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Under The Dome - Avis sur la série après la première moitié de la saison 1

Imperfect Circles: Where is Brian ?

Par Conundrum, le 12 août 2013
Publié le
12 août 2013
Saison 1
Episode 7
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L’été, notre garde est un peu baissée. On tolère et on suit des programmes auquels, en règle générale, nous n’aurions pas accorder trop d’intérêt. Si Whodunnit, inspiré de Cluedo, est distrayante, pourquoi ne pas essayer Capture, l’émission de real-TV sur les règles complexes et élaborées du jeu de "cache-cache" ?

Mais si nous sommes plus sympathiques quand le soleil fait son apparition, il ne faut non plus abuser de notre tolérance.

Si Under The Dome était uniquement une production Steven Spielberg, je serais plus compréhensif. Mis à part Urgences et Histoires Fantastiques, le type n’a jamais vraiment brillé côté télévision.
Si Under The Dome était uniquement une adaptation d’un livre de Stephen King, la série passerait un peu mieux. Après tout, ce n’est pas pire que Dead Zone, la série avec Anthony Michael Hall. Mais ce n’est pas beaucoup mieux non plus. Et « ce n’est pas pire que Dead Zone » n’est vraiment pas le seul compliment que j’aurais aimé faire à la première série de Brian K. Vaughan.

Nous sommes donc à la mi-saison, et l’enthousiasme que j’avais au début de la série est presque totalement dissipé. Qu’elle ait été conçue comme mini-série, série limitée ou série événementielle, le renouvellement de Under the Dome pour une seconde saison m’inquiète plus qu’autre chose.
En effet, l’avantage d’une série comme Under The Dome est que si le quotidien des habitants du Dôme (les Dummies) devient ennuyeux, la série pouvait jouer sur ses mystères mythologiques.

Oui mais voilà, alors que les Dummies agacent de plus en plus, le mystère central de la série intrigue de moins en moins.

Chez les Dummies, Joe, l’adolescent qui semble être le seul scientifique de la ville, réalise que la source du Dôme pourrait se trouver en son centre. Connaissant les coordonnées (il est en Première S, on vous dit) il s’y rend avec Norrie et y découvre un petit Dôme avec un œuf noir en son centre.

Ce qui est sûrement très cool, mais à la mi-saison, nous sommes en droit d’en attendre un peu plus. Même si le Dôme s’active un peu cette semaine, la série avance trop lentement sur ce terrain, et ce n’est pas deux, trois visions qui vous faire l’affaire. Apprendre que la série est renouvelée pour une deuxième saison laisse penser que les scénaristes ne risquent pas de passer la seconde de si tôt.

Et si côté mythologie les choses ne sont pas très folichonnes, ce n’est guère mieux dans la vie des Dummies. Les épisodes enchaînent les morts, mais cette semaine, celle d’Alice, aurait dû avoir plus d’effet.
Sortir impassible de l’épisode qui tue un de ses personnages principaux n’est pas bon signe. On ne s’attache à aucun des Dummies et encore moins à leurs interprètes très limités. Les "Petites Villes Mystérieuses des États-Unis", c’est un concept toujours efficace, mais encore faut-il la peupler de personnages qui valent le détour.

Il y a quelque chose d’assez frappant chez les Dummies : les hommes sont tous louches. Big Jim a un sens des affaires assez douteux et est au centre d’une conspiration. Barbie, notre gentil héros, est aussi un meurtrier dont les tendances violentes refont surface quelques épisodes après avoir dépeint un personnage trop lisse. C’est un peu comme si les scénaristes voulaient nous rappeler que malgré son nom ridicule, et le fait qu’il aide à faire naitre un bébé, Barbie est un anti-héros torturé (pouah !).
Et puis il y a Junior, ce bon vieux Junior, le sociopathe devenu policier. Et comme si ressembler à un James Franco aux yeux ouverts n’était pas assez flippant, son interprète en fait des tonnes ! Même Duke, le gentil shérif qui ne survit pas au pilote était pris dans la conspiration de Big Jim, et Phil le DJ inoffensif des premiers épisodes, est liés aux problèmes de Barbie et du mari de Julia.

Mais si les hommes sont tous louches, les femmes, elles, sont toutes honnêtes. Il y a la brave Linda, l’adjointe du shérif, qui choisit très bien les membres de son équipe en proposant des badges à un sociopathe et un tueur. Il y a l’intelligente Julia, la journaliste qui enquête et informe le public mais qui ne sait pas qu’elle couche avec l’homme qui a tué son mari. Il y a Angie, dont le courage s’inspire de celui de Kim de 24 et d’Andrea de The Walking Dead, et qui passe 6 épisodes à se faire kidnapper, s’enfuir, se faire rattraper, se ré-enfuir, manque de se faire violer pour finir... chez l’un de ses deux kidnappeurs. Et il y a le couple de gentilles homosexuelles. Et il y a la gentille tenante du bar, et cette semaine, la gentille voisine de Julia qui décide d’accoucher cette semaine. D’une gentille petite fille très probablement.

Oui, les hommes sont louches et les femmes sont gentilles. J’ai du mal à concilier qu’une caractérisation si grossière vienne du même type qui nous a donné l’excellent "Y, The Last Man".
Pourtant, les deux femmes censées faire avancer l’intrigue, une journaliste et une flic, font soit du surplace (Julia a enfin découvert ce que nous savions depuis le début, à savoir que les deux adolescents sont liés au Dôme) soit enchaine les conneries (encore une fois, une police formée d’un tueur et d’un sociopathe, bien joué, Linda ! Duke serait trop fier). C’est sûr, avec ces deux là, les Dummies sont en sécurité sous ce Dôme et vont très vite en percer son mystère.

Lors de ma critique du pilote, j’espérais vraiment une série événementielle, pour avoir une évolution de l’intrigue à un rythme soutenu. Ici Brian & Co semblent écrire au rythme d’une saison de 22 épisodes. Et c’est un problème, les personnages et la mythologie ne sont pas assez intéressants pour tolérer ce non-avancement. On s’ennuie trop devant la série. Quand le seul et unique plaisir que m’a procuré Under the Dome est d’entendre le son de la guitare de W.G. Snuffy Walden la semaine dernière, on a un sérieux problème. [1]

Pour le moment, Under The Dome est un beau gâchis. Je ne sais comment ou même si Brian K Vaughan va réussir à rattraper le coup. En tout cas, Brian devrait sortir de sa kitchen et sérieusement se mettre au boulot, parce que, la mi-saison dépassée, ce n’est ni avec la merveilleuse et mystérieuse vie des Dummies, ni avec un œuf tout noir qu’il va sauver sa série.

Conundrum
Notes

[1Même le score de Snuffy me déçoit. On a besoin de plus de guitare, Snuffy, beaucoup plus de guitare !