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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°186: Sponsorisée par la Nouvelle Lily (celle qui fait peur !)

Par la Rédaction, le 26 février 2012
Publié le
26 février 2012
Saison Semaine
Episode Semaine
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Rappelez-vous 2009. Les cinq huitièmes de la rédaction couvraient de fleurs Modern Family, alors que les autres lui préféraient Community, ou s’en foutaient complètement. Depuis, Modern Family ne semble plus autant capter notre intérêt que par le passé. Et pourtant cette semaine, deux de nos rédacteurs reviennent dessus. Jéjé avec le sérieux, la pertinence et l’enthousiasme qui l’ont souvent caractérisé, et Iris... on ne sait trop comment, malgré son ADHD.
Et bien sûr, cette semaine encore comme jusqu’à la fin des Temps, la page des 100 Moments Mémorables a été mise à jour avec de nouvelles photos.

Une famille (presque) formidable
Jéjé n’a pas peur de la Nouvelle Lily

Début 2012, j’étais bien décidé à poursuivre ma résolution de regarder moins de séries, et sur ma lancée d’éradiquation de comédies (New Girl, Raising Hope, Surbugatory), j’avais Modern Family dans ma ligne de mire.

Le premier épisode de l’année me confortait dans le choix de ma cible. Il était basé sur des traits de caractères de Luke et de Claire sur utilisés cette saison, à savoir la débilité du fils et l’esprit de compétition ultra-développé de la mère et il ne m’avait pas beaucoup fait rire.

Avec la satisfaction supplémentaire de suivre la ligne du parti (Drum venait de proposer le pilote de la série comme moments de la décennie illustrant les bons pilotes qui donnent de mauvaises séries), j’étais sur le point de m’en détourner, sans me retourner, sans l’ombre d’un regret... J’allais pouvoir me consacrer avec plus d’attention aux hurlements hystériques de Happy Endings, aux gamineries de Cougar Town et à Rob Lowe dans Parks & Recreations.

(Soupir)
(Allez, un tout petit dernier pour être vraiment, complètement sûr !)

L’épisode suivant tournait à nouveau autour de la personnalité de control freak de Claire... A ceci près que son mari et ses enfants passèrent l’épisode à la coacher pour qu’elle puisse lors d’un débat dans le cadre d’une élection locale donner une image d’elle moins crispante. Mince, c’était vraiment drôle !

(Allez, la semaine prochaine, si c’est moins réussi, j’arrête.)

Et voilà, depuis trois semaines, je ris franchement beaucoup et je ne trouve plus les défauts qui me semblaient si évidents.

Cam et Gloria fonctionnent sur les mêmes stéréotypes et n’ont pas évolués depuis le début de la série ? Hmm... Phoebe et Joey n’ont pas été plus développés pendant les premières saisons de Friends, et ça ne me posait aucun problème.
La série, sous couvert de la "modernité" de son titre, martèle les bienfaits des valeurs traditionnelles de la familiale ? Hmm... Dans le dernier épisode en date, Phil est traumatisé d’apprendre que sa fille aînée n’est plus vierge et qu’elle n’a pas attendu le mariage pour découvrir le plaisir charnel. Certains peuvent s’offusquer qu’ "évidemment, dans cette série, les hommes ne voient leurs filles que comme des princesses et que leur rapport à la sexualité reste englué dans un puritanisme puéril"... Sauf que dans l’histoire, la soeur cadette et la mère sont au courant depuis longtemps et n’ont que comme unique souci de protéger Phil de cette révélation qui n’est terrible que pour lui, la série faisant ainsi de lui le personnage dont on peut rire.

Alors, non, je n’abandonnerai pas Modern Family !

Et il faut que je me fasse une raison, elle est en train de devenir une de mes comédies de networks favorites, loin derriėre The Middle certes, mais au même niveau que 30 Rock et bien devant les autres que j’ai pues citer auparavant.


Le Top des Meilleurs Pilotes...
... qui ont donné des épisodes suivants nuls et des séries pourries

N°3 : Smash (NBC)
N°2 : Studio 60 on the Sunset Strip (NBC)

You’re fucking out (of Memory Lane) !
Iris finit par en arriver quelque part

Cette semaine, derrière un épisode plutôt sympathique, Modern Family m’a offert quelques secondes, au détour d’une intrigue, qui, trois jours après avoir vu l’épisode, me sont revenues en tête comme un de ces objets qu’on évoque si souvent dès qu’il s’agit de parler de quelque chose qui revient automatiquement à nos côtés. Ce dimanche donc, quelques secondes de cette sitcom inoffensive me sont revenue en tête comme les textos d’un ex bourré à trois heures du matin.

Le grand père, incarné par celui qui jouait tellement bien Al Bundy il y a 15 ans que je n’arriverai jamais à changer le nom sous lequel je pense à lui, avait durant l’adolescence de son fils réussi à faire un trou en un au golf. Du moins c’est ce qu’il pensait, puisqu’en fait ce n’était rien de plus que son fils ennuyé qui avait poussé la balle. Il avait chéri ce souvenir, dont il apprend la réelle teneur au cours de l’épisode.
Ce mensonge l’atteint beaucoup plus qu’aucun autre, et son fils (aidé par son petit ami) en vient à la conclusion que s’il est aussi énervé, c’est à cause de tout ce que cette journée représentait à ses yeux, et surtout parce que suite à ce trou en un, il avait emmené son fils boire sa première bière.
L’importance d’une première fois, qui se serait révélée être un mensonge. Le fils finit par confronter son père, et celui-ci lui dit qu’il a tort, que ce n’était pas sa première bière. Le fils pense qu’il a oublié ceci, mais son père le corrige en lui rappelant la vraie anecdote autour de cette symbolique première bière.

J’ai repensé à ça, à l’importance de la mémoire. De conserver des petits évènements anodins avec soi, et j’ai trouvé plutôt impressionnant qu’une sitcom devenue on ne peut plus anecdotique arrive, comme une bombe à retardement, à m’atteindre.

Quelque jours auparavant, j’avais vécu un moment qui, malgré une certaine similarité dans son déroulement, avait provoqué en moi un sentiment beaucoup moins doux-amer.

Vous voyez ce moment absolument atroce, quand vous êtes sur le point de vous endormir mais que vous vous sentez chuter ?

Je l’ai vécu cette semaine, et le fait que je tape ceci assise sur un trône fait de cannettes de Red Bull avec des cernes semblant crier toutes les heures que mes yeux n’ont pas passées fermés peut vous indiquer que j’étais bien loin du doux sommeil réparateur qui suit généralement cette sensation.

La source de mes maux était simple : J’ai réalisé que One Tree Hill existait encore.

En soi, l’idée n’est pas plus terrifiante que celle voulant que bientôt, 4 séries de Ryan Murphy seront simultanément à l’antenne. Mais elle est proprement paralysante dans tout ce qu’elle implique.

J’ai eu 16 ans [1] quelque part entre 2003 (année de diffusion du premier épisode de la série) et 2008 (année où j’ai cessé d’avoir 16 ans) [2] et comme 90% de la population qui répondait plus ou moins aux mêmes critères, j’ai chantonné derrière mon écran « I don’t wanna be anything other than whanamanawaaaatlyyyy » en regardant les épisodes d’une manière au mieux un peu pathétique, au pire borderline-effrayante dans l’obsession qu’ils provoquaient. Et puis j’ai arrêté.

Du jour au lendemain, sans évènement déclencheur, j’ai juste arrêté de regarder la série. Et croyez moi, ce n’est pas quelque chose que je suis capable de faire souvent. Il s’est écoulé 3 ans entre le moment où j’ai commencé à mépriser Dexter et celui où j’ai réussi à ne plus faire de crises de panique à l’idée de louper la prochaine catastrophe imaginée par les scénaristes, et je crois que j’ai passé 6 saisons de House à me dire que je ne regarderais pas la suivante. Pour y revenir cette année, juste histoire d’en avoir vu la fin. J’aurai en tout raté seulement 13 épisodes de ce que je considère comme un des plus gros gâchis de matériel de ces dernières années.

Et pourtant j’avais complètement oubliée One Tree Hill, sans que rien ne vienne me la rappeler. Et si c’était tout simplement que l’univers où elle existe s’était depuis longtemps dissocié du mien ? Le Sliders de la mémoire, en quelque sorte. La fin de l’ère des dinosaures, minus l’astéroïde qui les a effacés de la surface du globe.

Quoiqu’il en soit, tomber sur ces fossiles a été pour le moins perturbant. La mémoire, encore et toujours, joue des tours.

Aujourd’hui, alors que je regardais finalement l’épisode de Eastbound & Down diffusé lundi passé, je me demandais dans quelle mesure les souvenirs que j’y attachais avaient tendance à modifier mon appréciation d’une série.

Je pourrais vous parler des heures des séries citées dans nos 100 Moments, du moins de celles que j’ai mises en avant, parce qu’elles ont laissée une empreinte permanente en moi. Et pourtant si vous me demandiez si je vous conseillerais chacune de celles que j’y ai mise, je ne pourrais pas vous répondre sans que mon affectif joue.

Pour en revenir à Eastbound & Down, j’étais plus que ravie de retrouver Kenny Powers. Je sautillais même d’impatience, à quelque jours de la diffusion de l’épisode.
Pourtant quand j’y repense, les deux saisons précédentes ne m’avaient pas particulièrement rendue fan. Je lui reconnaissais des qualités au show, mais je le regardais principalement parce que mon désormais-ex m’en avait parlé comme de la seule série qu’il aimait vraiment, et que j’avais envie de découvrir ce que je pensais être une extension de lui, au même titre que chacune des séries qui me sont chères en disent si long sur ce que je suis, et ce que j’ai été.
Certes je lui trouvais des qualités, et il m’arrivait assez souvent de rire, mais quelque chose m’avait toujours dérangée dans la série, je ne la trouvais pas aussi mythique que ce que le consensus voulait me faire croire.
J’avais donc assez naturellement un peu peur de lancer l’épisode, et je ne me suis pas ruée dessus dès que je l’ai eu entre mes mains.
Je redoutais plusieurs choses ; que les souvenirs soient trop durs à outrepasser ; que maintenant que je n’avais plus d’amour extérieur à y rattacher, je déteste Eastbound & Down, et que détester Eastbound & Down me mène à me détester pour lui avoir un jour trouvé des qualités ; ou encore qu’un sidéen ait glissé une aiguille empoisonnée dans le hot dog que je m’apprêtais à déguster en la regardant, because hey girl, these things happen !.

En regardant donc ce season premiere, j’ai été plus qu’agréablement surprise.

J’ai ri plusieurs fois, de bon coeur, plus que je me souvenais l’avoir fait avant. La semi-fascination que j’avais développée pour le personnage de Kenny Powers est devenue, devant ce season premiere, une sincère affection. Peut être le personnage s’est il humanisé durant l’année qui a séparé la fin de la saison 2 du début de la saison 3, et que c’est ce qui m’a plu. Peut être que le fait que Jason Sudeikis ait un rôle dans l’épisode m’a rendue aveugle à tout le reste. Peut être que mon état d’esprit actuel était simplement plus réceptif à l’humour un peu crasse que la série présente.

Toujours est-il que, détachée des sentiments et de l’importance qui l’accompagnaient avant, Eastbound & Down est devenue pour moi une putain de comédie avec des zestes bienvenus de gravité. Et c’était peut être tout ce dont j’avais besoin pour finir ma semaine. Moins de sentiments, moins de souvenirs, et plus de Kenny Powers.


Le Top des Meilleurs Pilotes...
... qui ont donné des épisodes suivants nuls et des séries pourries

N°1 : The Nine (ABC)
la Rédaction
Notes

[1Restons mystérieux.

[2Damn. Busted.