PIGALLE, LA NUIT - Ep 1.07
« Ca alors !... » Alice
Par Dominique Montay • 16 décembre 2009
Nadir comate. Thomas s’approche de la vérité. Dimitri s’autoproclame roi.

Pendant la diffusion de « Pigalle, la nuit », nous vous donnons rendez-vous chaque mercredi et vendredi pour la publication des critiques des épisodes diffusés le lundi soir.

Nadir est dans le coma suite à la balle qu’il s’est prise à la sortie du Paradise. Thomas aide indirectement Fleur, qui a contacté la police au sujet de la mort de Lucien, à trouver Adam. L’étau se resserre autour de Dimitri, qui se voit roi de Pigalle après avoir réussi à faire chuter le Folie’s.

Haute tension

Le coma de Nadir stimule aussi bien les tensions que les marques d’affection. Olivier lui demande pardon pour ses erreurs, ce besoin d’argent qui l’a poussé vers la trahison. Alice, qui dans un premier temps voulait le voir dans sa boutique, se rend à ses côtés pour le soutenir. D’un autre côté, Djamil et Olivier s’engueulent autour du sujet. La première scène les mettant en avant fait penser au corps d’un poulet dont on aurait enlevé la tête.

Thomas a enfin une réaction altruiste. Le personnage le plus égoïste (un peu par la force des choses) de la série cède enfin devant la détresse de Fleur, et lui donne des éléments pour retrouver Adam. Cette dernière, depuis la mort de Lucien, tente tout pour mettre face à la justice celui qu’elle pense être responsable, Adam. Pour cette quête, elle se met en retrait de la vie de Pigalle, mais surtout transgresse une règle d’or du quartier, faire appel à la police. Ce lien entre police et Pigalle pourrait d’ailleurs être un thème d’une nouvelle saison tant il est complexe et bourré de non-dits et de règles pré-établies que tout le monde semble respecter sans s’en rendre compte.

Pas classe...

Dimitri est laid dans la victoire. Le Prince qu’il donnait l’impression d’être dans le premier épisode s’est transformé en être sans classe et méprisable. Il ne se salit pas les mains, ça on le savait, mais demander à Damien Becker (Thierry Seban) de tuer son frère parce qu’il a tiré sur Zeinoun et que la mafia russe veut sa tête, c’est de la torture mentale. Et cette attitude minuscule qu’il a lorsque, au beau milieu de la nuit il se rend au Sexodrome pour agiter sa victoire sous les yeux des pauvres employés de la boutique traduit un manque total de panache assez surprenant.

Le traitement qu’il inflige à Adam est tout aussi moche. Adam qui le suit comme un enfant suit son père depuis que Dimitri l’a récupéré à la sortie de la prison. Adam qui a nettoyé toute la merde qu’a charrié Dimitri derrière lui et qui en paye aujourd’hui le prix. La fin de ce personnage qu’on a appris à détester et à ériger en modèle de danger dans la série trouve le moyen, par le biais d’une écriture et d’une mise en scène très maligne, à profondément nous toucher. Dans son regard, à quelques instants de quitter l’histoire, on sent de la détresse, une tristesse profonde qui nous laisse la sensation qu’un homme pareil n’est rien sans un bon guide, et qu’au lieu de lui rendre service, Dimitri a stimulé les plus bas instincts d’Adam. Un piètre père.

Dimitri est fou à lier. Complètement. Thomas s’en rend compte lorsqu’il arrive à le retrouver dans ce salon de tatouage dans lequel il se rend toutes les nuits. Dimitri lui avait dit qu’il savait où était Emma. Ce que Thomas ne savait pas, c’est que Dimitri parlait d’un tatouage d’Emma qu’il complète chaque nuit et qui couvre la moitié de son corps. Ce regard habité, cette passion dans sa façon d’énumérer la vérité sur les évènements de la soirée de sa disparition plongent Thomas dans la détresse. Face à un fou, il n’a rien à espérer. Et sûrement pas de retrouver sa sœur avec lui.

Nadir est trop balèze

Alice et Nadir arrivent à se parler lorsque ce dernier, noble et beau dans la souffrance, sort de son lit après son coma. La scène est méchamment over-ze-top, on a du mal à croire dans cette série si réaliste dans les attitude des personnages qu’un homme qui vient de se prendre une balle et de rester plusieurs heures dans le coma décide de lui-même d’aller se balader tranquille en grimaçant de temps en temps, parce que quand même… Alice qui clôt l’épisode, dans un mélange d’onirisme et de terreur.

D’abord en allant à l’église et en croisant Thomas. Un Thomas redevenu infecte avec les autres car pour la première fois, il semble abandonner, baisser les bras. La pauvre Alice en fait les frais et subit ses attaques alors qu’elle essaie timidement de l’aider. Mais lorsque Thomas prononce le nom de sa sœur, le visage d’Alice se pétrifie. Pour la première fois dans la saison, Alice est liée à la trame principale de l’histoire, et la révélation qui en découle est une image dérangeante, extrêmement forte… et très compliquée à expliquer.

Non, sérieusement, 52 minutes, c’est tout ce qui reste ?

Post Scriptum

« Pigalle, la nuit »,
Créée par Hervé Hadmar et Marc Herpoux
Produit par Lincoln TV. Diffusion : CANAL+
Saison 1, Episode 7
Ecrit par Hervé Hadmar et Marc Herpoux
Réalisé par Hervé Hadmar

Copyright photos
© Tibo & Anouchka / LINCOLN TV / CANAL+