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Les Moments du Mois - Six moments séries qui nous ont marqué en novembre

2013: Novembre 2013 en 6 Moments Séries

Par la Rédaction, le 1er décembre 2013
Publié le
1er décembre 2013
Saison Novembre
Episode Novembre
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Les « Meilleurs Moments du Mois », c’est le rendez-vous mensuel de pErDUSA, l’occasion pour laquelle les membres de la rédaction font tous comme si cette putain d’introduction que personne ne lit s’écrivait toute seule.

Merde, qu’est-ce que c’est chiant à écrire ce truc !

En plus, je vous connais, bande de feignasses, vous êtes tous déjà passés aux gros chiffres rouges et aux séries qui vont avec, pour lire les paragraphes sur celles que vous regardez (ou, soyons honnêtes, regarder les photos en acquiesçant d’un air satisfait avant d’aller chercher des photos de gens à poil).

Bref, personne ne lit ces quelques lignes avant les jooolies photos. Après tout, vous savez tous déjà qu’en novembre on a dit du mal d’une série W.H.E.D.O.N., qu’on a dit du bien d’une série française, qu’on a dit du bien d’une série suédoise, qu’on a dit du bien d’une série immorale, et qu’on a dit du bien de séries qui n’existent pas encore.

Bref, je parle dans le vide, et le mois prochain je profiterai de ces quelques lignes pour commencer mon roman érotique sur l’amour impossible entre une Licorne et un sèche-cheveux répondant au doux nom de Maurisse. Oui, avec deux "s".

1 Elementary

Saison 2 - Episode 7 - The Marchioness

7 novembre / Sherlock voyage dans le Temps
Par Ju

C’est extrêmement rare, pour ne pas dire que ça n’arrive jamais, de voir une scène comme celle qui ouvre cet épisode d’Elementary. De mémoire, je ne me souviens pas avoir été le témoin d’un autre épisode où la scène la mieux écrite, la plus réussie, simplement la plus engageante, arrive sans prévenir dès ses toutes premières secondes.

C’est pourtant le cas ici, avec un monologue de Sherlock en réunion des Addicts Anonymouns, un discours intelligemment écrit, réalisé presque en un seul plan, et terriblement révélateur, où il s’interroge sur la personne qu’il aurait été s’il avait eu la chance de vivre à une époque moins noyée sous les distractions et les flux incessants d’information. Par exemple, deux cent ans plus tôt.

Il serait facile de croire que ce petit clin d’œil métatextuel pourrait être de trop dans ce très joli moment (sans aucun doute l’une des meilleures, si ce n’est la meilleure scène de Jonny Lee Miller dans le rôle de Sherlock Holmes) mais il n’en est rien. Car cette référence à peine dissimulée à l’œuvre originale ne trahit pas la scène, elle nous informe sur Elementary et nous offre une nouvelle façon d’aborder son personnage central et une nouvelle clef sur ce qui le différencie de ses nombreuses autres incarnations.

Comme beaucoup, j’ai hâte de retrouver le Sherlock de Moffat en janvier. Mais après avoir passé autant de temps avec celui de CBS en son absence (trois fois plus de temps, pour être précis), et après avoir assisté à des scènes aussi belles que celle-ci au cours d’une saison et demie étonnement réussie, je crois que je vais avoir beaucoup de mal à ne pas penser constamment à Miller et Liu quand Cumberbatch et Freeman feront leur retour sur mon écran.

2 The Middle

Saison 5 - Episode 5 - Halloween IV : The Ghost Story

30 octobre / "Send ? Did you hit Send ? Mike, he’d just hit Send"
Par Jéjé

Si The Middle est sans aucun doute la meilleure comédie familiale à l’antenne (et ce depuis des années), c’est en autre parce qu’elle est l’une des rares à être parvenue à définir de façon équilibrée tous ses personnages principaux.

Même si c’est à Frankie, la mère, qu’elle a confié la voix-off qui ouvre et clôt chaque épisode, la série ne distingue pas dans les faits de membres de la famille Heck plus importants que les autres. The Middle n’a pas été conçu comme le Patricia Heaton Show. Il n’y en a pas non de plus effacé, problème ce qui arrive bien souvent parmi les enfants des familles télévisuelles. Le maître-mot dans le traitement des cinq Heck depuis désormais cinq saisons, c’est "équilibre".

Ce qui fait que les scènes (fréquentes) où les cinq personnages sont réunis à l’écran sont toujours savoureuses. Les répliques fusent sans que jamais on ne puisse deviner à l’avance d’où viendra la plus drôle alors même qu’elles sont toujours dans l’esprit du personnage qui la délivre. The Middle ne sacrifie jamais ses héros ou leurs relations pour un bon mot.
Dans cet épisode, celle où Frankie, Mike, Sue et Axel conseillent Brick sur ce qu’il doit écrire (en ligne) pour convaincre une de ses camarades à venir à une fête est l’exemple parfait de cet humour vif, hilarant et touchant (car équilibré et juste) qui caractérise la dynamique familiale de The Middle.

3 Sleepy Hollow

Saison 1 - Episode 8 - Necromancer

18 novembre / Who’s the cutest of the Scoobies ?
Par Blackie

Sachant que cette première saison n’était pas pensée pour ne durer que treize épisodes, je me demande si cet épisode n’était pas à l’origine destiné à fonctionner avant un hiatus. Coincé entre la mi-saison et ce qui doit enclencher le final, je ne vois pas d’autre explication à cet épisode explosif, qui voit non seulement la capture du Cavalier Sans Tête mais aussi la vraie formation d’un Sleepy Gang.

L’histoire en elle-même est déjà captivante, au-delà de la surprise de voir cette confrontation arriver si tôt. Le passé et l’identité du Cavalier n’étaient même pas sur ma liste d’éléments à deviner, et les tenants et aboutissants de la mythologie ne cessent de vouloir rivaliser avec celles de Julie Plec. Avec plus de sens.

Mais c’est la sensation de groupe cohésif qui me fait le plus plaisir.
Katrina, le Capitaine Irving et Jenny ont démontré leur utilité à plusieurs reprises. Alors même si Katrina est toujours à part, son role est dominant et se fait ressentir lorsque tous se réunissent autour d’Abbie et Ichabod.
Il y a quelque chose de plus satisfaisant à voir des individus s’allier contre une cause commune, plutôt qu’un ou deux “élus” sauvant le monde tandis que les autres restent purement périphériques. Cela permet notamment d’obtenir des combinaisons de dynamiques assez variées, et celui-ci est déjà forgé sur rien moins que l’amitié, l’amour, la famille et le travail.

Avec leurs personnalités et atouts différents, je prends un réel plaisir à les voir interagir et combattre des forces surnaturelles.
Le groupe a beau s’être retrouvé séparé dès l’épisode suivant, je suis sure que cela sera réparé à l’approche du final. Où j’aurai très peur pour Jenny, qui n’est pas au générique. Je verrais bien aussi John Cho les joindre en tant que Mort-Vivant en pleine Rédemption de service.

En attendant, je continue de jubiler devant ce qui est toujours ma nouveauté préférée et chantonner en permanence (d’un ton très juste !) son générique. Si je me concentre assez, elle arrivera peut-être à me faire oublier l’existence d’Agents of S.H.I.T. !

4 Bron|Broen

Saison 2 - Episode 10

23 novembre / Detta är inte möjligt
Par Jéjé

Bron|Broen (et ses adaptations) met en scène un duo de flics aux personnalités très contrastées, l’un des motifs les plus communs aux séries policières. Elle y apporte une petite touche originale [[ou à la mode, puisque Carrie Mathison dans Homeland et Samantha Shaw dans Person of Interest possèdent des caractéristiques similaires).avec le personnage de Saga Norén, une jeune femme dont l’acuité déductive est inversement proportionnelle à ses capacités sociales. (Dans Survivor, elle tiendrait deux heures !) Et si la série ne l’explicite pas directement, son inaptitude à se plier aux convenances sociales basiques apparaît être un trouble mental.
La réussite totale de ce tandem de policiers fait espérer au spectateur qu’aux côtés de son partenaire, qu’elle considère son seul véritable ami (c’est elle le dit en fin de saison 2), Saga va peu à peu s’ouvrir au monde, s’y adapter, aller un peu mieux et ainsi faire tenir la série pendant des dizaines de saisons.
Mais au contraire de l’adaptation américaine (partie sur cette voie dès qu’elle a dépassé l’intrigue des 10 premiers épisodes de son modèle scandinave), Bron|Broen met un point d’honneur à faire de ce trouble un véritable handicap, sur lequel ni le temps, ni la volonté de Saga n’ont véritablement de prise.

En fin de saison 2, Martin, son partenaire, commet un crime (quasi légitime) dont Saga est la seule à découvrir la preuve. Il fait écho à une infraction au règlement qu’avait commise Martin lors de sa première rencontre avec elle dans le pilote. Incapable de mentir, celle-ci l’avait immédiatement dénoncé à ses supérieurs et rédigé un rapport. Cette action posait son personnage et son comportement.
Après vingt épisodes et deux saisons d’une série formidable, le spectateur (et quand j’écris le spectateur, je parle de moi, moi qui adore Martin et Saga, mais je ne peux pas croire que personne puisse réagir différemment), le spectateur, donc, ne peut souhaiter qu’une seule chose : qu’elle se taise. (Je le voulais tellement et je n’avais aucun doute.) C’était de toute façon la seule possibilité pour qu’il y ait une troisième saison.
La série a été implacable. Elle fait agir Saga en adéquation avec le personnage tel qu’il est écrit depuis le début et elle dénonce son seul ami.

Pour un moment du pur bonheur/déchirement de sériephile.
Si j’aime tellement ces cinq dernières minutes, c’est parce qu’elles illustrent ce que seules les très bonnes séries sont capables de réaliser, surprendre avec ce que l’on devait savoir.

5 The Walking Dead

Saison 4 - Episode 6 - Live Bait

17 novembre / Welcome to Woodbury
Par Conundrum

C’est une chic saison de The Walking Dead que AMC nous présente jusque là. Les personnages sont mieux traités, la grippe zombificatrice est une bonne idée, et maintenant que Melissa McBride est enfin créditée au générique, Carol est devenu l’un des attraits principaux de la série. Pour une série à la production chaotique, The Walking Dead se débrouillait particulièrement bien pour sa quatrième saison.

Et puis le sixième épisode est arrivé. Le cliffhanger de l’épisode précédent annonçait le retour de l’insupportable Gouverneur et je dois avouer que les épisodes six et sept n’étaient pas mauvais en soi. Sauf que ça, je ne le savais pas quand j’ai commencé « Live Bait » et les premières secondes de l’épisode m’ont fait l’effet d’une douche froide. Cette horrible résumé des épisodes précédents m’a rappelé une période de The Walking Dead que j’aurais tellement aimé ne pas connaitre. Même si elle m’a débarrassé d’Andrea et a donné du boulot à un acteur de Rubicon, je n’avais plus jamais envie d’entendre les trois mots suivants : "Welcome to Woodbury !"

Encore une fois, la suite n’était pas aussi désagréable que je ne le craignais, mais je tiens juste à dire que deux épisodes sur Brian, le gentil borgne sociopathe c’est le maximum que je puisse supporter. Et c’est un type qui a beaucoup apprécié les épisodes de la grange qui parle !

Et si vous aussi, ça vous stresse depuis deux épisodes, la copine du Gouverneur c’était celle d’Eli dans la saison 2 de Once and Again !

6 Boardwalk Empire

Saison 4 - Episode 12 - Farewell Daddy Blues

24 novembre / Place à l’intime
Par Jéjé

Personne ne peut dire le contraire : ce plan, l’un des tout derniers de la saison, est splendide. Ce n’est pas une surprise, la réussite visuelle de la série constitue l’une de ses marques de fabrique depuis ses débuts.
Mais s’il m’a marqué plus qu’un autre, c’est qu’il a provoqué chez moi autre chose qu’une admiration formelle.
Il m’a attendri en présentant la situation finale que j’espérais vainement pour le personnage qu’il concerne, et dans le même temps m’a attristé puisque sa beauté et de sa composition si parfaite indique sans nul doute possible que cette image n’est pas réelle.
Ces émotions mêlées et inattendues, marques d’un investissement rare pour les personnages d’une série, m’ont fait prendre conscience que Boardwalk Empire était enfin devenue une bonne série.

C’est en effet la première saison où je ne la regarde pas de façon détachée, que je suis véritablement impliqué dans le devenir de presque tous les personnages (je ne comprends toujours pas l’intérêt des scénaristes pour Van Alden et leur insistance à faire des représentants de la loi de dangereux psychopathes) et que j’ai cessé de la suivre seulement pour la somptuosité de ses images.
Certes, dans la deuxième partie de la troisième saison, les tourments de Margaret étaient parvenus à me toucher ainsi que les implications sur la vie familiale d’Eli des histoires de gangsters. Mais son finale bien que très satisfaisant gardait encore les traces d’une écriture trop rigide où toutes les intrigues convergent admirablement mais de façon trop artificielle pour que je suis vraiment enthousiaste.

Dans cette saison, la mécanique a laissé la place à l’intime.
De Eli à Chalky en passant par Gillian, Richard ou bien Nucky, les vies personnelles ont pris le pas sur les histoires de rivalités, d’alliances et de manigances entre gangs assez répétitives et assez floues des saisons passées.
Comme l’écrit très justement Andy Greenwald de Grantland, "après des années où [Boardwalk Empire] était formidable à regarder, il y a enfin quelque chose à voir." (After years of being wonderful to look at, there’s finally something to see.)

Me voici très impatient de découvrir la cinquième (et probablement ultime) saison de la série l’année prochaine.

la Rédaction