C’est pourquoi, en cette fin d’année marquée par mes passions grandissantes pour Scandal, New Girl et Call The Midwife, Strike Back fut une découverte inespérée et quasi salvatrice.
Pourtant, si j’en parle ici, c’est que Strike Back n’a pas qu’un intérêt thérapeutique, c’est aussi une vraiment chouette série, car...
1 Strike Back ressemble un peu à Spooks

Pas le Spooks du début, avec tous ses espions en pleine crise existentielle bergmanienne, mais celui des dernières années, quand la série est devenue un "simple" thriller géopolitique, simple mais d’excellente facture.
La première saison de Strike Back partage en effet avec Spooks sa nationalité (détail qui va changer dans les saisons suivantes), son contexte (le monde du terrorisme international et des conspirations globales) et son acteur principal.
(Non, Drum, les producteurs n’ont pas fait de Harry le Rambo sophistiqué des temps modernes (quoique, c’est une série que j’aurais également regardée avec grand plaisir), c’est Richard Armitage, l’interprète de Lucas North, des saisons 7, 8 et de ta préférée, la neuvième, qui va aller jouer de la mitraillette aux quatre coins du globe.)
Deux différences s’imposent : Strike Back est une série d’extérieur, visuellement très lumineuse, tournée loin de la grisaille de la Grande-Bretagne, quand Spooks joue beaucoup sur l’étouffement de l’architecture londonienne.
Et surtout, Strike Back a préféré les treillis militaires aux smokings. Elle résout ainsi les menaces terroristes à coups d’explosions et de rafales de kalachnikov.
En six épisodes, trois missions, des jolies scènes d’action et une intrigue générale bouclée, cette première saison dessinait une série pop-corn plutôt futée.
Mais en fait…
2 Strike Back devient Un Tandem de Choc

D’anglo-anglaise, la production devient en deuxième saison américano-britannique, ou plutôt premium-US-cablo-britannique.
Devant les caméras, le héros des forces spéciales britannique est remplacé et, par une jolie astuce de scénario, un partenaire américain lui est adjoint. Le temps du héros sombre et solidaire est terminé, Strike Back bascule dans la forme du "duo d’action" aux héros si classiquement opposés et complémentaires.
La série gagne en humour tandis que les scènes d’action décuplent d’ampleur, de variété, de violences et de morts.
Pour autant, il y a toujours un gros effort pour englober les missions (la série conserve le principe initial de missions sur deux épisodes) dans une histoire globale vraiment satisfaisante.
Mais avec l’arrivée de l’argent du câble et de HBO...
3 Strike Back vire un peu à la Game of Thrones

En effet, Cinemax, la chaîne qui produit et diffuse Strike Back aux US, chaîne du groupe HBO, est (apparemment) connue pour sa programmation nocturne de porno-soft avec des séries dont on n’a pas encore parlé sur pErDUSA comme The Girl’s Guide to Depravity, Femme Fatales et Skin to the Max.
Alors il faut s’ "habituer" aux scènes de sexe complètement gratuites, qui pour le coup, n’ont pas lieu en arrière-plan pendant que des gars discutent de l’intrigue à côté.
Là, c’est assumé, c’est gratuit !
En fait, le plus difficile à intégrer sur la longueur, c’est l’allure très stéréotypée (plus que le physique) des actrices de la série : qu’elles incarnent un colonel, une physicienne, une femme politique ou la chef d’une tribu des touaregs, elles semblent toutes habillées et maquillées pour aller bosser dans le même bar à hôtesses. La palme revient à la chef de la "section 20", toujours prête, après avoir éviter une apocalypse nucléaire, à aller animer une séance lesbienne sado-maso.
Tant qu’on est à mentionner les (petits légers) défauts, Strike Back fait une utilisation assez complaisante des enfants et des jeunes femmes en détresse, et ce, même en saison 1. Quand nos barbouzes doivent libérer des otages britanniques ou récupérer des documents ultra-secrets, ils trouvent régulièrement sur leur chemin des petits locaux à prendre sous leur protection ou une jolie fille pour laquelle il faut retourner à nouveau fusiller une vingtaine d’"hostiles".
On frôle souvent la propagande militaire un peu bête (et un peu machiste aussi, tu as raison, Feyrtys)…
Pourtant...
4 Strike Back s’approche un peu de Spartacus

Pas tant d’un point de vue qualitatif que de la façon de s’y accrocher.
On y va pour les "mauvaises" raisons (les scènes épiques de fusillades, les explosions, le physique des acteurs principaux…), on y retourne pour les bonnes.
Strike Back a une vraie maîtrise de la tension dramatique et de la montée en puissance des enjeux. Les deux season finales sont de petits bijoux de suspense qui n’ont pas à rougir de la comparaison à ce qui se fait de mieux dans le genre.
Autre qualité que je n’ai pu évoquer jusqu’à présent, le visuel splendide et efficace de la série. Le tournage en décors réels en Afrique du Sud et en Europe de l’Est procure non seulement de sublimes images de paysages naturels ou urbains, mais participe à la création de la tension. On est très très loin d’Alias, de ses décors en carton pâte et de ses gendarmes français en képi.
Visuellement, la série est crédible : on a l’impression d’être au Kosovo, en Somalie, dans les townships du Cap. Les reconstitutions de ces endroits dévastés par les guerres et la misère sont parfaitement anxiogènes et permettent à Strike Back, au détour d’une petite phrase, d’une scène en arrière-plan, d’interroger brièvement les contrastes des conditions de vie dans notre monde contemporain.
Avant que nos héros ne dégomment une centaine de méchants...
5 OK, je commence par où ?

Pour vraiment savoir si vous êtes fait pour Strike Back, il vaut mieux commencer par la deuxième saison (à mon sens la meilleure). Ses premiers épisodes donnent le ton de la série telle qu’elle existe depuis deux ans et telle qu’elle continuera, sans trop de doutes, à être, dans les saisons futures.
Vous aurez tout le loisir de visionner la première saison ultérieurement, si vous êtes complètement accro. Elle fonctionnera parfaitement en prequel, étant vraiment indépendante des deux suivantes.