri Russell. Et c’était de la bonne musique aussi. Felicity avait un sublime score de WG Snuffy Walden qui faisait ressortir le coté ‘I Love NY’ de la série et convenait particulièrement au style intimiste de la série. Felicity a eu deux bandes originales avec de la musique sympathique qui ne fait pas (trop) playlist de l’Ipod de votre petite sœur. Il y a du Heather Nova, mais il y a du Air. Il y a du Sarah MacLachlan, mais il y a les Barenaked Ladies. C’est tres ancré années 90, mais c’est de la bonne musique bien sympathique comme il faut.

Les dvd de la WB
Buffy et Angel

Les dvd de Buffy et d’Angel sont particulièrement réussis. On sent que les séries étaient vraiment le véhicule des scénaristes. Il y a de nombreux commentaires, mais chaque coffret des deux séries a au moins un reportage où les scénaristes reviennent sur l’ensemble de la saison, où ils expliquent leurs choix, leurs impératifs et leurs erreurs. Les dvd de Buffy et d’Angel ont des bonus qui ne sont pas là juste pour que l’éditeur ait quelque chose à promouvoir, ils sont recherchés et instructifs, et avec Whedon, souvent drôles.
Les épisodes sont aussi pas mal non plus.

Les visages de la WB
Image Campaign

Dans la saga ‘Merci, YouTube’, ce mois ci ‘Merci, YouTube pour les Image Campaign’. Si la WB savait bien faire une chose, c’était ses campagnes marketing pour promouvoir leurs nouvelles saisons. Toutes les stars de la chaîne y étaient (ou presque) et nous faisaient croire qu’elles étaient toutes amies. Les Image Campaign faisaient partie de ce qui rendaient le network plus attractif que son concurrent UPN. Voici les liens pour se remémorer la WB.

1999 - ’Faces’ : La belle époque de Felicity, Zoe, Duncan, Jack and Jane, Angel et Buffy. Le teen show y est servi à toutes les sauces. Du classique (Dawson’s Creek), au fantastique (Angel), à la comandie romantique (Jack and Jill) en passant par la sitcom (Zoe Bean).

2000 - ’The Night is Young’ : L’apogée de la WB, toutes les nouvelles séries lancées (dont Popular) cette saison auront le droit à 22 épisodes. A noter, Sabrina, The Teenage Witch passe d’ABC à la WB en subissant un leger lifting.

2001 - ’My Generation’ : The WB perd sa série la plus presitigieuse, Buffy, Felicity est renouvellée de justesse avec une sévère réduction de budget, Roswell s’en va sur UPN. L’image campaign incorpore des extraits des deux précédentes et est co-interprétée par les gagnantes de la version US de Popstars.

2002 - ’Who do you love ?’ : Smallville et Gilmore Girls deviennent les valeurs sûres de la chaine, mais la qualité des nouvelles séries (Birds of prey, What I Like About You) est loin d’égaler celles de leurs prédecesseurs.

2003 : Une image campaign partiellement réalisée par Milo Ventimilia avec un florilège de dialogues à la WB la rendant involontairement hilarante. L’arrivée de Tarzan and Jane n’aide pas non plus.

2004 - ’The First Decade’ : Triste bilan de cette première decenie. One Tree Hill est la nouvelle série sur laquelle la WB essaie de capitaliser. Les relations entre Amy Sherman Palladino et le directeur des programmes sont au plus bas, la série no3 de la chaîne, qui avec sa saison 4 subit son premier revers critique, ne bénéficie que de très peu d’exposition.

2005 : Dernière image campaign, Gilmore Girls revient sur les devants de la scène et, mise à part Everwood, la WB n’est plus qu’une chaine qui n’a pas su renouveller son identité. Elle essaie d’elargir son public avec l’arrivée de Fran Drescher, Don Johnson, Melanie Griffiths, Janes Leeves et Wendie Malick (finalement remplacée par Jane Seymour). Et oui, il est loin le temps des James Van Der Beek, Katie Holmes, Scott Speedman et Charisma Carpenter...

Conundrum
P.S. Plus de MEGALOPOLIS, sur MEGALOPOLIS REDUX !}