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The Walking Dead - Cette semaine, Rick tient absolument à abandonner son fils mourant

Bloodletting: ZZZzzzZZZzzzombies !

Par Tigrou, le 25 octobre 2011
Par Tigrou
Publié le
25 octobre 2011
Saison 2
Episode 2
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J’avais décidé d’être gentil avec The Walking Dead cette année. Chacun ici le sait : se moquer, c’est facile ! Trouver les qualités (bien) cachées d’une série, l’analyser au lieu de la descendre en flèche…
Voilà le noble idéal auquel devrait aspirer tout revieweur de pErDUSA.
Donc, oui, j’avais décidé d’être gentil avec The Walking Dead cette année. Absolument !

Et, d’ici quelques lignes, n’en doutez pas, j’aurais trouvé des trucs gentils à dire sur cet épisode.

Oui, parfaitement, des trucs gentils ! Sur cet épisode ! Ou un truc gentil. Peut-être qu’un truc ça suffit…

Mais d’abord, voici un résumé de l’épisode.

Les morts qui marchent : résumé de l’épisode de la semaine

Rick emmène son fils de 8 ans chez le vétérinaire. Plus loin, sur l’autoroute, un héros est à l’article de la mort parce qu’il s’est amputé l’avant-bras sur une portière de voiture.

Dans les 10 dernières minutes, les scénaristes se rappellent que leur série s’appelle The Walking Dead, et font apparaître quelques zombies à l’écran. Personne ne meurt. (Mais j’ai quand même eu peur pour le cheval).

Un truc que j’ai bien aimé dans l’épisode

S’il y a une chose qu’on pourrait éventuellement considérer assez réussie dans cet épisode, c’est le travail fait sur les personnages de Lori et Shane.

*Bouhouhouhou*

Rappelons que, sur le papier, Lori et Shane sont (potentiellement) les personnages les plus intéressants de la série. Après tout, ils ont un secret, ils ont une vie sexuelle, ils sont un peu ambigus sans se rattacher pour autant à la mouvance néo-nazie…

Donc oui, en principe, Lori et Shane auraient du être les personnages les plus intéressants de la série. Malheureusement, ce sont les personnages qui ont été les plus massacrés dans la première saison.

Mais depuis deux épisodes, les scénaristes semblent vouloir corriger le tir. Sans subtilité, mais après la tentative de viol de la saison dernière, pouvaient-ils se payer le luxe d’amener subtilement la rédemption de leurs personnages ?

La semaine dernière, première étape de la rédemption : Lori, l’insupportable femme de Rick, a été presque sympathique pour la première fois de la série en prenant la défense de son mari.
Cette semaine, les scénaristes font mieux encore : son enfant est à l’article de la mort à cause de son débile de mari… Et pourtant, Lori ne se comporte ni comme une « garce », ni comme une « hystérique ». (C’est malheureusement le mieux qu’on puisse attendre d’un personnage féminin dans la série pour l’instant).

On notera aussi que, pour une actrice accompagnant 80% des émotions de son répertoire d’un fascinant écarquillement des yeux, Sarah Wayne Callis s’en sort plutôt pas mal dans cet épisode.
Il faut dire qu’elle partage pas mal de scène avec l’atrocement mauvais Andrew Lincoln qui, lui, est complètement à coté de ses pompes de la première à la dernière seconde.

Quant à Shane, il risque sa vie pour sauver le fils du mari de la femme qu’il a essayé de violer deux épisodes plus tôt. Les scénaristes nous donnent donc « subtilement » l’autorisation de le considérer à nouveau comme un gentil. Tant mieux, c’est le seul personnage que je supporte dans la série pour l’instant.

Tout le reste…

Ça vous arrive souvent, à vous, de vous ennuyer ferme devant un épisode, et d’avoir l’impression que ses auteurs se sont ennuyés autant que vous ?

Cette semaine encore, comme trop souvent dans la série, j’ai eu l’impression que les scénaristes nous servaient des scènes obligatoires qui les barbaient, mais qui leur semblaient indispensables pour mener les personnages d’un point A à un point B sans perdre en réalisme ni utiliser d’ellipse (un concept qui semble hautement tabou dans la série).

Le père qui se sent responsable, le père qui veut agir mais est impuissant, la mère qui fait se précipite (à cheval) au chevet de son fils blessé, la mère qui éclate en sanglot en apprenant ce qui s’est passé puis reprend sa contenance pour lui murmurer « Baby boy » à l’oreille… Aucune scène de cette intrigue hautement banale (le gamin est blessé, ses parents ne peuvent pas l’aider et doivent s’en remettre à des tiers pour le soigner) ne nous est épargnée. Et c’est bien dommage, parce que les auteurs de The Walking Dead n’ont à l’évidence rien de neuf à dire sur le sujet.

La Frank Darabont’s Law of Physics

On connaissait les lois de Newton et la loi de Murphy. Des lois assez simplistes, il faut bien le dire, qui permettent de prévoir avec une degré de certitude important ce qui va bien pouvoir se passer ensuite.

Dans The Walking Dead, on découvre chaque semaine une loi bien plus compliquée, que je vous propose de commencer à étudier : La Frank Darabont’s Law of Physics.

- Principe numéro 1 : la perspective inversée. Plus un obstacle est petit, mieux il cache les 10 000 zombies qui se baladent derrière. Ainsi, même sur un terrain complètement dégagé (une autoroute, une grand place) aucun personnage n’apercevra le troupeau de morts-vivants qui se trouve à 100 mètres de lui si une voiture abandonnée se trouve dans son champ de vision à 99 mètres. Seule façon de contourner cette règle : s’approcher de la dite voiture, et jeter un coup d’œil rapide par dessus le capot pour s’apercevoir avec horreur qu’on est à moins d’un mètre de 10 000 zombies.

- Principe numéro 2 : la téléportation sélective. Lorsqu’un personnage se fait attaquer inopinément par un zombie, toute personne vivante se trouvant à moins d’un mètre de lui dans le plan précédent se trouve immédiatement téléportée à bonne distance, brusquement désorientée, et incapable de l’aider.

- Principe numéro 3 : attention aux objets inanimés ! Depuis le début de la saison, une portière de voiture a fait plus de dégâts que 10 000 zombies. Même la table basse d’Alias et Beatrix Kiddo de Kill Bill ne sont pas aussi dangereuses.

Les dialogues les plus nuls de la télévision

On le savait, tout dans The Walking Dead n’est qu’un outil pour permettre aux scénaristes d’introduire paresseusement leurs intrigues.

Mais, si ça se voit souvent dans la réalisation ou dans les réactions des zombies, c’est dans les dialogues que c’est le plus insupportable.

Combien de lignes de dialogue dans cet épisode sonnent faux, tant on sent qu’elles n’ont été écrites que pour souligner une information à l’intention du téléspectateur ? (« Mon Dieu ! Ta blessure s’est infectée ! Il faut qu’on trouve des antibiotiques dans les prochaines 40 minutes, ou tu vas MOURIR ! »).
Comment est on censé s’intéresser aux personnages quand 80% de leurs interactions consistent à formuler à haute voix des évidences qu’on avait tous devinées quelques minutes plus tôt grâce aux images ?

Une suggestion d’ajustement pour l’avenir ? Plus de zombies !

Je critique, je critique… Mais après tout, je suis toujours devant mon écran !
Depuis 8 épisodes, pourquoi est-ce que je n’ai pas encore abandonné la série ?

C’est bien simple : j’ai identifié une solution, évidente et facile à mettre en œuvre, qui pourrait permettre d’améliorer énormément la série. Une solution qui permettrait de la recentrer sur ce qui fait son intérêt, tout en reléguant ses défauts au second plan. Et j’espère, naïvement sans doute, que les scénaristes vont finir par arriver à la même conclusion que moi. Le seule solution pour sauver The Walking Dead, c’est d’y mettre plus de zombies. Beaucoup plus de zombies.

Car, jusqu’à preuve du contraire, les morts de The Walking Dead marchent, courent, grimpent, sautent en parachute, mais ne sont pas censés
a) parler
b) parler avec Dieu
c) agir intelligemment
d) exprimer des émotions

La médiocrité des scénaristes et des acteurs serait donc beaucoup moins voyante si la série se concentrait sur ce qu’on a tous envie de voir : des zombies (muets) qui bouffent des gens (en silence).

On pourrait même imaginer de centrer la série sur une famille de zombies (avec ou sans triangles amoureux) qui voyageraient à travers les États-Unis en mangeant des humains (qui ne parleraient pas).

Pas de doutes, avec deux trois petites ajustements, cette série pourrait être vachement bien…

Tigrou