22 juillet 2014
Episode La
Du coup, mon Ma Saison à Moi cet été va s’axer autour des séries de network qui ne sont peut-être pas du calibre du drama de CBS (oui, oui, il y a bien Revenge dans la liste) mais qui mérite qu’on s’y attarde.
Voici donc 7 séries de networks toujours à l’antenne qui ont connu une bonne saison et qui laissent espérer encore mieux pour l’année prochaine.
1 Sleepy Hollow

Pourquoi ? Parce que Zombie George Washington est peut-être l’élément le plus censé de la série.
Résumer Sleepy Hollow est un peu risqué. Notre héros est un soldat de la Guerre de Sécession qui se réveille de nos jours pour stopper l’Apocalypse avec l’aide d’Abby, une jeune policière. Jusque-là, le principe de la série n’est pas plus ridicule que « C’est une cheerleader ! Elle chasse les vampires ! ». Les choses se compliquent un peu quand on ajoute que sa femme est une sorcière emprisonnée au Purgatoire par un démon qui a envoyé la sœur d’Abby en hôpital psychiatrique. Je pourrais continuer, mais je n’ai vraiment pas envie de spoiler ceux qui n’ont pas encore vu la série. Et bien évidemment, il y a le cavalier sans tête.
Sleepy Hollow est tellement barge qu’en comparaison, les films de Nicolas Cage sont d’un réalisme proche du documentaire, mais être barge n’empêche absolument de se prendre au sérieux. Sleppy Hollow en devient une des rares séries totalement imprévisible. Chaque semaine apporte son lot de rebondissements et de dénouements qui pourraient risibles s’ils n’étaient pas si soigneusement amenés pour former un tout cohérent et très engageant.
Sleepy Hollow a eu une première saison extrêmement bien maîtrisée dont le principe de base ne laissait pas du tout soupçonner la richesse et la fraîcheur dont elle a fait preuve.
2 Revenge

Pourquoi ? Parce que Victoria Grayson a aussi une photo et un joli marqueur. Et il est noir, le sien.
Il y a des séries qu’on regarde avec habitude et que l’on ne sait pas arrêter et puis il y a celle que l’on doit regarder quand nos vœux de mariage implique la règle de « Tu regarderas une série contre ton gré parce que moi, je l’aime ». Lorsque que j’ai enfin pu arrêter Revenge, quelque part en début de saison 2, une diffusion française l’a faite tomber dans la seconde catégorie.
J’ai de la chance, ça aurait pu être The Mentalist, Castle ou Rizzoli et Isles, parce que malgré l’Initiative de la saison 2, les histoires de familles d’Aiden, la fausse Amanda, la mère d’Amanda, et Ashley, la meilleure amie à la personnalité redéfinie à chaque épisode, Revenge ne faisait pas grand-chose pour qu’on l’aime. En fait, Revenge est très douée pour une seule chose : réussir ses fins de saisons.
Une fin de saison, pour un puriste, doit se dérouler sur deux épisodes avoir un To Be Continued entre les deux, et un terrible cliffhanger à la fin du second. Et Revenge le fait si bien. C’est sûr que la série peut être très soporifique, très mal jouée mais elle se rattrape avec une intrigue de base solide. Revenge est une série très noire quand elle adresse le principe de base de la série. Il n’y a quasiment personne à sauver dans les rôles principaux, et avec une fin de saisons où des gens horribles font des trucs horribles à d’autres gens horribles (comme chaque semaine aux Hamptons de Revenge), la série a su totalement se réinventer. Et elle l’a fait en adressant un point très important de la série : Victoria Grayson a enfin compris qui était sa voisine.
Cela s’est fait en deux temps. Cette hiver, elle a eu la confirmation qu’Emily n’était pas la gentille jolie voisine qu’elle prétendait être, mais surtout en fin de saison on découvre que, elle aussi, mène sa propre enquête sur la véritable identité d’Emily. La confrontation finale change profondément le principe de la série. Elle fait habilement le ménage dans sa distribution et avec son lot de surprises qui non seulement récompense la patience du téléspectateur mais le recharge devant ces longs épisodes mous qui l’attend à la rentrée.
Vivement mai 2015 !
3 The Middle

Pourquoi ? Parce que Brick ! Sue ! Axl !
L’avantage d’avoir attendu cinq ans avant de se lancer dans une série de network est que, si elle nous plait, une centaine d’épisodes s’offre à nous. Et pour une sitcom, il n’y a rien de mieux pour passer l’été. L’année dernière, c’était The Big Bang Theory pour moi, et cette année, mon été, je le passe, avec les enfants Heck.
Oui, The Middle, c’est avec une Patricia Heaton qui hurle beaucoup, et le Janitor de Scrubs qui ne parle pas beaucoup. Mais ce ne sont pas eux les stars de la série. The Middle est une sitcom familiale qui rappelle la belle époque de Malcolm in The Middle. Les sitcoms familiales pré-Malcolm était souvent des produits sans réelle ambition qui visaient un public très jeune. Pour toute Une Nounou d’Enfer, il y a avait un trop grand nombre de Notre Belle Famille pour donner une belle image au genre.
Malcolm In The Middle, et plus tard Modern Family ont redéfini le genre. Et The Middle est ce que l’on fait de meilleur dans le genre. Il y a des gags récurrents plus ou moins subtils (de Brick qui répète les mots en chuchotants au « Did you move stuff around ? »), mais surtout une écriture de plus en plus soignée une fois que ses forces sont clairement définies. Au tout début, The Middle était un véhicule pour Patricia Heaton. C’était sa vie, son job, son mari et ses enfants. Mais petit à petit, et en moins d’une saison et demie, un recadrage s’opère finement. The Middle devient une vraie série de groupe où le groupe est la famille.
Contrairement à Modern Family , les scénaristes de The Middle n’oublient pas d’écrire les rôles d’enfants pour des enfants. Brick, l’enfant précoce, n’est pas la machine à vannes qu’est un enfant Dunphy. Il peut être étrange, irresponsable voire un peu idiot en plus d’être intelligent. Surtout que les enfants Heck sont tous dotés d’une confiance en eux qui les fait afficher fièrement leur différence. Chaque môme a un trait de caractère prédominant, mais qui ne le définit pas. Penser un enfant comme un vrai personnage est un fait assez rare dans le genre.
Et, à certains moments, même Patricia Heaton fait rire. Je ne sais pas ce qui m’a fait attendre cinq ans pour me lancer dans la série, mais The Middle fournit 22 épisodes d’une qualité régulière avec une facilité déconcertante. C’est moins tendance de dire qu’on aime Louie ou Girls, vous n’épaterez pas la galerie avec Sue Heck, mais c’est l’une des séries les plus drôles du moment.
4 Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D.

Pourquoi ? Parce que Captain America : The Winter Soldier c’était trop bien !
Après une saison, on a tous assimilé le fait que Clark Gregg et Joss Whedon nous ont déçus. La première partie de Agents of S.H.I.E.L.D. avait autant d’intérêt que des webisodes dans l’univers des films Marvel. Et le problème des films Marvel, c’est qu’ils sont de qualité très variable mais surtout qu’on ne retrouve pas toujours le caractère unique des comics Marvel.
Assez étrangement, les adaptations télé des séries D.C. semblent battre Agents of S.H.I.E.L.D. sur son propre terrain. En s’inspirant de Batman, Copain Capuche sur la CW était une série mieux maitrisée que Agents of S.H.I.E.L.D.. Arrow a un personnage principal engageant, pas trop lisse et malgré un concept un peu répétitif a défini une identité propre. Le problème d’Agents of S.H.I.E.L.D. est de ne pas vraiment avoir de matériel source. C’est une pure création de l’univers cinématique Marvel mais qui ne peut pas se reposer sur l’affection pré existante sur des personnages familiers.
Du coup, Agents of S.H.I.E.L.D. était assez vide et peinait à trouver son identité. Quelques épisodes avant The Winter Soldier , elle commençait à montrer des signes de progrès, mais c’est lors de la sortie du second film Captain America qu’elle a réellement porté ses fruits. L’épisode juste avant le film sert de prequel, et le film a un impact réel sur la série. Faire de son pire personnage un atout n’a pas révélé des talents cachés d’interprète à son acteur mais sa trahison a donné la gravité qui manquait tant à la série.
Du coup, en plus d’une mythologie qui montre enfin un peu de son intérêt (mais qui reste décevante), Agents of S.H.I.E.L.D. donne enfin une vraie mission, et positionne ses héros en situation difficile. The Winter Soldier était en soi un chic film, mais il a surtout servi de plateforme de lancement de la série. Et c’est ce qui peut la sauver.
A défaut de pouvoir s’inspirer d’une mythologie déjà établie dans les comic books, la série peut se reposer sur celle définie par les films. Et avec Avengers 2 qui pointe le bout de son nez, si la série réussit le même tour de force qu’elle a opéré avec The Winter Soldier, Agents of S.H.I.E.L.D. pourrait enfin s’établir comme la série qu’on était en droit d’espérer de Clark Gregg et de Joss Whedon.
5 Parenthood

Pourquoi ? Parce que c’est bientôt la fin...
L’avantage d’être sur une chaîne qui peine à trouver son public est qu’une série à faible audience peut bénéficier d’une durée de vie prolongée. Parenthood, avec son audience, sur une autre chaîne, aurait surement été annulée avant qu’elle se révèle être la série de qualité qu’elle est maintenant.
La gestion du cancer de Kristina en saison 3 n’était donc pas une exception. Avec cette intrigue, Parenthood a trouvé sa force, à savoir raconter une intrigue difficile par des moments simples de la vie en prenant son temps. Cette année,le diagnostic d’Asperger de Hank et les problèmes de familles de Julia et Joel ont permis de maintenir l’ambition fraîchement trouvée de la série.
Mais Parenthood n’est pas que la série qui fait pleurer dans les chaumières. Elle sait être drôle et légère (ce qui a souvent été son défaut dans les premiers épisodes), qui peut aborder une variété d’intrigues qui vont de « J’ai une fuite d’eau à la maison » à « comment faire comprendre à ma fille qu’elle peut faire son coming out ? » avec une grande justesse. Bon, elle sait aussi se planter royalement, et elle l’a fait cette saison, mais les défauts de la série sont toujours rattrapés par une distribution talentueuse et une réalisation soignée.
Parenthood a été renouvelée de justesse avec une ultime saison de treize épisodes. Jason Katims promet une intrigue finale qui regroupera tous les Braverman. C’est plutôt cool de savoir que la série va partir en ses termes, et qu’elle ne devra pas clôturer hâtivement toutes ses intrigues où cas elle n’était pas renouvelée. Pour une série qui devait être une version légèrement dramatisée de Modern Family, Parenthood nous a donné beaucoup plus que ce qu’on était en droit d’attendre d’elle. C’est dommage qu’elle restera dans les mémoires comma la série de Jason Katims moins bien que Friday Night Lights.
6 About A Boy

Pourquoi ? Parce qu’entretenir de bonnes relations avec ses voisins, c’est important.
Bon, là, c’était loin d’être acquis. J’ai beau aimer Jason Katims de nouveau (on était fâché entre Relativity et Friday Night Lights), mais Minnie Driver, « adaptation d’un film de Hugh Grant » et un môme trop précoce, ça fait beaucoup pour une série.
Et puis, il y a eu ce super générique tourné pour la série, avec une musique entrainante qu’on l’aime chanter chaque semaine.
Et puis, Minnie Driver s’est un peu calmée après quelques épisodes.
Et puis, il y a Andrea Anders, et le type qu’on aimait bien dans Guys With Kids, et Adrienne bien loin de son costume de Wonder Woman.
Et au bout d’un moment, on commence à aimer la série bien plus qu’elle nous agace. Les défauts de la série sont toujours là. Les dialogues et les intrigues sont souvent un peu forcés, mais voilà, le charme opère. Que ce soit l’ambiance, les acteurs, la simplicité d’une amitié entre un gamin et son voisin, About a Boy est une comédie charmante. Mais c’est lors de son dernier épisode que Jason Katims sort son ultime arme. About a Boy devient une série touchante. L’idée de voir nos deux héros séparés montre à quel point on devient attaché à cette série qui a su être très agaçante.
Bon, c’est pas les frères Riggins qui boivent une bière sur un terrain, ou Kristina qui enregistre un message d’adieu à ses enfants, mais même avec une comédie, Katims réussit à nous émouvoir. Il est fort, le bougre, quand même.
7 Parks and Recreation

Pourquoi ? Parce que Brooklyn Nine Nine, c’est super bien, mais il n’y a pas Retta dedans.
Brooklyn Nine Nine, c’était une bonne surprise. C’était bien, frais et nouveau, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier l’autre série de Mike Schur, celle avec la femme la plus drôle de la planète, Amy Poehler.
C’est vrai que la série est moins percutante que lors de son impeccable seconde saison, mais cette année, la série a été très solide malgré des impératifs de production. L’absence de Chris Pratt pendant quelques épisodes et les départs de Rob Lowe et Rashida Jones, ont permis à la série de plus se reposer sur Jim O’Heir et Retta. Et pour une série en fin de vie, c’est plutôt bienvenu.
Dans la même veine que Friends qui n’a réellement utilisé Matt LeBlanc que lors des dernières saisons, l’avantage d’avoir des personnages secondaires efficaces mais peu développés est de pouvoir se reposer sur eux lorsque les scénaristes sont à court de matériel original pour la distribution centrale. Donna et Larry, dont les interprètes sont enfin crédités au générique, ont été plus affirmés cette saison.
Le départ d’Ann et Chris a été très bien géré et je ne pensais pas que voir les deux personnages les moins bien gérés par les scénaristes quitter la série pouvait être aussi émouvant. Mais surtout, maintenant que la fin de la série est annoncée, l’ambition de Leslie peut enfin être adressée de manière frontale. La voir quitter son poste pour des fonctions plus importantes n’est plus une vague idée à assez long terme pour ne pas trop changer la série. Les dernières scènes du finale promettent une dernière saison différente, celle qui confronte l’ennemi d’une sitcom : le changement.
Tout a été dit sur Leslie, Parks and Recreation freinait son ascension pour justifier sa présence au sein du département et ne pas trop changer ce qui faisait le charme de la série. Le problème est que la situation devenait difficilement crédible, voir même un peu déprimante. Je sais que l’intérêt de la série est de voir une femme optimiste et talentueuse confrontée aux pires mesquineries et déboires professionnels, mais voir Leslie obtenir son poste au conseil municipal pour en être remerciée était un peu dur à voir.
Cette ultime saison permet de corriger le tir, et d’avoir une nouvelle source d’intrigue renouvelée pour l’épilogue de la série.