Car la vérité est toute autre. La vérité, c’est que le gouvernement empoisonne l’eau potable depuis des années avec un puissant produit pharmaceutique expérimental visant à leur offrir un contrôle total de la population. Les effets de ce produit sont activés par une exposition prolongée au soleil (d’où la peau bronzée) et entrainent une légère augmentation de la température corporelle (d’où les tenues légères). Et ce que ces moutons dociles et bronzés vous cachent, c’est qu’ils sont en permanence en train de vous espionner derrière leurs énormes lunettes de soleil.
Malheureusement, personne ne me croit. Et quand je suis allé raconter ce que j’avais découvert à la police, ils m’ont dit que je passais sans doute trop de temps devant la télévision.
…
COMMENT SONT-ILS AU COURANT ?
Qu’est ce que c’est ?
Rubicon, c’est la troisième série originale de la chaine AMC, à qui ont doit déjà bien évidemment Mad Men et Breaking Bad.
Le premier épisode a été diffusé il y a un mois, en guise de mise en bouche, le soir du final de la troisième saison de Breaking Bad. Le reste de cette première saison très courte de six épisodes [1] est prévu pour le mois d’août.
De quoi ça parle ?
Je pourrais me fatiguer à vous résumer ce premier épisode mais, honnêtement, tout est déjà dit dans la phrase d’accroche de la série :
« Toutes les conspirations ne sont pas que des théories ».
Rubicon est une série conspirationniste, donc, où un analyste dont la principale occupation est de craquer des codes se retrouve trempé dans une véritable conspiration mystérieuse à base de trèfle à quatre feuilles et de mots-croisés, dont on n’apprend strictement rien pendant le premier épisode.
Si ce n’est qu’elle existe vraiment. Ce qui est déjà pas mal.
C’est avec qui ?
Dans le rôle principal, on retrouve James Badge Dale, accompagné d’une coiffure extraordinaire. Récemment il a joué dans The Pacific sur HBO. Mais pour être tout à fait honnête, je le connais surtout pour son rôle dans la troisième saison de 24, où il se tapait Kim Bauer et s’était fait couper la main à la hache par son beau-père avant que le Monde soit sauvé par un frigo parfaitement isolé. À l’époque, il n’avait pas encore de coiffure extraordinaire, mais il avait déjà un gros nez.
A part lui, on retrouve aussi Jessica Collins, dont j’ai passé tout l’épisode à me demander dans quoi je l’avais déjà vue (c’était dans The Nine). Et Miranda Richardson joue un peu dans la neige avant le générique.
Et c’est bien ?
J’avoue que j’avais des a priori sur Rubicon, ce qui m’a fait repousser le visionnage de ce pilote pendant plusieurs semaines, même sans avoir rien d’autre à regarder à côté. La faute à James Badge Dale dans 24, et à un ras-le-bol assez personnel des histoires tournant autour de grosses conspirations mondiales.
Il ne m’aura fallu que quelques minutes pour changer d’avis.
Non seulement James Badge Dale est excellent dans le rôle de Will, un personnage principal à la backstory pourtant bien gratinée (sa femme et sa fille étaient en haut du World Trade Center au matin du 11 septembre 2001), mais en plus l’intrigue de ce premier épisode gère à la perfection ses relents conspirationnistes.
En réalité, il s’avère que je n’en avais pas vraiment assez des conspirations. J’en avais surtout marre des conspirations mal écrites et clichés. Dans Rubicon, même si on n’apprend rien ou presque du complot dans l’épisode pilote, on n’a jamais l’impression non plus de faire du surplace ou d’être mené en bateau par des scénaristes peu scrupuleux. Non, l’ambiance est trop réussie pour ça. Elle est tellement réussie, en fait, que la paire de scènes un peu déjà vues qui traine par-ci par-là n’arrive jamais à gâcher le tout.
Très simplement, le pilote est enthousiasmant. Il a du charme et de la personnalité. Pour le fond et les rebondissements, on jugera plus tard. En attendant, ce qui nous est offert est bien suffisant pour me donner envie d’en voir plus.
La dernière chose que je voudrais vraiment relever, et qui contribue grandement à cette ambiance réussie et à ce charme, c’est la qualité de la réalisation, de la photographie, et de la musique (dont les violons rappellent un peu ce que fait Michael Giacchino dans Fringe.
Côté photo, c’est sobre, c’est léché, et c’est dans la lignée directe de ce que fait la chaine. On retrouve dans Rubicon la même patte que dans les autres très belles séries d’AMC.
Sans jamais faire dans le tape-à-l’œil, Mad Men et Breaking Bad me donnent régulièrement envie de lécher mon écran tant les images sont belles. Même constat, d’ailleurs, pour le remake du Prisonnier (proposé par le network à la fin de l’année dernière) qui bien que plutôt chiant était visuellement superbe. Quant à The Walking Dead, prévue pour octobre, les premières images dévoilées m’ont fait une grosse impression.
De ce point de vue, AMC est en train de se bâtir une belle réputation avec une belle brochette de projets. Reste à espérer que Rubicon soit à la hauteur de ses prédécesseurs, tant sur le fond que sur la forme.
Personnellement, j’ai hâte de le découvrir.
[1] Ou, pour ceux qui prennent le temps de faire des recherches un poil sérieuses, 13 épisodes. Merci Iris.