En avril 2011, les deux derniers inédits de la série des « Petits Meurtres d’Agatha Christie » se sont placés en tête des audiences deux semaines de suite avec plus de 5 millions de téléspectateurs et de 20% de parts de marché. Certes aidés par la faiblesse de TF1 qui programmait « Familles d’explorateurs », la série de France 2 parvenait tout de même à dépasser la série policière américaine de M6. Les marques de fiction installées sur la chaîne et qui surperforment sur leur case sont très rares (outre « Les Petits Meurtres », il n’y a guère que « Fais pas ci, Fais pas ça » qui soit concernée).

Un nouvel inédit est diffusé ce vendredi 28 octobre, la chaîne en a encore un en stock, et un troisième est en tournage ce mois-ci. Au printemps prochain, la série fera une escapade en Turquie pour le tournage de deux épisodes, « Rendez-vous à Istambul » et « Meurtre en Mésopotamie ». C’est donc une affaire rodée, et qui tourne bien.
Le principe des « Petits Meurtres » consiste à adapter les romans policiers d’Agatha Christie, mais en les situant dans la France des années 30 et en remplaçant les héros originaux, Hercule Poirot ou Miss Marple, par un duo d’enquêteurs découverts dans la mini-série de 4x90’ « Petits Meurtres en Famille », diffusée en novembre décembre 2006.

Extrait 1

Dans « Un cadavre sur l’oreiller », l’enquête commence au petit matin, quand Larosière découvre, après une nuit très arrosée dont il ne garde que très peu de souvenirs, un cadavre dans son lit. La victime est une prostituée d’une maison close dans laquelle il a ses habitudes : le Commissaire devient donc le principal suspect de l’enquête, conduite par un de ses ennemis à l’intérieur de la police. Le sort de Larosière dépend donc de Lampion, à qui il demande d’aller contre ses penchants (il est homosexuel, Larosière désapprouve) pour mener l’investigation au sein de l’Oiseau Bleu...

La série repose sur son duo de personnages, leur excellente interprétation par Antoine Duléry, qui campe un Commissaire hédoniste et bourru, et Marius Colucci dans le rôle de l’intelligent et vrai-faux naïf Lampion. Les dialogues entre ces deux-là sont réjouissants. Leur relation compliquée et très attachante est finement écrite et bénéficie d’être testée par les circonstances exceptionnelles de cet épisode. L’histoire est adaptée du roman « The Body in the Library », qui impliquait des danseuses. Les auteurs de la série ont donc croisé ce matériel original avec leur envie de situer une intrigue dans un bordel, ancanaillant au passage les écrits un peu sages de la maîtresse du suspense.
L’enquête est bien menée par les scénaristes, qui ménagent suffisamment de suspects dans une affaire suffisamment complexe pour maintenir un certain suspense.

Écriture, interprétation et réalisation sont donc de qualités. Un montage un peu plus serré permettrait sans doute à l’ensemble d’être parfait. Dans ces moments-là, le format de soixante minutes des séries de prime-time de la BBC semble bien enviable.

Extrait 2