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The Walking Dead

1.01 - The Walking Dead

Don’t Open. Dead Inside.

samedi 30 octobre 2010, par Ju

Je ne vais pas vous mentir, The Walking Dead était la nouvelle série que j’attendais avec le plus d’impatience cette année. Je n’y peux rien. Des zombies à la télé, c’était déjà surprenant. Mais des zombies sur AMC ? Des tas et des tas de zombies ? Forcément, ça allait être génial.

Vraiment, la seule chose qui me donnait un peu d’appréhension était de savoir que, dans un futur proche, j’allais à nouveau devoir lire sur le forum des variantes de la phrase la plus ignoble de toute l’Histoire de l’Humanité. Vous savez, ces quelques mots qui mis les uns derrière les autres vous rendent terriblement pessimiste quant à la Nature Humaine.

« C’était différent dans les livres ! ».

Argh !

Qu’est-ce que c’est ?


The Walking Dead est la quatrième série originale produite par AMC.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que malgré son succès critique actuel AMC ne semble pas vouloir s’enfermer dans la moindre niche. The Walking Dead est tout sauf le signe d’une chaine qui se repose sur ses lauriers.

Sans rire. Quatre séries, et pas une seule avec des médecins, des flics, ou des avocats. C’est à croire qu’ils n’y connaissent rien en télévision américaine.

Adaptée de la bande-dessinée éponyme créée en 2003 par Robert Kirkman, The Walking Dead chronique la vie d’hommes, femmes, enfants, et chevaux, qui survivent tant bien que mal à une APOCALYPSE ZOMBIFIQUE. C’est-à-dire à une Fin du Monde remplie de zombies. Des tas et des tas de zombies. Partout, des zombies.

Le showrunner est un mec oscarisé, Frank Darabont, qui aurait apparemment écrit quelques très bons films. Mais comme tout le monde sait que le cinéma est un art mort, ça n’a finalement que peu d’importance.

C’est avec qui ?

Rick Grimes, notre point d’entrée dans cette Apocalypse Zombifique, est interprété par Andrew Lincoln, un anglais parfaitement inconnu. Pour moi, en tout cas. Je suis sûr que sa famille le trouve formidable dans tous ses projets. Quels qu’ils soient.

Lennie James joue le second rôle principal de ce pilote, si l’on peut dire. J’ignore s’il réapparaitra dans la suite, mais il n’est pas sur les photos promos.

Les autres acteurs principaux de la série, qui n’apparaissent que peu ou pas au cours de cette première heure mais qui, eux, sont sur les photos promos, sont Jon Bernthal (The Class), Sarah Wayne Callies (Prison Break), Laurie Holden (X-Files, la dernière saison de The Shield !), et Emma Bell (5nal Destination, oui, c’est un super titre qui est vraiment écrit comme ça).

De quoi ça parle ?

Ça ne vous suffit pas « Des zombies ! Des zombies partout ! », il vous en faut vraiment plus ? J’aurais bien aimé vous dire que mon idée de comédie zombifique, The Laughing Dead, avait été achetée pour être adaptée en série, mais malheureusement, encore une fois, mon génie reste incompris.

The Walking Dead, c’est l’histoire de Rick Grimes, un gentil père de famille qui travaille pour le bureau du shérif, jusqu’au jour où il se fait tirer dessus lors d’une intervention. Rick se retrouve à l’hôpital, reçoit des fleurs de ses collègues, et se réveille... plus tard... dans un Monde où les zombies règnent désormais en maitres. Des zombies ! Des zombies partout ! Rick va alors tenter de retrouver sa femme Lori et son fils Carl, pas forcément dans cet ordre là.

Classique.

Et puisque je suis sûr que vous vous posez la question, dans ma version chaque grognement de zombies était accompagné de sous-titres permettant au téléspectateur (hilare) de bien comprendre leurs états d’âmes, leur faim permanente, et le grand désarroi que ces pauvres zombies peuvent éprouver quand, au cours d’une journée sacrément cocasse, ils perdent tout le bas de leur corps le matin et se font piquer leur vélo l’après-midi.

Et c’est bien ?

Avant de vous donner mon avis sur la qualité de ce pilote, avant de vous dire si je l’ai trouvé suffisamment gore, avant de réfléchir sur l’impossibilité pour la série d’être à la hauteur de mes attentes démesurées, j’aimerais vous avouer quelque chose.

Les histoires de zombies, je n’y connais pas grand-chose.

Déjà, je n’ai pas lu The Walking Dead en bande-dessinée. Ensuite, côté ciné, je n’ai vu que Zombieland (avec Emma Stone !), le remake de Dawn of the Dead (avec les zombies qui courent et Phil Dunphy), et Land of the Dead (avec le pompiste zombifié qui nous offre une parabole absolument sidérante de justesse sur la terrible pénurie d’essence qui paralyse la France).
Alors oui, si vous n’y connaissez rien non plus, vous allez me dire que c’est déjà beaucoup, car il s’agit des classiques du genre. Ensemble, nous pourrons alors nous congratuler mutuellement de notre ignorance avant d’aller partager un lien quelconque sur un réseau social tout aussi quelconque. Mais au fond de moi, secrètement, je serais toujours dans le noir. Au fond de moi, je me demanderai toujours si « Mort-vivant » est bien le terme politiquement correct que j’aurais dû employer depuis le début de cette critique pour qualifier les membres de cette population zombifiée trop souvent dénigrée.

Toute cette longue parenthèse pour vous dire que je n’y connais peut-être rien en zombies, mais que même mon expertise superficielle du sujet ne m’a pas empêché de remarquer que le pilote de The Walking Dead suit à la lettre les schémas habituels du genre.

Ce n’est pas un reproche, loin de là, juste une constatation. Et la meilleure façon de vous faire comprendre pourquoi la prévisibilité de l’épisode n’est pas un point négatif pour moi, c’est de reprendre une citation relevée par Feyrtys en mars 2008, quand elle parlait déjà de The Walking Dead dans Ma Semaine à Nous.

Robert Kirkman : Je voulais faire un film de zombies qui ne s’arrête jamais. Je voulais un film de zombie qui nous permettrait de voir les personnages évoluer et changer avec le temps. [...] C’est quelque chose qu’on ne peut faire qu’en bande-dessinée, ou alors à la télé. Mais je ne fais pas de télé, j’écris des BDs.

Sans s’attarder plus longuement sur le fait que Feyrtys est trop forte (sérieusement, allez donc relire son texte), l’avantage de la télé sur tous les autres supports (sauf la bande-dessinée), c’est que le créateur a la possibilité de prendre son temps. En théorie.
C’est pour cette raison, parce que je suis bien conscient d’avoir encore des heures de programme devant moi, que ça ne m’a pas du tout dérangé que le premier épisode de The Walking Dead se contente d’une intrigue et d’une progression ultra-classiques. Il fallait absolument passer par la découverte de ce Monde et par le dégommage de zombies en guise d’introduction. C’est de la mise en place obligatoire. Et même si ça ne fait pas un premier épisode hyper engageant du point de vue de l’intrigue, c’est nécessaire. Et on aura largement le temps de passer à quelque chose d’un peu plus stimulant par la suite. Enfin ça, c’est seulement si la première saison de six épisodes commandée par AMC fonctionne suffisamment pour qu’on ait effectivement l’occasion de passer aux choses sérieuses.

Une fois cette petite constatation faite, j’ai trouvé ce pilote très réussi.

Côté esthétique on sent bien qu’on est sur AMC, même si j’ai trouvé la réalisation un peu moins statique que ce à quoi nous ont habitué Mad Men, Rubicon, et Breaking Bad. C’est très beau, c’est soigné, les zombies sont absolument magnifiques. Par moment, l’atmosphère est même étouffante, toute en suggestion. La séquence la plus marquante est peut-être celle où Rick arrive sur son cheval dans Atlanta, complètement désert, avec pour seule musique le bruit des sabots sur la route. Un bruit singulier, presque apaisant, jusqu’à la révélation finale et une scène d’action très réussie pour conclure ce premier épisode.

Après l’annonce de l’adaptation de The Walking Dead en série, la question qui s’est longtemps posée était de savoir jusqu’où la violence et le gore pouvaient aller à la télévision. À la vue de ce pilote, la réponse est « assez loin ».

Ah ! Le paradoxe de la télévision américaine ! Cet endroit merveilleux où le sexe et les jurons sont strictement interdits, mais où il est tout à fait acceptable de tirer sur une petite fille avant même le générique et de voir des tripes, du sang, et des cervelles qui explosent pendant une heure !

Et ce n’est pas comme si la violence était énormément stylisée. J’ai même trouvé certaines scènes plutôt crues, et je n’ai pas eu l’impression de la moindre censure devant ce premier épisode. C’est gore, personne n’est à l’abri, même pas les animaux.
C’est évidemment une excellente nouvelle quand on aborde une série de ce genre, AMC ne semble pas avoir envie de poser de trop grosses contraintes sur la production. L’autre très bonne nouvelle, c’est que le budget ne semble pas non plus limiter ce qu’on voit à l’écran. Comme je l’ai dit un peu plus haut, les zombies sont magnifiques, et en dehors de quelques scènes ponctuelles qui demanderaient d’en voir beaucoup d’un seul coup, j’imagine mal en quoi la série pourra coûter cher.

Reste à savoir si Darabont et ses scénaristes seront à la hauteur des espoirs qu’ils suscitent, et s’ils sauront profiter au maximum de la liberté qui semble être la leur.
Pour l’instant, ce premier épisode de The Walking Dead est une bonne entrée en matière, classique mais à l’exécution très efficace. Mais maintenant que les présentations sont faites, j’ai vraiment hâte d’en voir plus et de passer aux choses sérieuses.


Voir en ligne : “The Walking Dead”, série adaptée des comics : la critique


Bon, et puisque Feyrtys a réussi à passer commande d’une série, ça serait possible une petite adaptation de "Y : The Last Man", AMC ? Cinq petites saisons devraient suffire.
Merci d’avance, bien cordialement, gros bisous, Ju.

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