N°140: Sponsorisée par l’envie et la jalousie
31 octobre 2010
Episode Semaine
Les nouveaux amis de pErDUSA
Tout le monde aime Blackie
Si vous avez bien lu MASAN la semaine dernière, vous devez savoir que Donal Logue et Michael Raymond James se sont tapés le tour des campus américains en bus pour discuter de Terriers.
Comme je suis dans une école à New York (raison de mon manque de participation encore plus flagrant cette année), et qu’en plus il y a le mot “film” dans son nom, j’ai pu écouter Donal et Michael répondre a quelques-unes de nos questions. Le sourire jusqu’aux oreilles. Surtout sur la photo de moi coincée entre eux deux. Oui, vous pouvez me détester.

Ce qui s’est dit avait malheureusement très peu à voir avec Terriers, car peu d’étudiants présents regardaient la série. La majorité avait surtout vu True Blood et harcelait MRJ à propos de son accent cajun. Et je pense que cela a dû être souvent le cas, vu que la série n’a pas une audience très forte. D’où le fait que je ne saisis pas trop le but de ce voyage fatiguant en bus pourri, et Logue non plus, qui admet que les étudiants ne sont pas les possesseurs d’une boite Nielsen et ne changeront rien à cela. Mais ils étaient contents d’être là, malgré une fatigue apparente, voulant inspirer les jeunes dont ils ont été a la place autrefois. Ce qui est plutôt cool.
Vu qu’ils avaient majoritairement des apprentis acteurs en face, ils ont beaucoup parlé de leurs parcours, bien différents l’un de l’autre.
Enthousiastes, drôles, ils avaient plein d’anecdotes crétines (incluant une audition bizarre pour Bochco) et aiment beaucoup les allusions sportives. A n’importe quel sport. Des mecs cools, quoi. Ils disent eux-mêmes être très bons potes dans la vie. Quand Donal raconte qu’il a eu la chance de pouvoir faire partie du processus pour caster celui qui jouerait Britt, on comprend mieux cette alchimie épatante a l’écran.
En vrac, ce que j’ai appris :
Ce sont des gros bosseurs. Ils ont loué une maison ensemble à San Diego pendant le tournage, et vu qu’ils avaient environ huit pages à tourner par jour, qu’on leur filait généralement à la dernière minute, ils répétaient ensemble jour et nuit. Et ils en sont ravis ! Parce qu’ils sont conscients que chaque scène de la série repose sur eux. Le résultat parle de lui-même…
MRJ a visité Paris il y a peu, et personne de la rédac n’a été capable de le choper ! Il a beaucoup aimé en tout cas, y a appris une phrase idiote dont je ne me rappelle plus, et a gracieusement accepté mon invitation de lui faire la visite s’il revient. Bizarrement il n’a pas demandé mon numéro pour prévoir cela. J’aurais peut-être dû lui dire que je connais Jéjé, le meilleur guide parisien qui soit.
MRJ possède une énorme bague a tête de mort a son annulaire. J’ai donc évité de le demander en mariage, par doute. Il a aussi un portefeuilles contenant un million de cartes, dont le pass pour le métro new-yorkais. Le bus pourri, et maintenant le métro ? Ils sont sérieux chez FX, ils peuvent pas leur payer l’avion et le taxi ?!
Oui, on va revoir Karina Logue. Youpi !
Au cas où cela n’a pas été assez dit dans les médias, Logue est assez dégoûte par la mauvaise promo faite pour la série. Le service marketing de FX a vu le pilote il y a un an et a décidé qu’ils avaient tout compris sur son ton. D’où une vente basée sur un aspect comédie légère, alors que la série a énormément évoluée depuis.
Ce changement s’est d’ailleurs opéré petit a petit, James et Logue réalisant très vite que les moments dramatiques étaient ce qu’ils préféraient jouer. En particulier Logue, qui a rarement eu l‘opportunité de jouer dans un gros drama et adore cela. Résultat, les scénaristes se sont pris un plaisir à leur écrire ce type de scène, et la série est devenue plus sombre progressivement.
Au passage, cette question rebondissant sur une discussion concernant les problèmes de ton d’une scène (comme une blague qui n’a rien à faire au milieu d’un moment dramatique) fut la plus intéressante, dixit Mr Logue, super content qu‘on la lui pose. Normal, c’était de moi.

J’aurais aimé leur demander plus de choses sur la série, sur le futur épisode écrit par Tiiim Minear, sur la résolution de l’arc principal, sur une autre apparition de MRJ dans True Blood vu que ses 10 secondes furent les meilleurs de la saison 3…
Mais il a bien fallu que cela s’arrête, même s’ils sont restés beaucoup plus longtemps pour prendre des photos avec tout le monde et continuer à discuter. Je vous ai dit que ce sont des mecs trop cools ? C’est avec tristesse que je ne les ai pas suivis jusque dans les toilettes pour hommes et ai dû me décider a rentrer chez moi.
Peut-être rien de bien neuf dans tout cela, mais une bien belle rencontre en tout cas. Je pense que je serais encore plus triste si Terriers n’est pas renouvelée. C’est le meilleur nouveau drama de la saison en ce qui me concerne (The Walking Dead n’est pas encore diffusée), et j’ai eu la satisfaction de pouvoir leur dire en face qu’ils ont beaucoup de fans en France.
La prochaine fois, je vous raconterai peut-être comment j’ai papoté avec Arnold Spivak assis sur un banc et à quel point Alexis Bledel est une pimbêche qui lance de sales regards. Et ne sait toujours pas couper sa frange.
Les Liens de la Semaine
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Comment compter les téléspectateurs qui ne regardent pas leurs séries en même temps que tout le monde : NY Mag - This Platform Is Not Yet Rated (10/10)
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Mad (Dead) Men
Tigrou aime les zombies de The Walking Dead
L’attente aura été longue : cela fait plus d’un an qu’AMC a annoncé qu’elle avait acheté les droits du comic book The Walking Dead pour en faire une série. Une série de zombies ! Sur AMC !
Inutile de dire qu’immédiatement après cette annonce, The Walking Dead est devenu LA série que je voulais absolument voir en 2010.
Une heure de pilote plus tard, le résultat est il à la hauteur de mes attentes ? Avant de répondre, aidons ceux qui n’auraient pas encore entendu parler de la série à comprendre de quoi il s’agit.
The Walking Dead, à l’origine, c’est un comic book franchement chouette (même si pas exempt de défauts) qui a le même pitch de départ qu’un bon film de George Romero : des zombies anthropophages ont envahi la planète, quelques humains essayent de survivre dans ce monde dévasté… Et, bien sur, comme dans tout film de Romero qui se respecte, on comprend vite que la vraie menace ne vient pas des zombies, mais des humains qui ont survécu.
La force du comic book, c’était justement d’avoir compris ce qui faisait un bon film de zombie, et de faire passer l’horreur et le gore au second plan (sans les oublier pour autant !), pour se concentrer sur les personnages et la façon dont ils s’organisent pour survivre dans un nouveau monde hostile et dangereux. Ainsi, il n’y a pas de mythologie ou presque dans The Walking Dead : les évènements extérieurs ne servent qu’à catalyser les réactions des personnages, dont les interactions suffisent amplement à alimenter les intrigues. Tout le contraire de Lost, donc !
Autre qualité du comic : son format « sériel » lui a permis à de développer beaucoup de choses qui étaient à peine survolées dans les films du genre, faute de temps. La version papier de The Walking Dead a pu faire évoluer ses personnages sur 50 épisodes plutôt que sur 2 heures, nous montrer dans le détail comment ils s’organisent pour survivre et récréer un semblant de civilisation… Et, comme le comic prenait son temps, lorsqu’un personnage qu’on avait fini par croire intouchable disparaissait dans des circonstances horribles, le choc était incomparable. Inutile de dire, donc, que The Walking Dead semblait donc tout à fait adapté pour être adapté en série.
Alors, verdict après ce pilote ? Même si on est d’avantage dans une introduction à la série qu’un véritable épisode, bah c’est vraiment pas mal !

Première bonne surprise : ça fait vraiment peur. Pourtant, on ne peut pas dire qu’il y ait une surenchère de gore ou d’effets dans ce pilote. Mais c’est justement ce qui fait sa force : The Walking Dead profite de son format de série (et sans doute aussi de son budget de série, diront les mauvaises langue) pour proposer une approche différente du genre, avec peu de moments d’horreur pure et un rythme résolument calme et posé dans la majorité des scènes... Ce qui, par contraste, confère une intensité redoutable aux quelques instants phare de l’épisode.
Ainsi, dans les 58 première minutes de ce pilote d’une heure, les apparitions de zombie sont limitées au strict minimum : si l’on excepte le flash forward de l’intro (une scène d’ouverture visuellement magnifique mais finalement assez gratuite - j’imagine qu’il y a derrière la même idée que pour la scène d’ouverture « flash forward » du pilote de Breaking Bad : rassurer le téléspectateur sur ce qu’il est en train de regarder. Pour être honnête j’aurais préféré qu’on s’en passe !), il faut attendre environ 20 minutes pour apercevoir les premières créatures (et encore, très partiellement). Et même lorsqu’on commence à rencontrer quelques zombies, ils semblent si pathétiques, si maladroit que, comme Rick, on éprouve d’avantage de compassion que de peur en les apercevant.
Même la réalisation limite ses effets : presque aucune musique, mais beaucoup de silence, des mouvements de caméras assez lent qui s’attardent sur les personnages ou les paysages…
Pour caricaturer, The Walking Dead, c’est un peu Mad Men avec des morts-vivants… Et ça fonctionne très bien : ce rythme lent, ce sentiment d’attente permanent ont généré chez moi une angoisse diffuse tout au long de l’épisode, et m’a plongé dans un état où le moindre évènement légèrement horrifique (une alarme de voiture qui se déclenche dans la nuit, une poignée de porte qui tourne, un cadavre mutilé qu’on entraperçoit dans un couloir, des doigts qui se glissent à travers une ouverture) suffisait à me faire peur.
Et, comme je l’ai dit, le contraste avec le rythme lent et l’absence d’effet donne aux rares scènes d’horreur où tout s’accélère une efficacité redoutable. Après un épisode entier d’attente, la scène finale où une horde de zombie apparaissent sans prévenir au coin d’une rue - sans appui musical où effet de caméra - est absolument terrifiante. Et vraiment super cool.
Après ces louanges, passons au moins bon : Malgré mon enthousiasme, j’ai trouvé deux défauts à cet épisode pilote. Deux défauts qui ne m’inquiètent pas plus que ça, heureusement, car je ne pense pas qu’ils seront représentatif de la série.
Première chose qui m’a ennuyé : dans la deuxième partie de l’épisode, on a tout le long une longueur d’avance sur le personnage principal, Rick. Après tout, on a deviné depuis un moment qu’il y avait des zombies, qu’il valait mieux éviter de les croiser quand ils sont en groupe, que leur morsure était mortelle et qu’il fallait s’attaquer à leur cerveau pour les tuer. Résultat, les scénaristes sont obligés de mettre leur héros à niveau rapidement pour qu’il nous rattrape, et les scènes où son « mentor » lui résume en quelques lignes de dialogue la situation paraissent forcément un peu artificielles. Mais comme cette corvée est évacuée dès le premier épisode, je ne m’inquiète pas pour la suite.
Autre problème : le groupe avec qui Rick devra survivre est à peine aperçu, le temps d’une scène qui fait presque tache. C’est un problème pour deux raisons à mon sens.
D’abord, parce qu’introduire quelques autres personnages le temps d’une scène alors que 95% de l’épisode nous force à nous mettre dans la peau du héros est un faux pas un peu idiot à mon sens. Comme pour le flash-forward de l’intro, je comprends que les scénaristes aient préféré poser quelques enjeux supplémentaires dans le pilote. Mais abandonner le temps d’une scène point de vue du héros nuit à la cohérence de l’épisode, à son rythme et, surtout, à l’angoisse qu’on pouvait ressentir en s’identifiant à un seul personnage, et c’est assez dommage. J’aurais préféré un parti pris plus clair de la part des scénaristes : ne suivre que Rick, ou diviser l’épisode équitablement entre Rick et d’autres personnages.
Autre chose qui m’inquiète à ce sujet : comme l’intérêt de la suite reposera énormément sur les interactions entre Rick et ces autres survivants qu’on ne nous a pas encore présentés, ce pilote n’est finalement pas si représentatif que cela de la qualité de la suite. Cela dit, la première scène de dialogue entre Rick et son collègue dans la voiture était absolument excellente, donc j’ai confiance.
Malgré ces quelques défauts, ce pilote m’a semblé d’excellente facture, et très prometteur pour la suite. J’y crois : on aura une série à la hauteur du comic book, et des films auquel il rendait hommage. Vivement qu’un des héros se fasse éviscérer vivant !
Bisous, bisous !
La France vue par les séries vues par Jéjé
Terriers 1.07
Hank : She still has the little things going on... Like on wednesday, she took all the toilet paper and she made a paper maché sculpture of Mont Saint Michel. But she always has been creative that way.Britt : Wait ! Mount Saint what ?Hank : It’s a french cathedral which was built in the something something century.Britt : And how was that ? Wiping your ass with a cathedral ?
Running Wilde - 1.03
Steven Wilde : You know how sometimes, in life, things are harder to get out of than you thought they would be ? Like Orly airport in Paris when you’ve got 1 500 000 ecstasy in a hockey bag !
Mad Men - 1.13
Megan, Sally & Bobby : "Il était un petit navire, il était un petit navire... Qui n’avait ja-ja-jamais navigué, qui n’avait ja-ja-jamais navigué, ohé, ohé !"
The World of Blackie - 1.01
MRJ a visité Paris il y a peu, et personne de la rédac n’a été capable de le choper ! Il a beaucoup aimé en tout cas, y a appris une phrase idiote dont je ne me rappelle plus, et a gracieusement accepté mon invitation de lui faire la visite s’il revient. Bizarrement il n’a pas demandé mon numéro pour prévoir cela.
Introduction à l’Art de la Contradiction
Ju aime Community ? La question ne se pose pas en ces termes, c’est plus compliqué.
À l’origine, la première saison de Community ne devait compter que 22 épisodes, trois de moins que ce à quoi nous avons finalement eu le droit l’an dernier. Mais puisque NBC est de toute évidence contrôlée par une armée de crétins incompétents mais bienfaiteurs, Dan Harmon et son équipe ont dû écrire trois nouveaux scénarios qui devaient pouvoir être insérés entre les épisodes déjà diffusés et la fin de saison, qui avait déjà été écrite et qui était en train d’être tournée. C’est ainsi que sont nés « The Science of Illusion », « Contemporary American Poultry », et « The Art of Discourse ».
Leur point commun ? Plus qu’aucun autre épisode diffusé jusqu’alors, ils se reposaient énormément sur des détournements de films.

Ces trois épisodes sont très réussis, comme la majorité de la première saison. Le coup de Annie et Shirley en Good Cop / Bad Cop repose intelligemment sur les insécurités des deux personnages. Abed et Troy qui remplissent un à un les clichés liés aux films se déroulant à la fac sont une diversion bienvenue au visage en plastique orange de Lisa Rinna. Et la parodie de Goodfellas à base de beignets de poulets est peut-être mon épisode préféré de la saison, avec celui du débat et quatre ou cinq autres.
D’un seul coup, Community s’est retrouvée avec trois épisodes bonus, enquillés les uns à la suite des autres, et plus portés vers la parodie que tous les précédents. Trois épisodes diffusés juste avant celui du paint-ball, « Modern Warfare », le plus acclamé de la première saison. Vous connaissez la suite. Community est renouvelée sur une fin de saison orientée vers la parodie. Les scénaristes partent en vacances, et quand ils reviennent ils ont oublié tout ou presque de ce qui faisait le charme de leur série avant ce déluge de pastiches.
Ce qui m’amène enfin à la deuxième saison, complètement inégale, pour ne pas dire carrément bancale. Nous avons donc eu le droit à un season premiere très réussi, puis à une escapade bizarre et hors sujets chez les avocats, à une réflexion sur la mortalité manquant de blagues, à une parodie catastrophique d’Apollo 13, à un épisode à côté de la plaque et sans rythme avec Abed Jésus, et enfin à une autre parodie pour Halloween.
Six épisodes, déjà deux parodies pures et dures (Abed en Jésus en était une aussi, mais ce n’était pas la seule intrigue de l’épisode). C’est beaucoup. C’est sans doute trop. Ajouté à une réduction évidente du ratio « blague par seconde », on peut parler d’un début de saison très décevant. Et oui, donc, évidemment, Community a un sacré problème de dépendance à la parodie. Ça serait même le moment idéal pour monter une intervention, avec banderole et tout ça, si ce n’était pas tellement cliché qu’on en friserait l’hypocrisie. Sans parler du fait que malgré tout ça, l’épisode de cette semaine avec les Zombies d’Halloween était tout simplement brillant, de loin le meilleur de la saison.
Là où la pub de 20 minutes pour KFC s’était malheureusement contentée d’exécuter sans imagination les clichés du genre, en oubliant complètement les blagues, les personnages, ou de raconter une histoire cohérente, l’épisode de cette semaine s’est servi des films de zombies pour faire pleuvoir des vannes définitivement ancrées dans l’univers de Community. Merci Troy. Merci Abed. Merci Abba. Merci le gag absurde du chat. Merci le « Oh, Zombie Annie, comme tu as de grands poings... DANS TA GUEULE ! ». Merci le costume de Britta. Merci le « I love you ! » « I know. ». Et sérieusement, encore merci Abba.
« Epidemiology », c’est l’épisode qui réussit avec brio en faisant scrupuleusement tout ce qu’il ne faut pas faire. Complètement overzetop, plus du tout crédible, mais merde, c’est Halloween, je me vois mal leur reprocher de faire n’importe quoi, comme les Simpson.
Tant que ça reste une fois par an.
La Liste de la Semaine
Les Plus Beaux Costumes d’Halloween de l’Année




