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Dexter

2.04 - See Through

Dirty Debra & Desperate Dexter

dimanche 28 octobre 2007, par Blackie

Ce premier quart de saison fut une très bonne mise en place pour de nouveaux enjeux et surtout, a parfaitement réussi à prouver que la psychologie de Dexter était loin d’avoir été totalement explorée durant la première saison. Avec cet épisode, la période d’exposition se termine enfin et la prise d’action commence à s’enclencher.

Sponsor the Morgans !

Les enfants Morgan n’ont jamais été plus en manque de figure paternelle, c’est donc le moment idéal pour leur trouver des mentor dignes de succéder à Harry. C’est parce que Lundy et Lila arborent chacun des traits visiblement proches du père Morgan, qu’ils arrivent à apporter à Debra et Dexter les conseils dont ils ont besoin. Ces paires de duos sont bien parties pour nous réserver de grands moments, et je ne peux pas m’empêcher de remarquer, avec beaucoup de fierté, que le jeu des initiales est une fois de plus présent dans l’œuvre avec ces couples L&D. Et le premier qui me réplique que le prénom de Lundy est Frank et que je dis des idioties, je le zut.

L’alchimie entre Lundy et Debra est vraiment forte et fait regretter qu’ils n’aient pas de plus longues scènes ensemble. Parce que ce n’est pas si comme tous les personnages fonctionnaient si bien qu’on ne pourrait pas en virer certains pour leur faire de la place, hein. Après avoir discuté de leurs rencards respectifs, ce qui tend leurs rapports vers quelque chose de plus personnel, Lundy lance un regard impressionné et plein d’admiration envers Debra lorsque celle-ci s’avère mieux cerner un serial killer que ses collègues. Là, ça devient chaud. Je ne suis généralement pas fan de gérontophilie, mais je regretterais que ces deux là ne se sautent pas dessus à un moment donné.

Plus dérangeante qu’un complexe d’Electre fut la séance de chevauchage nocturne entre Deb et son Musclor. Son attitude sentait clairement le désespoir et c’est un moment de peur qu’elle créé en sortant ses menottes, car ses signes de violence récents et le rappel de Rudy qu’elle formule font imaginer le pire. Debra semble tout de même aller mieux, mais on nous évite un traumatisme disparu en un clin d’œil autant que des geigneries insupportables traînant en longueur. Le dosage est parfait et assez rare à la télévision pour être noté.

Je me suis calmée concernant Lila, déjà nettement plus supportable. Abandonner le maquillage à la truelle aide beaucoup, mais on apprend surtout bien plus à la connaître et à voir ce que ses rapports avec Dexter peuvent amener. Il était bien sûr certain qu’elle resterait dans les parages malgré les doutes de son protégé, il s’agissait donc surtout d’installer définitivement leur relation.

Comme toute ancienne droguée qui se respecte, Lila est bien sûr une artiste un peu fantasque avec une tendance à piquer plein de trucs moches. Elle rappelle peut-être plus Rudy que Harry, ses œuvres avec des mannequins démontrant un réel intérêt pour le corps humain, comme le rappelait le métier de prothésiste du frangin. Malheureusement, la voir baver de bonheur devant un cadavre n’est pas tellement plus rassurant sur son état mental. La seule théorie foireuse que j’énumèrerais sur son compte, c’est que si Dexter s’en sort en fin de saison, on a là une chouette candidate pouvant servir de bouc émissaire. Rita serait contente, vu comme son visage se fige en pensant à la brunette tournant autour de son petit-ami. Quant à découvrir que Lila est aussi une amatrice du démembrement, je ne mise pas trop là-dessus, car on s’y attend justement à cause de ce qui s’est passé avec Rudy. Cela n’empêche pas les piques de l’épisode vers cette théorie d’être délicieuses.

Son baiser final avec Dexter m’aurait encore plus inquiétée s’il était arrivé la semaine dernière, mais il ne semble maintenant pas très gênant car assez logique dans son comportement survolté. Cela peut donc évoluer vers une relation plus intime ou n’en rester qu’à une affection purement amicale. Dexter est tout de même encore assez indifférent à ce genre de rapport. Il lui a fallu beaucoup de temps pour s’habituer à avoir des relations sexuelles avec Rita, elle-même réticente, et encore plus pour avoir parfois l’envie et l’initiative d’en avoir. De là à ce qu’il soit "guérit" de son désintérêt général envers le sexe opposé, je n’y crois pas franchement, et Lila devrait beaucoup travailler pour mériter son attirance.

The wise ones ?

Nous en savons assez peu sur la famille de Rita, c’est pourquoi l’arrivée de sa mère est plutôt bienvenue. Et comme c’est la saison des guest-stars de renom, JoBeth Williams s’y colle et je ne vais certainement pas me plaindre.
Gail prend plus ou moins la place laissée vacante par Paul, dans le rôle de l’élément proche de Rita mais pouvant lui apporter un regard extérieur sur son petit-ami.

Le repas familial est une scène non seulement hilarante grâce aux réflexions de Dexter, mais aussi remplie d’éléments révélateurs sur cette grand-mère tout juste débarquée. Mama Gail fait une déclaration sur le BHB la rapprochant clairement du point de vue qu’avait Harry, suggérant que la majorité des gens voient le monde de plus en plus gris avec l’âge, à mesure qu’ils ont fait l’expérience de la vie. Comme lorsqu’on est un témoin impuissant pendant des années de la torture que subit sa fille et qu’on souhaiterait que quelqu’un la débarrasse de son mari. Une mise en parallèle est amenée avec Cody, dont la mentalité enfantine n’est faite que de noir et blanc. Bien sûr, cette comparaison avec Harry Morgan se renforce lorsque Gail réalise d’emblée que Dexter a une part sombre, comme un vieux singe à qui on ne la fait pas. Un quart d’heure d’antenne à peine et elle pose déjà bien sa marque, la mamie.

Face à sa mère, Rita adopte un discours bien pensant malheureusement très répandu, où l’on affirme une chose et aussitôt son contraire. "Je condamne ses actes de violence MAIS j’aimerais le voir souffrir." "Je ne suis pas religieuse MAIS j’ai une relation particulière avec Jésus" (petite pensée émue pour Leslie de Survivor:China). Beaucoup de gens souhaiteraient voir tous ces meurtriers et violeurs mourir dans d’atroces souffrances mais trouvent abominable que quelqu’un applique le geste à la parole, une hypocrisie que naturellement Dexter ne comprend pas : pour lui, soit tu es d’accord soit tu ne l’es pas, on ne peut vouloir une chose et son contraire. Sans s’en rendre compte, Rita rend son petit-ami un peu plus confus. Rejetterait-elle totalement Dexter si elle apprenait sa véritable nature ?
A côté ses collègues ont une position claire et nette : peu importe ses motifs, personne n’est au-dessus de la loi, tuer c’est MAL. Là au moins, Dexter semble ressentir un peu de culpabilité mêlée à sa terreur de se faire capturer.

Puisque j’en suis à parler d’Harry Morgan, on nous offre l’occasion grâce au retour des flashbacks de mieux comprendre comment il n’a pas seulement canalisé les pulsions meurtrières de son rejeton "pour son bien et celui de la Justice", mais délibérément caché sa nature. Sa femme, qui avait également compris que quelque chose n’allait pas, a bien tenté d’amener Dexter chez un psy. Cela aurait peut-être pu l’aider très tôt à se comprendre lui-même et régler ses problèmes, au lieu de le faire vingt ans après avec une ex-junkie. Mais Harry ne lui a jamais donné cette possibilité, préférant façonner lui-même son fils et en faire son arme personnelle. La saison passée, il donnait l’impression de n’être qu’un vieux flic blasé ayant tout fait pour tirer le plus possible vers une notion du Bien un garçon qu’il savait ne pouvoir changer. Ce n’était pas un ange, certes, mais un homme emplit d’intentions plutôt bonnes envers son fils et la société. Après la façon dont il a arraché un petit garçon à un autre, laissé dans un bain de sang, et ses secrets quant à cette filiation, ce coup d’œil éclaire d’autant plus quant à la manipulation dont Harry a fait preuve à l’égard de son fils, comme s’il avait eu en tête de le façonner selon son bon vouloir dès l’instant où il a posé son regard sur lui.
Avec lui, il est également prometteur d’en apprendre un peu plus sur la mère Morgan, dont on sait seulement qu’elle est morte d’un cancer lorsque ses enfants étaient encore jeunes.

Clue, clue and another clue

On savait très bien que Debra avait visé juste en soupçonnant que les casiers judiciaires des victimes étaient le mobile du Bay Harbor Butcher, dorénavant toute la police en est convaincue. Treize victimes sur les dix-huit avaient un casier, et elle ne tarde pas à être la première à prouver que les cinq autres étaient aussi des meurtriers.

Batista a un peu plus de difficultés avec son cadavre. Dexter s’en prend aux récidivistes mais également à ceux qui échappent à tous soupçons, même ceux de leur famille. Combien de fois a-t-on entendu aux informations les déclarations abasourdies de proches clamant qu’un psychopathe était "si gentil, si calme" qu’ils ne doutaient de rien ? Interroger la femme de la victime n’apporte donc pas forcément de réponses sur ses horribles activités. Mais plus que l’approche de Batista pour tenter d’obtenir le moindre fait étrange du mari, c’est le fait qu’une réponse claire ne soit pas donnée en fin d’épisode qui laisse songeur. Il suffit de se rappeler qu’Angel est celui à avoir réunit en premier les indices pointant vers Rudy comme Ice Truck Killer et le seul flic dont celui-ci ait eu peur au point de l’attaquer directement, pour réaliser qu’il peut être également une forte menace pour le Butcher. La police de Miami s’est peut-être fait berner comme des gamins la dernière fois, mais elle a retenu la leçon et s’avère très efficace. C’est vraiment pas de bol, Dex.

En attendant cette trouvaille spectaculaire, c’est Masuoka qui se charge de faire un bond en avant dans l’enquête. Et je comprends que Dexter soit dépité à la perspective que ce soit lui qui le démasque. Masuoka, quand même, le mec qui passe plus de temps à mater les fesses de ses collègues féminines qu’à faire son boulot, quelle honte ! Dex peut se mordre les doigts de l’avoir sous-estimé.
Alors c’est bien gentil de suer de son coin en croisant les orteils pour que la police fasse mal son boulot, mais il devient temps de passer à l’action. Dexter réagit enfin, d’abord en fourrant très maladroitement son nez partout (il n’a pas encore saisit que papoter près de la machine à café passe mieux qu’au dessus d’un cadavre) afin d’être à la même page concernant les pistes de l’enquête. A partir de là, il peut décider comment agir sans laisser de trace claire de sabotage d’enquête. Et il se débrouille très bien, malheureusement, cela ne suffit pas. Ses informations étaient non seulement incomplètes mais il les a interprétées comme de la malchance si des algues se sont accrochées aux corps. Hors, les algues proviennent des pierres qu’il a lui-même jetées avec les cadavres, compromettant ainsi par lui-même la marina où se trouve son bateau. Ce n’est pas comme ça que l’ego du Vengeur va se regonfler.

Ce qu’il y a de rassurant dans tout cela, c’est que nous sommes clairement sortis de la longue phase d’exposition à ce sujet, la prise d’action d’un côté comme de l’autre est de rigueur.

Los historias paterriblas

Cette saison souffre malheureusement d’un problème similaire à celui de l’an dernier, assez minime car il ne constitue qu’une infime partie de la série et que le reste est formidable, grandiose, méga génial et tout ça, mais un problème un peu gênant quand même. Lorsqu’une intrigue secondaire n’est pas très étroitement liée à la famille Morgan, elle tombe plutôt à plat. Doakes et Laguerta se retrouvaient souvent dans leur coin l’an dernier et… Doakes et Laguerta remettent le couvert cette saison. Les problèmes personnels de Batista n’étaient pas formidables non plus, mais on ne s’en préoccupe plus pour le moment.

Laguerta récupère enfin son job à la tête du département Criminelle et ce n’est pas trop tôt. Voilà encore un évènement prévisible qui se boucle, à un détail près : elle avait tout manigancé la vilaine ! Non mais se servir du sexe pour arriver au pouvoir, quel bel exemple… malgré cela moins pitoyable que les crises d’hystérie de Pasquale (oui, j’ai écorché son nom jusque là), qui n’aura servit à rien depuis son arrivée dans la série à part faire honte au double chromosome X. Donc, Laguerta avait planifié sa liaison avec le fiancé de Pasquale pour la déstabiliser, tout en passant elle-même pour une flic exemplaire retrouvant son poste avec honneur. Un peu foireux comme plan mais apparemment efficace, sans même éveiller le moindre soupçon sur le fait qu’elle est l’autre femme (je tirerais bien mon chapeau sur ce coup, mais c’est facile quand aucun téléspectateur n’en a à cirer de qui couche avec ce type).
Mais… quoi, Maria se sent coupable maintenant ? Elle nous fait le coup du regard un peu honteux, parce que finalement Esme aurait pu devenir sa BFF, avec qui manger des buritos en sortant du boulot ? Une biatch qui ne s’assume plus et risque de geindre, ce n’est pas très amusant. C’est horrible, mais je regrette la Laguerta de l’an dernier.

Doakes nous sert quant à lui une intrigue encore plus inutile, dont la scène principale est un des face à face les plus mauvais qu’il m’ait été donné de voir.
"Wow, comment tu te caches trop mal. Bon, t’as tué ta femme ?"
"Ouais. Mais tu me comprends, alors laisse-moi partir."
"Ben nan je suis venu t’arrêter, pas pour te féliciter, andouille."
"Je préfère mourir alors."
"Ok." BOUM. 
Dios mio, on dirait que cela a été écrit par Tim Kring. Il semble évident qu’on a voulu nous éclairer un peu sur la personnalité de Doakes en fournissant quelques détails sur son passé dans les Forces Spéciales. Une expérience si traumatisante qu’il avoue avoir eu peur de tuer sa propre femme dans un moment de délire. Soit. Malheureusement, on nous introduit cela bizarrement pour l’expédier aussi sec. Je pense qu’il y a pourtant de quoi faire quelque chose d’intéressant avec son passé, qui permettrait d’approfondir ce qui le lie et en même temps l’oppose à Dexter. Juste pas de cette manière, merci.

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