Et j’en suis agréablement surpris.
Tout comme le drama de science fiction de la FOX, je n’ai établi un vrai lien affectif avec Parenthood que lors de sa troisième saison. Du coup, voir ma fidélité récompensée avec des saisons de ce calibre ne fait que amplifier mon attachement.
J’irai même jusqu’à dire que cet épisode était tellement chargé que j’aurais peut-être préféré qu’il soit traité en deux parties. Les scénaristes de Parenthood ont, l’année dernière, conclut un peu hâtivement leur saison suite à des impératifs de production sur le nombre d’épisodes commandés par NBC.
Cette année, ils ont volontairement pris la décision de conclure toutes leurs intrigues en 45 minutes. Mais les histoires des Braverman sonnaient tellement justes que chacune d’entre elles auraient pu être le sujet d’un épisode. Pendant la diffusion de l’épisode, je me suis même demandé si ce n’était pas l’unique épisode où tous les personnages principaux et secondaires (lire "de Crosby à Gypsy de Gilmore Girls") étaient réunis.
Conclure le tout de la sorte a le mérite de pouvoir tempérer notre déception si la série n’est pas renouvelée. Mais entre la grossesse de Jasmine, l’ultimatum de Hank à Sarah, Mark qui reprend du poil de la bête, Mae Whitman qui parle, l’adoption de Victor, Drew qui découvre qu’il est pris à Berkeley et qui l’annonce à sa famille, à Amy puis à sa sœur, ça fait beaucoup. Et en plus, tout l’épisode joue sur la confirmation ou non de la remissions du cancer de Kristina.
Du coup, même si tout est satisfaisant, je ne suis plus habitué à ressentir ce genre d’émotions à la télévision. Parenthood est une série unique à la télévision. Il n’y a plus de drama intimiste ce genre. Les Once and Again et autre Vie à Cinq nous ont quittés il y a bien longtemps sans remplaçant. Je blâme le succès de Desperate Housewives. Même si le drama familial n’a jamais été un style de série fédérateur, le quotidien de gens qui ne sont ni avocats, ni médecins, ni espions, se devait d’avoir des secrets de famille ou des meurtres pour être à l’antenne.
Je blâme aussi la disparition des vraies sitcoms, lors des années 2000, qui a fait que si une série mettant en scène de simples quidam de rentraient pas dans la catégorie Desperate Housewives, elle devait automatiquement être une dramédie.
Parenthood n’a pas de secrets sexy ou un quotidien drôle et étrange d’une petite ville des États-Unis. C’est une série qui peut se permettre de finir sa saison de façon satisfaisante en réglant un conflit entre un homme et sa belle-mère quant à l’éducation d’un enfant sans qu’aucun des parties ne soit réellement en tort.
C’est aussi une série qui a donné un de ses moments les plus justes quand une jeune femme annonce à son mari qu’elle n’est pas sure d’aimer le fils qu’elle vient d’adopter sans donner l’impression de regarder un épisode Tellement Vrai sur NRJ12.
Parenthood sonne juste sur des moments légers comme les plus graves. Et « sonner juste » n’est pas la priorité des scénaristes de séries ou directeur de programmes. Il faut du Homeland, du Grey’s Anatomy et du Big Bang Theory. Et il n’y a aucun mal à ça, j’aime Homeland et n’arrive pas à garder un épisode de Scandal sous le coude plus de 24 heures. Mais de temps à autres, il est aussi bon s’attacher à une série où notre quotidien résonne dans celui des protagonistes à l’écran.
Je ne repense que très rarement à un épisode de série une fois fini. Et il y a beaucoup de moments forts dans cet épisode, mais il y a deux scènes qui ont vraiment retenu mon attention qui encapsule parfaitement la force de la série.
J’adore la scène où Jabbar vole une barre de céréales. C’est une manière très simple de montrer que la mère de Jasmine n’a pas entièrement tort sans dénaturer le discours de Crosby. C’est un petit clin d’œil qui fait vrai et qui illustre parfaitement une intrigue légère qui n’en est pas moins complexe.
La seconde est dans un registre diamétralement opposé, mais revoir Gipsy de Gilmore Girls en séance de chimio est un visuel extrêmement fort qui illustre que même si le cancer de Kristina est en rémission, il peut revenir à tout moment.
Ces deux moments sont donnés par des personnages périphériques mais mettent en avant la richesse d’une série qui, malgré la reconnaissance tardive qu’elle perçoit, reste sous-estimée.
J’espère juste que la qualité de la série ne faillira pas la saison prochaine si elle est renouvelée, parce que, maintenant que presque toutes les intrigues ont eu une conclusion naturelle, ce sera l’occasion de convaincre le plus grand monde que ne pas regarder Parenthood, c’est passer à côté d’une expérience télévisuelle rare.