Family / Affair: Popular !
Une tirade sur la popularité ? Une métaphore sur Betty ? Une virulente critique de la société ?
Non, c’est juste que l’on revoie Kristin Chenoweth dans le « Previously on ». Laquelle a joué dans The West Wing, certes, mais aussi et surtout dans Wicked, la comédie musicale que presque tout pErDUSA a vue, et dont presque tout pErDUSA ne va pas arrêter de parler de sitôt.
TOSS TOSS !
Malheureusement, la grande – hum - Kristin n’est présente que dans le Previously. Heureusement, celle qui est de retour, c’est la super classe Rebecca Romjin !
Alex est revenu du coma des mortels et réalise qu’il est blonde avec des seins. Autant dire que son fantasme ultime s’est réalisé et qu’en plus d’être détesté de toutes les femmes parce qu’il est une bombe, il est détesté de tous les hommes parce qu’il vit leur rêve. Mais pour le corps d’Alexis, ça vaut le coup.
Je trouve le schéma utilisé par les scénaristes extrêmement bien ficelé. Je ne sais fichtrement pas s’ils avaient prévu qu’Alexis redevienne Alex, mais si c’est le cas, le choix de Romjin pour interpréter la première est tout simplement génial.
Suivez mon cheminement.
Au tout début de l’histoire, Alex est une fille dans un corps de garçon. Il a été élevé comme un garçon, par une figure paternelle plus puante de testostérone tu deviens le président de Chasse, pêche, nature et traditions. S’il est profondément une femme, on lui a donc rabaché – la société, son père, tout ça – toute sa vie des figures de bombasse féminine, archétype de ce qui doit plaire aux hommes.
Lorsqu’il décide de se faire opérer (Je vous laisse googler pour de plus amples informations), il devient ce modèle en question : Barbie en plus canon.
Ben oui, parce que mine de rien, le Alex, en devenant Alexis, il devait être un peu terrifié. Même s’il faisait semblant de se moquer de l’avis de sa famille, il voulait quand même être désirée (c’est chaud pour les accords, je vous raconte pas…) des autres hommes. Et comme le modèle brune intelligente, ça plaît pas des masses à Frédéric Nihous, Alex choisit de partir sur un pied plus facile en devenant blonde : il est intelligent, il saura le prouver rapidement. En attendant, grand généreux qu’il est, il fera plaisir aux yeux des hommes. Difficile de critiquer le physique d’une grande blonde aux formes avantageuses.
Non seulement Alexis est la grande figure féministe de la série, bien plus que Betty ou Whilhemihnah qui ne se sont pas battues comme elle pour devenir des femmes, mais en plus elle permet une représentation des genres assez inédite à la télévision.
Basée sur des stéréotypes, la série développe le personnage d’Alex(is) comme, d’une part, la blonde parfaite, d’autre part, le de-nouveau-homme qui s’extasie d’avoir des seins. Les deux ne semblent pas super flatteurs pour les sexes concernés (bombasse/obsédé), mais ont finalement un degré de réflexion bien plus profond (j’en vois deux ou trois glousser) sur la société.
La preuve, c’est que tous ces changements perpétuels de sexe et de psychisme ne choquent pas vraiment les autres personnages. Disons que pendant cinq minutes, ils ont des relents bibliques vite rattrapés par leurs soucis : « - Ohlala, dis donc, c’est pas très bien quand même, tu refuses ce que la Nature t’a donné. » « - Parfois, la Nature bugue. » « - Pas faux. Mais tu n’auras pas Mode pour autant !! ».
Le genre du soap permet effectivement ce type de storylines, mais au-delà de ça, c’est plus une représentation idéalisée de la société qui se met en avant, que l’on pourrait résumer par « foutez-leur la paix (s’ils deviennent tous des bombes pareilles avec pour frère un Daniel Meade, on est carrément pour) ».
Je doute fortement que de telles histoires eussent pu être développées il y a mettons cinq ans sur une chaîne comme ABC.
MODE, A TRANSEXUAL AND A DOG
Amanda n’a bien évidemment pas attendu longtemps avant de contacter avocat, juge et president pour leur annoncer sa probable filiation avec Fey Sommers. Et donc réclamer sa part du gâteau.
Qui se révèle être un chien ignoble, un truc sans poil dont même Rachel n’aurait pas voulu, qui doit descendre d’un croisement entre Maître Splinter et un opossum, et tenir son nom de chien d’un lointain parent lévrier.
Bon, évidemment, la bestiole posera divers soucis à Amanda, qui voudra la mettre dans un refuge, mais finalement la gardera comme seul et unique « bien » qui lui reste de sa mère.
Du côté des autres personnages, Justin entre finalement à Mode. En plus, cela va de soi, d’exceller dans son travail, il se trouve un très bon mentor dans la personne de Marc. Contrairement à mes copains, je n’ai pas peur que Justin veuille à tout prix ressembler à son père pour faire honneur à sa mémoire, blablabla. Je pense, au contraire, qu’il est très largement conscient que son père refusait son homosexualité et tout ce qui, pour lui, en était synonyme. Un stage à Mode, c’est être cheerleader de Riggins. Lorsque sa mère lui dit qu’elle est fière de lui et que son père l’aurait également été, Justin sourit vaguement, n’est pas foncièrement heureux ni convaincu.
Et c’est tant mieux. Le but n’est pas de voir Justin essayer de se transformer pour ressembler à son défunt père, ça ne sert à rien, et on tomberait dans le pathos. Tomber dans le pathos avec un personnage adolescent homosexuel, ce n’est pas Ugly Betty, c’est Dawson.
Je préfère que la série se concentre sur la difficulté pour un jeune garçon comme Justin de perdre son père et de le voir érigé en homme parfait, en héros, alors qu’il a rarement été là pour lui. De la difficulté, aussi, de perdre son père alors qu’il commençait à changer et à l’accepter un peu plus facilement. Ca me paraît bien plus réaliste qu’un vague désir de vouloir lui ressembler à tout prix.
A ce sujet, le ballon de basket que Justin récupère n’est, à mon sens, pas pour aller faire quelques paniers sur le perron de la maison à 23h comme dans toutes les séries, mais pour marquer cette différence entre le père et le fils.
DANS « SUAREZ », IL Y A PRESQUE « ADN ».
Autre sujet délicat : la situation d’Ignacio Suarez, le père de Betty et Hilda. Toujours coincé au Mexique faute de visa, il décide d’envoyer bouler le gouvernement et de passer la frontière illégalement. Il l’a fait une fois, pourquoi pas deux ?
En parallèle, Betty découvre que Whilehmihnah entretient une relation extraconjugale avec un bel éphèbe. Pour lui faire tenir sa langue, cette dernière propose un deal à Betty : contre son silence, elle fait jouer ses relations dans le monde de la politique et délivre un visa illico presto à Ignacio. Tiraillée entre sa loyauté envers sa famille et celle envers Daniel, elle choisit finalement son père et ne répète rien à Daniel.
Rien de bien folichon, même si la critique du gouvernement et de sa politique d’immigration est assez bien menée, sans caricature.
Je garde à l’esprit l’une des meilleures répliques de Whilhemihnah : « Come on, Girl. I am Black, you’re Mexican. Let’s not talk arount it like a couple of dull white people. »
Deux petits cliffhangers pour ce deuxième episode : un homme vient menacer Ignacio avec une arme, brrrrr peur !, et Henri fait son grand retour après avoir enfin compris qu’il n’était sûrement pas le père du bébé. Poupée Barbu n’est pas très futé. Mais il est mignon : il boit du lait avant de se saoûler. Un peu inexpérimenté, mais mignon.
Du coup, kirs cassis aidant, il déclare sa flamme à Betty qui se retrouve sans trop savoir quoi faire.
Souuuspeeeens.