"Whaaaat will you beliiieve ?"
... Qu’avec ce genre de matraquage, personne ne regardera votre sale série parano-conspirato-surnaturelle ! On s’est déjà fait avoir The Nine, avec Flashforward, avec Lost, ça commence à faire...
Et bien, j’avais tort.
The Event a rassemblé presque trois fois plus de gens que Lone Star.
Qu’est-ce que c’est ?
Ca, on sait.
C’est le pilote d’une série. Diffusée sur NBC le lundi après Chuck, à la place de Heroes. Par des gens qui ont bossé sur MediuM (yeah !), Eureka (heu ?), 24 (oouh !) et les 4400 (aïe !).
Ca raconte quoi ?
On ne sait pas.
C’est secret.
Le président le sait depuis pas très longtemps et il a très envie de le dire.
Le chef de la CIA le sait depuis beaucoup plus longtemps mais il ne veut surtout pas qu’on en parle.
Kerry Weaver le sait depuis toujours, c’est elle qui l’a dit tout bas au Président, mais en fait, elle ne lui a pas tout dit.
Et nous, tout ce qu’on ce qu’on sait, c’est que quand tu crois que tu as enfin la belle vie, que t’es amoureux, que t’as envie de te marier (enfin, pour les gens qui le peuvent), que même tes beaufs sont super, c’est toujours à ce moment-là qui tu finis dans un avion un flingue à la main en hurlant que tu n’es pas un terroriste, qu’il faut te croire et qu’on te laisse rentrer dans le cockpit !
C’est avec qui ?
Deux que j’aime beaucoup.
Blair Underwood (qui restera - et de loin - le coup le plus hot de Miranda Hobbes et de Christine Kimble), qui joue le Président des Etats-Unis. C’était ça, cette saison, ou le capitaine de police dans Law & Order : LA ou un candidat de Survivor qui ne sait pas nager...
Et Laura Innes, qui joue celle qui sait TOUT.
Un que j’aime beaucoup moins.
Scott Patterson, que Lauren Graham détestait déjà sur le plateau de Gilmore Girls (c’est Drum qui me l’a dit !) qui joue le beau-père du héros.
C’est pas que je le déteste vraiment, mais quand j’ai vu son nom dans les crédits, je l’ai confondu avec Scott Speedman et j’étais tout content de revoir le Ben de Felicity. Résultat, j’étais tout déçu.
Un que je n’aime plus.
Jason Ritter était plutôt joli dans The Class, sympathique dans Parenthood, mais là, il n’y arrive pas en "héros malgré lui". A cause de son jeu, j’imagine, des dialogues aussi, mais je reste surtout bloqué sur ses trois poils de barbe qui ne servent vraiment à rien, qu’à souligner son absence de charisme et de virilité.
Un que je ne connais pas et qui est plastiquement prometteur.
Ian Anthony Dale. Qui joue un gars des forces spéciales ou de la CIA ou du FBI, d’une agence gouvernementale disons, qui sait quelques trucs, suffisamment pour être très énervé et donner des leçons à tout le monde sans explication.
Une que je ne connais pas et qui ne m’intéresse pas.
Et Zelijko Ivanek.
Forcément.
Et c’est bien ?
Je ne sais pas.
Ca se laisse regarder sans désagrément majeur, hormis Jason Ritter.
Je me suis même agréablement fait piégé par les scénaristes en début d’épisode. Quand la voiture noire se met à poursuivre l’avion qu’a pris le héros, j’ai levé les yeux aux ciel en pensant "oui, c’est ça, le moyen le plus simple d’arrêter un boeing, c’est de rouler à côté. Courir à côté aurait aussi été une très bonne idée." Pour que quelques minutes plus tard, avec un retour un peu plus en arrière sur ce qu’on avait vu, on s’aperçoive que le premier réflexe du gars dans la voiture avait été d’appeler la tour de contrôle !
J’ai bien aimé.
Il ne faut juste pas être allergique aux codes très convenus de ce genre d’exercice :
Jamais aucun personnage un tant soit peu au courant de l’identité de ceux que le spectateur ne connait pas ne les désignera autrement que par "ils"... Pas même "nos ennemis" ou "Les Français", seulement "ils"... ("Ils" vont bientôt arriver, "Ils" contrôlent tous les leviers du pouvoir dans le pays, "Ils" n’aiment jamais rien, "Ils" disent du mal gratuitement, "Ils" détruisent toujours ce qu’ils ont aimé en saison 1, "Ils" sont vraiment trop méchants avec les fans de Battlestar Galactica...)
Jamais lorsqu’un gentil, dans une situation où il semble agir comme un méchant, ne justifiera ses actions en deux phrases. Il préférera toujours attendre, fixer ses opposants droits dans les yeux, attendre encore un peu et leur dire "Faîtes-moi confiance, je dois absolument faire ça, je vous expliquerai TOUT plus tard !"
Jamais le personnage qui en sait toujours un peu plus que les autres ne dira jamais le peu qu’il sait en plus.
C’est celui-là en général qui me gène le plus. Parce que les autres personnages, et les spectateurs, n’ont plus rien à découvrir de façon active. Ils n’ont qu’à d’attendre que celui qui sait décide de parler.
Un peu comme dans les épisodes de série policière où un gamin est le témoin d’un meurtre. Et que l’on doit juste patienter qu’il se remette de son traumatisme pour révéler le coupable.
Heureusement que dans The Event, l’enfant traumatisé muet, c’est Laura Innes.
Ça me rend un peu plus indulgent.
Le problème, c’est que l’on ne sait toujours pas comment va s’organiser la série. L’"Evénement" du titre correspond-il à la disparition de l’avion à la fin de l’épisode ? La série va-t-elle suivre les personnages dans un monde qui va gérer cette situation ?
Ou bien l’"Evénement" a-t-il déjà eu lieu ? La série va-t-elle remonter dans le temps pour comprendre ce qui vient de se passer ?
On ne sait pas.
Ca doit être un truc avec des extra-terrestres, non ?
Laura Innes ?
Elle ne veut rien dire.
Au final, je ne me suis pas (trop) ennuyé, mais j’ai eu l’impression de regarder une bande annonce très étirée plutôt qu’un épisode d’introduction.
Je crois que je regarderai le deuxième épisode.
Pour le troisième, je ne crois encore rien.
