En règle générale, les grands parents de la série étaient souvent utilisés dans l’optique de la belle famille qu’il faut supporter. L’année dernière, il y a eu Camille qui passe trop de temps pour chez sa belle fille récemment diagnostiquée d’un cancer ou cette saison, chez Jasmine, avec des Braverman trop envahissant lors de la naissance du dernier bébé du clan.
S’ils n’apparaissent pas à l’écran dans ce cas de figure, Zeke et Camille sont des puits de sagesse sur la manière d’élever des enfants que ce soit Zeke et sa bagnole pour son petit fils ou Camille qui relativise la situation d’Amber auprès de Sarah cette semaine. Il n’y a eu que de trop rares occasions où ils ont été considérés comme des personnages à part entière de la série. Et même lorsqu’ils ont leurs propres intrigues, les scénaristes pèchent quant à la manière de les utiliser. Que ce soit sur l’adultère de Camille ou Zeke l’acteur, ils sont des personnages problématiques quand on s’attarde sur eux.
C’est pour cela que j’avoue être agréablement surpris de l’intrigue du fameux « troisième acte » de leur vie est plutôt bien menée et surtout sur l’épilogue de cette semaine. La première bonne trouvaille venait, la semaine passée, du rapprochement de cette histoire avec les problèmes de couples de Julia et Joe. La détresse de Julia réveille son père sur celle de sa femme. Et cette semaine, j’ai eu un peu peur que son intrigue soit rapidement réglée. Après la confrontation avec sa fille, Zeke accepte l’idée de visiter un appartement en ville. Je me suis dit qu’il a allait céder à sa femme et qu’il trouverait son bonheur en ville. Heureusement, les scénaristes ont bien mieux traité cette intrigue.
En effet, la situation est bien plus complexe que cela. Mais si Zeke est prêt à faire le sacrifice pour Camille, elle connait assez son mari pour comprendre que ce n’est pas la bonne solution. Zeke sera aussi malheureux s’ils déménageaient que Camille ne sera pas épanouie s’ils restaient. La solution est trouvée en fin d’épisode, Camille et Zeke n’ont pas les mêmes désirs quant à la suite de leur vie. Ils doivent donc la vivre individuellement. C’est un constat triste mais réaliste surtout quand on se rappelle de l’intrigue de Zeke et Ryan la saison passée.
En soi, il n’y a pas besoin d’avoir vu les quatre premières saisons pour apprécier Parenthood. En revanche, le rappel du soutien qu’a été Camille au retour de la guerre du Vietnam de Zeke en saison 4 montre les sacrifices qu’elle a fait pour son mari. L’impact de la voir annoncer à Zeke qu’elle part pour l’Italie, seule, pour un mois est bien plus fort quand on se rappelle ce qui s’est échangé entre elle et sa petite fille l’année dernière. Et puis, pour une fois, si Bonnie Bedelia disparait pendant une longue période de nos écrans, il y a, au moins, une raison à cela.
Si je suis agréablement surpris de l’intrigue des grands parents, celle de Kristina s’est avérée plus problématique. Et, ironie du calendrier, Scandal sur ABC diffusé le même soir utilisait une intrigue similaire avec Lisa Kudrow. Kristina ne veut pas mettre en avant l’autisme de son fils pendant la campagne. Mais lors d’un débat avec sa compétition, dont Bob Little, le sujet vient assez naturellement et Kristina trouve ainsi l’angle d’attaque pour marquer son public.
D’un point de vue purement scénaristique, cela tient entièrement la route. L’éducation est un cheval de bataille de Kristina, toute sa bataille les saisons passées pour que Max ait une éducation comme celle des enfants de son âge donne du matériel à sa campagne. J’aurais juste aimé un peu plus de subtilité. La campagne électorale de Kristina ne me dérange pas trop, en revanche, j’ai un peu de mal avec l’aspect « conte de fée » de la chose. Kristina est au plus bas dans les sondages, on a le droit a une scène larmoyante d’une mère à une autre mère, et elle devient, du jour au lendemain, une candidate légitime.
Je ne peux pas me plaindre de l’abondance de bons sentiments dans Parenthood. Je ne peux pas me plaindre de retour de l’outsider dans une série de Jason Katims. En revanche, j’aurais apprécié que Kristina marque les esprits par son talent. J’aurais aimé que ses connaissances en politique et son habilité lors d’un débat marque les esprits. En gros, lors de ce débat, elle promet juste de se battre sans mettre en avant aucune idée. Parce qu’au fond, pourquoi aborder une éventuelle solution à un vrai problème alors que les larmes d’une mère d’un enfant autiste sont bien plus efficaces ? Je peux comprendre l’idée des scénaristes de montrer la légitimité de la candidature de Kristina par sa connaissance intime du problème. Le problème est qu’une femme intelligente avec de l’expérience dans la politique est limitée au statut de mère epleurée.
C’est bien dommage et pas uniquement parce que j’aurais aimé que la série prenne plus de risque, mais surtout parce que ça me ferait de la peine d’avouer publiquement que Dylanesque a peut être raison.