J’ai beaucoup aimé ce pilote !
C’est un peu difficile de juger en une heure si la série arrivera à se démarquer suffisamment de Mad Men pour trouver son propre ton, mais l’atmosphère est agréable, les personnages de Lizzy Caplan et Michael Sheen prometteurs et l’écriture assez fine.
J’ai surtout été très agréablement surpris par les scènes de sexe - et notamment la dernière entre les 2 cobayes. Je les craignais racoleuses, et je les ai finalement trouvées sensibles, touchantes et (presque) pudiques. Loin de ce à quoi ont pu nous habituer Showtime et HBO ces dernières années.
J’étais complètement séduit après le pilote, un peu moins après l’épisode 2, mais dans l’ensemble cette série vaut le détour.
1.01
J’ai surtout été très agréablement surpris par les scènes de sexe - et notamment la dernière entre les 2 cobayes. Je les craignais racoleuses, et je les ai finalement trouvées sensibles, touchantes et (presque) pudiques.
Ce sont en effet d’excellentes scènes, très bien écrites. Leur intelligence vient du fait que le spectateur se prend au jeu de regarder le sexe de manière distancée : on observe autant la scène de sexe que les réactions de Masters et de Lizzy Caplan, en s’amusant de la froideur scientifique de Masters et du double jeu de Betty dans la scène d’ouverture, puis en s’amusant de l’évident plaisir des deux cobayes dans la scène de la fin du pilote. Même dans les scènes de masturbation, il y a toujours l’interpénétration -c’est le mot- de deux ambiances contradictoires qui rend ces scènes savoureuses et originales.
Lizzy Caplan est, comme d’habitude, aussi belle que charismatique. Sheen est très bon aussi, bien que son personnage soit plus difficile à apprécier. Beaucoup d’humour, belle réal, personnages secondaires prometteurs : haut la main le meilleur pilote de la rentrée -pour l’instant-
1.02
J’ai été beaucoup moins convaincu par cet épisode. J’ai eu l’impression de regarder -déjà- un épisode de transition : ça manque sérieusement d’enjeux. On sait très bien dès le début que l’obstacle (l’arrêt de l’étude) et sa conséquence (le renvoi) ne vont pas durer. L’intérêt est alors les réactions des personnages et ce que ça révèle d’eux mais je suis resté sur ma faim. Rien de ce qui se passe ne m’a étonné ou ne m’a pris aux tripes.
Dernier reproche : il n’y a pas de générique !! Avec un tel sujet, je m’attendais à un petit exercice de style à la fois classe et savoureux... mais non. Rien. Déçu.
Je trouve l’écriture un peu grossière. Le personnage de Lizzie Caplan ne sonne pas comme une femme de son époque mais comme une femme du 21ème siècle. Elle souffre pour moi du même défaut que Sybill dans la 1ère saison de Downton Abbey<3.09, à savoir être un personnage à l’esprit actuel dans des costumes du passé et non un personnage avec l’esprit progressiste de son époque.
J’ai également un problème ave le rythme. Pour moi, tout va beaucoup trop vite. On ne sent pas les tatonnements, les doutes et surtout la transgression que constitue cette étude. Tout semble complètement évident à tous les personnages impliqués dans l’étude (en particulier les sujets).
Je trouve également que la confiance de Ginnie en Masters est bien trop rapide. On nous l’impose en trois phrases en tout début d’épisode, on ne le crée pas à l’écran. Elle a une foi en son travail qui n’est basée sur rien de concret, sauf sur le besoin qu’à l’histoire pour se lancer qu’elle ait confiance en lui.
La force du sujet va me faire continuer (et le fait que 8 des 12 épisodes de la saison ont été écrits par des femmes). J’espère vraiment que la série va vite trouver ses marques.
Je suis complètement d’accord avec le problème des incohérences disons historiques de la série : Gini est peut-être trop progressiste par rapport aux mentalités de l’époque, et certains personnages sont même carrément trop cultivés (la femme qui lit Le Deuxième Sexe par exemple). En fait toutes les critiques que tu soulèves contre ce pilote, Jéjé, sont totalement justifiées, il n’empêche que j’accroche complètement avec le ton de la série, l’écriture des personnages et la modernité du scénario.
Certes les personnages sont très, voire trop, progressistes par rapport à la période historique, mais ils sont suffisamment bien écrits et complexifiés pour être intéressants. Et les thèmes abordés semblent s’accorder avec l’époque tout en ayant des échos très modernes.
J’ai d’ailleurs l’impression que ces défauts se corrigent peu à peu, dans le 1.03 par exemple, Masters parle des prostituées et des homosexuels comme étant des "déviants statistiques", ce qui replace quand même le personnage dans les années 1950 tout en interrogeant sur cette déviance (est-ce qu’un orgasme de prostituée ou d’homosexuel est différent d’un orgasme d’hétérosexuel ? Est-ce que les différences d’orientation sexuelle ou de métier peuvent influer sur la sexualité et le plaisir humain ? Ce sont des questions que posent encore de nombreuses personnes aujourd’hui.)
Je crois que le parti pris de cette série est de ne pas s’embarrasser de trop de "réalisme" pour vraiment explorer le sujet de la série. C’est un parti pris que j’apprécie même s’il manque de rigueur.
Petit rajout parce que je me rends compte que je n’ai pas évoqué le générique :
Dernier reproche : il n’y a pas de générique !! Avec un tel sujet, je m’attendais à un petit exercice de style à la fois classe et savoureux... mais non. Rien. Déçu.
Eh bien il y en a un maintenant, et... je le trouve plutôt bien, mais un peu trop en décalage avec le ton de la série, un peu comme si on collait le générique de Desperate Housewives dans un épisode de Mad Men.
On sait très bien dès le début que l’obstacle (l’arrêt de l’étude) et sa conséquence (le renvoi) ne vont pas durer.
Complètement d’accord, Tête De Série, j’ai été assez frustrée par cet obstacle très artificiel (qui continue en 1.03 d’ailleurs), et j’ai l’impression qu’on essaie de nous emmener vers un terrain assez inutile et convenu (Betty qui déclare à Gini que Masters est amoureux d’elle...).
Il y a plein de petites choses qui sont un peu gênantes, mais je n’y peux rien, j’accroche toujours à cette série malgré ça !
J’aime vraiment cette série.
Le casting est attachant.
Les thèmes abordés le sont avec finesse et intelligence. Les scènes de cul sont toujours liées à des problèmes sous-jacents, ce qui permet d’éviter le voyeurisme à la GoT.
Ceci dit, cette série a un gros problème de rythme.
Ça a déjà été souligné dans les précédents commentaires (l’ascension météoritique de Gini), mais là, ça commence à prendre des proportions inquiétantes.
Après seulement 6 épisodes (soit une demi-saison), Sheen et Caplan commencent à donner de leur personne pour les travaux pratiques de l’Etude. Ensemble.
Va plus rien rester à dire d’ici la fin de la saison 2, à ce rythme.
Perso, je pense que cela découle d’un manque d’attention porté aux seconds rôles, qui peinent à exister (à l’exception de l’épouse Masters, très bien campée par... une illustre inconnue).
On dirait que les scénaristes ne savent pas quoi faire du second gynéco, alors que c’est juste le quatrième plus important personnage du show. Et pour le reste du casting, c’est encore pire.
Du coup, vu la timeline chaotique et en l’absence d’arcs secondaires permettant de faire tampon, les relations évoluent de manière heurtée (surtout celle Sheen-Caplan).
Autre exemple, l’histoire de l’épouse enceinte : un épisode grossesse, un épisode fausse-couche, un épisode deuil. Non mais calmos, les gars...
Bref, il y a de la marge de progression.
Mais même imparfaite, la série reste de très bonne facture.
Bizarrement, son plan marketing capitalise à mort sur le cul (public masculin adolescent, viens voir par là !), alors que c’est selon moi la série la plus orientée ’public féminin adulte’ de la rentrée.
Après seulement 6 épisodes (soit une demi-saison), Sheen et Caplan commencent à donner de leur personne pour les travaux pratiques de l’Etude. Ensemble.
Oui mais on sait qu’au moins un an /un an et demi (Sûrement plus d’ailleurs) se sont écoulés depuis le début de la série. Donc parler en terme de saison n’a pas de sens là.
(l’ascension météoritique de Gini)
Je suppose que tu veux dire Virginia.
Et encore une fois, je ne suis pas bien sûr que ce soit correct de dire ça vu le temps qui a passé.
On dirait que les scénaristes ne savent pas quoi faire du second gynéco, alors que c’est juste le quatrième plus important personnage du show
Pourquoi, parce qu’il est un régulier ? Et si ce n’était pas juste parce que D’agostino a négocié son contrat et exigé qu’il soit au générique, de la même manière que Teddy Sears l’est ? Si un régulier ne sert à rien, c’est pas la peine de lui créer artificiellement une histoire. C’est malheureusement un défaut de beaucoup de séries d’inclure toujours les réguliers alors qu’ils ne servent pas à grand chose.
Perso, je ne suis pas du tout d’accord avec plein de commentaires. On a reproché que c’était un artifice de faire croire qu’elle serait virée à l’épisode 2 sauf que l’important n’était pas là, à mon sens et cet épisode le prouve encore plus. Ce qui importe,pour moi, ce sont les histoires secondaires, sûrement plus que les personnages principaux. A chaque fois, ce sont les trames secondaires qui sont extrêmement bien traitées. Que ce soit ici avec le personnage d’Alison Janney, celui de sa fille dans l’épisode précédent ou la prostituée dans les épisodes précédents, le personnage campée par Nicholson est aussi tellement intéressant pour plein de raisons. Donc pour le coup, je diraià l’inverse de beaucoup d’entre vous, ce qui éclate ici ce sont les rôles secondaires, loin, loin devant les personnages soit disant principaux.
L’enthousiasme des participants de participer à quelque chose qui peut faire avancer les choses. La trame sur l’orgasme clitoridien/vaginal, la psychologie de freud tout ça est largement plus intéressant que de voir quand Virginia et Bill vont consommer. Oui parce que bon, ils ont été mariés, donc on sait que ca va arriver.
(à l’exception de l’épouse Masters, très bien campée par... une illustre inconnue).
Je comprends pas pourquoi tu mentionnes le fait qu’une actrice du cast prinicpal est une parfaite inconnue comme si le fait qu’on ne l’a pas vu avant aurait une incidence sur son talent. Ca serait bien dommage que seuls ceux que l’on connaît soient bons comme si ce milieu n’était pas un vivier en constante évolution.
Bon je dis pas que c’est génial tout le temps mais cet épisode est absolument fantastique. Pas pour Masters et Johnson mais pour tout le reste. Pour Alison JAnney, pour Beau Bridges, pour la femme de masters et le couple de vieux schnocks, pour Teddy Sears et l’infirmière qui lui dit que c’est dans la tête. Et la façon dont sont traités les thèmes abordés est absolument fantastique.
Ouais, moi je suis un peu vieux jeu (unité de temps, tout ça), donc ça m’a pas mal perturbé que la narration prenne des raccourcis.
Sur l’épouse Masters, j’avais la flemme de chercher son nom.
Ah et pour rebondir sur une partie de ton message, Tonks :
L’enthousiasme des participants de participer à quelque chose qui peut faire avancer les choses.
Moi aussi, ça m’a marqué, cette volonté de contribuer à l’avancement scientifique. D’autant qu’elle concerne une large majorité des personnages (à l’exception des quelques défenseurs d’une approche morale du sexe).
Et il n’y a quasiment pas de personnages neutres, de "ne se prononce pas".
C’est un peu étrange, d’après moi. J’y vois trois explications.
Soit c’est une facilité scénaristique (pas grand intérêt pour la série que Masters se cogne la tête contre le mur toutes les 5 minutes),
soit c’est parce que l’étude concerne le sexe (et donc que la perspective de décorseter la perception du sexe excitait une très grande part de la population),
soit parce que dans les 50’, on croit encore en le progrès scientifique.
C’est probablement la seconde.
Mais, alors que de nos jours la science fait peur (on va tous mourir de : la radioactivité / les OGM / les nano-techs / la pollution, rayez la mention inutile), je trouve la troisième explication assez fascinante.
Sinon, l’épisode 7 était très bon. La confrontation Bridges / Janney est... waouh.
En te lisant j’ai l’impression que tu prends masters of sex comme une véritable fiction, il me semble drôle d’échafauder des théories sur les raisons d’un émerveillement de l’époque sachant que ce n’est pas fictif. Je ne dis pas, pas du tout, que ce que l’on voit à l’écran, est une reproduction à la seconde près de leurs vies et de leurs examens mais je pense que sur certains points : celui-là par exemple, celui sur les traitements de l’homosexualité à l’époque (électrochoc, dégoût etc), tout ça, c’est, à mon avis, de l’acquis.
Après que nous à notre époque - enfin certains - ne soyons pas enthousiastes à l’idée d’une avancée scientifique ou sur une étude, ca c’est un autre débat. Mais si je me réfère qu’à mon secteur, tout ce qui touche à un progrès est un débat passionnant et on est passionné. Donc, je pense pas que si l’on se trouve dans le cadre d’une recherche scientifique, comme ici, les gens qui y sont attachés de près ou de loin, ne seraient pas aussi inintéressés.
Je pense qu’il faudrait différencier dans la série entre ceux qui sont dans le milieu, donc les amis du Doyen (Bridges) et de sa femme qui gravitent dans le même cercle et donc intéressés par le sujet de facto, le personnel de l’hôpital avec les limites de ceux qui s’y opposeraient pour des raisons morales et les autres qui le font pour l’argent principalement.
1-08
Impressionnant. Je pense qu’ils ont atteint le point culminant avec Bridges et Janney, je ne suis pas bien sure qu’on va les revoir et ça me désole parce quelle belle écriture pour relater leurs problèmes. J’en avais les larmes aux yeux lors qu’il a imploré celui qui se prostitue de l’aider à se dégouter. De la même manière que cela me fend le coeur de voir dans des fictions en costumes ce que l’on faisait aux femmes, aux homosexuels pour tenter de réparer quelque chose qui n’était pas casser. Si parfois je me dis qu’il faisait meilleur en 70/80, je me dis que ça au moins, on n’en est presque sorti, en tout cas en Europe.
109
J’ai adoré la trame autour de la religion. Qu’il se serve de ça pour obliger à la rupture est intéressant. J’ai aimé voir le cheminement de ce garçon qui, bien que disant qu’il n’est rien, a été élevé dans un certain cadre et qui finalement ne peut se résoudre par facilité à tout abandonner.
J’aime tout ce qu’ils font autour de Johnson et la façon dont Masters tente de l’écarter par les pires moyens. La mère de Masters qui s’excuse de son apathie pour lui faire comprendre que ce qu’il fait n’est pas correct ; les relations donnant-donnant entre Masters et Depaul. Ce personnage est tellement intéressant et à la fois tellement énervant dans son écriture. il est basique, il te raconte des trucs que tu sais déjà et c’est énervant en ça mais c’est aussi toujours très représentatif de la condition de femme toute proportion et évolution prise en compte.
Excellent season finale. La saison a mis un peu de temps à décoller, mais à partir de l’épisode 5 ce fut quasiment un sans-faute.
Virginia ne sonne toujours pas entièrement comme quelqu’un des années 1950, mais on s’y rapproche. Les scénaristes ont fait de gros progrès sur le personnage de Masters, qui s’affine considérablement au fur et à mesure des épisodes. Michael Sheen, qui ne m’impressionnait pas du tout au début de la série, gagne aussi en épaisseur et en nuances. Au final, le duo Masters / Johnson, que je trouvais un peu décevant, devient de plus en plus intéressant. On sent surtout qu’il y a encore beaucoup de choses à dire sur la dynamique de leur relation, ce qui me donne confiance pour la saison 2.
Perso, je pense que cela découle d’un manque d’attention porté aux seconds rôles, qui peinent à exister
C’est aussi ce qui me posait problème au début de la saison : non seulement il manquait quelque chose au duo principal, mais la série peinait au niveau de ses personnages secondaires.
C’est totalement corrigé. L’intrigue de Barton et de Margaret (campés par les remarquables Allison Janney et Beau Bridges) ont donné certains des plus beaux moments de la saison (leurs discussions dans le dernier épisode, la scène du cinéma, Margaret au bar avec la prostituée, l’intrigue de Margaret avec l’autre docteur et sa conclusion dans la piscine).
Jane m’a régalé tout le long de la saison et encore plus depuis qu’elle est l’assistante de Masters. Sa relation avec Lester, le Hitchcock masturbateur, donne de belles scènes à la fois drôles et tendres.
Grâce à Libbie et à la mère de Masters, la série aborde aussi la question de l’héritage familial et des traumatismes de l’enfance avec une certaine finesse.
Enfin, j’ai été totalement pris par la relation entre Virginia et le Dc DePaul, qui a su déjouer les clichés, mettre en scène les difficultés d’être une femme dans un univers d’hommes, et se muer en amitié assez touchante.
Au final Masters of sex relève brillamment son défi. La série réussit à analyser son époque par le prisme de la sexualité. Cet angle d’attaque permet d’aborder des thèmes beaucoup plus larges comme la condition de la femme, les rapports hommes/femmes, la notion de progrès, l’homosexualité... On est donc bien loin du voyeurisme vain qu’on pouvait craindre de la part du sujet et de la chaîne.
J’ai des sentiments assez mitigés par rapport à cet épisode, que j’ai trouvé relativement bon à certains endroits, tandis que la série dans son ensemble perd de plus en plus de son intérêt à mes yeux.
Je commence par les points positifs : de très belles scènes dès la 2ème partie de l’épisode lorsqu’on commence à aborder la question de la maltraitance qu’a subie Bill pendant son enfance, et une intrigue secondaire très émouvante avec la question de l’intersexuation. Je suis rarement émue par cette série, qui me laisse bizarrement assez froide la plupart du temps, mais cette fois-ci j’ai vraiment ressenti de l’empathie pour le personnage de Bill, et je trouvais son discours d’autant plus intéressant qu’il résonnait en moi. L’intrigue du bébé intersexué m’a fendu le coeur, d’autant plus que c’est quelque chose de beaucoup plus courant que ce qu’on imagine (eh oui, les années 50 ne sont pas si loin), encore aujourd’hui.
Je passe aux points négatifs de l’épisode : Virginia a un rôle complètement secondaire pendant la majorité de l’épisode, consistant à écouter et épauler le pauvre Bill, et s’inventer une vie, parce que tu comprends c’est un peu une fille magique aussi. Et pis faudrait pas non plus que le pauvre spectateur mâle cishétéro s’ennuie, donc on va rajouter des scènes de sexe, ça va le réveiller. Tiens, soyons un peu subversifs et mettons une scène de masturbation féminine, ça donnera un côté un peu rebelle à Virginia. Bon mais faudrait pas non plus qu’elle oublie qui est le patron, donc on va la faire semi-violer par Bill au début de l’épisode (je dis "semi-violer" parce que la scène dans la salle de bain est assez ambiguë. Je ne prétends pas qu’il existe réellement de "semi viol").
Je passe aux points négatifs de la saison 2/de la série en général : j’ai l’impression que le ton subversif du début de la série est de plus en plus loin. Désormais on se concentre sur l’aspect le moins intéressant de l’histoire : le couple de Virginia et de Bill dans son aspect romantique. Très franchement, Bill ne m’a jamais paru intéressant/attachant (vu la façon dont il traite sa femme ou Virginia..) et je ne voyais pas l’intérêt de s’intéresser à Bill et Virginia en tant que couple, et j’aurais largement préféré voir plus de scènes à propos de leurs découvertes. Le couple de Bill et Virginia est tout ce qu’il y a d’ennuyeux, je ne m’étendrai pas là dessus, puisqu’il ne fait que répéter des tics d’écriture des couples au cinéma et dans les séries.
Virginia johnson est censé être une personne incroyable, charismatique, et très indépendante, de ce qu’en disent les quelques bios que j’ai pu trouver sur elle. Comment expliquer un personnage aussi lisse et ennuyeux dans la série télévisée ? je pense qu’il s’agit tout simplement de l’écriture et du développement du personnage, qui a tendance à devenir de plus en plus consensuel, voire complètement contradictoire. Je pense par exemple à ce qui est dit d’elle dans la première saison : son ex-mari raconte qu’elle est capable de dire exactement ce qu’elle veut pendant le sexe, pourtant, aucune des scènes de sexe de la série, excepté la première avec Ethan, ne montrent cela.
Je crois que ce personnage est une énorme déception pour moi, car je pensais que son développement permettrait de voir quelque chose de différent et de moins lisse, dans lequel le personnage féminin n’est pas cantonné à un rôle de "care" ("soin").
Bref, je suis vraiment déçue par la série, en particulier depuis la saison 2. Je vais continuer pour voir comment évoluer la saison 2, mais j’ai peu d’espoir que ça s’améliore, à part par petites touches.
Je suis assez impressionné (et un peu dérouté, aussi) par les choix narratifs drastiques de cette saison 2.
Les six premiers épisodes se déroulaient sur un laps de temps assez court et la saison semblait suivre une trajectoire linéaire. L’épisode 6 marquait bien un tournant avec la mort de Lilian, la séparation de Betty et de son mari, la solitude de plus en plus insupportable de Libby, et la séparation de Bill et Virginia. Il était alors assez facile de deviner ce qui allait se passer (et c’était d’ailleurs une perspective assez alléchante) : désespérée par sa solitude, Libby allait tromper son mari avec le frère de Coral, ce qui allait faire imploser leur couple, Bill allait enfin réaliser que Virginia est la personne la plus importante de sa vie, et les deux allaient continuer à explorer la sexualité des afro-américains, ce qui allait permettre à la série d’approfondir la thématique raciale qui était déjà bien présente dans la première partie de la saison.
Au lieu de suivre cette voie qui aurait pu donner une excellente fin de saison, les scénaristes ont choisi de balancer un grand coup de pied dans la fourmillière. En quelques scènes, ils sautent d’abord une année entière, puis une autre. Le couple Bill/Libby n’a pas explosé même s’il est toujours aussi précaire, Libby n’a pas trompé puisqu’elle a eu un deuxième enfant pour s’occuper, Bill est toujours aussi paumé, la situation avec Virginia est coincée dans un statut quo.
Ca déroute, et puis finalement ça force l’admiration. J’aime quand une série ne choisit pas la voie de la facilité, se permet de bouleverser sa narration et effectue des choix tranchés qui amènent les personnages et le public dans une autre direction. Il y avait suffisamment de matériel intéressant mais les scénaristes ont choisi de surprendre, de ne pas jouer la montre, car ils ont une vision claire de là où doit aller leur série. Même si je regrette le non-approfondissement de certains thèmes, je respecte la démarche et je suis curieux de voir où cela va nous mener.
Je rapproche cette audace à l’épisode du huit clos dans la chambre d’hôtel entre Bill et Virginia au début de la saison. Je ne fais pas partie de ceux qui l’ont adoré, mais j’ai apprécié l’audace narrative et la volonté des auteurs d’approfondir la personnalité complexe de Bill.
Masters of sex est toujours très imparfaite, je trouve que les scénaristes ont toujours un peu de mal à écrire Virginia, mais la série a l’immense mérite, selon moi, de s’affirmer comme une série d’auteur, de se démarquer de tout ce qui existe à la télé actuellement en choisissant la voie de l’étude de caractères.
Désormais on se concentre sur l’aspect le moins intéressant de l’histoire : le couple de Virginia et de Bill dans son aspect romantique.
Je suis aussi un peu surpris que la série relègue l’étude au second plan (et avec elle, la radiographie des années 50). Mais je pense au contraire que le couple Virginia-Bill est fascinant et que le choix des auteurs de s’orienter vers une série plus psychologique que sociale est un parti pris intéressant. C’est le vrai tournant pris par les auteurs cette saison.
Content de voir que les thématiques du début de la saison n’ont pas été oubliées, loin de là. Mais il y a eu un vrai recentrage narratif : dorénavant, l’étude de Masters et Libby sert à appuyer la psychologie des personnages, alors que jusqu’à présent, l’aspect "série sociale" et l’aspect "étude de caractères" étaient moins imbriqués.
Cet épisode était tout simplement brillant. Les scénaristes naviguent dans les psychées fascinantes des personnages principaux avec une grande subtilité. J’ai adoré les scènes de Virginia avec son psy, la confrontation étonnante entre les deux frères Masters, et puis la formidable scène finale entre Virginia et Bill dans la chambre d’hôtel, qui se termine sur une révélation un peu prévisible mais superbement amenée.
Lizzy Caplan et Michael Sheen n’ont jamais aussi bien joué que dans cet épisode.
Je crois que j’ai atteint le point de non-retour avec le personnage de Bill et même celui de Virginia.
Si cette saison a réussi à m’émouvoir avec l’histoire de Tess, de Betty et de Barton, tout ce qui tourne autour du couple Bill/Virginia m’irrite au plus haut point. Après avoir adoré Virginia, j’en viens à lui souhaiter du mal et ça me rend triste.
Je trouve que la narration de cette saison, avec la multiplication des sauts dans le temps, a été assez maladroitement géré. Non seulement on ne voit pas vieillir les personnages (c’est quand même gênant de voir Libby annoncer qu’elle a 40 ans alors qu’elle en fait à peine 30), mais en plus ils en sont tous au même stade émotionnellement, malgré les années. C’est une expérience de spectateur extrêmement frustrante.
En fait j’ai le sentiment que l’histoire d’amour entre Virginia et Bill n’a plus rien à faire au centre de la série et qu’on nous oblige à nous y accrocher contre notre gré. Je n’arrive plus à m’intéresser à Libby non plus, tant son histoire d’infidélité me semble être un copier/coller de l’histoire de la saison dernière et tant j’ai l’impression que les scénaristes l’ont gardée auprès de Bill uniquement dans le but de montrer à quel point elle est malheureuse.
Encore deux épisodes, je ne suis pas sûre d’aller jusqu’au bout si ça veut dire subir les états d’âme de Bill, le personnage masculin que je déteste le plus à l’heure actuelle.
Quand j’ai lu ton message, j’étais très en retard sur la saison (épisode 3), et comme généralement je suis plutôt d’accord avec ce que tu écris, j’ai eu assez peur d’en arriver au même point que toi avec Bill et Virginia.
Je trouve au contraire que cette saison est remarquable. Et encore plus depuis les épisodes 9-10, qui font monter l’intensité. Le paroxysme est atteint dans cet excellent avant-dernier épisode, étouffant dès la première scène, où les masques tombent et les dynamiques entre les personnages sont exposées au grand jour.
Bill et Virginia sont effectivement deux personnages très difficiles à apprécier. Egoïstes et destructeurs pour leur entourage, ils s’empêchent d’avancer et ferment les yeux sur le mal qu’ils font aux autres. Le fait qu’ils soient brillants et reconnus dans leur métier est encore plus cruel, car ça leur facilite la tâche pour ne pas changer. C’est difficile d’excuser des attitudes qui poussent Tessa dans une relation destructrice et Johnny à se construire avec un manque qui fera de lui un adulte en souffrance. Libby est aussi très frustrante car elle ne partira jamais de la prison dans laquelle elle s’enferme elle-même.
Je pense que le plus difficile en tant que spectateur, c’est que la série porte une vision très pessimiste de la nature humaine et ne nous offre pas la satisfaction de voir des personnages évoluer, apprendre de leur erreurs et mûrir. Au contraire, elle démontre avec une implacable justesse à quel point il est difficile, presque impossible, de dépasser des schémas destructeurs hérités des traumatismes de l’enfance. Bill, Virginia et Libby évoluent vers davantage de conscience d’eux-mêmes mais ils ne peuvent pas changer et on assiste, impuissants, au train qui s’élance à toute vitesse dans le mur (pour Tessa et Johnny, en l’occurrence).
Cet épisode était brillant car il décrit parfaitement ce déterminisme psychologique et met des mots sur les dynamiques complexes entre les personnages avec une grande justesse. Dan (pour Virginia) et Paul (pour Libby) ne sont que des illusions, auxquelles on a aussi eu envie de croire en tant que spectateur.
Le cliffhanger est d’ailleurs très cruel et ironique, parce qu’on sait déjà quelle va être la réponse de Virginia.
l’histoire d’infidélité [de Libby] me semble être un copier/coller de l’histoire de la saison dernière et j’ai l’impression que les scénaristes l’ont gardée auprès de Bill uniquement dans le but de montrer à quel point elle est malheureuse.
Je ne suis pas d’accord. Libby semble enfin avoir compris pourquoi elle ne quittera pas Bill, et elle l’exprime à Paul dans une scène d’une grande beauté et d’une grande justesse. Dans la saison 2, son aventure extra-conjugale était une rébellion. Cette saison, c’est une véritable histoire d’amour qui la pousse à se questionner profondément, et enfin !
Sinon, Judy Greer était fantastique et méconnaissable en femme alcoolique de Will Gardner.
Et la série a enfin trouvé cette saison comment utiliser ses personnages secondaires : en les traitant comme des guest-stars, mais en leur donnant des intrigues très solides.
J’espère que le dernier épisode maintiendra le niveau.
Le 3.11 était effectivement l’épisode le plus réussi de la saison. Merci Judy Greer !
Cet épisode était brillant car il décrit parfaitement ce déterminisme psychologique et met des mots sur les dynamiques complexes entre les personnages avec une grande justesse.
C’est vrai ! Et surtout, Logan met Bill en face de sa lâcheté. Ce qui est quand même tout ce que j’attendais, même si j’aurais préféré que Virginia s’en charge.
Mais le seasons finale est à l’image du reste de la saison pour moi : maladroit et vraiment lourd, alors que la série nous avait quand même habitué à des récits un peu plus subtils.
J’en suis arrivée à tellement détester Bill que je ne supporte plus le fait que la série nous rappelle que son père l’a battu. Comme si c’était la seule chose qui pouvait expliquer la petitesse de ce personnage.
Ma compassion pour Libby et les enfants de Bill (enfin, surtout son fils aîné) ne suffisent pas à m’engager émotionnellement dans ces personnages. Je n’ai plus aucune envie d’assister à leurs errements.
En revanche, s’ils pouvaient faire une sitcom avec Betty, je suis preneuse :).
Complétement d’accord avec @Feyrtys. Bill est réduit à la caricature de la relation père/fils, amant indécis et donc homme paumé. Son attachement à son travail devient une simple justification à sa retenue et moins une expression d’un esprit pragmatique.
Mais même Virginia en vient à m’énerver. Elle reproche à Bill ce qu’elle s’inflige consciemment depuis des années. Et le traitement de cette storyline majeure est fait avec de gros sabots, à la manière de quand Virginia, à l’aéroport, se retourne et Logan lui assène "Are you afraid that he’s gonna come ? Or that he’s not ?"
Please...
Pourtant, l’ajout de Logan dans l’équation était une très bonne chose parce qu’enfin une bonne alternative à ce monstre bicéphal de boulot qu’était devenu Masters & Johnson. Mais forcé de constater que ce n’est plus qu’un label et que leur association est artificiel depuis une saison au moins.
« Ma compassion pour Libby et les enfants de Bill (enfin, surtout son fils aîné) ne suffisent pas à m’engager émotionnellement dans ces personnages. Je n’ai plus aucune envie d’assister à leurs errements. »
Pareil. Autant son association avec Paul était une bonne chose, autant le timing du "il part/je suis enfin prête à partir" m’a véritablement saoulé et déçu. C’est extrêmement douteux de faire quelque chose d’aussi cruel pour dire dans l’épisode suivant à Libby : "ton sacrifice était inutile".
Et puis les relations père/fils dans cette série semblent n’être que sur l’unique modèle de la peur, de la déception et de l’incompréhension. Toutes les relations en fait. Il n’y en a aucune de saine et c’est profondément déprimant dans une série qui suit des personnes voulant résoudre les problèmes de couple. Et même celui de Virginia/Logan semble vouer à l’échec aux vues de son comportement avant de prendre l’avion.
Bref, déception.
Bref, je pense que Masters Of Sex ne devrait pas vivre encore longtemps. Sauf pour Betty.
Plutôt d’accord avec vous sur le fait que cet épisode est une déception. Ou comment ajouter des rebondissements artificiels alors que l’épisode 11 apportait la meilleure conclusion possible aux arcs de cette saison.
Seule exception à cet épisode que j’ai trouvé assez vide : la formidable scène entre Bill et Betty. J’ai adoré le moment où Bill croit lui apprendre le scoop du siècle en lui révélant sa liaison avec Virginia. Puis, la réaction de Betty quand Bill lui dit que leur mariage ne rime à rien alors qu’elle vient de renoncer à son histoire avec Paul était vraiment poignante.
Difficile de rebondir sur vos propos car je me sens en décalage avec votre ressenti sur les personnages. Je les trouve toujours intéressants, je ne pense pas que que Bill est réduit à la caricature d’une relation père-fils douloureuse, Bill d’ailleurs ne m’horripile pas, ni Virginia, même si, comme je le disais plus haut, ce sont des personnages qu’il est très difficile d’apprécier.
On ne parle pas trop des autres qualités de la série. L’exploration des problèmes sexuels (et des sexualités en général) via les personnages dans les intrigues du cabinet fonctionne parfaitement. La série a vraiment progressé dans l’utilisation de ses personnages secondaires et dans la manière de les utiliser pour dire quelque chose de la société des années 1960 et explorer les 1001 manière de vivre sa sexualité. La série maîtrise aussi son ton, entre noirceur et moments de comédie toujours réussis, notamment grâce à Lester et Betty (effectivement, c’est le meilleur personnage de la série).
Après, Masters of sex est toujours très inégale, frustrante, souffre de certains problèmes de construction et peine parfois à écrire ses personnages principaux. Mais je trouve toujours qu’il s’agit d’une vraie série d’auteur, avec un ton bien à elle, une véritable ambition, qui n’a pas peur de prendre des risques, et ça me fait attendre la saison 4 avec impatience.
Très bon retour. Les intrigues lancées dans cet épisode me plaisent beaucoup, notamment l’immersion de Libby chez les féministes des années 1960. Ca a pris du temps, c’était douloureux (pour elle comme pour nous), mais Libby est bien amenée depuis la saison 1 sur la voie de l’émancipation et j’ai hâte de voir où cela va la mener.
Même si la dynamique Bill-Virginia reste au coeur de la série, le choix de les séparer et de leur faire recruter de nouveaux partenaires de travail est une bonne idée. J’ai comme l’impression qu’on ne verra pas beaucoup Will Gartner cette saison :)
Sinon, Betty est toujours aussi fantastique. Toutes ses scènes sont de l’or. Et mine de rien, avec ses intrigues de cabinet, la série aborde épisode après épisode et saison après saison toutes les sexualités, sans parti pris. C’est une sacrée réussite.
Le ton général était beaucoup plus léger que lors de la saison 3, c’était très bien pour une remise en bouche.
Je pense vraiment que cette saison va réconcilier tous ceux qui se sont sentis largués par la noirceur et le jusquauboutisme de la saison 3.
Car ce début de saison 4 est vraiment excellent, à tous les niveaux :
Libby expérimente enfin l’émancipation, et c’est à la fois cohérent, touchant et très drôle.
Virginia et Bill restent Virginia et Bill, c’est-à-dire qu’ils agissent toujours de manière parfois détestable, mais les scénaristes les font évoluer vers davantage de conscience d’eux-mêmes et réussissent à les rendre plus attachants (oui ! c’est possible ! Je n’en reviens pas non plus)
les personnages secondaires sont là à tous les épisodes !
Betty. Toutes ses scènes, sans exceptions, sont géniales.
les micro-intrigues des patients dans le cabinet sont excellentes.
la série réinvente avec intelligence la relation Bill/Virginia en leur collant deux nouveaux associés qui ont le mérite d’apporter un grand bol d’air frais aux interactions entre les personnages.
L’épisode 4, le meilleur pour l’instant, est une synthèse de toutes les qualités de la série. L’écriture est juste, précise, fine, les intrigues se croisent et se répondent, les personnages gagnent en complexité et en nuances, l’équilibre humour / drame est parfaitement dosé.
J’ai adoré les scènes entre Virginia et Art dans la chambre. Leur relation est une réussite totale, qui gagne en épaisseur épisode après épisode.
C’est bizarre, mais... cette saison me donne entièrement satisfaction. Elle récompense l’attente des spectateurs, qui ont souffert jusqu’à ce que les personnages touchent le fond dans la saison 3, pour nous donner la satisfaction de les voir évoluer (à différents niveaux).
C’est extrêmement troublant.
J’étais persuadé que Masters of sex était fataliste, et finalement peut-être pas ? Bill veut changer, Bill change, et Bill devient un personnage touchant, qui se remet en question et ne retombe plus dans ses schémas destructeurs. Libby s’émancipe et se transforme en femme déterminée, qui sait clairement ce qu’elle ne veut plus (à défaut de savoir ce qu’elle veut devenir) et n’hésite pas à prendre des initiatives. Virginia évolue moins, mais on la sent tiraillée et son personnage est enfin écrit avec énormément de nuances et de subtilité. Et les acteurs délivrent chaque ligne de dialogue à la perfection, notamment Michael Sheen.
Est-ce que c’est pour mieux les voir trébucher et retomber ? C’est très possible. Quoi qu’il en soit, c’est une demi-saison totalement maîtrisée qui s’achève. Masters of sex est toujours aussi audacieuse et radicale dans ses choix narratifs (et c’est pour ça que cette série est unique dans le paysage actuel).
Mais voir six épisodes aussi équilibrés entre drame et comédie, avec autant d’évolution dans les personnages, c’est un belle surprise.
Excellent final pour une excellente saison. Il faut vraiment que les gens qui ont arrêté reprennent, car c’est une grande réussite.
Ca sent très fort le series finale, à la fois parce Showtime n’a rien annoncé pour l’instant, et parce qu’il se dégage un parfum d’aboutissement, de croisée des chemins, typique des fins de séries réussies.
Comme souvent depuis ses débuts, Masters of sex a choisi le contre-pied narratif total. Après trois saisons à explorer le pire de ses personnages principaux et à les convaincre (et nous aussi) qu’ils sont condamnés à retomber dans les mêmes schémas destructeurs, les scénaristes les amènent sur la voie non pas du changement, mais de l’évolution, de la prise de conscience et de la maturité.
C’était beau de voir ces personnages se réaliser, notamment Bill et Libby. Et très satisfaisant car ce n’est pas une happy end qui tombe comme un cheveu sur la soupe : c’est une très longue construction, patiente, méthodique et cohérente. L’enchevêtrement des intrigues et des thématiques (Art, Nancy et Dody se fondent parfaitement dans la série) est aussi l’une des grandes qualités du show.
Reste Betty. Qui n’apparaît même pas dans ce final, ni dans l’épisode d’avant. Sa dernière scène (sa bataille contre sa belle-mère/la société homophobe) était forte, mais le personnage aurait tout de même mérité une petite apparition dans le dernier épisode.
J’ai aussi beaucoup aimé que les scénaristes n’éludent pas l’implication de Masters et Johnson dans l’étude de la conversion des homosexuels. Un sujet touchy qui est restitué avec intelligence dans le contexte de l’époque, tout en soutenant le point de vue anti-conversion de Barton.
Je serais super content de voir une saison 5, mais si ça s’arrête là, Masters of sex sera sortie par la grande porte.
Messages
19 septembre 2013, 20:16, par Tigrou
Masters of Sex - 1.01
J’ai beaucoup aimé ce pilote !
C’est un peu difficile de juger en une heure si la série arrivera à se démarquer suffisamment de Mad Men pour trouver son propre ton, mais l’atmosphère est agréable, les personnages de Lizzy Caplan et Michael Sheen prometteurs et l’écriture assez fine.
J’ai surtout été très agréablement surpris par les scènes de sexe - et notamment la dernière entre les 2 cobayes. Je les craignais racoleuses, et je les ai finalement trouvées sensibles, touchantes et (presque) pudiques. Loin de ce à quoi ont pu nous habituer Showtime et HBO ces dernières années.
22 septembre 2013, 23:27, par Tête de serie
Masters of sex - 1.01 et 1.02
J’étais complètement séduit après le pilote, un peu moins après l’épisode 2, mais dans l’ensemble cette série vaut le détour.
1.01
Ce sont en effet d’excellentes scènes, très bien écrites. Leur intelligence vient du fait que le spectateur se prend au jeu de regarder le sexe de manière distancée : on observe autant la scène de sexe que les réactions de Masters et de Lizzy Caplan, en s’amusant de la froideur scientifique de Masters et du double jeu de Betty dans la scène d’ouverture, puis en s’amusant de l’évident plaisir des deux cobayes dans la scène de la fin du pilote. Même dans les scènes de masturbation, il y a toujours l’interpénétration -c’est le mot- de deux ambiances contradictoires qui rend ces scènes savoureuses et originales.
Lizzy Caplan est, comme d’habitude, aussi belle que charismatique. Sheen est très bon aussi, bien que son personnage soit plus difficile à apprécier. Beaucoup d’humour, belle réal, personnages secondaires prometteurs : haut la main le meilleur pilote de la rentrée -pour l’instant-
1.02
J’ai été beaucoup moins convaincu par cet épisode. J’ai eu l’impression de regarder -déjà- un épisode de transition : ça manque sérieusement d’enjeux. On sait très bien dès le début que l’obstacle (l’arrêt de l’étude) et sa conséquence (le renvoi) ne vont pas durer. L’intérêt est alors les réactions des personnages et ce que ça révèle d’eux mais je suis resté sur ma faim. Rien de ce qui se passe ne m’a étonné ou ne m’a pris aux tripes.
Dernier reproche : il n’y a pas de générique !! Avec un tel sujet, je m’attendais à un petit exercice de style à la fois classe et savoureux... mais non. Rien. Déçu.
29 septembre 2013, 00:48, par Jéjé
Masters of Sex - 1.01
Pas vraiment convaincu.
Je trouve l’écriture un peu grossière. Le personnage de Lizzie Caplan ne sonne pas comme une femme de son époque mais comme une femme du 21ème siècle. Elle souffre pour moi du même défaut que Sybill dans la 1ère saison de Downton Abbey<3.09, à savoir être un personnage à l’esprit actuel dans des costumes du passé et non un personnage avec l’esprit progressiste de son époque.
J’ai également un problème ave le rythme. Pour moi, tout va beaucoup trop vite. On ne sent pas les tatonnements, les doutes et surtout la transgression que constitue cette étude. Tout semble complètement évident à tous les personnages impliqués dans l’étude (en particulier les sujets).
Je trouve également que la confiance de Ginnie en Masters est bien trop rapide. On nous l’impose en trois phrases en tout début d’épisode, on ne le crée pas à l’écran. Elle a une foi en son travail qui n’est basée sur rien de concret, sauf sur le besoin qu’à l’histoire pour se lancer qu’elle ait confiance en lui.
La force du sujet va me faire continuer (et le fait que 8 des 12 épisodes de la saison ont été écrits par des femmes). J’espère vraiment que la série va vite trouver ses marques.
16 octobre 2013, 19:23, par MarieOzymandias
1.03
Je suis complètement d’accord avec le problème des incohérences disons historiques de la série : Gini est peut-être trop progressiste par rapport aux mentalités de l’époque, et certains personnages sont même carrément trop cultivés (la femme qui lit Le Deuxième Sexe par exemple). En fait toutes les critiques que tu soulèves contre ce pilote, Jéjé, sont totalement justifiées, il n’empêche que j’accroche complètement avec le ton de la série, l’écriture des personnages et la modernité du scénario.
Certes les personnages sont très, voire trop, progressistes par rapport à la période historique, mais ils sont suffisamment bien écrits et complexifiés pour être intéressants. Et les thèmes abordés semblent s’accorder avec l’époque tout en ayant des échos très modernes.
J’ai d’ailleurs l’impression que ces défauts se corrigent peu à peu, dans le 1.03 par exemple, Masters parle des prostituées et des homosexuels comme étant des "déviants statistiques", ce qui replace quand même le personnage dans les années 1950 tout en interrogeant sur cette déviance (est-ce qu’un orgasme de prostituée ou d’homosexuel est différent d’un orgasme d’hétérosexuel ? Est-ce que les différences d’orientation sexuelle ou de métier peuvent influer sur la sexualité et le plaisir humain ? Ce sont des questions que posent encore de nombreuses personnes aujourd’hui.)
Je crois que le parti pris de cette série est de ne pas s’embarrasser de trop de "réalisme" pour vraiment explorer le sujet de la série. C’est un parti pris que j’apprécie même s’il manque de rigueur.
16 octobre 2013, 19:29, par MarieOzymandias
1.03
Petit rajout parce que je me rends compte que je n’ai pas évoqué le générique :
Eh bien il y en a un maintenant, et... je le trouve plutôt bien, mais un peu trop en décalage avec le ton de la série, un peu comme si on collait le générique de Desperate Housewives dans un épisode de Mad Men.
Complètement d’accord, Tête De Série, j’ai été assez frustrée par cet obstacle très artificiel (qui continue en 1.03 d’ailleurs), et j’ai l’impression qu’on essaie de nous emmener vers un terrain assez inutile et convenu (Betty qui déclare à Gini que Masters est amoureux d’elle...).
Il y a plein de petites choses qui sont un peu gênantes, mais je n’y peux rien, j’accroche toujours à cette série malgré ça !
6 novembre 2013, 01:48, par El Corbeau
1.06
J’aime vraiment cette série.
Le casting est attachant.
Les thèmes abordés le sont avec finesse et intelligence. Les scènes de cul sont toujours liées à des problèmes sous-jacents, ce qui permet d’éviter le voyeurisme à la GoT.
Ceci dit, cette série a un gros problème de rythme.
Ça a déjà été souligné dans les précédents commentaires (l’ascension météoritique de Gini), mais là, ça commence à prendre des proportions inquiétantes.
Après seulement 6 épisodes (soit une demi-saison), Sheen et Caplan commencent à donner de leur personne pour les travaux pratiques de l’Etude. Ensemble.
Va plus rien rester à dire d’ici la fin de la saison 2, à ce rythme.
Perso, je pense que cela découle d’un manque d’attention porté aux seconds rôles, qui peinent à exister (à l’exception de l’épouse Masters, très bien campée par... une illustre inconnue).
On dirait que les scénaristes ne savent pas quoi faire du second gynéco, alors que c’est juste le quatrième plus important personnage du show. Et pour le reste du casting, c’est encore pire.
Du coup, vu la timeline chaotique et en l’absence d’arcs secondaires permettant de faire tampon, les relations évoluent de manière heurtée (surtout celle Sheen-Caplan).
Autre exemple, l’histoire de l’épouse enceinte : un épisode grossesse, un épisode fausse-couche, un épisode deuil. Non mais calmos, les gars...
Bref, il y a de la marge de progression.
Mais même imparfaite, la série reste de très bonne facture.
Bizarrement, son plan marketing capitalise à mort sur le cul (public masculin adolescent, viens voir par là !), alors que c’est selon moi la série la plus orientée ’public féminin adulte’ de la rentrée.
11 novembre 2013, 10:36, par Tonks
1-06
Oui mais on sait qu’au moins un an /un an et demi (Sûrement plus d’ailleurs) se sont écoulés depuis le début de la série. Donc parler en terme de saison n’a pas de sens là.
Je suppose que tu veux dire Virginia.
Et encore une fois, je ne suis pas bien sûr que ce soit correct de dire ça vu le temps qui a passé.
Pourquoi, parce qu’il est un régulier ? Et si ce n’était pas juste parce que D’agostino a négocié son contrat et exigé qu’il soit au générique, de la même manière que Teddy Sears l’est ? Si un régulier ne sert à rien, c’est pas la peine de lui créer artificiellement une histoire. C’est malheureusement un défaut de beaucoup de séries d’inclure toujours les réguliers alors qu’ils ne servent pas à grand chose.
Perso, je ne suis pas du tout d’accord avec plein de commentaires. On a reproché que c’était un artifice de faire croire qu’elle serait virée à l’épisode 2 sauf que l’important n’était pas là, à mon sens et cet épisode le prouve encore plus. Ce qui importe,pour moi, ce sont les histoires secondaires, sûrement plus que les personnages principaux. A chaque fois, ce sont les trames secondaires qui sont extrêmement bien traitées. Que ce soit ici avec le personnage d’Alison Janney, celui de sa fille dans l’épisode précédent ou la prostituée dans les épisodes précédents, le personnage campée par Nicholson est aussi tellement intéressant pour plein de raisons. Donc pour le coup, je diraià l’inverse de beaucoup d’entre vous, ce qui éclate ici ce sont les rôles secondaires, loin, loin devant les personnages soit disant principaux.
L’enthousiasme des participants de participer à quelque chose qui peut faire avancer les choses. La trame sur l’orgasme clitoridien/vaginal, la psychologie de freud tout ça est largement plus intéressant que de voir quand Virginia et Bill vont consommer. Oui parce que bon, ils ont été mariés, donc on sait que ca va arriver.
Je comprends pas pourquoi tu mentionnes le fait qu’une actrice du cast prinicpal est une parfaite inconnue comme si le fait qu’on ne l’a pas vu avant aurait une incidence sur son talent. Ca serait bien dommage que seuls ceux que l’on connaît soient bons comme si ce milieu n’était pas un vivier en constante évolution.
Bon je dis pas que c’est génial tout le temps mais cet épisode est absolument fantastique. Pas pour Masters et Johnson mais pour tout le reste. Pour Alison JAnney, pour Beau Bridges, pour la femme de masters et le couple de vieux schnocks, pour Teddy Sears et l’infirmière qui lui dit que c’est dans la tête. Et la façon dont sont traités les thèmes abordés est absolument fantastique.
12 novembre 2013, 19:16, par El Corbeau
l’ensemble
Ouais, moi je suis un peu vieux jeu (unité de temps, tout ça), donc ça m’a pas mal perturbé que la narration prenne des raccourcis.
Sur l’épouse Masters, j’avais la flemme de chercher son nom.
Ah et pour rebondir sur une partie de ton message, Tonks :
Moi aussi, ça m’a marqué, cette volonté de contribuer à l’avancement scientifique. D’autant qu’elle concerne une large majorité des personnages (à l’exception des quelques défenseurs d’une approche morale du sexe).
Et il n’y a quasiment pas de personnages neutres, de "ne se prononce pas".
C’est un peu étrange, d’après moi. J’y vois trois explications.
Soit c’est une facilité scénaristique (pas grand intérêt pour la série que Masters se cogne la tête contre le mur toutes les 5 minutes),
soit c’est parce que l’étude concerne le sexe (et donc que la perspective de décorseter la perception du sexe excitait une très grande part de la population),
soit parce que dans les 50’, on croit encore en le progrès scientifique.
C’est probablement la seconde.
Mais, alors que de nos jours la science fait peur (on va tous mourir de : la radioactivité / les OGM / les nano-techs / la pollution, rayez la mention inutile), je trouve la troisième explication assez fascinante.
Sinon, l’épisode 7 était très bon. La confrontation Bridges / Janney est... waouh.
27 novembre 2013, 16:53, par Tonks
En te lisant j’ai l’impression que tu prends masters of sex comme une véritable fiction, il me semble drôle d’échafauder des théories sur les raisons d’un émerveillement de l’époque sachant que ce n’est pas fictif. Je ne dis pas, pas du tout, que ce que l’on voit à l’écran, est une reproduction à la seconde près de leurs vies et de leurs examens mais je pense que sur certains points : celui-là par exemple, celui sur les traitements de l’homosexualité à l’époque (électrochoc, dégoût etc), tout ça, c’est, à mon avis, de l’acquis.
Après que nous à notre époque - enfin certains - ne soyons pas enthousiastes à l’idée d’une avancée scientifique ou sur une étude, ca c’est un autre débat. Mais si je me réfère qu’à mon secteur, tout ce qui touche à un progrès est un débat passionnant et on est passionné. Donc, je pense pas que si l’on se trouve dans le cadre d’une recherche scientifique, comme ici, les gens qui y sont attachés de près ou de loin, ne seraient pas aussi inintéressés.
Je pense qu’il faudrait différencier dans la série entre ceux qui sont dans le milieu, donc les amis du Doyen (Bridges) et de sa femme qui gravitent dans le même cercle et donc intéressés par le sujet de facto, le personnel de l’hôpital avec les limites de ceux qui s’y opposeraient pour des raisons morales et les autres qui le font pour l’argent principalement.
1-08
Impressionnant. Je pense qu’ils ont atteint le point culminant avec Bridges et Janney, je ne suis pas bien sure qu’on va les revoir et ça me désole parce quelle belle écriture pour relater leurs problèmes. J’en avais les larmes aux yeux lors qu’il a imploré celui qui se prostitue de l’aider à se dégouter. De la même manière que cela me fend le coeur de voir dans des fictions en costumes ce que l’on faisait aux femmes, aux homosexuels pour tenter de réparer quelque chose qui n’était pas casser. Si parfois je me dis qu’il faisait meilleur en 70/80, je me dis que ça au moins, on n’en est presque sorti, en tout cas en Europe.
109
J’ai adoré la trame autour de la religion. Qu’il se serve de ça pour obliger à la rupture est intéressant. J’ai aimé voir le cheminement de ce garçon qui, bien que disant qu’il n’est rien, a été élevé dans un certain cadre et qui finalement ne peut se résoudre par facilité à tout abandonner.
J’aime tout ce qu’ils font autour de Johnson et la façon dont Masters tente de l’écarter par les pires moyens. La mère de Masters qui s’excuse de son apathie pour lui faire comprendre que ce qu’il fait n’est pas correct ; les relations donnant-donnant entre Masters et Depaul. Ce personnage est tellement intéressant et à la fois tellement énervant dans son écriture. il est basique, il te raconte des trucs que tu sais déjà et c’est énervant en ça mais c’est aussi toujours très représentatif de la condition de femme toute proportion et évolution prise en compte.
23 décembre 2013, 13:19, par Tête de serie
1.12
Excellent season finale. La saison a mis un peu de temps à décoller, mais à partir de l’épisode 5 ce fut quasiment un sans-faute.
Virginia ne sonne toujours pas entièrement comme quelqu’un des années 1950, mais on s’y rapproche. Les scénaristes ont fait de gros progrès sur le personnage de Masters, qui s’affine considérablement au fur et à mesure des épisodes. Michael Sheen, qui ne m’impressionnait pas du tout au début de la série, gagne aussi en épaisseur et en nuances. Au final, le duo Masters / Johnson, que je trouvais un peu décevant, devient de plus en plus intéressant. On sent surtout qu’il y a encore beaucoup de choses à dire sur la dynamique de leur relation, ce qui me donne confiance pour la saison 2.
C’est aussi ce qui me posait problème au début de la saison : non seulement il manquait quelque chose au duo principal, mais la série peinait au niveau de ses personnages secondaires.
C’est totalement corrigé. L’intrigue de Barton et de Margaret (campés par les remarquables Allison Janney et Beau Bridges) ont donné certains des plus beaux moments de la saison (leurs discussions dans le dernier épisode, la scène du cinéma, Margaret au bar avec la prostituée, l’intrigue de Margaret avec l’autre docteur et sa conclusion dans la piscine).
Jane m’a régalé tout le long de la saison et encore plus depuis qu’elle est l’assistante de Masters. Sa relation avec Lester, le Hitchcock masturbateur, donne de belles scènes à la fois drôles et tendres.
Grâce à Libbie et à la mère de Masters, la série aborde aussi la question de l’héritage familial et des traumatismes de l’enfance avec une certaine finesse.
Enfin, j’ai été totalement pris par la relation entre Virginia et le Dc DePaul, qui a su déjouer les clichés, mettre en scène les difficultés d’être une femme dans un univers d’hommes, et se muer en amitié assez touchante.
Au final Masters of sex relève brillamment son défi. La série réussit à analyser son époque par le prisme de la sexualité. Cet angle d’attaque permet d’aborder des thèmes beaucoup plus larges comme la condition de la femme, les rapports hommes/femmes, la notion de progrès, l’homosexualité... On est donc bien loin du voyeurisme vain qu’on pouvait craindre de la part du sujet et de la chaîne.
30 juillet 2014, 20:48, par MarieOzymandias
2.03 - Fight
J’ai des sentiments assez mitigés par rapport à cet épisode, que j’ai trouvé relativement bon à certains endroits, tandis que la série dans son ensemble perd de plus en plus de son intérêt à mes yeux.
Je commence par les points positifs : de très belles scènes dès la 2ème partie de l’épisode lorsqu’on commence à aborder la question de la maltraitance qu’a subie Bill pendant son enfance, et une intrigue secondaire très émouvante avec la question de l’intersexuation. Je suis rarement émue par cette série, qui me laisse bizarrement assez froide la plupart du temps, mais cette fois-ci j’ai vraiment ressenti de l’empathie pour le personnage de Bill, et je trouvais son discours d’autant plus intéressant qu’il résonnait en moi. L’intrigue du bébé intersexué m’a fendu le coeur, d’autant plus que c’est quelque chose de beaucoup plus courant que ce qu’on imagine (eh oui, les années 50 ne sont pas si loin), encore aujourd’hui.
Je passe aux points négatifs de l’épisode : Virginia a un rôle complètement secondaire pendant la majorité de l’épisode, consistant à écouter et épauler le pauvre Bill, et s’inventer une vie, parce que tu comprends c’est un peu une fille magique aussi. Et pis faudrait pas non plus que le pauvre spectateur mâle cishétéro s’ennuie, donc on va rajouter des scènes de sexe, ça va le réveiller. Tiens, soyons un peu subversifs et mettons une scène de masturbation féminine, ça donnera un côté un peu rebelle à Virginia. Bon mais faudrait pas non plus qu’elle oublie qui est le patron, donc on va la faire semi-violer par Bill au début de l’épisode (je dis "semi-violer" parce que la scène dans la salle de bain est assez ambiguë. Je ne prétends pas qu’il existe réellement de "semi viol").
Je passe aux points négatifs de la saison 2/de la série en général : j’ai l’impression que le ton subversif du début de la série est de plus en plus loin. Désormais on se concentre sur l’aspect le moins intéressant de l’histoire : le couple de Virginia et de Bill dans son aspect romantique. Très franchement, Bill ne m’a jamais paru intéressant/attachant (vu la façon dont il traite sa femme ou Virginia..) et je ne voyais pas l’intérêt de s’intéresser à Bill et Virginia en tant que couple, et j’aurais largement préféré voir plus de scènes à propos de leurs découvertes. Le couple de Bill et Virginia est tout ce qu’il y a d’ennuyeux, je ne m’étendrai pas là dessus, puisqu’il ne fait que répéter des tics d’écriture des couples au cinéma et dans les séries.
Virginia johnson est censé être une personne incroyable, charismatique, et très indépendante, de ce qu’en disent les quelques bios que j’ai pu trouver sur elle. Comment expliquer un personnage aussi lisse et ennuyeux dans la série télévisée ? je pense qu’il s’agit tout simplement de l’écriture et du développement du personnage, qui a tendance à devenir de plus en plus consensuel, voire complètement contradictoire. Je pense par exemple à ce qui est dit d’elle dans la première saison : son ex-mari raconte qu’elle est capable de dire exactement ce qu’elle veut pendant le sexe, pourtant, aucune des scènes de sexe de la série, excepté la première avec Ethan, ne montrent cela.
Je crois que ce personnage est une énorme déception pour moi, car je pensais que son développement permettrait de voir quelque chose de différent et de moins lisse, dans lequel le personnage féminin n’est pas cantonné à un rôle de "care" ("soin").
Bref, je suis vraiment déçue par la série, en particulier depuis la saison 2. Je vais continuer pour voir comment évoluer la saison 2, mais j’ai peu d’espoir que ça s’améliore, à part par petites touches.
29 septembre 2014, 10:53, par Tête de serie
2.07
Je suis assez impressionné (et un peu dérouté, aussi) par les choix narratifs drastiques de cette saison 2.
Les six premiers épisodes se déroulaient sur un laps de temps assez court et la saison semblait suivre une trajectoire linéaire. L’épisode 6 marquait bien un tournant avec la mort de Lilian, la séparation de Betty et de son mari, la solitude de plus en plus insupportable de Libby, et la séparation de Bill et Virginia. Il était alors assez facile de deviner ce qui allait se passer (et c’était d’ailleurs une perspective assez alléchante) : désespérée par sa solitude, Libby allait tromper son mari avec le frère de Coral, ce qui allait faire imploser leur couple, Bill allait enfin réaliser que Virginia est la personne la plus importante de sa vie, et les deux allaient continuer à explorer la sexualité des afro-américains, ce qui allait permettre à la série d’approfondir la thématique raciale qui était déjà bien présente dans la première partie de la saison.
Au lieu de suivre cette voie qui aurait pu donner une excellente fin de saison, les scénaristes ont choisi de balancer un grand coup de pied dans la fourmillière. En quelques scènes, ils sautent d’abord une année entière, puis une autre. Le couple Bill/Libby n’a pas explosé même s’il est toujours aussi précaire, Libby n’a pas trompé puisqu’elle a eu un deuxième enfant pour s’occuper, Bill est toujours aussi paumé, la situation avec Virginia est coincée dans un statut quo.
Ca déroute, et puis finalement ça force l’admiration. J’aime quand une série ne choisit pas la voie de la facilité, se permet de bouleverser sa narration et effectue des choix tranchés qui amènent les personnages et le public dans une autre direction. Il y avait suffisamment de matériel intéressant mais les scénaristes ont choisi de surprendre, de ne pas jouer la montre, car ils ont une vision claire de là où doit aller leur série. Même si je regrette le non-approfondissement de certains thèmes, je respecte la démarche et je suis curieux de voir où cela va nous mener.
Je rapproche cette audace à l’épisode du huit clos dans la chambre d’hôtel entre Bill et Virginia au début de la saison. Je ne fais pas partie de ceux qui l’ont adoré, mais j’ai apprécié l’audace narrative et la volonté des auteurs d’approfondir la personnalité complexe de Bill.
Masters of sex est toujours très imparfaite, je trouve que les scénaristes ont toujours un peu de mal à écrire Virginia, mais la série a l’immense mérite, selon moi, de s’affirmer comme une série d’auteur, de se démarquer de tout ce qui existe à la télé actuellement en choisissant la voie de l’étude de caractères.
Je suis aussi un peu surpris que la série relègue l’étude au second plan (et avec elle, la radiographie des années 50). Mais je pense au contraire que le couple Virginia-Bill est fascinant et que le choix des auteurs de s’orienter vers une série plus psychologique que sociale est un parti pris intéressant. C’est le vrai tournant pris par les auteurs cette saison.
3 octobre 2014, 13:35, par Tête de serie
2.09
Content de voir que les thématiques du début de la saison n’ont pas été oubliées, loin de là. Mais il y a eu un vrai recentrage narratif : dorénavant, l’étude de Masters et Libby sert à appuyer la psychologie des personnages, alors que jusqu’à présent, l’aspect "série sociale" et l’aspect "étude de caractères" étaient moins imbriqués.
Cet épisode était tout simplement brillant. Les scénaristes naviguent dans les psychées fascinantes des personnages principaux avec une grande subtilité. J’ai adoré les scènes de Virginia avec son psy, la confrontation étonnante entre les deux frères Masters, et puis la formidable scène finale entre Virginia et Bill dans la chambre d’hôtel, qui se termine sur une révélation un peu prévisible mais superbement amenée.
Lizzy Caplan et Michael Sheen n’ont jamais aussi bien joué que dans cet épisode.
Impressionné.
15 septembre 2015, 09:00, par Feyrtys
3.10
Je crois que j’ai atteint le point de non-retour avec le personnage de Bill et même celui de Virginia.
Si cette saison a réussi à m’émouvoir avec l’histoire de Tess, de Betty et de Barton, tout ce qui tourne autour du couple Bill/Virginia m’irrite au plus haut point. Après avoir adoré Virginia, j’en viens à lui souhaiter du mal et ça me rend triste.
Je trouve que la narration de cette saison, avec la multiplication des sauts dans le temps, a été assez maladroitement géré. Non seulement on ne voit pas vieillir les personnages (c’est quand même gênant de voir Libby annoncer qu’elle a 40 ans alors qu’elle en fait à peine 30), mais en plus ils en sont tous au même stade émotionnellement, malgré les années. C’est une expérience de spectateur extrêmement frustrante.
En fait j’ai le sentiment que l’histoire d’amour entre Virginia et Bill n’a plus rien à faire au centre de la série et qu’on nous oblige à nous y accrocher contre notre gré. Je n’arrive plus à m’intéresser à Libby non plus, tant son histoire d’infidélité me semble être un copier/coller de l’histoire de la saison dernière et tant j’ai l’impression que les scénaristes l’ont gardée auprès de Bill uniquement dans le but de montrer à quel point elle est malheureuse.
Encore deux épisodes, je ne suis pas sûre d’aller jusqu’au bout si ça veut dire subir les états d’âme de Bill, le personnage masculin que je déteste le plus à l’heure actuelle.
22 septembre 2015, 23:13, par Tête de serie
3.11
Quand j’ai lu ton message, j’étais très en retard sur la saison (épisode 3), et comme généralement je suis plutôt d’accord avec ce que tu écris, j’ai eu assez peur d’en arriver au même point que toi avec Bill et Virginia.
Je trouve au contraire que cette saison est remarquable. Et encore plus depuis les épisodes 9-10, qui font monter l’intensité. Le paroxysme est atteint dans cet excellent avant-dernier épisode, étouffant dès la première scène, où les masques tombent et les dynamiques entre les personnages sont exposées au grand jour.
Bill et Virginia sont effectivement deux personnages très difficiles à apprécier. Egoïstes et destructeurs pour leur entourage, ils s’empêchent d’avancer et ferment les yeux sur le mal qu’ils font aux autres. Le fait qu’ils soient brillants et reconnus dans leur métier est encore plus cruel, car ça leur facilite la tâche pour ne pas changer. C’est difficile d’excuser des attitudes qui poussent Tessa dans une relation destructrice et Johnny à se construire avec un manque qui fera de lui un adulte en souffrance. Libby est aussi très frustrante car elle ne partira jamais de la prison dans laquelle elle s’enferme elle-même.
Je pense que le plus difficile en tant que spectateur, c’est que la série porte une vision très pessimiste de la nature humaine et ne nous offre pas la satisfaction de voir des personnages évoluer, apprendre de leur erreurs et mûrir. Au contraire, elle démontre avec une implacable justesse à quel point il est difficile, presque impossible, de dépasser des schémas destructeurs hérités des traumatismes de l’enfance. Bill, Virginia et Libby évoluent vers davantage de conscience d’eux-mêmes mais ils ne peuvent pas changer et on assiste, impuissants, au train qui s’élance à toute vitesse dans le mur (pour Tessa et Johnny, en l’occurrence).
Cet épisode était brillant car il décrit parfaitement ce déterminisme psychologique et met des mots sur les dynamiques complexes entre les personnages avec une grande justesse. Dan (pour Virginia) et Paul (pour Libby) ne sont que des illusions, auxquelles on a aussi eu envie de croire en tant que spectateur.
Le cliffhanger est d’ailleurs très cruel et ironique, parce qu’on sait déjà quelle va être la réponse de Virginia.
Je ne suis pas d’accord. Libby semble enfin avoir compris pourquoi elle ne quittera pas Bill, et elle l’exprime à Paul dans une scène d’une grande beauté et d’une grande justesse. Dans la saison 2, son aventure extra-conjugale était une rébellion. Cette saison, c’est une véritable histoire d’amour qui la pousse à se questionner profondément, et enfin !
Sinon, Judy Greer était fantastique et méconnaissable en femme alcoolique de Will Gardner.
Et la série a enfin trouvé cette saison comment utiliser ses personnages secondaires : en les traitant comme des guest-stars, mais en leur donnant des intrigues très solides.
J’espère que le dernier épisode maintiendra le niveau.
29 septembre 2015, 07:57, par Feyrtys
3.11 - 3.12
Le 3.11 était effectivement l’épisode le plus réussi de la saison. Merci Judy Greer !
C’est vrai ! Et surtout, Logan met Bill en face de sa lâcheté. Ce qui est quand même tout ce que j’attendais, même si j’aurais préféré que Virginia s’en charge.
Mais le seasons finale est à l’image du reste de la saison pour moi : maladroit et vraiment lourd, alors que la série nous avait quand même habitué à des récits un peu plus subtils.
J’en suis arrivée à tellement détester Bill que je ne supporte plus le fait que la série nous rappelle que son père l’a battu. Comme si c’était la seule chose qui pouvait expliquer la petitesse de ce personnage.
Ma compassion pour Libby et les enfants de Bill (enfin, surtout son fils aîné) ne suffisent pas à m’engager émotionnellement dans ces personnages. Je n’ai plus aucune envie d’assister à leurs errements.
En revanche, s’ils pouvaient faire une sitcom avec Betty, je suis preneuse :).
29 septembre 2015, 12:33, par Smelly Cat
3.12 "Full Ten Count".
Complétement d’accord avec @Feyrtys. Bill est réduit à la caricature de la relation père/fils, amant indécis et donc homme paumé. Son attachement à son travail devient une simple justification à sa retenue et moins une expression d’un esprit pragmatique.
Mais même Virginia en vient à m’énerver. Elle reproche à Bill ce qu’elle s’inflige consciemment depuis des années. Et le traitement de cette storyline majeure est fait avec de gros sabots, à la manière de quand Virginia, à l’aéroport, se retourne et Logan lui assène "Are you afraid that he’s gonna come ? Or that he’s not ?"
Please...
Pourtant, l’ajout de Logan dans l’équation était une très bonne chose parce qu’enfin une bonne alternative à ce monstre bicéphal de boulot qu’était devenu Masters & Johnson. Mais forcé de constater que ce n’est plus qu’un label et que leur association est artificiel depuis une saison au moins.
« Ma compassion pour Libby et les enfants de Bill (enfin, surtout son fils aîné) ne suffisent pas à m’engager émotionnellement dans ces personnages. Je n’ai plus aucune envie d’assister à leurs errements. »
Pareil. Autant son association avec Paul était une bonne chose, autant le timing du "il part/je suis enfin prête à partir" m’a véritablement saoulé et déçu. C’est extrêmement douteux de faire quelque chose d’aussi cruel pour dire dans l’épisode suivant à Libby : "ton sacrifice était inutile".
Et puis les relations père/fils dans cette série semblent n’être que sur l’unique modèle de la peur, de la déception et de l’incompréhension. Toutes les relations en fait. Il n’y en a aucune de saine et c’est profondément déprimant dans une série qui suit des personnes voulant résoudre les problèmes de couple. Et même celui de Virginia/Logan semble vouer à l’échec aux vues de son comportement avant de prendre l’avion.
Bref, déception.
Bref, je pense que Masters Of Sex ne devrait pas vivre encore longtemps. Sauf pour Betty.
30 septembre 2015, 13:12, par Tête de serie
3.12
Plutôt d’accord avec vous sur le fait que cet épisode est une déception. Ou comment ajouter des rebondissements artificiels alors que l’épisode 11 apportait la meilleure conclusion possible aux arcs de cette saison.
Seule exception à cet épisode que j’ai trouvé assez vide : la formidable scène entre Bill et Betty. J’ai adoré le moment où Bill croit lui apprendre le scoop du siècle en lui révélant sa liaison avec Virginia. Puis, la réaction de Betty quand Bill lui dit que leur mariage ne rime à rien alors qu’elle vient de renoncer à son histoire avec Paul était vraiment poignante.
Difficile de rebondir sur vos propos car je me sens en décalage avec votre ressenti sur les personnages. Je les trouve toujours intéressants, je ne pense pas que que Bill est réduit à la caricature d’une relation père-fils douloureuse, Bill d’ailleurs ne m’horripile pas, ni Virginia, même si, comme je le disais plus haut, ce sont des personnages qu’il est très difficile d’apprécier.
On ne parle pas trop des autres qualités de la série. L’exploration des problèmes sexuels (et des sexualités en général) via les personnages dans les intrigues du cabinet fonctionne parfaitement. La série a vraiment progressé dans l’utilisation de ses personnages secondaires et dans la manière de les utiliser pour dire quelque chose de la société des années 1960 et explorer les 1001 manière de vivre sa sexualité. La série maîtrise aussi son ton, entre noirceur et moments de comédie toujours réussis, notamment grâce à Lester et Betty (effectivement, c’est le meilleur personnage de la série).
Après, Masters of sex est toujours très inégale, frustrante, souffre de certains problèmes de construction et peine parfois à écrire ses personnages principaux. Mais je trouve toujours qu’il s’agit d’une vraie série d’auteur, avec un ton bien à elle, une véritable ambition, qui n’a pas peur de prendre des risques, et ça me fait attendre la saison 4 avec impatience.
30 septembre 2015, 13:13, par Tête de serie
15 septembre 2016, 14:12, par Tête de serie
4.01
Très bon retour. Les intrigues lancées dans cet épisode me plaisent beaucoup, notamment l’immersion de Libby chez les féministes des années 1960. Ca a pris du temps, c’était douloureux (pour elle comme pour nous), mais Libby est bien amenée depuis la saison 1 sur la voie de l’émancipation et j’ai hâte de voir où cela va la mener.
Même si la dynamique Bill-Virginia reste au coeur de la série, le choix de les séparer et de leur faire recruter de nouveaux partenaires de travail est une bonne idée. J’ai comme l’impression qu’on ne verra pas beaucoup Will Gartner cette saison :)
Sinon, Betty est toujours aussi fantastique. Toutes ses scènes sont de l’or. Et mine de rien, avec ses intrigues de cabinet, la série aborde épisode après épisode et saison après saison toutes les sexualités, sans parti pris. C’est une sacrée réussite.
Le ton général était beaucoup plus léger que lors de la saison 3, c’était très bien pour une remise en bouche.
10 octobre 2016, 15:59, par Tête de serie
4.02 - 4.04
Je pense vraiment que cette saison va réconcilier tous ceux qui se sont sentis largués par la noirceur et le jusquauboutisme de la saison 3.
Car ce début de saison 4 est vraiment excellent, à tous les niveaux :
L’épisode 4, le meilleur pour l’instant, est une synthèse de toutes les qualités de la série. L’écriture est juste, précise, fine, les intrigues se croisent et se répondent, les personnages gagnent en complexité et en nuances, l’équilibre humour / drame est parfaitement dosé.
J’ai adoré les scènes entre Virginia et Art dans la chambre. Leur relation est une réussite totale, qui gagne en épaisseur épisode après épisode.
Hâte de voir la suite.
24 octobre 2016, 23:25, par Tête de serie
4.05 - 4.06
C’est bizarre, mais... cette saison me donne entièrement satisfaction. Elle récompense l’attente des spectateurs, qui ont souffert jusqu’à ce que les personnages touchent le fond dans la saison 3, pour nous donner la satisfaction de les voir évoluer (à différents niveaux).
C’est extrêmement troublant.
J’étais persuadé que Masters of sex était fataliste, et finalement peut-être pas ? Bill veut changer, Bill change, et Bill devient un personnage touchant, qui se remet en question et ne retombe plus dans ses schémas destructeurs. Libby s’émancipe et se transforme en femme déterminée, qui sait clairement ce qu’elle ne veut plus (à défaut de savoir ce qu’elle veut devenir) et n’hésite pas à prendre des initiatives. Virginia évolue moins, mais on la sent tiraillée et son personnage est enfin écrit avec énormément de nuances et de subtilité. Et les acteurs délivrent chaque ligne de dialogue à la perfection, notamment Michael Sheen.
Est-ce que c’est pour mieux les voir trébucher et retomber ? C’est très possible. Quoi qu’il en soit, c’est une demi-saison totalement maîtrisée qui s’achève. Masters of sex est toujours aussi audacieuse et radicale dans ses choix narratifs (et c’est pour ça que cette série est unique dans le paysage actuel).
Mais voir six épisodes aussi équilibrés entre drame et comédie, avec autant d’évolution dans les personnages, c’est un belle surprise.
20 novembre 2016, 23:22, par Tête de serie
4.10 - Series finale ?
Excellent final pour une excellente saison. Il faut vraiment que les gens qui ont arrêté reprennent, car c’est une grande réussite.
Ca sent très fort le series finale, à la fois parce Showtime n’a rien annoncé pour l’instant, et parce qu’il se dégage un parfum d’aboutissement, de croisée des chemins, typique des fins de séries réussies.
Comme souvent depuis ses débuts, Masters of sex a choisi le contre-pied narratif total. Après trois saisons à explorer le pire de ses personnages principaux et à les convaincre (et nous aussi) qu’ils sont condamnés à retomber dans les mêmes schémas destructeurs, les scénaristes les amènent sur la voie non pas du changement, mais de l’évolution, de la prise de conscience et de la maturité.
C’était beau de voir ces personnages se réaliser, notamment Bill et Libby. Et très satisfaisant car ce n’est pas une happy end qui tombe comme un cheveu sur la soupe : c’est une très longue construction, patiente, méthodique et cohérente. L’enchevêtrement des intrigues et des thématiques (Art, Nancy et Dody se fondent parfaitement dans la série) est aussi l’une des grandes qualités du show.
Reste Betty. Qui n’apparaît même pas dans ce final, ni dans l’épisode d’avant. Sa dernière scène (sa bataille contre sa belle-mère/la société homophobe) était forte, mais le personnage aurait tout de même mérité une petite apparition dans le dernier épisode.
J’ai aussi beaucoup aimé que les scénaristes n’éludent pas l’implication de Masters et Johnson dans l’étude de la conversion des homosexuels. Un sujet touchy qui est restitué avec intelligence dans le contexte de l’époque, tout en soutenant le point de vue anti-conversion de Barton.
Je serais super content de voir une saison 5, mais si ça s’arrête là, Masters of sex sera sortie par la grande porte.