Mars, Bars: I smell bread
Vous ne savez pas qui sont John Enbom et Phil Klemmer ? C’est normal ! Moi aussi, je l’ignorais jusqu’à aujourd’hui. Apparemment, John et Phil sont deux scénaristes qui travaillent sur Veronica Mars parce que, apparemment, Rob Thomas n’écrit pas tous les épisodes de la série ! Shocking, right ?
Bon, je sais ce que vous vous dites : Quel incapable ce Tigrou, il a la chance de reviewer la meilleure série de tous les temps (avec Rome), et il ne prend même pas la peine d’apprendre le nom des différents scénaristes !
Et vous avez raison ! Mais n’oubliez pas une chose : vous parlez au revieweur de Veronica Mars le plus paresseux du Net (en même temps, pour l’instant, y a pas trop de concurrence), celui qui n’a jamais su si Jason Dohring jouait Duncan ou Logan, celui qui a la flemme de vérifier dans le générique si on dit « Kirsten » ou « Kristen », celui qui, un an après, n’a toujours pas compris si les Fitzpatrick avaient fait exploser le bus ou pas... Alors franchement, si vous êtes surpris ou déçus, je ne peux rien pour vous !
N’empêche, ce John et ce Phil dont je viens de découvrir l’existence, ils sont plutôt doués ! Par exemple, ils ont écrit l’épisode de cette semaine. Et, à deux ou trois détails près, cet épisode était vraiment bien !
Comme Mars, Bars est la deuxième partie d’un « to be continued », John et Phil ont eu la bonne idée d’y continuer dedans les intrigues de l’épisode précédent, au lieu d’en faire un gigantesque flash-back dont tout le monde se tape. Ah ça, John et Phil, ils sont pas faits pour aller bosser sur Lost ou sur Heroes !
L’enquête sur la mort du coach continue donc et, accessoirement, Wallace ne sert toujours à rien dedans.
Notre pauvre Veronica se retrouve en prison pour avoir accidentellement aidé le principal suspect à s’évader. Heureusement, comme c’est l’héroïne de la série et que Rob, John et Phil pensent comme moi que Prison Break est une grosse daube, elle ne reste pas emprisonnée bien longtemps. Une fois sortie, elle reprend vite son enquête et, comme d’habitude, elle « résout » le mystère en trouvant une vidéo qui explique tout, et qui était sous son nez depuis le début... Je ne sais pas si c’est un clin d’œil à la saison 1, mais en tous cas, l’affaire est classée !
En parallèle, l’enquête sur la mort du Dean continue aussi à avancer à grands pas. Keith met Lamb sur le coup et, pour une fois, Lamb est plutôt coopératif et sympa.
Du coup, Lamb meurt, et Keith lui pique son job.
Ca lui apprendra !
Toujours est-il qu’à la fin de l’épisode, alors que tous les soupçons semblent se porter sur Mindy, une chemise tâchée de sang avec marqué en gros « Professeur Landry » dessus est retrouvée par Weevil (qui ne sert vraiment plus à rien décidemment) dans un incinérateur. Mindy ? Landry ? Mindy & Landry ? L’heure de vérité approche !
Enfin, tout le monde s’en tape, mais Parker, Logan, Mac et le-copain-de-Mac-dont-je-ne-ferai-pas-l’effort-d’apprendre-le-nom puisque-de-toutes-façons-la-série-sera-annulée-dans-5-épisodes participent à un jeu de piste idiot sur le thème de la Saint Valentin. L’occasion pour Mac de perdre sa virginité avec un gentil garçon (qui aurait sûrement eu un sombre secret si la série n’avait pas été annulée dans 5 épisodes), et pour Logan de se rapprocher de Parker (ce qui aurait sûrement mené à un horrible triangle amoureux (© JJ Abrams) avec Veronica si il était resté plus de 5 épisodes pour le développer, comme quoi l’annulation a du bon parfois).
Cette dernière intrigue est un peu déstabilisante (on n’a pas l’habitude de voir les personnages secondaires interagir entre eux loin de Veronica), mais elle apporte une touche de légèreté bienvenue à l’épisode au milieu de deux enquêtes assez sombres.
Et même si, sur le papier, le rapprochement amoureux de Parker et Logan m’aurait agacé, j’ai été agréablement surpris par l’alchimie entre ces deux personnages. D’ailleurs, j’aime décidemment beaucoup l’actrice qui joue Parker, qui parvient à débouletiser Logan l’espace d’un épisode. Bravo Rob ! Non, pardon : Bravo John et Phil !
Bon, cela dit, il faut que je sois juste : l’épisode n’est pas parfait, et c’est sûrement aussi la faute de John et Phil !
Tout d’abord, la résolution de l’enquête sur la mort du coach est trop évidente. En effet, une fois qu’on a appris qu’il avait la maladie de Creutzwald Jacob, on devine vite qu’il a déguisé son suicide en meurtre pour une histoire d’assurance maladie... du coup, la révélation finale tombe un peu à plat !
C’est d’autant plus frustrant que cette intrigue s’autorise deux grosses facilités scénaristiques assez gênantes.
La première, c’est cette histoire de sosie. En effet, si un des basketteurs de l’équipe affirme avoir vu le coach et son fils discuter le soir du meurtre, c’est parce que... le coach s’est fait tuer par un ami à lui qui ressemble à son fils ! Mouai... Je m’attendais à une révélation digne de ce nom (qui impliquait que le fils du coach ou le témoin ait menti), et j’ai eu une explication bancale. Décevant !
L’autre grosse facilité de l’épisode, c’est de nous faire croire pendant quelques minutes que la femme du coach a l’intention d’abattre Keith, alors qu’elle veut simplement lui faire examiner l’arme potentielle du crime. Cette ruse assez grossière des scénaristes permet de nous offrir une scène de suspense et d’action au milieu de l’épisode, mais il faut bien reconnaître que la crédibilité du script en prend un coup, parce qu’en revoyant la scène on a bien du mal à croire que la femme du coach est animée de bonnes intentions.
Et de toutes façons, je n’aime pas du tout ce genre de manipulations. Ca me rappelle la Saison 7 de Buffy, où les scénaristes essayaient de nous faire croire que Giles était le First, pour mieux nous décevoir après...
L’autre gros souci que j’ai eu avec cet épisode, c’est la mort de Lamb.
En soi, le fait que Rob, John et Phil décident de supprimer Lamb ne me dérange pas (après tout, son contrat pour la saison - et donc la série, à priori - était terminé, alors plutôt que de le kelleyriser, autant le tuer au moment des sweeps). Ce sont les circonstances de sa mort qui m’ont déçu...
Bien sûr, Lamb meurt en étant égal à lui même : dans la plus totale incompétence (il tire dans un miroir en voyant son reflet bouger, et en oublie de contrôler la pièce dans laquelle il entre). On peut trouver ça amusant...
Le problème, c’est que sa mort est clairement un prétexte pour permettre à Keith d’endosser l’uniforme du shérif et résoudre l’enquête sur la mort du Dean dans l’épisode suivant.
A part ça, il n’y a pas d’enjeu (on s’en fout un peu), pas de mystère (on sait qui l’a tué, puisque la scène se déroule sous nos yeux), pas d’émotion (il meurt hors caméra)...
Pour moi, le personnage méritait mieux qu’une mort d’opportunité, et je pense qu’il aurait été plus intéressant de laisser planer le mystère sur l’identité de son assassin, et de construire une intrigue là dessus (qui aurait pu, ou non, être liée à la mort du Dean).
Cela dit, pour être tout à fait honnête, ce n’est pas le première fois que Rob Thomas me déçoit un peu en tuant un personnage important. La mort de Meg, l’an dernier, était déjà assez décevante puisqu’elle intervenait trop tard dans la saison (après une survie miraculeuse qui avait entamé la crédibilité de la série) et servait trop clairement de prétexte pour évacuer Duncan de la série.
Voilà. Tout est dit. A part ces deux petites réserves, John et Phil nous ont offert un très bon épisode, à la fois dense et clair, drôle et sombre, et qui, en ce qui concerne le mystère de la mort du Dean, donne sacrément envie de voir la suite. Cet épisode double aura donc été une belle réussite, espérons qu’on en aura d’autres l’an prochain... Enfin, un autre cette année plutôt...
