Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Scandal - Vous reprendrez bien un peu de Scandal avant la saison 3 ?

White Hat’s Back On: Chapeau bas, Shonda.

Par Conundrum, le 21 mai 2013
Publié le
21 mai 2013
Saison 2
Episode 22
Facebook Twitter
Scandal est une des rares séries a maîtriser l’art du cliffhanger. Un bon cliffhanger ne mise pas que sur le facteur choc de sa révélation, il se doit de mettre en danger l’univers de nos héros sans remettre en cause l’équilibre ou l’intégrité de la série. Il se doit de relancer la série dans une nouvelle direction sans invalider ce qui s’est déroulé auparavant.

Un cliffhanger réussi est très rare, la surprise de la révélation couvre souvent les failles de raisonnement des scénaristes. Celui de cet épisode apparaît comme une vraie réussite, il est inattendu, il a de réelles ramifications sur le personnage central et laisse entrevoir l’un des axes que la série va explorer l’année prochaine : l’organisation secrète B360. Mais sans idée de son dénouement, il est encore trop tôt pour juger de son intérêt dans la l’histoire de la série. En revanche, après une saison complète, on peut affirmer que celui de l’année dernière, Qui est Quinn Perkins ?, est une réelle réussite.

Plus qu’une porte d’entrée vers l’intrigue Defiance puis Albatross, ce cliffhanger était un des thèmes centraux de la série. Quinn était totalement détruite en début de saison deux, elle se devait de choisir une fois pour toute entre son ancienne vie, en vengeant la mort de son fiancé, ou faire le deuil de son passé et s’engager intégralement auprès des Gladiateurs. Huck l’a aidé à faire un choix, il l’a pris sous son aile et lui a donné une place au sein de l’équipe. Mais cet épisode répond une bonne fois pour toute à la question posée il y a un an : Quinn Perkins torture et y prend du plaisir.

Quinn a toute la colère de l’injustice de ce qui lui est arrivé lorsqu’elle était encore Lindsay. Cette colère n’a plus sa place dans sa nouvelle vie. Torturer Chambers apparaît comme un exutoire qu’elle peut facilement relativiser, elle ne peut pas se venger de la mort de son fiancé, mais elle peut en revanche torturer l’homme qui a tué son ex en saison une.
Mais ici, il ne s’agit pas de vengeance. Au final, Quinn torture un homme capable de dénoncer qu’Olivia a trafiqué une élection présidentielle. Chambers n’est pas un homme bon, mais Quinn n’est pas du côté de la justice non plus.

Au final, le seul homme capable d’agir pour le bien de tous est l’homme dépeint comme un traitre, David Rosen. Rosen a montré qu’il y une différence entre être un Gladiateur et être un homme juste. Il n’a pas besoin de perdre de son libre arbitre et de remettre toutes ses décisions à Olivia. David a su se forger ses propres opinions et suivre son instinct. Il récupère ce qui lui revient de droit sans jamais avoir recours à la violence. Il a manipulé l’équipe qui l’a manipulé, et il a eu le courage de faire tomber des hommes qui menaçait sa vie. Le punching ball de l’univers de Scandal attaque enfin et c’est la plus grande satisfaction de ce final. La série retrouve son statu quo et redonne à David le rôle qui lui convient le mieux.

En effet, comme Olivia l’avoue à Fitz, elle a mené son équipe dans des eaux très troubles cette saison. Abby a trahit David, Huck a beaucoup souffert et Quinn devient une personne très trouble. Elle a clamé tout au long de la saison qu’elle n’est pas un problème à régler, mais à l’évidence, elle n’a pas été là pour son équipe. Il était temps qu’Olivia renverse la tendance. Elle accepte les sacrifices de tous et il est temps qu’elle leur rende la pareille. Bien évidemment, la série ne pouvait pas avoir Olivia en tant que Première Dame. Et cet épisode dresse un grand nombre d’obstacles pour l’empêcher, la loyauté envers son équipe se doit d’être numéro un dans cette liste.

Si les révélations au grand public qu’Olivia est la maîtresse du Président met une halte définitive au plan d’Olivia, les machinations de Cyrus, qu’une crise cardiaque ne peut pas enrayer, n’entrave pas la motivation de Fitz mais permette à Olivia de se réveiller. Ce n’est pas que son équipe qu’elle a n’a pas correctement dirigé, en partie à cause de ses actions, Fitz est devenu un meurtrier. Olivia pourrait avoir ce qu’elle veut, mais elle réalise enfin, une bonne fois pour toute je l’espère, qu’elle ne doit pas avoir ce qu’elle veut. En plus de la loyauté envers son équipe, elle a été engagée pour mener Fitz à la Maison Blanche, elle se doit de réparer ses erreurs et le garder à son poste.

Tout comme la justice, les sentiments n’ont pas leur place dans Scandal. L’intérêt principal de la série est de voir la complexité des machinations des acteurs de cet univers. Chacun fixe son objectif et met tout en œuvre pour l’atteindre. Quelque fois, celui-ci s’aligne avec la morale, mais le bien n’est l’objectif de personne dans Scandal, ni même de David, au final. Rosen abandonne son idée de mettre en avant les actions derrière l’élection de Fitz pour son propre profit : retrouver son poste.

Sous cet angle Scandal est devenu un jeu de machinations parfaitement maîtrisé dont les qualités et l’audace contrebalancent largement les rares faiblesses de la série.

Conundrum