et Revenge: Batman aux Hamptons
Je n’étais pas entièrement convaincu par Revenge jusqu’à l’arrivée du mystérieux sensei japonais. Ce cliché plutôt débile, je le concède, a cimenté mon intérêt en la série. Revenge est passé de soap vite vu, vite oublié à une sorte de "Batman dans les Hamptons".
Une terrible injustice — le meurtre de ses parents sous ses yeux pour Bruce Wayne, l’arrestation de son père pour Amanda — les a poussé à prendre une nouvelle identité. Puisque le monde est injuste et pourri, Bruce et Amanda, sous les traits de Batman et Emily Thorne, imposeront leur vison de la justice au monde.
A Gotham ou aux Hamptons, la société est corrompu et face à une telle corruption, la fin justifie les moyens.

La série souffre de l’écriture lourde de ses scénaristes et du jeu peu subtil de ses interprètes [1]. En revanche, et pour le moment, la ligne directrice de Revenge comble plutôt bien ces deux défauts. Comme Jack Bauer, Emily a un jeu de morale qui lui est propre mais qui est quasiment infaillible.
Elle comprend que, pour arriver à ses fins, il y aura des dommages collatéraux. La série justifie toujours le terrible destin de ces personnages secondaires qui ont croisé le chemin d’Emily par un passé sordide. C’est une solution qui est devenue un peu trop facile et j’attends avec impatience le moment où Emily sera confrontée à un vrai dilemme moral.
Aussi, la série a trouvé rapidement son rythme, même si elle a subit un léger recadrage.
Emily s’adoucit d’un iota en faisant de Nolan un vrai allié en mi-saison pour ne pas trop aliéner son public. Et Ashley sera victime de sa première crise de multiple personnalités aux mains de scénaristes qui semble aimer l’actrice mais ne pas savoir quoi lui donner à faire. Mais surtout, nous sommes passés d’une structure de l’homme à abattre de la semaine à un plan plus fin, plus subtil. C’est une changement obligé si on ne voulait pas avoir Emily contre le facteur qui piquait les Télé Poche de son père en saison 3.
Avec deux de ses trois cliffangers qu’on voit venir à 15 kilomètres, le final m’a beaucoup déçu.
Je pense me lasser rapidement de Revenge comme je me suis lassé de 24. La série ne semble pas trop prévoir ses intrigues à l’avance et risque de tourner rapidement en rond. Le début de saison 2 confirmera (ou pas) mon intérêt pour la série, mais je dois avouer que ce mix de 24 et Batman sous couvert de soap avec la gamine d’Everwood à son centre m’a beaucoup diverti cette saison.
On est loin de la grande série, mais si vous n’avez pas suivi Revenge cette saison, l’été est là pour ça.
[1] Même s’il s’agit d’un autre registre, cela n’a pas empêché Joe Michael Straczinsky de faire Babylon 5.