Debasement Tapes: Ah, la cruelle loi du marché...
Je m’explique : depuis le début de la saison, tel un adorable écureuil sériephile et prévoyant, j’économise précieusement mes jokers.
Ca pourra toujours te servir plus tard, me disais-je ! Pense à ton avenir au lieu de tout dépenser d’un seul coup !
Mais voilà : c’était sans compter sur la Capitalist Whore, communément appelé la CW, qui a traîtrement raccourci ma série de 2 épisodes à la mi-saison pour économiser quelques millions.
Enfer ! Damnation ! Voilà l’équilibre du marché des jokers soudainement bouleversé, avec une offre (le nombre de jokers qu’il me reste) qui devient brutalement supérieure à la demande (le nombre d’épisodes qu’il reste) !
Et paf ! Toutes mes belles économies de jokers se retrouvent d’un coup complètement dévalorisées ! Employés d’Enron ! Propriétaires d’emprunts russes ! Victimes de l’hyper inflation du mark ! A présent, je vous comprends ! La loi du marché est vraiment sans pitié...
Vous l’avez compris, il devenait urgent que j’écoule mes jokers avant qu’ils ne perdent définitivement toute leur valeur.
Le problème, c’est qu’un joker, ça ne s’utilise pas comme ça n’importe comment ! Il faut que l’épisode s’y prête, sous peine de bafouer les règles d’éthique les plus élémentaires du revieweur !
Tout ça pour dire que j’étais très content de voir un épisode à joker pointer le bout de son nez cette semaine.
Mais qu’est-ce qu’un épisode à joker, me demanderez-vous ?
C’est par exemple un épisode où les intrigues font du surplace. Genre : « Avec Piz on s’est mis ensemble dans l’épisode précédent, sauf que là on est plus ensemble mais heureusement dans 40 minutes on se mettra une deuxième fois ensemble pour ne surtout pas faire avancer cette histoire trop vite à 4 épisodes de la fin de la série ».
Ca peut aussi être un épisode où l’enquête est bourrée de remplissage, de facilités scénaristiques et de bons sentiments. Genre : « Je passe la moitié de l’épisode à interroger des témoins qui servent à rien pour finalement réaliser que j’ai perdu mon temps (et celui de mes téléspectateurs) parce que la résolution était vraiment, vraiment très conne, mais heureusement ça se finit bien pour mon client qui réalise qu’il peut chanter tout seul grâce à mon nouveau copain avec qui on n’est pas vraiment ensemble pendant les premières 40 minutes de l’épisode ».
Ca peut enfin être un épisode où Logan a une intrigue de plus de 30 secondes. Genre « Ah la la, j’ai un exposé à faire pour demain, trop dure ma vie... En plus je suis incompris, le prof pense que ma start up de photos de fesses est une blague, pour une fois que je m’impliquais dans un projet... ».
Mais un épisode à joker, c’est surtout un épisode typique de Veronica Lite : un épisode qui a l’apparence et le nom d’un Veronica Mars mais qui, parce qu’on a mis moins de sucre dedans, n’a pas du tout la même saveur.
Un épisode sans âme, où l’enquête semble n’être devenue qu’un prétexte, une touche d’originalité dans un banal teen show.
Un épisode qui fait de la peine, parce que même si Kirsten Bell joue toujours aussi bien et que les dialogues sont toujours bien écrits, ça ne fonctionne plus.
Un épisode à l’image de cette fin de saison quoi...