30 mars 2015
Episode Chronique
Et les séries, c’est plus que sur les « networks », la liberté [1] s’est propagée du câble jusqu’au site où on commande les cadeaux pour les anniversaires dont on vient de se rappeler. Non, tout est génial (mais pas autant que The Wire, hein) et toutes les séries sont des « séries évènements à ne pas manquer ».
Sauf que si les séries télé étaient aussi réussies qu’on le prétend, elles seraient des films. Aussi parfaites (mais pas autant que The Wire, hein) qu’elles le sont, il y a toujours ce petit élément qui gênent. Ce petit truc qui nous fait dire « Ta gueule, t’es moche ! ».
Penchons-nous, s’il vous voulez bien, sur ces éléments à problèmes de séries réussies qui seraient tellement meilleures (mais pas autant que The Wire, hein) s’ils pouvaient juste fermer un peu leur gueule.
Alicia Florrick - The Good Wife

Ca y est, je vois l’affront dans vos yeux et qui précèdent le « Nan, mais à pErDUSA ils adorent détruire ce qu’ils aimaient il y a encore 10 minutes ». Même si c’est vrai, on se calme deux secondes et on nous laisse vous expliquer pourquoi vous avez totalement tort de penser cela dans le cas de La Brave Epouse.
The Good Wife est toujours un des meilleurs drama à l’antenne, Alicia Florrick est toujours un excellent personnage de série, pErDUSA aime toujours autant la série. Mais, force est de constater que si la série n’a pas peur du changement, elle devrait quand même s’en inquiéter. Il ne faut pas se leurrer, regarder une série c’est signer un contrat tacite d’avoir chaque semaine les mêmes éléments qui nous plaisent avec assez de changement pour ne pas se lasser mais pas trop pour ne pas aliéner son public fidèle. Indépendamment des pseudo querelles entre des acteurs, les scénaristes de The Good Wife ont fait le choix d’éloigner Alicia des tribunaux pour la rediriger vers une carrière politique. C’est une excellente idée qui montre l’évolution d’un personnage qui reste aux côtés de son mari volage pour l’aider dans sa carrière politique, à une femme décidée qui se lance dans la sienne.
Le problème est que ce changement radical déstabilise trop la série. Perdue entre la volonté d’honorer leur prise de risque et le passé historique de la série, les scénaristes n’arrivent pas à trouver un équilibre qui convainc.
La série ne se lance pas à 100% dans la politique et n’abandonne pas l’aspect judiciaire. Le problème est que si elle avait réussi à jongler entre les deux, c’était parce que Alicia se trouvait au centre de la série et faisait le lien entre les univers. Elle était avocate mais elle était aussi un élément de la carrière de son mari. L’éloigner des tribunaux bascule obligatoirement la série vers la politique. Le problème est que Diane et Cary souffrent le plus de cette nouvelle donne, qu’elle annule tous les changements opérés par la division des cabinets, et que sympathiques sur quelques épisodes, les ambitions politiques d’Alicia ne nous ont pas donné les meilleurs moments de la saison.
C’est un problème. The Good Wife reste une série brillante, qui sait prendre des risques, mais une prise de risque est justifiée si elle porte ses fruits. Par définition, une action risquée peut amener à un échec. Et même si nous n’en sommes pas encore là, la seconde partie de la saison n’éloigne en rien cette alternative. Je peux comprendre qu’Alicia s’ennuie dans sa vie, et que la mort de Will l’a forcé à tenter quelque chose de neuf. Mais c’est pour ça que les hobbies existent. Je me dis que si Alicia s’était mise au tricot ou pris des cours de poterie, on aurait eu peut être plus d’épisodes sur l’arrivée où Diane et Cary aurait plus de chose à faire. Parce que quitte à choisir entre Alicia, procureur et une série judiciaire avec Baranski et Czuchry, je suis pas sur de suivre la Brave Épouse sur ce coup...
Jaha - The 100

The 100 a un concept rigolo : Et si on envoyait dans l’espace tous les acteurs dont Shonda la Merveilleuse ne veut plus ?
Bon bien sur, on la regarde avec la crainte de voir T.R. Knight ou Katherine Heigl débarquer un jour dans la série, mais jusque là regarder The 100 était une expérience plus que plaisante. Les personnages sont bien écrits, les conflits organiques sont complexes, la série se dote même d’un joli générique en saison 2.
Non, il n’y a rien à redire.
A part peut être, il peut pas vite mourir Jaha ?
Alors que la fin de saison me laissait espérer que la série allait pouvoir aller de l’avant sans Jaha. Le personnage a non seulement survécu au crash de la station, mais aussi à sa traversée (littérale) du désert, à sa rencontre à des indigènes, à sa traversée (littérale) dans l’autre sens du désert, à des mines, et à la traversée (littérale) d’un très grand lac avec ses vilains poissons mutants. Jaha n’est pas un personnage inintéressant, son rôle de leader vient plus d’un complexe du Messie que d’une réelle volonté d’aider son prochain. Le problème est que son évolution est bien moins intéressante que celles des autres personnages. Pire encore, les scénaristes l’ont volontairement éloigné de l’intrigue principale en début et en fin de saison et n’ont pas vraiment réussi à l’utiliser de manière optimale lorsqu’il rejoint le camp en mi-saison. De ce fait, à chaque épisode, dès qu’il apparaissait à l’écran, je pestais parce que ses satanées aventures me rappelait qu’il était encore vivant mais surtout qu’il nous éloignait de l’axe principal de la série.
C’est bien dommage parce que l’une des forces The 100 est son imprévisibilité, cette intrigue de long voyage prophétique de Jaha était tout sauf imprévisible. On savait pertinemment que tous les acteurs non crédités au générique qui ont choisi de le suivre allaient mourir un à un face au danger de la semaine et qu’il allait arriver à destination en fin de saison. Même si le lieu d’arrivée était une surprise, le chemin pour y arriver n’avait pas trop d’intérêt. C’était une jolie perte de temps, surtout face au reste de la série qui était bien plus réussi.
Gabriel et Chef Rudy - Mom

Mom est une excellente sitcom. Une comédie réussie sur la classe moyenne américaine manquait beaucoup dans le paysage sériel américaine. Le fait qu’elle ait des rires enregistrés et Allison Janney sont des plus non négligeable.
Agréable en saison 1, la saison 2 est bien mieux maitrisée. Anna Faris, sa mère, sa fille et son sponsor sont le quatuor de femmes au centre de la série qui donnent les meilleurs épisodes. Cette saison, la série se dote de deux actrices régulières avec la promotion de Mimi Kennedy et Jaime Pressly et on espère qu’Octavia Spencer restera plus qu’un poignée d’épisode maintenant que sa série est annulée. Et avec tant de talent, on peut se demander si on doit vraiment garder French Stewart et Nate Corddry.
Gabriel, l’ancien responsable du restaurant est un vestige d’un époque peu glorieuse de Christy. C’était le patron marié avec qui elle avait une liaison mais la série s’est rapidement éloignée de cette intrigue. Gabriel était juste devenu le boss de Christy qui réagissait juste aux retards ou colères de cette dernière. Corddry est peut être un chic type, mais dès le milieu de saison 1, la série n’avait plus besoin du personnage.
Chef Rudy, quant à lui, est loin d’être le meilleur élément de la série. Les séries estampillées Chuck Lorre ont toutes un côté un peu gras qui agacent. Avec ses blagues lourdes et sexistes, Chef Rudy aurait beaucoup plus sa place dans 2 Broke Girls que dans Mom.
Avec dix acteurs réguliers et des acteurs récurrents marquants, Mom ne peut pas faire honneur à toute sa distribution. Il est très difficile de s’intéresser à Gabriel et son divorce ou à une liaison potentielle entre Rudy et Bonnie. Les épisodes autour des personnages du restaurant plombent la série. Et si je ne suis pas convaincu par l’avocat qui accueille Christy en tant que stagiaire, la nouvelle carrière de son héroïne serait l’excuse idéale pour se débarrasser en douceur de Rudy et Gabriel.
[1] de voir des stars prestigieuses jurer fesses et/ou seins à l’air