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Parenthood - Critique du neuvième épisode de la saison 5 de la série

Election Night: Clear Eyes. Full Heart. Can’t Lose ?

Par Conundrum, le 26 novembre 2013
Publié le
26 novembre 2013
Saison 5
Episode 9
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De mémoire récente, je n’ai que très rarement ressenti un mélange d’agacement et de satisfaction comme devant le dernier épisode de Parenthood diffusé, le tant attendu Election Night.

Le titre promet un tournant décisif dans l’intrigue la plus problématique de la série, celle de Kristina Braverman, maire de Berkeley. Les scénaristes ont eu la bonne idée de caler ce dénouement avec des grandes étapes dans les intrigues de Julia et Amber. Election Night devient ainsi un tournant dans cette saison.

Même si je suis satisfait de l’issue de l’élection qui empêche la série de trop changer sa marque de fabrique, cet épisode pose autant de problème qu’il n’en résout. Cet étrange sentiment vient du fait qu’il met le doigt sur tout ce qui fonctionne et tout ce qui agace cette saison dans un épisode en lui-même bigrement bien foutu. On part de cinq intrigues principales sur Max, Amber, Julia, Kristina et Crosby et par tranche de dix minutes on y ajoute un Braverman non utilisé. La première apparition de Sarah n’a lieu qu’en milieu d’épisode, celle de Drew bien plus tard et surtout, la plus logique, celle, réconfortante de Zeke, dans l’épilogue de l’histoire d’Amber. Cette structure si particulière met en valeur les thématiques de l’épisode et permet la montée en crescendo jusqu’à son dénouement.

Les séries à la distribution importante peines souvent à donner du bon matériel à tout le monde sans les envoyer dans des pistes qui ne les éloignent plus qu’elles ne les rapprochent. Dès la saison deux de Desperate Housewives, on se demandait ce qui liait ces quatre femmes tellement leurs vies semblaient être déconnectées les unes des autres. Ici, même Julia, bien prise cette semaine avec ses problèmes familiaux, prend le temps de commenter les actions de Crosby. On rappelle l’état de la vie sentimentale de Drew au détour d’une petite scène anodine pour le téléspectateur occasionnel mais qui sert aussi de rappel de son intrigue cette saison au spectateur plus fidèle. Il y a une vraie idée de famille qui en ressort, une famille à problèmes qui se regroupe pour le grand moment de Kristina.

Il était évident que Kristina se devait de perdre l’élection. Sa victoire cette saison, comme sa mort la saison dernière, auraient étés de trop grands bouleversements à l’équilibre fragile de la série. Cependant, son cancer a été source d’intrigues touchantes et justes tout en ayant une réelle urgence. Traitée comme elle l’a été, sa candidature à la mairie de Berkeley n’a pas permis de réelle connexion avec le public. Tout paraissait forcé. Cependant, à ma grande surprise, la série a bien géré cette sortie. Sans totalement adhérer à cette intrigue, il était très touchant de revoir Gypsy et, un peu comme Leslie la saison passée, voir Kristina voter pour son propre nom était une très belle scène. Je suis bien évidemment heureux de pouvoir passer à autre chose, car le personnage a encore beaucoup de potentiel. Et puis, cela fait un peu trop longtemps que Adam est cantonné au rôle de grand frère et bon mari. L’occasion est là pour donner enfin quelque chose à faire à Peter Krause.

Mais, malgré son titre, les meilleurs moments de Election Night appartiennent à Julia. Ses problèmes de couple semblaient un peu sortir de nulle part et cette semaine, on nous explique un peu la raison de la connardisation de Joel. Le mari de Julia était devenu méconnaissable. Il est passé du mari fade et dévoué à sa femme au mari distant et colérique. Si Julia trouve enfin une excellente intrigue cette saison, cela s’est fait au détriment de Joel. Cette semaine, les scénaristes ont enfin pris deux minutes pour expliquer la raison de comportement. Et, effectivement, si ces actions sont difficilement acceptables, son raisonnement a du sens.
Joel a toujours été montré comme un support émotionnel à Julia, elle s’est bien souvent déchargé de la gestion de sa vie de famille auprès de lui. Il estime que Julia ne lui a pas rendu la pareille. Le fondement de cette justification est plus que discutable mais il a le mérite d’être là. C’est bien dommage de n’avoir montré les problèmes de couple que par les yeux de Julia. Il aurait été plus judicieux de donner plus de matériel à Joel ou quelque chose d’un peu plus profond qu’une crise de la quarantaine dans la voiture de Crosby. C’est bien dommage car, pour une fois, Julia ne se retrouve pas avec l’intrigue la plus faible des Braverman.

Ce problème de point de vue est aussi applicable à Amber. Les doutes d’Amber ont rapidement fait surface et cette semaine, on découvre les problèmes médicaux de Ryan. Il y a de pire de problèmes que de voir trop de Mae Whitman, mais on se retrouve encore avec un partenaire montré comme aimant et compréhensif qui change de comportement trop rapidement. Là encore, passer un peu plus de temps avec Ryan aurait pu aider à la gestion de cette intrigue.

Toutes les intrigues principales ont eu de très bonnes scènes, mais elles n’arrivent pas à convaincre entièrement. La campagne électorale, c’est un peu comme le meurtre en saison deux de Friday Night Lights. Je garde en tête qu’un début bancal n’a pas empêché une excellente fin de saison pour l’autre grand drama de Jason Katims. J’espère que cette règle pourra aussi s’appliquer à cette saison de Parenthood.

Conundrum