Through the Looking Glass (2): Un pied. Quatre orteils. Beaucoup de possibilités.
Les allitérations, une valeur sûre.
Surtout quand elles ne sont pas du tout tirées par les cheveux.
Les épisodes doubles ont leurs avantages et leurs inconvénients. Non, je ne parle pas de la possibilité de laisser respirer l’histoire ou au contraire de faire monter la pression sur 1h20, mais plutôt d’un problème tout ce qu’il y a de plus simple : je n’arrive jamais à me souvenir à quelle partie appartient quel bout d’intrigue. Et j’ai toujours la flemme de vérifier. L’avantage étant, du coup, que je peux résumer cette deuxième moitié de season finale en commençant où je veux, et en oubliant ce que je veux.
C’est quand même pratique, l’absence de conscience professionnelle.
L’Odyssée des Cons
Les Cons de la Plage sont en expédition vers la Tour Radio. Une expédition à la fois cruciale et épique, si on en croit les violons de Michael Giacchino. Et je les crois, parce que ses violons ne mentent jamais, et que cette réorchestration d’une musique du pilote est très réussie. Les Cons marchent, marchent, marchent et marchent encore derrière Rousseau la pseudo française et Jack le pseudo messie. Comme beaucoup de gens en voyages organisés, ils se plaignent de la bouffe, du temps qui est un tout petit peu trop chaud et un tout petit peu trop humide, du ciel qui n’est pas exactement du même bleu que sur la brochure, ou encore du fait que leurs maris sont restés sur la plage pour faire exploser des Autres à la dynamite dans une mission suicide.
Toujours à se plaindre, ces foutues bonnes femmes.
Heureusement, le bon Docteur Ducon est là pour les rassurer. Tout va bien se passer. Tout s’est bien passé, d’ailleurs, et ils doivent rester groupés car... mais Rose ne lui laisse pas le temps de finir son discours pompeux de motivation, et lui explique gentiment que s’il répète encore une fois « Ensemble, tout devient possible », elle lui mettra son poing dans la gueule.
Rose ? Géniale.
Pendant ce temps, sur la Plage des Cons de la Plage, tout ne s’est pas vraiment bien passé. Jin, Bernard et Sayid ont échoué, ils n’ont tué que 70% de Les Autres venus kidnapper leurs femmes et violer leurs enfants. Car les Autres sont méchants, ne l’oublions pas.
Tom, Ryan, et un troisième Autre qu’on appellera Bob parce qu’il ne va pas survivre assez longtemps pour mériter un prénom, tiennent nos trois Cons en otage. Et ils refusent de parler, hein, aucun d’entre eux ne dira que tout le monde se dirige vers la Tour Radio pour quitter Lildelost à tout jamais, non, ils... bon, ok, Bernard l’avoue très vite. Mais c’est seulement parce qu’il est « un dentiste, pas Rambo ».
Rose ? Géniale.
En bon hôte découvrant que ses invités ont décidé de quitter Lildelost sans le prévenir, Ben est plutôt contrarié. Deux ou trois kidnappings de femmes et d’enfants, une pendaison, des menaces constantes, un ciel qui devient rose, et ils veulent partir ? Vraiment ? Les choses ne font qu’empirer pour ce pauvre Ben puisqu’il apprend à peu près au même moment (ou bien avant... c’est pas comme si j’étais allé vérifier) par les Bombasses de la Station sous-marine qu’un vilain petit Hobbit leur a rendu visite. Du coup, Ben envoie à la station Mikhail, son cyclope indestructible. Une station qui selon lui était immergée, avec des bombasses qui selon lui étaient en mission au Canada. Mais en même temps, Les Autres avaient bien avalé sans broncher que si ses yeux étaient si bleus, c’est parce qu’ils reflétaient la pureté de ses intentions, alors Ben n’était pas vraiment à un gros mensonge près...
On peut d’ailleurs très facilement théoriser sur la vraie raison de la présence des Bombasses Sous-Marines cachées dans cette station. Si Ben leur a donné ce poste alors que le brouilleur pouvait très bien fonctionner sans elles, c’est parce qu’il ne voulait pas qu’elles se fassent sau... qu’elles tombent enceinte. C’est d’ailleurs pour cette même raison que la saison 4 de Lost va être géniale : toutes les semaines, nos amis découvriront une nouvelle planque lugubre, au fin fond de Lildelost, avec dans chacune d’entre elle une nouvelle paire de bombasses cachées par Ben pour les protéger de « ce terrible fléau qu’est la grossesse » (dixit Feyrtys). La série étant ce qu’elle est, elles mourront évidemment d’une blessure par balle très peu de temps après, mais d’ici là on peut quand même anticiper de réjouissant castings.
/* Interlude sentimentale */
Jack aime Kate parce qu’il a vu au fond de son âme. Juliet aime Jack parce que même après mille vies, elle l’aimerait encore. Sawyer aime Kate parce qu’elle est bonne. Juliet et Sawyer partent se promener ensemble pour peut-être trouver l’âme sœur dans ce monde dément.
Oh, Carré Amoureux Maudit, comme tu m’avais manqué !
/* Fin de l’interlude sentimentale */
Pour en revenir au troisième front, le Front de Les Autres, les choses ne vont décidemment pas très bien pour notre ami Ben. Il apprend d’un coup que ses hommes sont morts, que Juliet et sa fille l’ont trahi, et que son groupe commence à ne plus trop lui faire confiance, rapport aux bobards énormes qu’il leur raconte à longueur de temps à propos du Vieux Mec Invisible qui vit tout seul dans la jungle. En bref, c’est pas la joie, et Ben n’a pas d’autre solution que de sortir son plus beau Crayola rouge de sa trousse de dessin, et de tracer une paire de gros traits bien gras sur une carte de Lildelost.
Une carte de Lildelost toute vide, dessinée par un borgne albinos et manchot de 5 ans sans aucun sens de l’orientation ni notion de cartographie.
Son plan est d’une étonnante simplicité pour un mec qui habituellement dresse des stratégies en 25 points à base de kidnappings, de chantages et d’expériences malsaines sur les lapins. Il va marcher tout droit dans la jungle pour intercepter les Cons de la Plage (qui, eux aussi, marchent tout droit dans la jungle) avant qu’ils n’atteignent la Tour Radio, et les convaincre de rester sur Lildelost grâce à ses grands talents de persuasion.
Un plan à toute épreuve.
Ben suit donc gaiement son trait rouge en compagnie de son adolescente de fille (dont il commence un peu à regretter l’enlèvement parce que, putain, qu’est ce qu’elle est devenue chiante), ne se doutant pas que les choses se compliquent dans la station sous-marine. Pendant que les Bombasses se disputent pour savoir qui aura le droit de tuer cet emmerdeur de Charlie, Desmond débarque discrètement et se planque avant l’arrivée de Mikhail.
Passée la surprise de retrouver deux très charmantes jeunes femmes dans un lieu si inaccessible, Mikhail va prendre ses ordres auprès de Ben. Ses ordres étant de se débarrasser des deux très charmantes jeunes femmes cachées dans ce lieu si inaccessible. Ben, il n’est pas du genre à rigoler avec les grossesses involontaires. Ou volontaires. Ou même l’idée de grossesse. Ou avec les gens qui regardent des fringues de bébé dans les vitrines des magasins.
/* Interlude culturelle */
A ce niveau, Lost et l’Odyssée d’Homère (le poète grec, pas le mec jaune avec 4 orteils... comme par hasard) c’est du pareil au même. Desmond est définitivement Ulysse qui s’est perdu en mer et trouve refuge dans une caverne alors qu’il cherchait à rejoindre sa femme, Pénélope. Forcément, Mikhail est le Cyclope Polyphème. Les Cons de la Plage, même s’ils sont absents de cette intrigue, joueront le rôle des moutons de Polyphème. Parce qu’ils suivent Jack « Le Berger » Shephard, et qu’ils sont cons comme des moutons. Greta et Bonnie, en tant que Bombasses Sous-Marines, sont les sirènes poussant les navires vers Lildelost.
Et Charlie est... Nono, le Petit Robot, cadeau d’Ulysse pour Télémaque son fils ?
C’est indiscutable, il faut être vachement cultivé pour comprendre Lost.
/* Fin de l’interlude culturelle */
Suivant les ordres de Ben... parce qu’il en a envie et que lorsqu’on est un cyclope indestructible on n’a de justifications à donner à personne... Mikhail abat froidement Lana Parilla (une bombasse, malgré sa coupe de cheveux), tire sur la blonde (ça ne fera que la quatrième blonde tuée par balle dans la série, une broutille...), et s’apprête à l’achever lorsque Desmond intervient et lui tire un harpon dans l’abdomen.
Que les fans de Mikhail se rassurent, le mec arrive à faire gicler le sang de ses oreilles, il a vu pire, et il y survivra. C’est dans son œil qu’il fallait mettre le harpon, Des, c’est pourtant pas compliqué à comprendre !
En attendant que le cyclope indestructible se réveille, Charlie et Desmond sont victorieux, Bonnie la bonnasse leur donne le code pour désactiver le brouillage des communications (le code est une chanson des Beach Boys, les Cons de la Plage, comme par hasard !), et tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il ne reste plus qu’à Charlie de désamorcer le brouillage, à Desmond de préparer les équipements de plongée pour remonter....
Mais avant ça, Ben a rejoint les Cons de la Plage, sur le chemin qui mène à la Tour Radio. Sa carte avait beau être complètement pourrie, Ben est quand même super fort en orientation lildelostienne. En même temps, c’est pas trop dur de retrouver son chemin lorsqu’un Vieux Mec Invisible en rocking chair joue les copilotes.
Seul contre une quarantaine de personnes, sans arme ni aucun moyen de pression, Ben arrive à obtenir une petite conversation avec Jack. En souvenir du bon vieux temps où il le retenait prisonnier, je ne sais pas... soit Ben est très convaincant, soit Jack est particulièrement con, soit les deux. Ben n’a qu’un seul objectif, les persuader de rester sur Lildelost, et pour les convaincre il tient un raisonnement à l’épreuve des balles : « Tu vois, Jack, moi je suis un tueur sans pitié, mes choix ont causé la mort de 40 personnes il n’y a pas très longtemps sans que ça m’inspire le moindre remord. Alors quand moi, le tueur sans pitié menteur compulsif, je te dis que tu ne dois pas quitter cette île parce que... c’est une mauvaise idée et que... vraiment, c’est une mauvaise idée même si... je ne peux pas te dire pourquoi... tu devrais me faire confiance. Oh, et si tu ne m’écoutes pas, je bute tes amis. »
Malgré ses excellents arguments, pleins de bon sens, le Docteur Ducon refuse de céder. Jin, Bernard et Sayid sont « tués » hors caméra. Nous, devant la télé, on n’y croit pas vraiment parce qu’on a vu beaucoup de films, mais le Docteur Ducon, lui, marche à fond. Il casse la gueule de Ben pour se défouler et parce que c’est facile de taper sur quelqu’un de plus petit que soi, et menace Tom de représailles. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai vraiment sympathisé avec Jack. La violence est vraiment un truc incroyable, quand on y pense...
Sur la Plage des Cons, Juliet et Sawyer observent discrètement Les Autres en compagnie de Bernard, Jin et Sayid (ils sont vivants... nous voilà tous rassurés), mais ne savent pas vraiment comment faire pour les sauver. Si seulement ils avaient des armes ou un mini van bleu avec plein de bières devant pour faire voiture bélier !
Je dois vous avouer que le moment où Hurley débarque avec sa camionnette est plutôt excellent. Non seulement c’est très drôle, mais je ne m’y attendais pas, et j’ai eu l’impression agréable (et sûrement justifiée) que ce moment avait été préparé depuis la mi-saison. En bref, c’est cool. Hurley écrase Ryan, Sayid se prend pour le Bizarro Jack Bauer du Moyen-Orient et brise le cou de Bob avec ses jambes, avant que Sawyer abatte froidement Tom, mon Autre préféré.
Parce que Sawyer est un anti-héros vachement sombre maintenant, et qu’il se veut le digne successeur de Jack Bauer. Décidemment, c’est la mode.
Les otages sont sauvés, Ben s’est fait casser la gueule par le Docteur Ducon, Ulysse et Nono ont quasiment rempli leur mission... pas moyen de me souvenir dans quel ordre interviennent les scènes suivantes. Ce qui ne peut vouloir dire qu’une seule chose : il est grand temps de revenir sur Locke.
Locke en est toujours au point où on l’avait laissé deux épisodes plus tôt, allongé dans une fosse commune, une balle dans le bide, en train de transpirer et de pester parce que ses jambes ne fonctionnent plus. C’est la loose complète, Locke pense au suicide, mais le Monstre de Fumée Noire Hallucinatoire choisit ce moment pour faire sa dernière apparition de la saison sous la forme de Walt !
WAAAAAAAAAAAAAALT !
Shut up, Michael.
La chose aurait pu être surprenante si je n’avais pas vu son nom au générique... Enfin bref, force est de constater que Malcolm David Kelley a maintenant 35 ans, fait 1m90, il a toute une famille à nourrir, de la barbe, une voix grave, mais on fait comme si tout ça n’avait aucune importante car on est quand même un peu content de le revoir après une année d’absence. Ce qu’il dit n’est pas follement original (même avec mon éducation religieuse très approximative, Lève toi et marche ! me rappelle vaguement quelque chose), mais la scène est efficace, et Locke repart pour un nouveau tour de Lildelost à lancer des couteaux et faire exploser des trucs.
Dans la station sous-marine, pendant que Desmond est occupé, loin, très loin, et incapable d’entendre ce qu’il se passe parce que, franchement, il est hyper trop loin, Charlie entre en communication avec Penny. Parce qu’un season finale sans Penelope Widmore, ça aurait été un peu triste.
A peine le temps d’apprendre à Charlie que le bateau au large n‘est pas le sien et qu’elle n’a jamais entendu parler de Naomi, Mikhail est déjà à l’extérieur de la station et nargue Charlie avec la grenade qu’il est sur le point de faire exploser... à 20cm de sa main... je sais pas... on va dire qu’il est indestructible une bonne fois pour toute, et on oublie.
Parce que sa vie est une épopée grecque, Desmond rate Penny de peu, c’est triste, et Charlie se sacrifie pour assurer entre autres qu’il s’en sorte.
Charlie est mort, j’y reviendrais un peu plus tard, mais sa mission est remplie : le téléphone satellite de Naomi est prêt à émettre. Après trois saisons, les Cons de la Plage arrivent enfin à la Tour Radio, et Rousseau efface son message de détresse, celui qui date de l’époque où elle savait encore parler français.
Suspens, suspens, suspens, Naomi est obligée de sortir de la Tour pour recevoir un signal... Ben hurle à qui veut l’entendre que « C’est une grossière erreur... mais je ne vous dirais jamais pourquoi ! »... Naomi est enfin connectée et... se prend un couteau dans le dos.
Locke, dernier représentant de la Police du Bon Goût sur Lildelost, ne pouvait vraiment pas la laisser se trimballer partout avec un bandana aussi affreux dans les cheveux. Locke, il n’aime pas les bandanas. Ni les cheveux. Oh, et elle travaillait potentiellement pour de très méchantes personnes avec de très mauvaises intentions. Le fait est que d’une façon ou d’une autre, il devait la tuer. Alors que tout le monde arrête de se plaindre ou de chercher un sens à son geste, et qu’on se réjouisse plutôt qu’il se soit contenté d’un couteau et pas de la faire exploser au C4.
Evidemment, le meurtre de sang froid ne réjouit pas trop le Docteur Ducon. On assiste donc à un face-à-face attendu depuis très longtemps. L’opposition entre deux conceptions très différentes du leadership et de l’évolution du modèle sociétal à travers les âges. Un affrontement à même d’ébranler le concept même de libre arbitre sur Lildelost !
Un truc de ouf.
Locke et Jack se font face, vérifient qu’ils se souviennent du nom de leur interlocuteur, testent leurs meilleures méthodes d’intimidation, se rendent compte qu’ils sont tous les deux très mauvais, et repartent chacun de leur côté après une confrontation « épique » et « anticipée depuis des lustres ».
Quelque part à New York, Peter Petrelli et Sylar sont super impressionnés.
Arrive la conclusion que personne n’attendait. Jack entre enfin en communication avec le bateau de Naomi. Ils peuvent être localisés. Les secours arrivent. Kate a l’air super contente de pouvoir bientôt retourner en prison. La musique s’emballe. Les Cons de la Plage sont sauvés.
Hein ?
Retour au « flash-back » de la Barbe de Jack. Les scènes hyper longues dans le passé qui prennent beaucoup de temps sans qu’on comprenne ce qu’il se passe. Arrivé à la fin de l’épisode, on s’attend quand même à un retournement de situation, et on espère qu’il va être bon parce qu’on s’est fait chier pendant deux épisodes.
En pleine nuit, Jack a rendez-vous avez quelqu’un à l’aéroport. C’est Kate.
Hein ?
Jack lui montre l’article de journal qui l’a presque poussé au suicide, et lui demande pourquoi elle n’est pas venue à l’enterrement. Kate lui répond qu’elle n’avait aucune raison de s’y rendre.
Hein ?
Jack dit qu’il prend beaucoup l’avion et profite des tickets qu’on leur a offerts...
Aaaaaaah, ok.... Un flash-forward !
A chaque petite secousse, il espère que l’avion va s’écraser. Il lui dit qu’ils ont fait une erreur. Il n’en peut plus des mensonges. Il lui dit qu’ils n’auraient jamais du partir. Il lui dit qu’ils doivent y retourner.
Dans le genre cliffhanger qui vous prend par surprise et qui vous laisse avec des tas de questions, celui-ci est plutôt génial.
L’Odyssée des Cons... pour les Nuls
Par où commencer ? Je parle du gros twist prolepsique dès maintenant, ou je prends exemple sur Lindelof et Cuse en noyant le Charlie ? Allez, va pour le Charlie.
Charlie est mort.
Ce n’est pas une énorme surprise, vu qu’on y a quand même été préparé depuis une quinzaine d’épisodes, mais c’est quand même agréable de voir que les scénaristes sont allés jusqu’au bout de leur idée, qu’ils n’ont pas fait demi tour, et qu’ils se sont débarrassés du Hobbit... avec une certaine classe. La mort de Charlie est efficace, la mort de Charlie est émouvante, et c’était loin d’être gagné, tant le personnage était devenu insupportable au cours des deux premières saisons. Mais tout s’est arrangé cette année. A partir de l’annonce de sa mort, en réalité. C’est dès ce moment que les scénaristes ont commencé à faire des efforts pour rendre Charlie à nouveau attachant, c’est malheureux qu’il leur ait fallu ça pour les motiver à bosser correctement mais le résultat est là : il meurt de façon héroïque, et surtout il meurt en étant redevenu suffisamment attachant pour que ça mort nous importe un minimum.
Certains, beaucoup même, ont fait la remarque que Dom n’était pas obligé de mourir, qu’il pouvait s’échapper par le hublot, et que c’est vraiment trop nul, et que plus jamais d’abord ils ne regarderaient Lost, et que c’est quoi cette statue géante à quatre orteils et que Sawyer il est trop beau. Une remarque intéressante. Pour ces personnes, passées clairement à côté du propos, j’ai deux réponses. Ma première réponse, c’est qu’il ne voulait tout simplement pas s’échapper. C’est le message principal de l’épisode précédent, quand même, le fait que Charlie admette sa mort et qu’il veuille suivre la vision de Desmond jusqu’au bout pour permettre à Claire et Aaron de quitter l’île. Au moment où il voit Mikhail, il réalise ce qu’il se passe et ne cherche pas à fuir son destin. Ma deuxième réponse, pour ceux veulent rentrer dans de basses considérations physiques, si Charlie avait laissé la porte ouverte, la différence de pression aurait fait monter le niveau de l’eau de la pièce principale très rapidement, et ils se seraient noyés tous les deux... ensuite, le hublot qui explose est trop petit pour que Charlie y passe, puisqu’il fait la taille de la tête et de la main de Mikhail...
Mais de toute façon peu importe, il voulait se sacrifier, alors que les râleurs se taisent et ne m’obligent plus à parler de pression atmosphérique et de mécanique des fluides.
C’est l’heure des flash-forwards ? Non ? Toujours pas ?
J’aimerais revenir un moment sur un des autres points importants de l’épisode : la vraie origine du bateau de Naomi. On n’en sait pas grand-chose pour l’instant, donc je n’ai pas trop d’avis sur la révélation en elle-même, par contre j’en ai un sur la façon dont elle est faite.
J’ai un petit problème avec le fait qu’on apprenne que les gens du bateau sont « Les Méchants » (les « Les Autres » de la saison 4 ?) par l’intermédiaire de Ben. Déjà parce que je ne vois pas du tout comment Ben pourrait être au courant que ces personnes en particulier sont celles qui recherchent Lildelost depuis toujours, et ensuite parce que, à mon avis, la révélation aurait eu plus d’impact si elle avait été faite pour la première fois dans la scène de Penny et Charlie.
Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire sur le sujet. C’était plus histoire de râler qu’autre chose. Une petite remarque désobligeante, comme ça, en passant. Maintenant ça va mieux.
Après avoir revu le season finale deux fois en intégralité, et le cliffhanger une paire de fois supplémentaires, j’ai deux remarques à faire.
Remarque n°1 : j’ai beaucoup plus apprécié ces épisodes au deuxième visionnage. Même si la première fois je me doutais bien que les « flash-backs » de Jack nous préparaient à un twist (même moi, je refuse de croire que Lindelof et Cuse sont assez cons pour faire une bête analepse de Jack pour le final), ça ne m’a pas empêché d’être très énervé à chaque fois que le Wooooooosh habituel retentissait, simplement parce que je ne voyais pas l’intérêt de passer autant de temps avec le Docteur Ducon lors du dernier épisode de la saison. Quelle surprise, lorsqu’à la fin, toutes ces scènes ont trouvé un nouvel intérêt. Idem pour le périple des Cons vers la Tour Radio, une randonnée interminable lors du premier visionnage et qui passe beaucoup mieux lorsqu’on sait exactement où ils voulaient conclure leur saison.
Ma deuxième remarque, c’est que bizarrement je préfère toujours le final de la saison 2... même si celui qui nous intéresse aujourd’hui possède à la fois de meilleures révélations, un meilleur cliffhanger, et une plus grosse prise de risques, il lui manque quand même la statue géante d’un pied à quatre orteils (ou un truc équivalent, hein, je n’ai rien contre les statues géantes d’oreilles sans lobe).
Une prise de risques énorme, oui. Car si les Alias ou autre Battlestar Galactica nous ont bien appris quelques chose, c’est que le flash-forward, c’est hyper casse-gueule. Heureusement, celui de Lost est un peu différent, car s’il nous offre bien une vision très réduite du futur, je ne pense pas que la formule de la série va changer pour autant, et on devrait être à l’abri des amnésies rambaldiennes ou autre collaboration cylon.
Je ne crois pas que les flash-forwards vont remplacer les flash-backs. Je suis certain qu’on ne va pas commencer à suivre les aventures barbues d’un Jack qui aurait des flash-backs de sa vie sur Lildelost. Je pense que la série va grosso modo rester la même, toujours sur l’île, et toujours avec des flash-backs qui, et c’est la seule différence que j’anticipe, pourront être remplacés de temps en temps par un petit flash-forward.
J’espère d’ailleurs que ces prolepses ne seront utilisées que de manière très réduite, et avec une grande précaution. A mon avis, seuls les épisodes qui jusque là étaient réservés à Jack devraient maintenant se passer dans le futur et suivre l’intrigue du final. Et surtout rien de plus.
Parce que franchement, et ce n’est pas quelque chose que vous relirez de si tôt ici, Matthew Fox était génial dans ces épisodes, dans le présent, et encore plus dans sa version barbifiante du futur. Découvrir un Jack tombé dans la déchéance, avec sa barbe, ses lunettes de soleil de rock star, ses envies de suicide, ses drogues et son alcool, en bref, devenu une grosse épave pleine de regrets, c’est assez réjouissant. Un futur bien sombre, un personnage transformé, c’est ce qu’il fallait pour donner envie de voir la suite, et ils ont fait ça plutôt bien. Par contre, et je le répète, il ne faudrait surtout pas en abuser et étendre le principe à tout le monde. Nous montrer la future vie toute pourrie d’autres personnages rentrés chez eux, ça peut être rigolo deux minutes mais c’est surtout la meilleure façon de tuer tout le suspens. Surtout que, et encore une fois c’est quelque chose que vous ne relirez pas de si tôt ici, il y a pas mal de personnages dont j’aimerais voir les flash-backs. Des pistes ont déjà été lancées pour Ben et Juliet et c’est évident qu’on y aura droit, mais j’espère également voir ceux de Rousseau, ou pourquoi pas de Richard, l’Autre au Mascara.
En tout cas, l’idée est à la fois surprenante et ambitieuse, c’est toujours appréciable quand une série ose jouer avec sa narration et son format, et ce serait dommage de tout foutre en l’air. Mais je n’y peux rien, Lindelof et Cuse me font peur, et je suis loin, très loin d’avoir confiance en eux sur ce coup... Allez, déconnez pas les mecs.
Encore plus que la nouvelle vie toute pourrie de Jack, la vraie surprise de l’épisode a été de voir qu’il a réussi à quitter l’île. Au moins lui et Kate s’en sont sortis, et mine de rien c’est une sacrée révélation, et quelque chose que je ne m’attendais pas à voir venir du tout. Que ce soit bien clair, si le « sauvetage » par le groupe de Naomi est celui qui les fait quitter l’île, je serais très surpris. Ca ne peut pas être aussi simple, et je les vois très mal commencer la saison 4 sur le sauvetage de tout le monde. La question reste donc entière sur la façon dont ils vont réussir à quitter Lildelost, si d’autres vont s’en sortir, et sur ce qui va tourner tellement mal pour que Jack veuille y retourner. Oh, et c’est qui dans le cercueil, hein ? (Ben a mon vote)
Au milieu de ces questions, une chose est presque sûre : le statu quo est quasiment explosé. Ce qui me fait très peur, c’est que les Cons de la Plage retournent justement sur la plage, et attendent leur secours pendant dix épisodes sans comprendre pourquoi personne ne vient... Dans le genre foutage de gueule, on atteindrait des limites : c’était bien la peine de faire partir tout le monde dans la jungle si c’est pour qu’ils fassent tous demi-tour et reviennent se tremper les pieds au bord de l’eau, non ?
Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup aimé cet épisode. Pour sa tension, pour ses rebondissements, parce qu’ils s’en sortent, parce que Charlie est mort, parce que c’était une bonne conclusion à toute la saison, et surtout parce qu’on n’avait jamais été autant dans le flou depuis la question d’un certain Hobbit à la fin du pilote :
« Guys, where are we ? »
Et en 2008, on parlera un peu de Lost.