1.05 : Oublier Paris • CLARA SHELLER
...1...2...3... !
Par Sullivan Le Postec • 1er juin 2005
France 2 - Scarlett Production
Première diffusion : Mai 2005
Scénario : Nicolas Mercier
Réalisation : Renaud Bertrand

« Même si on sait que demain sera forcément très, très compliqué, ça fait du bien, un jour, au moins une fois dans sa vie, d’arrêter de se poser des questions. »

Cette critique fut initialement écrite pour le mini-site aujourd’hui fermé "La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaire". Elle a été revue pour cette republication sur Le Village.

JP a du mal à accepter que Clara ait pris seule la décision d’avorter. Il a le sentiment qu’elle lui a retiré la seule chance qu’il aura jamais d’avoir un enfant. Il est en colère contre elle, mais ils n’arrivent pas à parler. Clara continue de voir Antoine, même si elle sait qu’il n’est pas son Prince Charmant. JP continue de se montrer insupportable avec lui, et cela n’amuse décidément plus Clara. ‘‘Tu préfères ruminer tes idées noires et t’en prendre à un pauvre type qui n’y est pour rien !’’ lui dit-elle alors qu’ils déjeunent avec Antoine.
Dans ces circonstances, JP se rapproche encore plus de Gilles, car il est la seule personne à qui il peut parler. Mais il sent que leur relation dévie et que ses sentiments deviennent bien trop ambigus. Il prend donc du champ et cherche à éviter son voisin.
Clara, elle, se confie à sa mère. Elle lui raconte son propre avortement, à l’époque où c’était interdit, et le bonheur qui l’avait envahie lorsque la loi Veil avait été votée par l’Assemblée : plus jamais aucune femme française n’aurait à subir ce que elle, elle avait subit...

Bertrand, le patron du journal, explique à Clara que les parents sont prioritaires pour choisir leurs dates de vacances et qu’elle doit donc prendre les siennes... maintenant.
Elle décide donc de partir à la campagne avec Jeanne, avec qui elle s’est finalement réconciliée, et David. Mais si les deux copines s’amusent comme des folles, ce n’est pas forcément le cas de David : ‘‘des petites branleuses parisiennes dans toute leur splendeur, voilà ce que vous êtes !’’ Il faut dire qu’entre la voisine qu’elles snobent, les défis de vol de cote de bœuf en supermarché et les sorties en boite, elles vont loin.
Dans une boite de province ringarde, Clara et Jeanne s’amusent de draguer une bande de jeunes. Mais elles ont vite fait de se faire piquer leur sac à main. En rentrant à la villa, Clara et Jeanne tombent sur David en pleine action avec la voisine...

Gilles a réussit a coincer JP. Il lui demande s’il l’évite. JP lui avoue que ses sentiments sont devenus compliqués. Et Gilles de l’embrasser.
En rentrant d’une soirée avec Gilles dans un bar ou il a croisé Ben qui a constaté avec le sourire que JP n’avait pas mis longtemps à le remplacer, JP et Gilles commencent à s’embrasser en se déshabillant. Mais JP arrête tout et s’en va, laissant Gilles seul.

Clara retrouve donc l’appartement vide en rentrant, et un Antoine qui s’inquiète d’avoir été laissé sans nouvelles (le portable de Clara était dans le sac qu’on lui a volé).
Clara croise Gilles, il décident d’aller à une soirée ensemble en laissant un mot pour JP.
Celui-ci s’est réfugié chez sa mère. ‘‘J’ai peur,’’ lui dit-il, ‘‘de tomber fou amoureux d’un garçon qui a besoin de moi en ce moment, et de le regretter après.’’
Et sa mère de lui répondre : ‘‘Moi, j’ai passé ma vie à avoir peur. Est-ce que ça m’a empêché de souffrir ? Ca m’a juste empêché de vivre. Et d’avoir du plaisir. Y’a plus de train à cette heure-ci. Prends la voiture de ton père. Rentres à Paris. Pour lui. Pour elle. Pour qui tu veux.’’

En rejoignant Clara et Gilles, JP les trouve en train de s’embrasser. Il s’apprête à s’éloigner, mais les deux le retiennent et l’entraînent un peu plus loin. Ils s’embrassent tous les trois, et rentrent ensemble chez Clara et JP où ils passent la nuit dans le même lit...

‘‘Parfois, plus rien n’est sûr. Tout est possible. Il n’y a plus qu’une tendresse folle à se partager. Ces moments, il faut les savourer, les prolonger autant qu’on peut. Car la seule chose sûre, c’est qu’ils ne peuvent pas durer.’’


Soyons bref : autant la série enfonce une porte ouverte depuis son premier épisode en proposant le trouple comme solution des dilemmes amoureux de Clara et JP, autant elle le fait plutôt avec classe !
A moins d’être sacrément bon public, on ne sera donc pas surpris une seule seconde par ce développement, si ce n’est peut-être par sa mise en place alternative : d’abord JP, puis Clara, puis les deux ensemble.
Le choix de faire intervenir ce ‘rebondissement’ à l’avant-dernier épisode est, lui, plus surprenant. On attend de voir ce qui nous attend pour la suite et quelle conclusion la série va atteindre, mais ça, c’est une autre histoire pour une prochaine review...

Toute la partie de l’épisode en vacance est plutôt bien menée et s’avère assez drôle. Amusant, tout de même, à quel point la boite ringarde de province est recréée de manière réaliste, là où les nuits Parisiennes sonnaient si faux dans les deux premiers épisodes. Ca tient de la tradition française, de se vouloir absolument branché même quand on ne l’est pas, non ?

On appréciera aussi énormément de voir le personnage de la mère de JP sortir un peu de la caricature - même si elle était très drôle - pour s’épaissir et s’incarner vraiment.
Autre joli moment que celui de la discussion mère-fille de Clara à propos de l’avortement. Typiquement le genre de scènes riche, forte et ancrée dans notre univers quotidien qui est trop rare à mon goût dans la série.

Post Scriptum

Une pincée de drame, une de tourments, une de drôlerie parodique, une petite de contenu social, quelques bonnes interactions entre les personnages et une grosse, grosse louche d’utopie sentimentale. Vous obtenez un très plaisant épisode de Clara Sheller.