Les français arrivent ! Les français arrivent !
On aime
Et mari aussi. Giulia vient d’accoucher, et son premier réflexe est de vouloir remettre le couvert. Quelle santé ! Évidemment, elle refuse, et Rodrigo se rend illico voir une prostitué. Compagnon modèle, Pape de compétition ! Pour ne rien arranger, et ce depuis le début de la série, Rodrigo est coincé par un choix fait à la naissance : Juan sera libre, Cesare voué à une vie pieuse. Hélas, Juan est un imbécile incapable de gérer une armée, quand Cesare s’avère bien plus compétent. Un mauvais choix qui coûte cher à Rodrigo, mais aussi à ses deux fils.
On n’y croyait plus, et, enfin, au bout de huit épisodes, je voilà : le rythme. C’est dense, c’est vif, c’est nerveux, c’est clair... en gros, c’est tout ce que la série a oublié d’être dans ses épisodes précédents. De plus, et c’est encore plus surprenant, la série ajoute une pointe d’humour non négligeable. Il n’y a qu’à voir la rencontre arrangée entre le roi Charles et le Pape (qui doit donner l’impression d’être non préparée, alors que c’est tout le contraire), et aussi la gestion de l’impuissance du mari de Lucrézia.
Il était temps qu’ils se rentrent dedans, les frères ennemis. Depuis le temps qu’on voit Cesare bougonner à chaque promotion du frangin, qui lui, arbore le même sourire débile, leur confrontation fait plaisir à voir, construite assez habilement (même si très lentement) depuis le début de la série.
De plus, la façon dont tout est décanté, via la révélation de ce qu’à vécu Cesare en tant qu’otage des Colonna par la bouche de Juan est assez jubilatoire.
Rodrigo a définitivement du mal à tendre l’autre joue, sauf si ça lui permet de planter un coup de couteau en profitant de la distraction. Dès que l’occasion lui est donnée, il invoque une futur vengeance, qui l’entraîne dans une spirale de violence qu’il ne perçoit ni ne contrôle. Son manque de discernement sur ce point traduit avec une grande justesse l’aspect purement guidé par les pulsions du personnage.
Peut-être que le personnage trouve enfin sa voie. Peut-être qu’elle gagne en épaisseur, en force de caractère. Cet épisode 10 lui donne la part belle et lui donne enfin une profondeur qu’elle n’avait pas jusqu’ici. Hélas, on peut juste pour l’instant d’un peut-être, tant les revirements de caractères des personnages sont nombreux dans cette série. Mais pour l’instant, on en profite.
Je pense depuis le début de la série que le personnage le mieux conçu est celui pourtant assez secondaire d’Alessandro Farnese. Cet épisode ne fait qu’alimenter ce sentiment. Et aussi montrer que le personnage de Cesare Borgia est bien meilleur en sa compagnie.
On aime moins
Quand les points négatifs sont aussi triviaux, ça veut bien dire que la qualité augmente, mais franchement, ces douches miracles qui permettent à tous les personnages de retrouver leur fraîcheur et de faire cicatriser, c’est un peu too much. Ca économise du budget maquillage, mais c’est too much quand même.
Dans l’épisode 10, c’est un festival. Doman ne sait jouer qu’une note. Il le fait très bien soit, mais dès qu’on lui demande autre chose, c’est moyen, voir grotesque. On le voit pleurer grossièrement, jouer l’alcolisé, et pousser un cri de joie que le réalisateur lui a demandé de jouer visage masqué. A croire que c’était pour éviter au téléspectateur de constater l’étendue des dégâts.
Avec ce rôle, Doman se heurte à ses limites, et le résultat est assez catastrophique. Très dommageable quand on est censé porter une série sur ses épaules.
Des épisodes bien meilleurs, mais qui font d’autant plus regretter le démarrage poussif. Il ne reste que 2 épisodes pour confirmer le regain de qualité, ou au contraire, prouver que « Borgia » sauce Canal+ est définitivement un série trop irrégulière pour être immanquable.
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Dernière mise à jour
le 7 novembre 2011 à 22h47