Santa’s Secret Stuff: You stopped the snow ?!
Bon, j’ai parlé cul dans mon introduction, je devrais exploser mes statistiques et faire autant de lecteurs que Ju, mais avec une bonne série. Ou avoir la police aux trousses parce qu’il y a une dimension un chouïa pédophile dans ce que j’ai dit. Mais c’est pas ma faute m’sieur le juge, c’est génétique.
Vous commencez à connaître, vous savez que je veux le manteau rose de Lorelai et que je démarre toujours, oh toujours, mes reviews par "L’épisode commence par...".
L’épisode commence par une scène bien familiale, toute gentillette, histoire de nous rappeler que oui oui, Lorelai est heureuse parce qu’après sept ans, elle a enfin une vie de famille, une vraie, avec un papa, une maman, une blondinette et un enfant qui rentre de l’université en jolie Toyota. (Comme toutes les filles, j’ai regardé le logo pour connaître la marque. Comment font les mâles pour reconnaître une voiture par sa coupe et sa couleur ? Sur une robe, okay, mais une VOITURE. Vraiment, ça me dépasse.)
Je sais que j’écris un tel paragraphe dans toutes mes reviews depuis au moins cinq épisodes, mais les scénaristes ne me donnent pas beaucoup plus de matière... On fait avec ce qu’on a, ma bonne dame.
Luke va voir Lorelai pour lui demander son aide dans son procès contre Anna. Apparemment, quand on veut avoir la garde d’un enfant, ça se passe comme pour obtenir le bail d’un appartement. Il faut que quelqu’un se prête garant au cas où vous ne payeriez pas : du coup, Lorelai accepte illico de rédiger une lettre sur l’intégrité et le compte en banque de son ex petit-ami. Espérons juste qu’elle ne s’engage pas à prendre le relais si Luke faillit à ses obligations : on a déjà GG, laissons April se noyer dans le lac parce que Luke est trop concentré à faire son Sudoku.
Ca permet de garder la dimension paternelle de Luke fort sympathique, d’appuyer l’immuable relation entre Lorelai et Luke et de détester toujours autant Chris.
Mais surtout, messieurs dames, dites bonjour à une scène complètement inattendue et hors du ton, néanmoins extrêmement drôle : suite de saynètes de Lorelai incapable de trouver l’inspiration, qui joue avec son stylo, jongle et fait hurler José Bové en déchirant un bon bloc de papier.
Serez-vous surpris si je vous dis que Lorelai cache cette lettre des yeux de Chris, mais comme d’habitude, il la trouve cachée quelque part, il la lit, il est pas content, etc, etc ? On parle ici de la même Lorelai qui, quelques semaines plus tôt, disait, au sujet de la lettre de Sherry, qu’il était inutile de cacher des choses parce qu’un jour au l’autre, elles finissent par être trouvées. Ceci dit, on ne peut pas vraiment lui tenir rigueur de cela, parce c’était l’époque où elle était heureuse. C’était l’époque où, lorsqu’elle discutait avec Rory, elle appelait Chris par son prénom et non pas "Dad". Et les dépressions font perdre la mémoire.
Rosenthal a compris que Lorelai n’est pas une mère de famille, c’est bien. S’il pouvait comprendre qu’elle n’est pas non plus une femme de famille - que ce soit avec ses parents ou ses enfants -, ce sera parfait. C’est dommage parce que là où Lorelai était une figure féministe très intelligente, elle devient la petite femme qui essaie de rentrer dans un tableau coûte que coûte, même s’il ne lui convient pas, pour plaire à son entourage. Non seulement c’est en complète contradiction avec le personnage, mais en plus on se demande si on est toujours à Stars Hollow, ville où chacun parvient plus ou moins à assumer ses différences.
Ce qui me fait le plus sourire dans cette histoire, c’est que Lorelai explique à Rory qu’elle ment à Chris (George Clooney sex tape. Je vous ai récupérés des abymes de ma lourde phrase, là ?) parce qu’elle ne veut pas l’inquiéter. Mais que sinon, tout est parfait, plus que parfait, même. Génial, incroyable, des étincelles partout, des orgasmes rien qu’en le regardant ! Rory plonge d’une manière assez incroyable sans réaliser que Lorelai est également en train de lui mentir pour les mêmes raisons.
Et la jeune femme, tout en candeur, de conclure "I’m not a kid anymore.". C’est mignon... En saison 6 j’aurais eu envie de lui jeter un thé bouillant à la figure, maintenant je trouve ça dans la lignée naïve-mais-pas-méchante du personnage.
Plus tard, Lorelai, Rory, Luke et April se rencontrent dans un centre commercial. Scène en parfait contraste avec le Lorelai, Rory, Chris et GG. Ce qui fait penser que les scénaristes sont conscients de ce qu’ils font mais se disent "C’est trop du ballon ce qu’on est en train de faire !". Subjectivité, perspectives, tout ça...
Enfin, passons à la dernière storyline : dans "grossesse", il y a "grosse". Isabelle Alonso aura tendance à s’insurger "Baaah, c’est pas gentil" : elle n’a pas vu Lane. Durant tout l’épisode, j’ai cru voir Katie Holmes. Je m’attendais à voir Tom Cruise débarquer en toge blanche et s’insurger contre l’inventeur du Lexomil. Non, vraiment : Lane est énorme. Ce n’est humainement pas possible, elle les a mangés ses enfants, elle est pas en train de les construire. Comment ferait-elle, à Paris, avec les tourniquets du métro ?
Pour continuer sur les gamins, mon sujet préféré, April vient rendre visite à son père sans le dire à sa mère. Et, étrangement, cette storyline permet de revenir à une des bases de Gilmore Girls : la communication. Il est vrai qu’en sept ans, on a un peu tout écoulé au niveau des personnages de base, alors voir April se démener pour garder une relation avec son père est une excellente idée. De même que de voir Luke se résoudre à ne pas pouvoir entrer dans ce petit jeu, malgré sa terrible envie de passer plus de temps avec sa fille.
Au final, un bon épisode certes mais relativement creux. Qu’est-ce qu’on a ? Le couple Lorelai/Chris qui s’effrite toujours, Rory qui n’avance pas plus, une énième grossesse et un Luke qui rattrape le tout. La série n’est toujours pas du niveau de la saison 5 et Rosenthal n’a définitivement pas la patte pour reprendre le flambeau des Palladino. On est loin du gâchis de la saison 6, mais on est tout aussi loin d’avoir là une excellente série comme auparavant. La série se regarde agréablement, mais dès que l’on essaie de creuser et de comparer les évolutions des personnages, on se dit "Ouais, bof.".