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Ma Saison à Moi - Critique de l'épisode La de la saison La

Saison à Conundrum: Carol, Pacey, Monica, Al et les autres !

Par Conundrum, le 14 août 2010
Publié le
14 août 2010
Saison La
Episode La
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Ah l’été ! C’est l’occasion pour les perdusiens de se remémorer ses meilleurs moments de séries sur la plage avec sa boisson préférée à la main (Mirinda Citron pour l’auteur de ses lignes). On se dit qu’il faudrait trouver le courage de finir la très bonne saison de Friday Night Lights que l’on a gardé au chaud. Ou on devrait peut-être redonner une dernière chance à The Middle avant d’aller se coucher. On se demande s’il n’y a pas une série anglaise du calibre de State of Play ou Spooks qu’on a oublié de regarder.

Mais on sait pertinemment que, posé devant sa télé après une dure journée de sieste et bronzage, il y a n’y a rien de mieux que de comparer à nouveau Community à Modern Family, de se refaire les derniers The Good Wife, d’essayer de forcer ses proches à regarder Cougar Town ou de revoir en cachette cet épisode réussi de Fringe.

Mon Épisode de l’Année

The Good Wife
1.21 Unplugged

«  I want you to want the job »

C’était l’un des fils conducteurs principaux de ce drama du mardi soir. Et bien qu’on se doutait de ce qui allait se passer dans l’épisode, il s’agissait d’une étape obligée avant le dénouement final de la saison. C’était un épisode prévisible mais auquel j’ai pensé toute la journée. Alors que Lost nous dévoilait le passé de Jacob, le même soir sur CBS, Will et Diane annonçaient à Alicia qu’elle gardait son poste et à Cary qu’il n’était pas reconduit. C’est cet épisode, le 1.20, qui a, pour moi, montrer toute la force de la série.

Il était évident que, dans une série intitulée The Good Wife, la saison 2 allait difficilement suivre les aventures d’Alicia qui actualise sa situation sur poleemploi.fr en survet’ et en regardant Oprah. Il n’y a pas eu de twist où le cabinet trouve une grosse somme d’argent pour que Gardner et Lockhart puissent garder Alicia et Cary. Non, la décision difficile à prendre n’a pas été évitée et nous avons eu ce qui était sous entendu toute la saison sans être déçu. The Good Wife nous montre qu’un dénouement sans surprise ne signifie pas un dénouement sans tension.

Pour moi, le plus gros twist de la saison est de m’avoir fait comprendre et adhérer aux motivations des deux personnages les moins sympathiques de la série. Cary et Diane étaient présentés en début de saison, un peu maladroitement, comme les deux obstacles principaux sur le chemin d’Alicia. Diane avoue même dans cet épisode qu’elle apprécie Alicia mais que ca n’a pas été toujours le cas. Elle lui explique que Cary a généré plus de profit et, vu qu’il n’a aucune attache familiale, il travaille plus qu’Alicia. L’arrivisme de Cary peut être perçu comme un aspect négatif de sa personnalité mais il vient d’une motivation qu’Alicia n’a pas ou n’affiche pas autant que lui. Cary n’a pas de famille à soutenir, un conjoint en prison, l’intrusion des médias dans sa vie privée, un nom difficile à porter et un complot à déjouer. Alicia elle, n’a pas le luxe de pouvoir être dévouée à 100% à son job.

De son côté, Diane se doit de tout faire pour assurer la solvabilité et la survie de son cabinet. Elle lui explique qu’elle comprend les différences de situation entre les deux candidats et surtout qu’elle les accepte : malgré tout, Alicia a encore une chance. Cependant, elle doit montrer à sa manière qu’elle est aussi motivée que son concurrent. Et je dois avouer que, arrivé à cet épisode, je ne voyais pas trop comment Gardner et Lockhart allaient justifier leur décision.

Alicia semblait vouloir garder son travail non pas pour le plaisir qu’il lui procure, mais plus pour assurer le revenu principal de son foyer. Diane lui fait comprendre qu’un moyen de montrer sa volonté de vouloir rester au cabinet serait de jouer de ses connections. Chez David E. Kelley, on aurait eu le droit à une musique angoissante, on aurait fait d’Alicia une pauvre victime, et de Diane, un ignoble boss. Après tout, Alicia et Cary ne devraient être jugés que sur le mérite. Les connaissances de son mari ne devraient rien à voir avec le C.V. d’un candidat. Mais l’intelligence de The Good Wife est de nous mettre à la place de Diane et non pas uniquement d’Alicia. On comprend aisément le point de vue de Diane. Son cabinet est sur le point de mettre la clé sous la porte, et elle fait tout ce qu’elle peut (et que Will ne peut pas) pour le garder ainsi que tout le personnel qu’elle emploie. Elle demande à Alicia de prouver qu’il ne s’agit pas juste d’un gagne-pain pour elle, mais qu’elle est vraiment investie dans le cabinet et son futur.

On en vient alors à Cary. On peut comprendre sa confiance en entrant dans le bureau de Diane et Will en fin d’épisode. Tout comme on peut comprendre sa colère à sa sortie. On peut aussi comprendre, sans adhérer à sa motivation, d’aller rejoindre l’ennemi d’Alicia dans le but avoué de faire payer au cabinet qui l’a utilisé pendant un an. Cary n’a rien de fait de mal, il a même été un soutien de temps à autre pour sa concurrente. Et pour lui, la décision de Diane et Will lui fait réaliser (à tort) que tout son investissement ne fait pas le poids face à l’amitié qui lie Will à Alicia. Du coup, j’attends avec impatience les affrontements de la saison 2 entre l’homme qui pensait mériter le job et la femme qui l’a obtenu.

The Good Wife a aussi des défauts que la série a su travailler avec le temps. Le premier est le traitement des enfants. J’avoue avoir des difficultés avec les petits prodiges de l’informatique de 15 ans. Et pas uniquement parce que, deux fois plus vieux, je ne sais toujours pas utiliser Photoshop. Je n’ai pas du tout aimé l’intrigue "Junior joue à Sherlock". En revanche, sa copine qui l’utilise en balançant des informations sur Alicia via Twitter ou la grand-mère de Jen de Dawson qui affronte la mère d’une des amies de sa petite fille m’ont paru plus réalistes et plus percutants.

Le triangle amoureux et la gestion de l’ex-mari d’Alicia m’ont aussi posé problème. C’est l’aspect qui m’intéresse le moins dans la série. Le diner raté entre Will et Alicia ajoutait une tension superficielle et inutile pendant ce fameux épisode 1.21. En revanche, elle justifie la superbe tirade de Julianna Margulies dans le dernier épisode de la saison et l’ultime scène de la saison très réussie.

Au final, The Good Wife est une série que je me suis forcé à aimer à ses débuts mais qui est devenu le drama que j’attendais le plus. Le procès de la semaine me semblait souvent léger, mais j’ai réalisé que c’était dû à des années de séries judiciaires écrites uniquement par David E. Kelley. Ces procès donné à Ally, Bobby ou Alan… qui se déroulent le jour même !!!! Ces tueurs… déguisés en nonne !!!! Ces états d’âmes et problèmes… sous forme de bébé dansant !!!! Ces conflits… réglés par une simple tirade anti-Bush !!!!
The Good Wife n’a aucun de ces artifices, et au cours de la saison la série a su nous donner des cas plus complexes. Et surtout, elle a su donner du travail à tous ces acteurs des années 90 qu’on aimait tellement.

Mon « Comme la Macif, il assure ! » de l’Année

Ron. Effin’. Swanson.

L’homme à la moustache glorieuse qui aime les brunes et les petits-dej’ est mon personnage préféré de Parks and Recreation.

Du jeu minimaliste mais efficace de Nick Offerman à l’écriture toujours parfaite de ses intrigues, Ron Swanson est devenu à Leslie Knope ce que Jack Donaghy est à Liz Lemon. On est bien loin de la version « The Office » light sans sucre de la première saison. Cette année, les 22 épisodes et le reformatage de la série ont permis aux personnages secondaires de mieux se développer. Et alors que je ne suis pas sûr d’aimer ce que devient April, Ron, avec son alter ego chanteur de blues, son ex-femme qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Karen Walker, et sa faculté à réparer des chaises, est le personnage qui en a le mieux profité.

Maintenant, je m’inquiète un peu pour la suite. Avec l’arrivée de Rob Lowe et d’Adam Scott, le rôle de Ron au sein de la mairie pourrait être revu. Je n’aime pas trop le changement, et je n’aime pas qu’on touche à ce qui fonctionne parfaitement. Et me faire attendre avec mes craintes jusqu’en Janvier 2011, c’est vraiment pas sympa !

Mon « Je ne regarde pas Breaking Bad mais je regarde… » Fringe

Pacey et le cas du mauvais Marty McFly

Lors du tableau de fin d’année, j’ai donné une meilleure note à Fringe qu’à Lost. Pourtant Fringe n’est pas une série plus réussie, mais vu que mes attentes envers Fringe sont assez faibles, je ne suis que très rarement déçu. Fringe, c’est comme ces vieilles séries qui sont sorties après le succès de The X-Files. On pouvait regarder le premier épisode de la saison, le dernier, et un ou deux épisodes des sweeps pour voir l’arc mythologique avancer à petit pas.

La deuxième saison de Fringe n’a pas apporté grand-chose côté révélations. On se doutait que Peter allait apprendre qu’il venait de « là bas ». On se doutait qu’il allait arriver quelque chose à Olivia vu qu’elle a embrassé Peter et qu’ils ne peuvent pas se mettre ensemble dès la seconde saison. Et on se doutait que Walter and Co iraient « là bas » pour confronter Spock et Walternate.

Et au final, cette saison m’aura plutôt plu. Bon, je me serais passé des enfants difformes, du cas des cadavres chantants et de la lente intrigue du chef des shape-shifters. Mais grâce à John Noble en pleine forme et un générique rigolo de Fringe version 80’s, la série m’aura donné un des mes moments préférés de télé cette année.

Dans cet épisode très réussi de Fringe, on nous raconte comment le Pacey de Walter est mort, et comment il a volé l’autre Pacey. C’était une histoire tragique sans révélation majeure, car l’épisode n’en avait pas besoin. Une pause dans la saison qui raconte simplement une belle histoire et qui joue sur la réussite de la série : la relation entre Walter et son fils.

J’ai aussi beaucoup aimé le fait que le voyage original de Walter soit la cause des catastrophes paranormales de l’autre dimension. Et comme l’épisode 80’s de Fringe, j’ai aimé le final. Ce final joue sur la promesse tacite faite l’année dernière qu’on irait un jour « là bas ». Les petits clins d’œil m’ont vite gavé (The West Wing est encore à l’antenne, Eric Stoltz n’a jamais été viré de Retour vers le Futur) parce qu’ils nous éloignent un peu de la vraie force de l’intrigue d’un monde parallèle. L’intérêt de ce « là bas » est dans tout ce qui touche à la famille Bishop. La réunion de Peter avec sa vraie mère, les conséquences dramatique de l’acte d’amour de notre Walter, et la froideur de l’autre Walter.

J’ai eu plus de problèmes avec Olivia. Alors que je commençais à me faire aux limites d’Anna Torv, les scénaristes ont la bonne idée de la faire tomber dans les bras de Peter. Et l’absence d’alchimie entre les deux acteurs m’a empêché de savourer ce finale.
Dès qu’Olivia la Blonde prend la place d’Olivia la Rousse, je m’attendais à ce que Walter et Peter rentrent avec la mauvaise Olivia. La séparation de Peter avec la femme qu’il aime, la trahison annoncée de l’Olivia qu’il pense être la sienne, n’ont pas l’impact qu’ils devraient avoir. En revanche, j’ai adoré la scène de notre Olivia emprisonnée par l’autre Walter.

J’avoue même que j’attends avec un peu d’impatience la nouvelle saison. Du coup, attendez vous à une note assez faible en décembre lorsque je serais très déçu de Fringe.

Mon « Ta Gueule, t’es Moche ! » de l’Année

Glee

Je déteste Ryan Murphy. Non, je ne trouvais pas Popular sympa et Nip/Tuck n’a jamais été autre chose que racoleur et largement surestimé. Malgré tout, j’étais prêt à donner une chance à Glee, sa série musicale.

Mais dès le début, Glee et moi avons eu des problèmes. Pour commencer, une série musicale sans générique me pose problème. Ça peut paraître anodin, mais pour moi, ça reflète parfaitement ce que je déteste dans Glee. Un générique (réussi) permet de donner une idée de l’ambiance et de ce qui fait l’originalité de la série. Glee n’a ni générique, ni originalité particulière. Glee est un teen show lambda qui sous couvert de comédie ne laisse absolument pas évoluer ses personnages stéréotypés incarnés par des acteurs assez médiocres.

Ah oui, et les personnages y chantent en karaoké sans raison particulière.

Je me rappelle très bien d’une interview de Murpy durant la promo estivale de la série où il expliquait que les acteurs ne se mettraient pas à chanter sans raison dans sa série. Les morceaux musicaux seraient uniquement liés à la chorale. Et je trouvais que c’était une bonne idée de résister à la série comédie musicale. Dans une mauvaise comédie musicale, les chansons expriment juste ce que les scénaristes ont la fainéantise d’écrire. Avec un tel cahier des charges, cette solution de facilité n’était pas accessible et pour une série d’une vingtaine d’épisodes, je trouvais ça particulièrement courageux.

Évidemment, Murphy a changé d’avis et sa série, pas très folichonne à la base, est devenue une suite incohérente de morceaux musicaux qui font saigner les oreilles entrecoupée de réactions ridicules de personnages très mal définis. Dans Glee, les intrigues semblent évoluer uniquement au gré des chansons de la semaine sans but particulier. Il en ressort une inconsistance des personnages plongés dans des intrigues risibles.

Au final, Glee est un bien série de Ryan Murphy. Une série opportuniste qui remplace les gimmicks visuel de Popular, le sexe et gore de Nip/Tuck par les beugleuries de Lea Michele.

Ma Saison de Comédies

A part The Good Wife, rattrapée en un week-end, et Fringe, je n’ai pas trop suivi de dramas cette saison. Même le toujours efficace Friday Night Lights m’a (momentanément) perdu, après le départ d’un de ses personnages principaux. En revanche, cette année, j’ai assisté à un renouveau de mes comédies, et ça me fait bien plaisir.

J’ai toujours préféré une bonne comédie à un bon drama. J’aime l’enchainement improbable de one-liners, le jeu si peu naturel et limite hystérique d’acteurs et actrices dans une décor en carton pâte aux couleurs vives des comédies traditionnelles. J’aime aussi l’enchainement de références à la pop culture, la réalisation stylisée, et la multitude de gags visuels incorporés dans un seul plan des comédies à une caméra.

Et toutes ces années maudites de dramédies qui ont presque tué mes comédies arrivent enfin à leurs fins ! Le succès de la real-TV a donné un souffle nouveau aux sitcoms. Le style faux documentaire fait rage, et bien qu’il s’agisse d’un gimmick qui devient un peu lassant, Modern Family et surtout Parks and Recreation l’emploient plutôt bien. The Office, de son côté, a montré les limites du genre avec une saison très très décevante.

30 Rock a eu, après un deuxième visionnage, une saison plus réussie que dans mon souvenir initial. C’est sur qu’entre Community et Parks and Recreation, la comparaison fait mal. J’aime beaucoup le rapprochement, lors des dernières saisons, de Jenna et Tracy, et la série m’aura donné de bons moments cette saison.
En revanche, Saturday Night Live semble être dans une phase de transition. L’émission a du mal à se remettre du départ d’Amy et Maya et a montré, avec l’absence de relève féminine digne de ce nom, que se séparer de Michaela Watkins était une grosse erreur.

Scrubs et Old Christine ont connu leurs dernières saisons. Après le départ de Braff, le nouveau Scrubs semblait enfin avoir trouvé ses marques … avant de disparaître à jamais de nos écrans. Et c’est bien dommage, la nouvelle distribution me plaisait énormément, et la série aurait du passer moins de temps à regarder en arrière avec l’ère Braff, et se focaliser à donner de meilleurs intrigues à Lucy & Co.
En revanche, Old Christine nous a quitté au meilleur de sa forme. Les scénaristes n’ont pas eu peur de tout chambouler dans la série : Barb épouse Richard ! New Christine se trouve une nouvelle personnalité ! Les mecs de la série prennent un appartement ! Et comme le mariage de Christine et Barb l’année dernière, ses changements n’ont aucun impact sur la qualité de la série. Toujours efficace, Old Christine va sacrément me manquer l’année prochaine.

Enfin, si la saison 2 de Better Off Ted était en deçà de la première, de nouvelles comédies très réussies ont comblé l’annulation de la série. Community a enfin donné ce que j’attendais depuis bien longtemps : donner sa propre série à Joel McHale, l’excellent animateur de The Soup. Et, je n’ai pas été déçu. Il m’aura fallu quelques épisodes de rodage avant de vraiment aimer la série, mais personne ne délivre des lignes sarcastiques comme McHale. Matthew Perry peut aller se rhabiller.

Mais surtout, pour moi, la comédie de l’année était peut être la moins drôles de toutes globalement. Après des débuts très poussifs, et une actrice principale qui m’a un peu inquiété au début, Cougar Town est devenue ma série préférée de l’année. Voir une série s’améliorer de semaine en semaine avec des acteurs très doués et particulièrement jouissif. Cougar Town m’a fait la même impression que la première saison de 30 Rock. Le principe de base n’était pas ce qui convenait à la série mais Cougar Town a vite compris que la force de la série n’était pas "Mais quel gamin Jules allait se taper cette semaine ?" mais sur le groupe d’amis qui l’entoure.

En tout cas, le retour de comédies, de visages bien connus, des petites séries de SF à forte mythologie, et des dramas judicaires traditionnels, cette saison était aromatisée ‘senteur années 90’, et c’est pas pour me déplaire.

Conundrum