Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°7: Semaine du 23 au 29 octobre 2006

Par la Rédaction, le 30 octobre 2006
Publié le
30 octobre 2006
Saison Semaine
Episode Semaine
Facebook Twitter
Avec l’annonce imminente de l’annulation de Studio 60, Ju et Joma lui rendent un dernier hommage, pendant que Feyrtys cherche à savoir pourquoi la série ne réussit pas à la passionner autant qu’elle voudrait ; Tigrou parle de son chouchou Ugly Betty et ne devrait plus jamais avoir le droit de parler de Battlestar Galactica ; Drum fait une apparition surprise pour se prendre pour Anya. C’est la semaine N°7 et c’est Mary-Louise Parker, parce que contrairement à ce que pense le Tigre, elle n’est pas agaçante, elle est géniale !

#1. Le Geekasme
La vie des Nous, les gens qui regardent (un peu) trop de séries, est principalement rythmée par, sans ordre particulier, des déceptions, des grands moments, et pleins d’épisodes intermédiaires (ou interminables) qui forment la majeure partie de ce qu’on suit. Histoire d’équilibrer ces différentes catégories d’épisodes, il y a une erreur à absolument éviter : il ne faut, sous aucun prétexte, attendre un épisode avec trop d’impatience.
Pourquoi ? Simplement parce que dans la plupart des cas (genre, au hasard, les season premieres de Lost et Veronica Mars), on en ressort très déçu. Et pas seulement parce que l’épisode en lui-même est décevant, mais parce qu’il ne pourra jamais être aussi bien que l’épisode qui passe dans votre tête, celui où Kate meurt et Rob Thomas se souvient où il a rangé sa paire de... bouteilles de courage liquide.
Donc, ça, c’est la majorité des cas. Et des fois, rarement, non seulement l’épisode ne vous déçoit pas, mais en plus il vous surprend agréablement. C’est le cas de « Exodus, Part 2 », de Battlestar Galactica.
Malgré une première partie laborieuse (pour ne pas dire foireuse), la fin de l’épisode ne laissait aucun doute : le suivant allait déchirer. Autant dire que mon niveau d’impatience était assez élevé. La méthode de Ron Moore pour réaliser ce coup d’éclat, pour ne pas décevoir et même impressionner, est pourtant plutôt simple (c’est à se demander pourquoi tout le monde ne fait pas pareil). Il commence par une grosse claque dans la gueule du téléspectateur (la scène entre Tigh et Ellen), puis enchaîne avec une série de petites coups de poings dans le ventre pendant la demi-heure qui suit, sous la forme de scènes d’action époustouflantes, d’effets spéciaux bluffant, et d’un geekasme.
Le geekasme pour moi est arrivé sous la forme de la chute libre du Galactica dans l’atmosphère de New Caprica. Un événement surprenant, violent, et jamais vu sur film en ce qui me concerne. Une idée de toute beauté qui a fait hurler de joie le geek qui sommeille au fond de moi (pas très loin, en fait).
Quelques secondes de génies, dans un épisode déjà formidable. Mais évidemment, il y en a deux, dans le fond, qui font la gueule à cause de Grapollo et qui racontent n’importe quoi sur les podcasts.
Ju


#2. From Studio 60 with love
Il n’y a parfois rien d’évident à comprendre son enthousiasme pour une série. En ce qui me concerne, souvent, je recherche la qualité dans des arguments techniques : écriture impeccable, cast de talent, maîtrise des histoires comme du background, engagement politique quand il le faut, etc. Mais parfois il s’agit juste d’un sentiment diffu de bien être et d’impatience. Au final, ne restera que mon plaisir à voir évoluer personnages et histoires dans un cadre qui me plait. Studio 60 on the Sunset Strip correspond parfaitement à ces critères.
J’aime Studio 60 d’une manière irraisonnée. A aucun moment je ne porte un œil critique sur l’épisode que je regarde. J’en vois déjà qui se demande ce que je fous à pErDUSA et le pourquoi de ce papier ? C’est juste qu’une série comme Studio 60 me procure tellement de plaisir que je n’ai aucune envie d’analyser le pourquoi du comment, mais juste de me laisser porter.
Il m’a fallu un certain pour comprendre que je me foutais complètement de la perfection (non parce que, dans ce cas je ne regarderais pas One Tree Hill ou The Class par exemple) et qu’il fallait que j’arrête de trop analyser ce que je voyais.
Bien sûr comme tout amour fou, ça ne durera pas toute une vie et je finirai sans doute par redevenir lucide. Néanmoins, je me décide de la manière la plus geek possible, à déclarer au monde mon amour pour la dernière série d’Aaron Sorkin, qui me met la pêche et de bonne humeur quelque soit l’heure, le temps et/ou le degré de ma dépression.
Pour une véritable critique, attendez les billets de Feyrtys, Jéjé, Ju, Drum, Blackie, Lyssa, Tonio ou... Non, je crois bien que c’est tout au niveau des rédacteurs plus intelligents que moi.
Joma


#3. Ugly, Betty and me
Oublié Battlestar Galactica ! Dépassée Veronica Mars ! A côté de la plaque Studio 60 ! La révélation de la rentrée s’appelle Betty, que Joma le veuille ou non !
C’est sûr, Studio 60 a un cast prestigieux là où Ugly Betty a recruté des anciens acteur de The O.C. et de Resident Evil (remarquez personne ne s’est plaint quand Lost a embauché Michelle Rodriguez !)...
C’est sûr, Battlestar Galactica réfléchit sur la démocratie, le terrorisme et la justice là où Ugly Betty nous parle de mode, de coucheries, et de costumes d’Halloween.
C’est sûr, Veronica Mars nous offre (ou essaye de nous offrir en tous cas) une vision cynique et sombre de notre monde là où Ugly Betty nous assène à chaque épisode qu’il faut être soi-même pour réussir et trouver le bonheur.

Mais voilà, la triste vérité, c’est que je prend bien plus mon pied devant un épisode d’Ugly Betty que devant n’importe laquelle des trois séries sus-citées.

Pourquoi ça ? Parce que Ugly Betty est la seule, je dis bien la seule série à l’heure actuelle qui parvienne à me faire exploser de rire dans les trois secondes qui suivent le début de l’épisode.




Si ces deux images ne vous ont pas convaincues, je ne peux rien pour vous. Sachez de toute façons que la mode Ugly Betty ne s’arrêtera pas de si tôt : Ron Moore et Rob Thomas se sont déjà rendus à l’évidence en produisant les spin off « Ugly Apolly » et « Ugly Weevy » à leurs séries.
Ugly Betty, c’est nul, mais qu’est-ce que c’est bien !
Tigrou


#4. A le Studio Soixante Avenue du Coucher de Soleil
Aaron Sorkin est, à la base, un mec un peu détaché de la réalité. D’un côté il nous fabrique un Président des Etats-Unis complètement improbable, à la fois sympatoche et hautement qualifié, qui en plus bosse avec le staff le plus compétent, drôle et professionnel du Monde. Déjà, les effets de la drogue.
Maintenant, avec Studio 60 il nous dépeint un monde de la télévision complètement surréaliste où la directrice des programmes, une femme attachante, un peu maladroite, mais compétente et professionnelle, cette femme, donc, pense que la qualité des programmes attire les téléspectateurs et non pas les émissions voyeuristes débiles (qui plaisent beaucoup à Joma). La drogue, encore et toujours.
Et pourtant, dans les deux cas, je veux bien y croire. C’est de la fiction, il faut apprendre à faire avec. Sauf que la semaine dernière, Sorkin est allé un peu trop loin dans l’irréel.
Je veux bien accepter tout et n’importe quoi, mais lorsque Matt, après avoir filé son numéro de téléphone à Lauren Graham, LA Lauren Graham, lui demande si elle pouvait en plus le passer à « l’actrice qui joue sa fille dans la série », là je n’y crois plus.
Penser à Alexis Bledel alors qu’on a Lauren en face de soit ? Impossible, Sorkin, tu vas trop loin.

A part ça, l’épisode le moins bon depuis le début de la série. Ce qui est dommage, parce que je l’ai aimé autant que les autres. Stupide, stupide subjectivité !
Ju


#5. Les couples télévisuels
Ca pourrait être le thème d’un jeu : associer deux acteurs ayant travaillés ensemble ou portant le même nom de personnage pour former un couple. Et si on avait joué cette semaine on aurait été gâté.
Par exemple, dans Studio 60 on a enfin eu une grande scène entre Amanda Peet (Jordan) et Sarah Paulson (Harriet). Voir les deux femmes parler d’amitié comme au bon vieux temps de Jack and Jill c’était assez marrant. Non pas que Jack and Jill était une très bonne série, mais le cast était sympatoche et ça fait plaisir de suivre : Jaime Pressly de Earl, Justin Kirk de Weeds et bien sûr Amanda et Sarah de Studio 60. On oublie pour l’instant Ivan Serguei et Simon Rex qui ne sont visibles nulle part.
Dans la série couple improbable qui se rencontre de nouveau sur un plateau, le dernier Veronica Mars a fait très fort. Réunir Enrico Colantoni et Laura San Giacomo et les faire se tourner autour, nous fera regarder Just Shoot Me d’une manière différente. Si, si, ça m’a un peu perturbé. Pas autant qu’appeler le personnage de Laura "Harmony Chase", croisement ambigü et hilarant de Cordelia Chase et Harmony Kendall. Cette fois c’est sûr, Rob Thomas est amoureux de Joss Whedon !
Et en plus, dans le même épisode nous avons eu droit au Logan (Veronica Mars) versus Logan (Gilmore Girls). En effet, Matt Czuchry, le Logan de Gilmore Girls, vient faire un tour dans Veronica Mars. Faut bien que la CW cherche par tous les moyens à retrouver ses audiences ! Et tenter de garder les fans de Gilmore est une tactique comme une autre.
Bon, c’est sur, on n’aura pas toutes les semaines des couples pareils qui se formeront, mais c’était utile d’en parler (et d’étaler un peu de ma science).
Joma


Flash Spécial de Conundrum
Lost
Un lapin.
Vous êtes sérieux, là ?
UN LAPIN !!!

En saison une, on avait l’ours polaire sur une île tropicale. En saison deux, on avait un requin entrainé par Jenna Elfman. Et maintenant, un lapin tatoué est censé nous impressioner ?!?
Bon, j’ai été gentil jusque là. L’écoutille, je l’ai toléré, Ana Lucia et ses figurants ont testé ma patience, j’essaie de passer outre l’existence du Hobbit et de totalement occulter les vestiges de la statue d’Homer Simpson sur l’île. En revanche, j’ai des limites, les enfants.
Allez on se ressaisit, un peu !!!


#6. Weeds : Jéjé se drogue, c’est sûr !
Jéjé est un type bien. Il aime Ugly Betty et il a compris, comme moi, que Battlestar Galactica ça sent pas bon des pieds [1].
Mais Jéjé, que je remplace cette semaine, a aussi un gros défaut : il n’aime pas Weeds.
Difficile à croire hein ? Je veux dire : comment peut-on dire de bonne foi qu’on a vu toute la saison deux et que non, vraiment, on n’aime pas Weeds ?
Je peux comprendre que le jeu parfois un peu lassant de Mary-Louise « je met mes dents en avant, je me mord la lèvre inférieur en souriant bêtement et je me plains en articulant à peine que vraiment, je suis une très mauvaise mère pour mes deux gamins mais que je ne peux rien y changer parce que, admettons le, je n’ai aucune volonté » Parker rebute un peu...
Mais à part ça, comment résister à cette seconde saison aux intrigues maîtrisées de bout en bout, aux personnages aussi drôles que surprenants, aux dialogues hilarants et aux cliffhangers haletants ? Et surtout, comment résister à une série qui ose se moquer de tout, même des raisonnements anti-bush trop simplistes et des enfants pas beaux ?

Tout ça pour dire que cette seconde saison de Weeds aura été une véritable réussite... Et que même si elle m’agace un peu parfois Mary-Louise Parker joue quand même remarquablement bien quand le script lui donne l’occasion de changer de registre, comme c’est souvent le cas en cette fin de saison !
Tigrou


#7. Studio Sorkin
Pourquoi je n’aime pas Studio 60 autant que Ju, que Joma et que Drum ? Je sais qu’elle est bien écrite, je sais que ses acteurs sont géniaux, je sais qu’elle est intelligente et tout et tout. Mais je n’arrive pas à vraiment l’aimer. Je l’apprécie, mais je la regarde sans vraiment d’impatience. Je finis toutefois par passer un bon moment à regarder la vie d’une émission de télé live écrite par un mégalo qui veut tout contrôler. Attendez, je sens que je suis sur une piste pour comprendre pourquoi je ne suis pas tombée en amour avec Studio 60 !
La série manque gravement de quelque chose, et je n’arrivais pas à savoir quoi jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, je crois avoir mis le doigt sur ce qui ne va pas : ça manque de comédie ! Les sketchs issus de l’émission ne m’ont jamais fait rire, et il n’y a pas beaucoup de moments vraiment drôles dans cette série, contrairement à The West Wing qui donnait à voir un parfait équilibre de comédie (sans en avoir l’air) et de drame.
En plus, Aaron Sorkin a un ego surdimensionné. Et ça commence à se voir. Je me demande bien d’ailleurs comment le personnage de Matthew Perry ne s’est pas retrouvé à s’appeler Moran Sirkon ou quelque chose dans ce goût là.
Mais si vous voulez tout savoir (et je suis sûre que vous voulez), là où Aaron m’a perdue pour de bon, c’est quand on apprend dans le dernier épisode que le frère de Tom est en Afghanistan. C’était tellement facile et tellement attendu... Le père de Tom (le gentil Tom est l’une des stars du show) est un vieil homme aigri qui considère que son fils acteur est un raté comparé à son autre fils qui combat l’ennemi ! Je n’en suis toujours pas revenue de cette storyline. Le pire, c’est que le personnage de Tom était l’un de mes préférés, et que j’avais hâte de voir où cette rencontre avec ses parents allait mener... Pour sûr je ne m’attendais pas à l’Afghanistan !
Bien sûr, il reste de très bons moments dans Studio 60 (Lauren Graham !!!), même des moments drôles et touchants, mais pour moi, la série a manqué son but, et je n’ai pas réussi à m’enthousiasmer pour elle ni son avenir, peut-être parce que je sens l’ombre de la grosse tête d’Aaron Sorkin sur un show dont il a voulu trop bien faire et trop vite. Il y a des maladresses dans Studio 60 (la scène où le jeune scénariste doué - une autre incarnation de Sorkin - accepte la proposition du personnage d’Amanda Peet), et parfois même, des dialogues qui sonnent faux (la scène dont je parle plus haut et la référence à l’Afghanistan). Il y a du très bon également, mais aucun des personnages n’a réussi à me marquer suffisamment pour que je tombe dans l’adoration. Tant pis !
Je serai un peu triste quand elle sera annulée, car elle ne mérite pas ça, pas déjà, et pas avec ce cast et cette écriture si unique, mais je dois avouer que plus j’en vois d’Aaron Sorkin, plus je me dis que son ego doit avoir bien du mal à passer les portes des studios de télé. Il devrait peut-être former un club avec Amy Sherman Palladino.
Feyrtys

la Rédaction
Notes

[1ndlr : la rédaction de pErDUSA se désolidarise totalement de cette affirmation et s’engage à bailloner Tigrou et Jéjé dès qu’ils voudront émettre le moindre avis sur BSG