1er septembre 2013
Episode Été
Sauf pendant l’été.
Parce que pendant l’été, l’esprit d’équipe ne sert à rien et se serrer les coudes n’a strictement aucun intérêt (il fait bien trop chaud pour ça, voyons).
C’est donc en se tenant bien écartés les uns des autres que les membres de la rédaction ont écrit sur des sujets divers et variés, complètement incapables de savoir s’ils devaient dire du bien de la meilleure série de l’été tout en regrettant son mode de diffusion, ou bien dire du bien d’une ancienne série qui avait été annulée mais en fait non et c’est bien parce que c’est mieux, ou encore dire du bien d’une ancienne presque-série qui avait été annulée mais en fait non et c’est bien parce qu’Aisha Tyler déchire, ou encore révolutionner la façon dont le monde entier devrait parler de séries.
Bref.
Pour ce qui concerne cette chronique, et comme d’habitude, chaque texte y parle ouvertement de la série concernée. Donc si vous n’êtes pas à jour sur l’une d’entre elle, le mieux est de passer directement au moment suivant.
1 Teen Wolf

25 juin / De la nudité gratuite dans Teen Wolf !
Par Tigrou
Quatre semaines après le retour de Teen Wolf, le début de troisième saison suscitait bien des inquiétudes et interrogations.
Intrigues confuses, rythme et réalisation proches de l’hystérie, relations forcées incohérentes entre les personnages, facilités scénaristes récurrentes qui commencent à devenir ridicule (Tyler qui fait des rêves et trouve des cadavres à chaque épisode sans que personne ne trouve jamais ça étrange)...
Après Battlestar Galactica et Community, Teen Wolf serait-elle en passe de devenir la nouvelle série que pErDUSA adore en saison 2 et descend en saison 3 ?
Une chose est sûre en tous cas : niveau homo-érotisme et progressisme, la série remplit toujours son contrat !
En témoigne la très chouette scène de vestiaire de cet épisode, qui dénude de façon assez gratuite une partie de l’équipe de lacrosse (le sport ridicule au nom tellement drôle a prononcer que pratiquent tous les personnages virils de la série) du lycée, et dans laquelle Dany (le gay de la série) propose à Stiles (le Seth Cohen de la série) de l’aider à perdre sa virginité. Rassurez-vous, on est bien dans Teen Wolf : pas de blague éculée dans cet échange qui détourne joyeusement les clichés habituels de ce type de scène.
Ajoutez a ça un passage dans lequel « l’alpha mâle » du casting se fait empaler par un autre « l’alpha des alpha », et des jumeaux loups garous qui adorent enlever leur t-shirt et draguer des lycéens (de même sexe pour 50% des cas), et vous comprendrez qu’à ce niveau-là, au moins, on peut être rassurés : Teen Wolf n’est peut-être pas la série la plus maîtrisée de l’été, mais c’est à coup sur la plus gay.
2 Orange Is The New Black

11 juin / Let’s Talk About Healthcare, MacKenzie !
Par Jéjé
Le moment le plus drôle de la meilleure série de l’été.
Et même si, parmi les vingt personnages féminins qui peuplent Orange Is The New Black, j’ai changé de préféré à peu près toutes les dix minutes, je garde une place toute particulière pour Taystee et Poussé grâce à cette scène d’une hilarité phénoménale, qui fonctionne autant par ses répliques que par l’énergie comique des deux actrices.
3 Mad Men

16 juin / You’re a monster
Par Conundrum
Attention spoilers sur la fin de The Sopranos
Je n’ai jamais caché que j’accrochais difficilement avec les séries du câble. Et ce parce que la plupart cachent le vide de leur concept ou le sur-vend derrières des idées qui titillent ou des personnages qu’on nous vend comme "anti-héros" [1]. Contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, ce n’est pas parce que ta série est visuellement belle et que ton personnage principal est un connard que toutes les séries du câble mettent en scène des Walter White ou Tony Soprano.
Ces hommes sont rares. Ils se jouent de la fascination d’un public qui pendant des saisons nous admire des hommes foncièrement mauvais. Ces hommes n’intriguent pas parce que « Wow, strobien un mafieux qui va chez la psy » ou « Wow, stropuissant le type prof de physique dealer ». Ce qui m’agace dans beaucoup de série du câble, et même de network, mettant en scène ces « anti héros » [2] est, qu’en règle générale, on se contente de dépeindre un personnage atypique et de se suffire cette accroche.
The Sopranos prend toute sa puissance quand le Dr Melfi réalise qu’elle ne peut rien faire pour l’aider. Pas parce que c’est un mafieux qui a deux familles difficiles et pas non plus pour les guerre de terrain, mais parce que c’est un homme captivant qui aime sa famille, qui a de l’honneur, mais qui est aussi sociopathe. C’est pour cela qu’une œuvre comme The Sopranos reste majeure : dans le traitement sur la longueur de son héros et de sa relation avec son audience.
Mad Men avec le « You’re a monster » de Peggy élève Don Draper au niveau de Tony Soprano. Don Draper est un séducteur, un homme qui a la classe, et un menteur brillant. C’est aussi un homme trouble, odieux, et souvent horrible. Sa relation avec sa fille, la semaine précédente, a pris un tournant décisif, mais le voir brisé par l’une des rares femmes qu’il respecte est une expérience intense. C’est six ans d’investissement récompensée, six ans d’une série qui a pris son temps pour construire un personnage complexe qui ne se limite pas à son aspect extérieur.
Voir Peggy confronter Don était aussi fort que de voir le Dr Melfi abandonner Tony. C’est aussi une manière de réveiller un public qui continue d’admirer Don, le séducteur. Parce que l’on sait que, comme avec The Sopranos, même s’il ne reste qu’une saison, la fin heureuse n’est pas une option. Rien ne pourra racheter ou excuser l’attitude de Draper. Il ne lui reste plus qu’à confronter les conséquences de ses actes en guise de conclusion.
Alors qu’on sait qu’on ne verra plus jamais Tony Soprano à l’écran, il est bon de savoir que Don Draper est toujours là pour rappeler que les Dexter, House, Ray Donovan et les Fox Mulder accros au sexe ne jouent vraiment pas dans la même cour.
4 Hot In Cleveland

19 juin / Hot In Cleveland, c’est plus fédérateur que Community
Par Jéjé
Un épisode écrit par Joe Keenan, l’une des références ultimes en matière de comédies pour Drum.
Un épisode avec Abed, en guest star, si cher à notre petite Suisse [3]
Si c’est pas un clin d’oeil de Betty White pour régler la dispute communytienne entre Drum et Iris, je veux bien me remettre à suivre Game of Throne et The Walking Dead.
En plus, l’épisode était "en direct".
Comme le premiere de la saison 4 d’Urgences que tout pErDUSA a regardé à 4 heures du matin sur France 2 (même Iris).
Ne change rien, Betty, tu es parfaite !
5 Dexter

30 juin / Le Banc Maria Laguerta
Par Ju
C’est LA scène qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille.
Quand, dès les premières minutes du premier épisode de l’ultime saison de Dexter, les scénaristes ne trouvent rien de mieux à faire que d’écrire une scène pathétique autour d’un banc, c’est qu’il y a un problème. Tout le reste de cette (catastrophique) saison aura prouvé, maintes et maintes fois, la faillite intellectuelle totale de la série, mais on aurait dû s’en douter, dès ce moment précis.
Car cette scène, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Réunir tous ses personnages principaux (avec en invitée spéciale "Black Lady Detective") pour les faire énoncer, les uns après les autres, leur identité, leur fonction, ce qu’ils pensent des gens mal habillés qui les entourent, et ce qu’ils ont fait depuis la fin de la saison précédente. Rien de plus. Rien de moins. De l’exposition pure et simple, absolument sans intérêt ni imagination, à l’image de cette dernière saison.
6 Breaking Bad

25 août / Hank et Marie regardent une vidéo
Par Tigrou
Je ne suis pas un fanatique de Breaking Bad.
J’ai toujours aimé et suivi la série, mais depuis la saison 3, je m’agace de voir tant de gens la porter aux nues tout en ignorant ses (nombreux) défauts.
C’est donc d’une façon un peu plus dépassionnée que beaucoup de fans que j’ai abordé cette ultime saison de la série. Après 5 saisons où la série a dû pousser les limites de la crédibilité pour ne pas éventer le secret de Walt et Skyler, leurs confrontations avec Hank et Marie m’ont plu… Mais c’était un plaisir plus intellectuel que viscéral : j’étais conscient des qualités des scènes, mais je n’ai pas oublié de respirer en les regardant, comme cela avait pu m’arriver dans les premières saisons de la série, lors de l’attaque de Hank ou de l’overdose de Jane.
Jusqu’à cette fabuleuses vidéo « d’aveux » filmée par Walt.
Un monologue si osé, si énorme, si inattendu et en même temps si fidèle au personnage… Un monologue qui, dans une œuvre qui use et abuse des monologues, est peut-être le plus réussi de toute la série.
Dans le genre, je crois que je n’avais vu quelque chose d’aussi d’aussi puissant depuis l’avant-dernier épisode de The Shield. Et je considère l’avant-dernier épisode de The Shield comme l’une des meilleures choses jamais diffusées à la télévision.
Comme on dit ici : Orgasme. Télévisuel.