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Parenthood - Critique du onzième épisode de la saison 4

What To My Wondering Eyes: Il faut qu’on parle de Sarah

Par Conundrum, le 15 décembre 2012
Publié le
15 décembre 2012
Saison 4
Episode 11
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Parler de Parenthood une semaine sur deux a l’avantage d’avoir un peu plus de recul sur les épisodes pairs de la série.

La semaine dernière, Mark et Jason Ritter semblaient avoir quitté la série. Encore une fois. Et je dois avouer que ce point m’avait laissé un peu perplexe.

Son départ était bien évidemment téléphoné depuis l’épisode où Sarah insistait pour qu’il soit sur la photo de famille, comme le rappelle si bien la scène avec Camille et Zeke dans la cuisine. Jason Ritter, nominé pour son rôle l’année dernière au Emmys, rappelons-le au passage, va beaucoup me manquer. La semaine passée, j’étais enclin à accepter son départ avec sagesse vu l’explication donnée par les scénaristes.
Ce n’était pas tant l’arrivée de Romano qui provoque le départ de Ritter, mais le fait que Sarah le fasse toujours passer en second. Si Mark remet en avant, et à juste titre, l’intrigue avec Seth de la saison passée, c’est aussi vrai quant à l’éducation de Drew. Sarah n’a jamais accordé vraiment d’importance à son avis quand il découvre que Drew couche avec sa copine. Le fait de choisir d’accompagner Hank au lieu de suivre son fiancé n’était que le dernier maillon d’une très longue chaîne de négligence.

La rupture était sur ce point totalement justifiée. Et il devient alors de plus en plus difficile de sympathiser avec Sarah. Et c’est la meilleure idée que les scénaristes ont pu avoir sur ce point. Depuis le début de la série, Sarah a été un personnage problématique pour les scénaristes. Depuis le remplacement de Tierney par Graham, ils n’ont jamais eu une vision claire de quoi faire d’elle. Le fait qu’on s’intéresse cette année beaucoup plus à elle, vient des acteurs invités dans ses intrigues. Mais, même s’il s’agit d’un cliché qui agace, le triangle amoureux Mark-Sarah-Hank a vraiment bénéficié au personnage.

Sa décision d’emménager avec Mark était motivée par la culpabilité d’avoir laissé Hank l’embrasser. Son mauvais traitement constant de Mark énerve, tout comme on apprécie le fait qu’elle aide Hank à sympathiser avec sa fille. Mais cet agacement et cette admiration ne sont pas incompatibles. Cette semaine, Sarah semble faire avancer rapidement sa relation avec Hank au lieu de se morfondre sur sa rupture avec Mark. Et heureusement, parce que Sarah n’est ni Felicity, ni Angela Chase. Sarah a 42 ans, et les remords ne servent à rien à part faire apitoyer le téléspectateur sur son sort.

Sarah n’est pas à plaindre, elle a fait des erreurs et en assume les conséquences. Et effectivement, sans Mark, il n’y a plus de raisons de ne pas profiter de sa relation avec Hank. Non, le meilleur aspect de cette intrigue est relatif aux enfants de Sarah. Drew se fiche complètement de l’énième rupture de sa mère mais c’est surtout Amber qui, encore une fois, vole la vedette. Même quand les scénaristes ne lui donne pas grand-chose à faire, Mae Whitman trouve toujours le moyen de briller. Alors, quand ils lui donnent une belle scène de rupture, encore une fois totalement mature et justifiée, elle donne le meilleur moment de l’épisode. Et ce n’était pas une mince affaire quand l’intrigue principale est centrée sur une Kristina à l’hôpital la veille de Noël !

Amber rompt avec Ryan car elle ne veut pas répéter les erreurs de sa mère. Sarah est toujours attirée par des hommes qui ont besoin d’aide, elle est incapable d’apprécier une relation avec un homme qui n’a pas de problèmes d’alcool ou n’est pas brisé émotionnellement. Amber voit que les problèmes de Ryan sont bien trop importants pour qu’elle puisse l’aider à les résoudre. Elle sait très bien qu’elle ruinera sa vie à essayer comme sa mère a ruiné sa vie avec son père. A 42 ans, Sarah n’a pas changé, elle préfère un Hank au passé compliqué à un Mark dévoué et Amber refuse de suivre son chemin.

Cet épisode est l’un des rares à mettre en avant la complexité du personnage de Sarah. Sa volonté de vouloir aider n’est pas qu’une simple qualité altruiste. Cela a bousillé la seule relation saine qu’on lui connaît mais surtout, cela a profondément marqué ses enfants. On peut facilement considérer l’intrigue du triangle amoureux comme une facilité scénariste qui passe bien grâce au calibre des guests [1] mais ce serait passer à côté du meilleur (seul ?) attrait de Sarah.

Vu que j’étais très agréablement surpris par le dénouement de cet épisode, je suis prêt à pardonner la scène de Victor et du Père Noël dans l’hôpital et l’évidente fausse peur quant à Kristina. Bien sur qu’elle ne pouvait pas mourir après une scène où Zeke explique à ses petits enfants qu’il faut croire au miracle de Noël ! Parce que si la scène entre Adam et Zeke était touchante et que Jasmine a enfin quelque chose à faire cette saison, c’était une utilisation un peu facile de la maladie de Kristina pour un épisode de Noël. Et Parenthood ne nous avait pas habitué à ça.

Conundrum
Notes

[1Et surtout parce que, occupée avec Mark et Hank, elle n’a pas à pondre une nouvelle pièce de théâtre comme la saison passée !