Accueil > pErDUSA > Critiques > Séries > Gilmore Girls > 7.22 - Bilan de la Saison 7

Gilmore Girls

7.22 - Bilan de la Saison 7

Where you lead...

jeudi 27 septembre 2007, par Lyssa

La saison 7 de Gilmore Girls aura été pour le moins étrange. Mélangeant des bons épisodes avec des transitions à n’en plus finir pour clôturer sur un traitement absolument génial des personnages, c’était également la fin de l’ère Palladino, le début de la période d’essai de Rosenthal.
Est-il facile de le blâmer pour toutes les erreurs de l’année ? Faut-il se rabattre sur Lauren Graham, tout aussi bizarre que cette ultime saison ?
Je citerai Simone de Beauvoir : "Retour sur les derniers épisodes".

Du nouveau sans renouveau

Comme je suis quelqu’un de simple, je vais d’abord critiquer Rosenthal, qui aurait pu regarder The West Wing et prendre un peu de graine du côté de John Wells.
Le gros souci de cette saison, c’est qu’il n’y a aucun renouveau. Les épisodes se suivent, apportent leurs lots de péripéties, ruptures et autres dialogues rigolos. On a l’impression que Rosenthal n’essaie pas de se dissocier des Palladino mais bel et bien de leur ressembler et de faire la même chose, pour ne pas trop perturber le téléspectateur. Quoi de neuf cette saison ? Rien, ou presque. Mêmes personnages, mêmes genres, Rosenthal ne s’est pas trop foulé. John Wells, lui, était parvenu à rendre The West Wing de nouveau intéressante en jouant sur d’autres tableaux et en se défaisant du passé Sorkinesque.
Vous me direz "Ce n’est pas bien compliqué de détester Sorkin vu le cadeau empoisonné qu’il a laissé à Wells." Soit. Mais je rester convaincue que Rosenthal pouvait bien trouver quelque chose à reprocher aux Palladino. Une contravention pour excès de vitesse, un assassinat de chiot, une amende pour port de chapeau prohibé, n’importe quoi.

La faute à Rosenthal, donc ? Ben, peut-être tant que ça. Je pense qu’il faut davantage chercher du côté de la CW et de sa soirée "100 % Filles Trop de la Balle Hihi". Parce que blâmer le scénariste, c’est facile, mais blâmer les productions, c’est vachement plus drôle.
On s’est beaucoup emballé sur la mort du peps de Veronica Mars, de son petit quelque chose qui la rendait si différente et si attachante.
On a beaucoup attaqué Gilmore Girls pour ça, dans un sens à raison.
On a moins vu que ce problème n’était pas unilatéral : l’arrivée de Veronica Mars – sa programmation, pas la série en elle-même – a bel et bien chamboulé Gilmore Girls. J’imagine fort bien les dirigeants de la toute nouvelle chaîne (non parce qu’en plus, le couplage Gilmore Girls et Veronica Mars n’a pas été fait sur un network bien implanté, sans souci financier, avec une grande réputation. Non non non, trop facile ! Ca a été fait sur une NOUVELLE chaîne, histoire de bien rendre la chose bancale ! Sinon, c’est pas drôle.), j’imagine fort bien les dirigeants de la toute nouvelle chaîne, disais-je avant ma grande digression, se réunir un beau matin de juillet et décider de rendre les deux séries un peu plus similaires.
"- Les téléspectateurs assidus de Gilmore Girls n’y verront que du feu et on en récupèrera plein d’autres !"
"- Bonne idée ! Mais, et les téléspectateurs de Veronica Mars, ne vont-ils pas (les producteurs aiment les inversions sujet/verbe) ne rendrent compte de la supercherie (et les mots du XVIIIème siècle) ?"
"- On s’en fout ! Ils sont deux !".

Le résultat final ? Les deux séries ont perdu de l’audience et ont été annulées. Le programmateur a dû recevoir un petit trophée et un cadre avec sa photo "Employee of the month".

La Belle au Bon Caprice

Il y a par ailleurs des gens qui ont pour but de vous pourrir la vie. Ils vous font découvrir le milk-shake au peanut butter qui s’avère être un truc bizarre mais délicieux grâce à ses 12 000 calories par verre, et vous répètent tous les potins des coulisses de Gilmore Girls.
Ainsi Drum l’infâme a-t-il révélé à la rédaction, alors complètement tétanisée, que Lauren Graham et Scott Patterson se détestaient, nous rappelant d’ailleurs innocemment que Lauren Graham est une shipper assidue de Lorelai/Chris.
Réalisant qu’il tenait là un bon filon, Drum l’ignominieux poursuivit en nous disant à quel point Lauren Graham détestait le personnage canin de Paul Anka.
Nous voyant à deux doigts de faire une apoplexie, Drum l’abject raconta que la production avait prévu des commentaires audios sur certains épisodes des DVD de Gilmore Girls, mais que Lauren Graham avait refusé car elle n’a aucun droit financier sur les DVD.
Comme nous sommes morts à ce moment-là, Drum l’exécrable repartit en son château avec un rire diabolique.

En grattant un peu et en combinant les éléments, on réalise que Lauren Graham est à la source de bien des soucis de cette septième saison. D’abord, bien évidemment, en ayant demandé à ce que l’on réduise ses scènes avec Scott Patterson, de par ses différends avec l’acteur.
Je crois qu’elle n’a pas bien compris son métier qui consiste, rappelons-le, à simuler des émotions.

Dès la première scène du pilote, la base de la série était donnée par l’équation Lorelai + Rory + Luke, auxquels s’ajoutaient Richard et Emily comme contre-pied à la vie mouvementée de Stars Hollow. En demandant à ne plus avoir de scènes avec Patterson, Lauren Graham a fait tomber toute la base de la vie de Lorelai, et Luke ne devenait plus qu’un figurant avec une gamine à claquer. Ajoutez à ça que Rosenthal (on en revient à lui, ne soyons pas manichéen) n’a pas compris l’histoire de contre-pied ("contre-quoi ?") d’Emily et Richard et les a rendus absents, on obtient finalement une série où ne restent plus que deux personnages intéressants.

Comme je suis bien partie à cracher sur Lauren Graham, je continue en la détestant d’être shipper Lorelai/Chris, et en ayant probablement aidé à faire durer, et durer, et duuuuurer leur histoire.
Du coup, une Lorelai malheureuse pendant les trois-quarts de la saison, qui n’a aucune autre storyline à côté.

Lauren Graham, ou la femme aux trois personnalités : über cool en interprétant Lorelai, glousseuse sur les plateaux télévisés, détestable en productrice.

Damn you.

Ca tourne

En rond.
Rory prépare l’anniversaire de Logan, Rory voit Logan, Logan voit Rory. Les seules storylines véritablement intéressantes concernant Rory n’apparaissent qu’à la fin de la saison avec le monde du travail et l’indélicate demande en mariage de Logan.

Rory n’a jamais été là pour apporter à elle seule de quoi nous intéresser. Appelez ça le manque de talent ou d’expérience, mais Alexis Bledel n’avait pas assez de ses épaules (voûtées) pour porter un épisode, alors que Lauren Graham était capable de nous passionner et nous impressionner seule pendant quarante cinq souvent courtes minutes.
Du coup, ça tourne en rond. Rien n’avance, les épisodes de transition se succèdent pour devenir monnaie courante et il faut bien avouer que Gizz n’était pas dans le faux en associant Gilmore Girls au genre de la sitcom.

A ne plus se concentrer sur les intrigues, Rosenthal semblait essayer de lancer quelques dialogues amusants çà et là. Et c’est vrai qu’ils étaient amusants. Mais déjà qu’une sitcom de vingt minutes peut paraître longue, sur quarante minutes ça peut devenir carrément insipide.
La meilleure preuve ? L’excellente fin de saison. Entre Lorelai et Luke qui réalisent qu’ils ont gâché quelque chose, le retour d’une relation mature entre Lorelai et Chris, la demande en mariage de Logan et les problèmes de Rory pour trouver un travail, les storylines étaient plus riches, plus pensées et surtout plus agréables à suivre. On redécouvrait l’atmosphère que l’on aimait, Lorelai avait retrouvé le sourire et le traitement de Rory devenait un des plus intelligents que j’ai pu voir à la télévision.

Evolution Rory

Rosenthal aura au moins compris un personnage et n’aura pas été bridé par son interprète. Je vous le donne en mille : Rory.
Il a parfaitement su tirer parti de la looongue dispute entre Lorelai et Rory et de la nouvelle relation de cette dernière avec Emily. Sans adolescence, avec une crise à vingt ans, Rory a toujours navigué entre deux eaux que sont Stars Hollow et Hartford puis Yale.

D’abord, par le fait que Rory ne trouve pas de travail tout de suite après sa graduation. La critique des campus américains qui ne préparent absolument pas au monde du travail, qui ne sont que des limbes entre adolescence et indépendance, était géniale.
Les universités et leurs campus permettent de s’éclater innocemment ou moins innocemment entre personnes du même âge, créent un microcosme sans autre repère que les week-ends avec les parents. Le seul travail hors des études est un travail au sein du cadre universitaire, en l’occurrence pour le journal de la faculté. Mêmes personnes, mêmes relations, mêmes codes sociaux. Difficile, alors, de débarquer dans le monde nouveau du travail et de s’adapter suffisamment vite pour décrocher un job.

Il est trop tôt pour en parler

Et puis, j’ai suffisamment disserté sur Chris durant toute l’année, je pense que chacun a bien compris qu’il est désormais nécessaire qu’il soit sur toutes les listes des gens qui méritent la mort.
"Personnage de papier" ? Quoi ça ?

Bye bye, Gilmore girls

Finissons sur une jolie note : la saison 7 aura tout de même été utile. Pas parce qu’elle était fabuleuse, mais parce qu’elle rattrapait les grosses bourdes de la saison 6. Egalement parce que les derniers épisodes de la série étaient dignes du bon temps de Gilmore Girls, avec des personnages secondaires qui avaient retrouvé leur importance d’antan, leur impact sur les vies des deux héroïnes.
Pour autant, la série ne me manquera pas tant que ça cette année, même si les nouveaux programmes ne semblent pas bien folichons. HBO avait touché un point sensible en ne permettant à une série de ne vivre que pour six ans : au-delà, les exemples ne manquent pas, les scénarii s’essoufflent, comme tous les acteurs de la création, des comédiens aux scénaristes.

Heureusement, il reste les DVD pour se remémorer les bons points. Il n’est jamais trop tard pour découvrir le pilote de Gilmore Girls et son incroyable critique du système républicain à travers Lorelai et une petite ville des Etats-Unis.
Si vous avez 181,19 dollars à dépenser, à tout hasard, ruez-vous sur le coffret intégral qui sortira le 13 novembre. Si vous en avez 362,38, offrez-m’en un exemplaire.


A demain pour le season premiere de Betty la Moche !

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?