Accueil > pErDUSA > Critiques > Séries > Dexter > 2.02 - Waiting to Exhale

Dexter

2.02 - Waiting to Exhale

Bye Bye, Big Brother

dimanche 14 octobre 2007, par Blackie

Goodness knows, the wicked’s lives are lonely. Goodness knows, the wicked cry alone. Nothing grows for the wicked, they reap only what they’ve sown…
Nul besoin de voir apparaître Kristin Chenoweth pour avoir l’excuse de chantonner sur Wicked. L’enfance traumatisée, les soucis fraternels, les mauvaises actions malgré lui qui lui retombent dessus… Dexter, c’est Elphaba ! Juste en moins vert.

The Bay Harbor Butcher

J’adore ce genre de surnom, typique de l’imagination débordante des journalistes, qui joue en plus sur l’amour des allitérations de Jeff Lindsay. Dex n’a rien à envier à son frère, c’est tout aussi catchy que Ice Truck Killer.

Avec la notoriété arrive une nouvelle Nemesis en la personne de l’agent du FBI Lundy, joué par un Keith Carradine dont le charisme impose le respect avant même qu’il ouvre la bouche. La force de sa menace s’avère nettement renforcée lorsqu’un petit effet avec à la voix off donne l’impression qu’il est déjà entré dans la tête de notre tueur. Si Lundy combine son expérience évidente et les moyens du FBI avec l’instinct de pitbull de Doakes, je ne donne pas cher de la peau de notre Butcher.

Le danger à chaque coin se fait d’autant plus présent lorsque Little Chino se pointe au commissariat et risque de reconnaître Dexter facilement. Il se prend de sacrées claques et son ego n’a pas fini d’être malmené, même Masuoka peut lui énumérer une liste d’autres possibilités bien meilleures pour se débarrasser de cadavres.
Dex se trouve une raison de plus de s’en vouloir pour son ratage dernier, puisque LC a fait une victime de plus : la mère du garçon tué la semaine dernière. Pour ajouter au pathos et à l’identification de notre Vengeur, il ne reste de cette famille qu’une gamine traumatisée et la prochaine victime est un petit garçon. Cela lui donne un bon coup de fouet et il n’y a rien que de tel que se trouver de gros accessoires pour se reprendre en main, même s’il faut s’y reprendre plusieurs fois. L’exécution est plus graphique que le hors-champ auquel la série nous a habitués et les restes sont jetés dans un endroit où les courants marins sont plus forts. Dommage pour lui qu’il ne songe à faire cela que maintenant.

La touche finale est apportée avec quelques séances d’auto-psychothérapie. Le tour est joué. Sa période d’impuissance totale est rompue, maintenant il va falloir tâcher de retrouver le contrôle total.

No one mourns the wicked… except Dexter

Good news ! Christian Camargo est de retour. Très peu de temps, certes, mais je savoure mon Camargo même à la petite cuillère. Rien que sa présence est une garantie d’épisode génial, en comparaison bien sûr avec la formidabilité générale de la série.

Rudy, parce que je n’ai pas envie de l’appeler Brian, n’a pas besoin de ressusciter par je-ne-sais-quelle incantation pour apparaître à l’écran. On avait bien compris le poids du souvenir qui pesait sur Dexter, mais les visions fantomatiques marquent d’autant plus le coup. Les scènes entre les frères Moser nous épargnent les longs discours explicatifs et geignards, préférant miser sur quelques gestes et mots en disant long sur le fait que Dexter se comprend aussi mal qu’il comprend les autres.
"I’m not human."
"No. You’re just fucked up."
Oh, Rudy, pitié ne repars pas…

Le geste final avec la tête de Barbie (qui servait de porte-clés, ce que je trouve adorablement tordu) est bien sûr chargé de symbole puisqu’il la jette à l’eau à la façon de ses cadavres. Ne plus penser à son frère que comme un criminel éliminé de plus est une façon de le laisser derrière lui et de se focaliser, comme il le dit si bien, sur Debra. Le geste est certes justifié, mais quand même, il n’a pas honte de polluer la Floride avec ses cochonneries ? Les corps humains étaient au moins bio-dégradables.

Sa relation avec Debra, justement, est superbement mise en parallèle puisque leur mésentente s’apaise à mesure que Dexter s’éloigne du souvenir de Rudy. Leur relation filiale sonne très juste, dans les déclarations d’envie de meurtre (qui prennent de drôles d’allure ici, forcément) pour des raisons stupides, jusque dans le soutien mutuel indestructible qu’ils font preuve malgré tout. Bien sûr, Dexter n’a pas tort de croire que déménager serait un pas en avant vers la guérison, mais il devient conscient que c’est un pas encore trop tôt à franchir. Debra fait des progrès en exprimant enfin ses sentiments, mais chacune de ses scènes retranscrit parfaitement l’angoisse quotidienne dans laquelle elle se trouve. Si seulement Debra pouvait se trouver un moyen aussi efficace que le jeté de Barbie pour faire disparaître le fantôme de Rudy de sa vie…

Addicted to love ?

Mais il n’y a pas que Dexter qui soit en deuil, les Bennett aussi doivent faire face à la mort de Paul.

Ces pauvres, pauvres Astor et Cody. Ce sont probablement les deux gamins les plus supportables à la télévision, avec ceux pouvant citer Coco Chanel et chanter "Good Morning Baltimore" dans le métro. Ils ne sont jamais là pour avoir des attitudes mignonnes ou à ressort comique, mais sont plutôt foutus psychologiquement, à ne pas dire grand-chose -surtout pas des répliques pêchues et trop mâtures pour leur âge- et leur tristesse se fait ressentir jusque dans leurs rares sourires. Ces gosses font plus de peine qu’autre chose et même Feyrtys n’arrive pas à les détester, c’est dire. Faudrait quand même voir à couper les cheveux de Cody, ça lui bouffe le visage et il a l’air d’un petit champignon sur pattes.

Leur mère, elle, se retrouve dans une situation me laissant un peu perplexe. J’ai un peu de mal à voir où les scénaristes veulent en venir avec ce couple épanoui et prêt à se soutenir dans n’importe quelle circonstance. Le chemin pour en arriver là était fascinant, mais s’ils en restent à ce point de félicité, je risque de ronfler vite fait. J’aime beaucoup voir Rita être une femme forte qui chante certainement sous la douche "I do believe that I have been changed for the better. And because I knew you, I have been changed for good"... Je m’égare. Une femme forte, disais-je, qui affirme fermement son opinion, n’appelle plus son petit-ami au moindre souci et hausse même le ton afin qu’il fasse ce qu’elle demande. Mais j’adhère moins lorsque cette Rita, celle qui peut se défendre à coups de batte, se jette si vite dans le rôle de la petite-amie prête à soutenir son copain accro après avoir passé des années de souffrance avec un mari au même problème.

Elle pose les bonnes questions mais se trompe dans les réponses, et bien sûr accepter ce mensonge est probablement plus facile que d’arriver aux bonnes conclusions. A savoir, qu’elle aime un psychopathe. Je suis donc assez partagée là-dessus, car la perspective de voir Dexter faire semblant d’être un drogué repentit me fait un peu peur.

Allez, je respire un bon coup et je me dis que ce sera forcément bien géré, et amènera à plein de développements formdidables. Cela ne va pas devenir une storyline pitoyable, ce n’est pas possible, on est dans Dexter. Ce genre de nullité ne peut s’appliquer qu’à Doakes ou Laguerta, pas à ma Rita.

Zzzzz

Justement on s’en passerait bien de Laguerta, mais non, elle ne peut pas rester au second plan à ne servir qu’à de petites interactions avec les vrais personnages intéressants. Rester à sa place comme Masuoka ou Angel, elle ne sait pas, madame a besoin de nous gonfler avec des soucis personnels. Son personnage est bien trop faible pour justifier une telle attention.

Déjà parce qu’elle se trimballe un bon paquet de clichés : manipulatrice, sourde et aveugle devant le psychopathe qui a la bonne idée d’être sexy, peau de vache avec une autre femme par simple jalousie. C’est une mauvaise inspectrice bien qu’une bonne politicienne et il est très difficile de s’attacher à elle. Laguerta s’est trouvé une autre femme avec qui être en compétition, maintenant que son antipathie à l’égard de Debra (Miss Facilités selon elle, blanche avec un papa flic) s’est éteinte et qu’elle est passée à une franche compassion bienvenue, comme seule la solidarité féminine peut en manifester. Reporter ce même schéma avec le lieutenant Pascal ne rend pas sa présence particulièrement plus intéressante, en plus d’être légèrement insultante puisqu’on a encore une femme au pouvoir devenant stupide et non-professionnelle dès qu’elle a des soucis avec son mec. Si j’ai envie que Maria gagne, c’est uniquement pour qu’elle me fiche la paix ensuite et passe à autre chose.
C’est possible de l’échanger contre un clone de Rudy ?


Après Christian Camargo, aura-t-on droit au retour d’une autre personne grandement responsable de la réussite de la saison 1 ? Allo, Michael Cuesta ?

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?