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Weeds
5.13 - All About My Mom
Creepy Shane iz teh new black, yo.
lundi 7 septembre 2009, par
Je me disais que ce serait facile. Après tout, ces 30 minutes avaient été tellement bonnes !
J’aurais plein de trucs à dire. Des trucs pertinents, drôles, un brin racoleurs, mais avec une classe certaine.
J’allais faire du Iris, et vous alliez kiffer. J’avais les matériaux en main, je me réjouissais intérieurement de la merveille que j’allais exposer à vos yeux ébahis, je me préparais à repousser les ardeurs des fans dans la rue et ce par tous les moyens.
Wayfarer au nez, une main sur ma batte de baseball, l’autre sur un taser, je peux vous le dire : J’étais Bien.
Ce que je n’aurais jamais soupçonné, encore sous le choc du geekasme que je venais d’avoir, c’est qu’environ une semaine après mon premier visionnage de ce finale, la seule chose qui m’en resterait serait les 30 dernières secondes.
A la recherche du temps perdu
N’ayant pas connu pareil blackout depuis, disons, le samedi soir précédent, j’ai été choquée. 28 minutes, totalement absentes de ma mémoire. Alors je me suis décidée à regarder à nouveau l’épisode.
Et là. Tragique constat, reproduction à l’identique des dimanches après midi où le blackout est finalement comblé. Qu’avais-je fait en me portant volontaire ?!
Eh ouais, c’était pas si bien.
Insert witty reference here
Passons d’abord en revue le moins bon.
Esteban s’énerve un peu contre Nancy parcequ’elle utilise son déodorant, ce qui montre soit qu’il déteste les germes et/ou qu’il n’aime pas partager ses produits d’hygiène personnelle, auquel cas il serait bon de lui rappeler qu’il a quand même mis cette femme enceinte et que donc il devrait relâcher un peu la pression de ce côté-ci, soit et plus probablement, que le côté très indépendant de Nancy a fini par lui poser problème.
La féministe en moi, celle-la même qui s’insurge lorsque les personnage d’How I Met Your Mother traitent Robin de slut parcequ’elle couche avec des hommes, me souffle que je devrais me dresser et crier haut et fort que le règne des hommes a pris fin et qu’il est maintenant temps pour eux de réaliser que, maintenant que Nus savons utiliser une Nintendo DS pour jouer à My Little Poney, Nous sommes le sexe fort, et qu’ils n’ont qu’à s’agenouiller et Nous implorer de les laisser vivre. D’un autre côté, la fille que je suis 99,9% du temps, elle, se dit que bon, c’est dans la continuité du personnage.
Mais tout ça a finalement peu d’importance, puisqu’il lui présente ses excuses avant la fin de l’épisode.
Andy demande Alanis Morissette en mariage – ce qui resterait une mauvaise idée même si je retirais « Andy demande » et « en mariage » de ma phrase, lui fait de très belles déclarations – ce qui doit être la chose la moins réaliste que Weeds nous ait infligée, et se barre en courant lorsqu’il découvre un malade anti-avortement armé dans son salon, abandonnant sa dulcinée.
A sa place, j’aurais fui plus tôt. I mean, Alanis Morissette ! C’est sale.

J’aimais bien le Andy barbu et un peu paumé, encore plus celui qui dit ses quatre vérités à Nancy, mais le marier me paraîtrait juste absurde.
Du côté des personnages les plus lourds, Celia continue son délire de vouloir devenir comme Nancy, et réunit une équipe composée de Doug, de son ex-mari, de Sanjay, et de sa fille, afin de se lancer dans la vente de marijuana.
En bref, comme Nancy en saison 1, à quelques variations près.

Il faudrait parler aux gens qui ont été payés pour avoir cette idée - que j’éviterai de qualifier d’incapables, parceque ce serait un peu radical - de toutes ces femmes bien trop vieilles qui portent des jupes bien trop courtes.
Reproduire un comportement qui avait du succès à l’adolescence quand l’intérêt commence à baisser, c’est amusant 5 minutes, puis ça devient ridicule. Confère Madonna.
Surtout qu’il faut être honnête et admettre qu’Elizabeth Perkins n’a pas le potentiel sympathie de Mary Louise Parker, et que lorsqu’elle affiche ses fameuses mimiques, c’est surtout très embarrassant. Pour elle, pour nous autres téléspectateurs, pour les femmes, pour l’Amérique, pour le Monde.
Alors soit les scénaristes pensaient vraiment que c’était amusant, soit ils voulaient tourner en dérision un aspect de la série que certains ont critiqué par le passé. Dans les deux cas, ils ont fait une erreur en faisant durer le tout plus d’un épisode, et devraient éviter de continuer dans leur lancée.
Maintenant que tout ceci est dit, je peux m’intéresser au vrai point fort de cet épisode.
Weeds, une série qui sait faire évoluer ses personnages. Parfois. Enfin, cette fois.
Au cours de cette saison, ou de ces derniers épisodes, les enfants de Nancy, autrefois connus sous les surnoms de « Celui qui a un prénom bizarre » et « Celui qui a une tête et des yeux flippants et qui se masturbe dans une banane », ont connu un bond gigantesque dans mon estime.
Silas est devenu quelqu’un de carrément supportable, voire même d’intéressant, de beaucoup plus adulte, et ce même lorsqu’il gardait son t-shirt, et Creepy Shane est devenu awesome.
Tout ce qui concerne son personnage a été un régal, et reste relativement crédible, à tel point que je commence à penser que tous les gamins de séries de son âge devraient se prendre des balles et fréquenter des mexicains qui leur apprendraient comment prendre leur revanche sur un professeur malhonnête. Surtout la fille dans Dexter. Traitement préventif.
Dans l’épisode précédent, le moment où il menaçait un des jeunes violeurs en herbe avec un couteau avait déjà été particulièrement jouissif, mais là il nous prouve qu’il a un potentiel de badass-ness vraiment élevé, à tel point d’ailleurs que je me suis repassé plusieurs fois le moment où Pilar grimpe petit à petit l’échelle de la psycho-bitch avant de la redescendre en un éclair, aidée par le coup de maillet qui lui est asséné.
Dans une interview
, Jenji Kohan nous apprend qu’ils comptaient tuer Esteban dans cet épisode, réaffirmant le côté veuve noire de Nancy, mais qu’ils ont finalement préféré partir dans une autre direction, ce qui montre qu’il y a quelque part, perdu au milieu d’une vision très très négative des mâles (« La saison parlait beaucoup de la manière dont les hommes déçoivent les femmes, et dont elles doivent prendre les choses en main »), une once de bon sens. Au lieu d’une fin de saison sur une note un brin déprimante, on a quelque chose de très motivant.
Ce qu’il adviendra de Shane m’intéresse, je veux savoir comment Nancy y réagira, mais quelque chose (pessimisme, bon sens, spider sense, habitude) me dit que la saison prochaine sera aussi mauvaise que celle-ci.
Bah, j’avoue, whatever. En bonne grosse accro, je la regarderai certainement, et cracherai sûrement encore beaucoup dessus.
Enfin, s’ils arrivent à faire quelque chose de bien, je promets d’être gentille.