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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°197: Sponsorisée par les lundis

Par la Rédaction, le 14 mai 2012
Publié le
14 mai 2012
Saison Semaine
Episode Semaine
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Ma Semaine à Nous, deux semaines de suite le lundi... Ca veut dire que le changement, c’est maintenant ? Ne précipitons pas les choses, la chronique appartient encore au dimanche. C’est juste qu’avec tous ces jours fériés, l’horloge chrono-biologique des rédacteurs s’est retrouvée perturbée. Pas de quoi céder à la panique !

Fin de partie.
Conundrum mérite mieux.

Le texte qui suit contient des spoilers sur Fringe, Lost, Alias, Once and Again, The Office, The West Wing et Felicity.

« They’re coming ».
Pardon ?
C’est tout ?!? Un « The’re coming » qu’on connait déjà depuis trois semaines, c’est comme ça qu’on finit sa saison, Messieurs les scénaristes de Fringe ?

Je me rappelle d’une époque, pas si lointaine que cela, où le mois de mai contrebalançait l’arrivée du désert estival avec l’excitation un peu hystérique des season finales. Dans un ultime feu d’artifice, idéalement en deux parties et avec un ou deux invités prestigieux, une série savait soigner sa sortie en remerciant la patience de son audience. La plupart de mes meilleurs souvenirs de séries viennent de fin de saison. Que ce soit une porte qui s’ouvre dans Once and Again ou « We have to go back ! » d’un Docteur Ducon tout faussement barbu, un bon final sait avancer la trame de la série sans remettre en cause ce qui fait son charme.

C’est un exercice difficile, la fin de saison. Parce que récompenser son public fidèle peut pousser à prendre des décisions peu judicieuses. Je pense au finale de la seconde saison de The Office. En lui même, c’est un de mes épisodes préférés de The Office. Le « I don’t want to be just friends » de Jim était un passage obligé de la série. Jim et Pam ne pouvaient pas rester dans cette situation. Mais en même temps, aussi réussi qu’il ne l’était, The Office a perdu quelque chose après cet épisode. Leur intrigue aura avancé, mais Jim et Pam n’ont plus été, à partir de la saison 3, le coeur de la série.

A l’inverse, la fin de première saison d’Alias, confirme ce que la série laissait supposer sans berner le téléspectateur. La force de l’épisode ne réside pas dans le cliffhanger des dernières secondes, mais l’exécution. Tout ce qui précède était parfait, tout ce faisait le charme était présent. A l’inverse, il est difficile de croire que, contrairement à ce que le finale de la saison 1 laisse signaler, Felicity choisisse entre Ben et Noel une bonne fois pour toute. Le cliffhanger est bien sympa, il fait parler de la série pendant l’été, mais on sait pertinemment qu’il sera défait en début de saison prochaine.

Un cliffhanger, c’est agaçant. En soit, c’est toujours un peu fun, le problème est qu’on ne peut réserver son jugement jusqu’à ce qu’on ait vu le dénouement l’automne suivant. La fusillade de la fin de saison 1 de The West Wing m’avait, à l’époque, particulièrement perturbé. Autant c’était le dénouement idéal de toute l’intrigue de Zoé, autant, je voyais mal en quoi on essayait de nous croire que l’un des membres de la distribution allait quitter la série [1]. Mais pour le coup, l’intérêt de la fusillade ne résidait pas dans savoir qui avait été touché, mais sur l’impact de la fusillade sur les membres de l’équipe de Bartlett, Josh tout particulièrement. A l’inverse, le finale de la saison 4, aussi réussi soit il, pose problème, parce que le début de la saison suivante ne sera pas à la hauteur de la fin de ce double épisode.

Ca m’agace que Fringe rate sa sortie deux années de suite. Fringe est une série qui peut être très prévisible, mais qui, quand elle surprend, surprend réellement. J’avais arrété Fringe un milieu de saison un. Je n’avais pas du tout l’intention de reprendre. Puis, en lisant Entertainment Weekly, je suis tombé sur un résumé du cliffhanger de saison une où Olivia se retrouve dans le World Trade Center dans une autre dimension. C’est cette ingéniosité que le finale a mis en avant qui m’a donné envie de reprendre Fringe. Et je ne le regrette pas. J’aurais aimé que le dernier season finale [2] soit plus mémorable que ça.
Fringe mérite mieux.
On mérite mieux.


Bisous, Bisous
La France vue par les Séries vues par Jéjé

30 Rock - 5.21

Liz : My God. Who are you to talk ? You French-Canadian kissed her mother,
which is my name for French kissing when it bums everybody else out.
 
[…]
 
Jack : God, she’s good. This kind of gamesmanship is why I love her. She has the brain of a man, and the ass of a French teenager.

Zou Bisou Bisou
Tigrou aime toutes les femmes de Don Draper

La dernière fois que j’ai pris la parole dans Ma Saison à Moi, c’était pour défendre un personnage injustement décrié de Mad Men : Betty Draper.

Certes, je n’espérais pas en écrivant cet article que Matthew Weiner m’écouterait à 100%... mais, depuis que je l’ai publié, la pauvre Betty a pris 20 kilos et a quasiment disparu de la série. C’est tout de même un peu vexant.
Mais, au fond, ce n’est pas si dramatique. Car Betty a été remplacée dans mon cœur par un autre personnage, souvent injustement critiqué lui aussi : Megan « ZouBisouBisou » Draper, la nouvelle femme de Don.

Quand Don s’est fiancé par surprise avec Megan dans le dernier épisode de la Saison 4, beaucoup ont hurlé au scandale ! Comment ? Don Draper osait quittait l’intelligente (mais fadasse) Dr. Faye, pour se marier avec sa secrétaire de 15 ans sa cadette ? Quel désastre en perspective ! (Même si, à l’époque, les scénaristes nous avaient déjà montré plusieurs fois que Megan était intelligente - et notamment dans le domaine de Don : la pub -, beaucoup semblaient considérer qu’en choisissant une secrétaire plutôt qu’un docteur, Don épousait nécessairement une belle idiote).

Pourtant, dans le Season Finale, une scène, déjà, m’avait rendu cette relation sympathique : dans un café, Sally renverse son verre. Alors que Don commence à hurler Megan, dans une attitude qui tranche avec celle de Betty, s’occupe de l’accident sans s’énerver.

Dans la première moitié de saison 5, on a découvert, sans surprise, que le mariage de Don et de Megan fonctionne mal.
Mais les problèmes ne sont pas forcément là où on les attendait, et c’est tout l’intérêt de cette intrigue.
Alors qu’on aurait pu craindre avec une redite du mariage de Roger et Jane (remarquablement traité cette année dans le magnifique épisode du LSD), la relation de Don et Megan surprend et étonne. Elle ne ressemble à aucune des autres relations de Don, et nous révèle de nouvelles facettes de son personnage sans jamais trahir ce que l’on sait déjà de lui.

Loin des clichés sur les secondes épouses, Megan n’est ni stupide, ni immature (même si son âge est clairement une source de tension, c’est pour moi plus une question de génération que de maturité : Megan appartient véritablement à la « nouvelle » génération, plus que n’importe quel personnage qu’a fréquenté Don jusqu’ici). Elle n’est pas non plus excessivement caractérielle.

Parce qu’elle ressemble si peu aux autres personnages de la série, elle nous permet de les voir sous un jour nouveau : étonnement, même si elles ne se sont pour l’instant jamais croisées, le personnage de Megan me permet d’apprécier d’avantage celui de Betty.

Elles sont pourtant opposées… Mais, alors qu’on pouvait mettre une partie de l’échec du mariage de Don et Betty sur le caractère de sa femme (froide, malheureuse, qui réprime tout ce qu’elle ressent…), les derniers épisodes ont montré que Don était incapable de gérer une relation avec ce qu’il considérait jusqu’ici comme son idéal féminin : une femme spontanée, de caractère, qui exprime ce qu’elle ressent au lieu de tout intérioriser et de bouder.

Même si elle ne finit pas nettement sur un acte de violence, la scène de l’épisode du road trip où Don poursuit Megan dans leur appartement était terrifiante. Don, qui fantasmait sur les femmes de caractère quand il était avec Betty, devient incontrôlable et destructeur quand il en a enfin épousé une. La série avait déjà fortement suggéré que l’attitude renfermée de Betty était un mécanisme de défense (face à sa propre mère, mais aussi face à Don). L’échec de la relation de Don et Megan semble le confirmer.

J’apprécie surtout la grande lucidité de Megan qui, mieux que Don, réalise que leurs engueulades ne sont pas les signes d’une passion sans cesse ravivée, mais d’une relation qui s’effrite.

Même en dehors de sa relation avec Don, Megan révèle des facettes étonnantes chez d’autres personnages de la série.
Je pense notamment à ses interactions avec Peggy dans les derniers épisodes. Alors que Megan vient de réaliser un excellent boulot sur la pub Heinz, Peggy (qui avait pourtant été évincée du dossier) se réjouit sincèrement de sa réussite, considérant qu’elle constitue une victoire pour toutes les femmes. Dans l’épisode suivant, elle est choquée et déçue d’apprendre que Megan souhaite abandonner la pub – un métier ou elle excelle – pour tenter de devenir actrice.

Peggy, personnage moderne et précurseur dans les premières saisons, apparaît à présent comme un personnage conservateur cette année, et notamment dans cette intrigue. Elle semble partir du principe que, parce que ce type de métier lui aurait été inaccessible il y a peu, elle se doit de faire carrière dans la pub. Elle considère comme son devoir de faire un boulot « d’homme », et évite de se demander si son métier l’épanouit… au point de réagir violemment quand Megan, en lui avouant qu’un boulot dans la pub ne la rend pas heureuse, l’oblige à envisager cette hypothèse.

Peggy se demandait en début de saison si elle ressemblait à un homme. Ses interactions avec Megan nous montrent qu’elle a effectivement des points communs avec les hommes de la génération de Don, et même de Roger (les commentaires de Roger et Don dans l’épisode font écho à la réaction de Peggy : comme elle, ils n’ont jamais considéré qu’on pouvait choisir une carrière en fonction de ses envies). D’une certaine façon, elle s’est coulée dans le système au lieu de le dynamiter…

Bref, à mon sens, Megan est bien plus qu’une nouvelle compagne pour Don : elle est un catalyseur très intéressant pour la série et ses personnages. Avec elle, j’ai l’impression que ce sont les années 70 qui ont débarqué avec un peu d’avance dans Mad Men (sensation appuyée par ses tenues qui, dans mon imaginaire en tous cas, correspondent à la décennie suivante). Il était temps !

la Rédaction
Notes

[1Etrangement, Sorkin opta pour une kelleyrisation pour se débarrasser de Mandy !

[2Ce sera une fin de série, la saison prochaine